fécond filstPAfmund, parut alors fur la fcene; il
defcendit dans le Danemark , força par cette manoeuvre
Hadding k y rentrer : pendant ces troubles,
le tréfor royal avoit été enlevé. Hadding promit
aux coupables les premières dignités du royaume,
s’ils le lui rapportoient ; ils le firent Hadding leur
tint parole. Il les éleva aux plus grands honneurs, 6ç
les combla de bienfaits; mais peu de jours après, il
les fit pendre. Hadding n’a voit point perdu la Suede
de vue, il y fit la guerre pendant cinq dns fans fuccès :
forcé par la difetteà fe retirer, il voulut terminer la
guerre, par une bataille décifive ; mais fes troupes
f'urent'taillées en pièces. Il ne perdit point courage ;
*1 raflembla de nouvelles forces, conquit la Suede,
fit périr Uffond : mais fatisfait de régner en Danemark
, H laiffa fes conquêtes à Hunding , frere
d’Uffond, à condition qu’il lui paieroit tribut. Celui-
ci pénétré de reconnoiflance pour fon bienfaiteur ,
fit un ferment que la raifon défavoue, mais qu’on ne
peut s’empêcher d’admirer: il jura dene pas îurvivre
•à fon ami. Hadding ne fongeoit qu’à gouverner fes
états en paix, lorfque' fon repos fut troublé par un
certain Tofton ; c’étoit un brigand devenu généra.!
d’une bande de voleurs , il avoit fait Une armée} il
avoit forcé les Saxons à s’unir à lui: il débