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Taif. des Sciences y &c. T. VII yp. SyS, col. il « Char-
» îemagne fur la fîn du neuvième liecle paffa par
» Geneve-». Lifez fur la fin du huitième fiecle, en J J 2,*
§ GÉNÉVRIER , ( Boean. Jardin. ) en Latin juni-
perus , en Anglois juniper, en Allemand wachholder.
Caractère générique.
Le genévrier porte des fleurs mâles & des fleurs
femelles fur différens individus. Quelquefois elles
fe trouvent fur le même arbre, à une certaine distance
les unes des autres. Les fleurs mâles font un
chaton conique, où les fleurs font oppofées trois
à trois, & le chaton eft terminé par une feule. Les
écailles font larges & couchées les unes fur les autres
, 6c fixées à l’axe commun du chaton par un
pétiole très-court. Ces fleurs n’ont point de pétales,
mais elles font pourvues de trois étamines jointes
enfemble en bas. Les fleurs femelles ont un petit calice
à trois pointes , fitué au-defliis de l’embryon,
elles font pourvues de trois pétales roides , aigus 6c
permanens : l’embryon devient une bafe arrondie ,
qui renferme trois femences pérennes, oblongues ,
anguleufes d’un cô té , 6c convexes de l’autre.
Efpucs.
i . Genévrier à trois feuilles étendues 6c aiguës.
Petit génévrier commun.
Juniperus foliis ternis patentibus mucronatis, Lin.
Sp.pL
Common English juniper.
z. Génévrier à trois feuilles étendues, plus longues
6c plus aiguës, à rameaux droits. Grand génévrier
commun.
Juniperus foliis ternis patentibus y longioribus acutio-
ribufque, ramis erectioribus. Mill.
Tree juniper or Sweedish juniper.
3. Génévrier y dont les feuilles difpofées par trois,
font toutes étendues. Cedre de Virginie , ou cedre
rouge.
Juniperus foliis ternis omnibus patentibus.
Cedar o f Virginia or red cedar. Mill.
4. Génévrier à trois feuilles réunies par la bafe ,
dont les plus récentes font imbriquées, & les anciennes
étendues. Cedre de Caroline.
Juniperus foliis ternis baji adnatis, junioribus imbri-
catis yfenioribus patulis. Hort. Cliff.
Carolina cedar.
5. Genévrier à trois feuilles étendues en forme d’a-
leine 6c aiguës. Cedre d’Iftrie.
Juniperusfoliis ternis patentibusfubulatis acutis. Mill.
Great juniper with blue berries. Ifiria juniper.
6. Génévrier dont les feuilles inférieures font difpofées
par trois , courtes & étendues, & les fupé-
riéures imbriquées 6c aiguës. Cèdre à feuilles de cyprès
6c à fruit jaune.
Juniperus foliis inferioribus ternis brevioribus patentibus
y fuperioribus imbricatis acutis. Mill.
Greater juniper, or cedar with a cyprejfe leaf.
7. Génévrier à feuilles entièrement imbriquées,
ovales 6c obtufes. Cedre moyen à feuilles de cyprès
6c à grofles baies.
Juniperus foliis undique imbricatis, ovatis obtufis.
Flor. Leyd.
Middle cedar with a cyprejfe leaf and large berries.
8. Génévrier à quatre feuilles imbriquées 6c aiguës.
Grand cedre d’Efpagne à gros fruit noir.
Juniperus foliis quadrifariam imbricatis acutis. Prod.
Leyd.
l i l
K
il
Taller Spanish cedar with a very large black fruit.
■ 9. Génévrier à feuilles entièrement imbriquées,
obtufes, à rameaux cylindriques. Grand génévrier de
Provence., .à baie brunâtre.
Juniperus foliis undïque imbricatis 9 obtufis , ramis
feretibus. Mill*
1
Greater juniper with a broednish berryl
10. Génévrier y oufabine à feuilles oppofées, droi*
tes , 6c à rameaux étendus. Sabine commune.
Juniperus foliis oppofitis , ereclis decurrentibus, ramis
patulis. Mill.
Common fabm.
11. Génévrier ou fabine à feuilles oppofées, éten*
dues, à rameaux plus droits.
Juniperus foliis oppofitis , patulis , decurrentibus ,
ramis erectioribus. Mill.
Upright berry bearingfavin.
Cedres délicats•
1 1. Génévrier de Crête , à bois très-odorant.
Juniperus Cretico ligno odoratiffimo , foliis viridi
fplendentis proximis. Hort. Colomb.
13. Génévrier dont les feuilles inférieures font étendues
, difpofées par trois, & dont les fupérieures
font imbriquées, 6c naiflent à quatre. Cedre de Ber»
mude.
Juniperus foliis inferioribus ternis patentibus y fuperioribus
quadrifariam imbricatis.
Cedar o f Bermudas.
14. Génévrier à quatre feuilles toutes imbriquées,
Cedre de la Jamaïque.
Juniperus foliis omnibus quadrifariam imbricatis*
Mill.
Greatefi juniper with a cyprejfe leaf Jamàica berry-
baring cedar.
Outre ces efpeces, nous en cultivons encore plu-
fieurs nouvelles qui ne fe trouvent pas dans les livres
de dendrologie ; les fujets ne font pas encore aflez
forts pour les cara&érifer ; c’eft pourquoi nous nè
les avons pas écrits à la fuite de ceux-ci. L’un nous a
été envoyé fous le nom de cedre de Crête, à bois très-
odorant; un autre fous Celui de génévrier nain de
Canada; un troilieme fous le nom vague de juniperus
perfata Canadenfis ; il y a un arbre appellé cedre
blanc y qui n’appartient pas à ce genre-ci ; on le
trouvera au nombre des cyprès, & le cedre dut
Liban au mot Mé le se , Suppl. Notre article C edre
comprend des arbres tout différens de ceux-ci.
La première efpece n’eft qu’un buiflon qui ne s’élève
guere qu’à trois pieds de haut ; il croit naturellement
fur les montagnes pierreufes & parmi les
pointes des rochers de l’Europe feptentrionale 6c occidentale.
Les feuilles font plus larges & plus éloi-
nées entr’elles, 6c les baies plus grofles que celles di»
n°. 2 : on peut employer cet arbufte fur les devants
des bofquets d’hiver. Je ne doute pas qu’il ne fît un
bon effet, employé en paliffades baffes: on pour-
roit aufli lui donner des formes agréables avec le
cifeau.
Le genévrier n°. 2. , parvient ordinairement à lâ
hauteur de douze pieds ; j’en ai vu en Allemagne
qui en avoient plus de vingt. Il s’élance fur un tronc
droit recouvert d’une écorce rougeâtre 6c aflez unie*
quoique fon épiderme fe gerfe ; la flèche eft droite ,
mais les branches latérales font grêles 6c tombantes;
ce qui donne à cet arbre un port fingulier, mais affea
pittorefque: fes branches bien fournies de feuilles
&C garnies dans les individus femelles d’une prodi-
gieufe quantité de baies vertes 6c rouges, font fort
agréables à la vue ; les femelles ont un verd plus
gracieux que les mâles: ceux-ci font fouvent d’un
verd-rougeâtre ; leurs branches latérales dardent fans
ordre tantôt en-haut, tantôt en-bas. La verdure du
génévrier n’eft pas extrêmement brillante , chaque
petite feuille eft partagée dans le milieu par une ftrie
blanche qu’on ne voit pas même d’affez près, mais
qui, fe confondant avec le verd des bords, donne à
la maffe du feuillage un ton un peu terne 6c mat.
Cet arbre eft néanmoins d’un très-bon effet dans
les bofquets d’hiver. On peut l’y employer en tige,
en buiflon* en pyrartiide, en haies : il fouffre aflei
bien le cifeau, mais il ne faut le tailler qu’une fois
l ’an & au mois de juillet. On en forme des paliffades
de douze ou quinze pieds de haut, dont on peut entourer
& figurer des cabinets toujours verds fort
agréables. C z génévrier croît dans tous les fols, mais
il aime finguliérement les fables gras 6c les terres
©nftueufes 6c douces au toucher.
La troilieme efpece croît naturellement au nord
du Canada &dans plufieuçs contrées de-l’Amérique
feptentrionale ; il s’y en trouve deux ou trois variétés
: l’une a les feuilles femblables à la fabine ;
elles répandent une odeur très-pénétrante, lorfqu’on
les froiflè ; on l’appelle en Amérique arbre de fabine :
une autre a les feuilles comme le cyprès. Ces variétés
font produites par la même femence, & je l’ai expérimenté
ainfi que Miller. Ce cedre s’élève à environ
vingt pieds fur un tronc droit 6c robufte couvert
d’une écorce rouge. Dès le mois d odobre, fon feuillage
prend un ton brun-rouge, tirant plus ou moins
fur le violet ; ce n’eft guere que dans les premiers
jours d’avril qu’il reprend fa nuance naturelle qui eft
un verd fort gai. La tige eft droite, les branches font
convergentes, la tête eft pyramidale, les rameaux
font très-fourrés de feuilles, dumoins dans certaines
variétés, 6c les baies petites fkunpeu oblongues.
Le cedre n°. 4 , a fes feuilles inférieures femblables
à celles du grand génévrier ; les fupérieures ref-
femblent à celles du cyprès : ce cara&ere eft confiant
dans les.individus obtenus de femences, lorfqu’on
a recueilli avec foin les baies de cet arbre
fans les mêler avec d’autres : on appelle ce cedre en-
Angleterre, cedre de Caroline y quoiqu’il croiffe en
Virginie.
La cinquième efpece croît naturellement en Iftrie :
les branches de cet arbre portent des branches rares
6c minces qui s’étendent ; elles font garnies de feuilles
étroites qui font courbées par le bou.t comme une
alêne, allez éloignées les unes des autres, 6c d’un
verd-obfcur. Cet arbre fe diftingueau premier coup-
d’oeil du génévrier commun par fon port ; fes baies.
font plus grofles, 6c elles font bleues dans leur maturité.
■
Le cedre n°. 6 croît naturellement en Portugal ;
il forme une pyramide par la réunion dé fes branches
: les inférieures font garnies de feuilles courtes,
pointues 6c grifâtres, naiffant par trois & qui s’é tendent
: celles des branches fupérieures font d’un
verd-obfcur, appliquées les unes fur les autres
comme des écailles, 6c terminées par des pointes
aiguës. v,\ .
Les fleurs mâles naiflent à l’extrémité des branches,
6c compofent par leur réunion un chaton cylindrique
à écailles lâches, portées fur un pédicule
court 6c droit. Quelquefois le fruit naît fur le même
^rbre qui porte les fleurs mâles ; fouvent il fe
trouve feul fur un autre individu : c’eft une baie d’un j
jaune pâle dans fa maturité, & à-peu-près de la
groffeur de celle du génévrier commun.
L’efpe.ce n°. y croît naturellement en Efpagne
6c en Italie, dit Miller ; je fais qu’elle vient aufli en
Provence, d’où j’en ai reçu des baies. Les branches
de ce cedre font droites 6c couvertes d’une écorce
brune ; les feuilles font petites, obtufes & couchées
les unes fur les autres comme des écailles de poiflon,
ehforte que les filets où elles font attachées reflem-
blent à de petits cordons , ce qui donne un afpeét
tort bizarre à cet arbre. Les fleurs mâles naiflent à
1 extrémité des branches où elles font grouppées
aans un chaton conique ; les fruits naiflent folitaires
ur es memes branches au-deflous des fleurs mâles :
c une grofîe baie ovale 6c brune dans fa maturité.
Vj ■ ces ce<^res gH avoit environ douze
^.tedsdejiau^ce qui me feroit croire qu’il ne parvient
pas à une hauteur confidérabîe , c'eft qu’il
fruttifie de très-bonne heure : j’en ai qui n’ont qu’un
pied, 6c qui ont déjà porté des baies. Il croît très*
. lentement les premières années.
x ff^ re n° • ? habite l’Efpagne & le Portugal,
ou il s éleve de vingt-cinq à trente pieds , & forme
une tete pyramidale. Les branches font garnies de
teuilles aiguës qui font couchées les unes fur les autres
de quatre côtés , de maniéré qu’elles rendent
quarres les petits rameaux qu’elles garniflent : les
baies de Cet arbre font noires 6c très-grofles.
Le génévrier n°. c) croît naturellement en Ef*
pagne, en Portugal 6c au fud de la France , où il
s eleve à dix ou douze pieds. Il difperfe de tous côtés
des branches grêles & cylindriques de toute la longueur
dû tronc ; elles font garnies de petites feuilles
obtufes, couchées les unes fur les autres comme des
écaillés; les fleurs mâles naiflent à l’extrémité des
branches en chatons coniques & écailleux, 6c les
baies naiflent deflous fur les mêmes branches : elles
font plus grofles que celles du génévrier commun, 6c
font brunes dans leur maturité.
Le génévrier n°. 1 o eft la fabine commune : elle croît
naturellement en Italie, en Efpagne 6c au Levant fur
les montagnes froides ; on m’a aflïiré qu’il-s’en trou-
voit fur les montagnes de la Vofge. Elle jette fes branches
horizontalement 6c fort irrégulièrement; quelques
unes même fe tourmentent 6c fe courbent juf-
ques près de la terre, de forte qu’elle ne s’élève guere
à plus de trois ou quatre pieds : cette efpece fructifie
rarement dans les jardins ; les baies font plus petites
que celles du génévrier commun, & font un peu comprimées
; les feuilles font obtufes 6c couchées les
unes fur les autres ; cette fabine eft propre à former
des haies bafles, en la paliflànt contre un fort treillage
où l ’on attachera fes branches rebelles qui dardent
de tous côtés. On peut aufli la jetter en buiffons fur
les devants des bofquets d’hiver.
Notre n°. 11 eft la grande fabine: elle s^éleve
fur un tronc aflez droit, à la hauteur d’environ dix
pieds. Les branches latérales font moins vagabondes ,
les feuilles font plus courtes; elles font aiguës 6c
elles S étendent en-dehors : elle porte annuellement
des baies. On la trouve fur les Alpes : on peut l’élever
en tige, en former de hautes paliffades dans les
bofquets d hiver, ou la planter en buiffon dans le
fond des maflifs de ces bolquets.
Le cedre n°. 12 eft fort beau par le verd éclatant
de fes feuilles: comme elles font très-proches
les unes des autres, ainfi que fes rameaux , c’eft de
tous celui dont le feuillage eft le plus épais & l’af-
peâ le plus agréable.
Le cedre n°. i j eft le cedre de Bermudefnous
fuivons exa&ement Miller pour les efpeces délicates
que nous ne cultivons pas ). Le bois de cet
arbre exhale une odeur très-forte. Autrefois on s’en
fervoit beaucoup en Angleterre pour des boiferies
6c des meubles ; mais l’odeur étant trop pénétrante
pour plufienrs perfonnes, on n’en fait plus tant de
cas, 6c l’on n’emporte plus une fi grande quantité de
ce bois en Angleterre. Ces arbres, tant qu’ils font
jeunes , ont des feuilles terminées en pointes aiguës
qui s’étendent, & font placées trois à trois autour
des branches ; mais en avançant en âge, les feuilles
deviennent très-courtes, 6c naiflent à quatre fur les
rameaux où elles s’appliquent les unes fur les autres
comme des écailles, 6c ils paroiflent alors quadran-
gulaires. Les baies naiflent vers le bout des branches;
elles font d’un rouge-obfcur tirant fur le pourpre.,
Les hivers rigoureux font périr cet arbre en Angleterre
, lorfqu’on l’y plante en plein air.
Le cedre n°. croît naturellement dans la Jamaïque,
6c dans quelques autres îles des Indes occidentales
, où il fornae un des plus grands arbres de
Ce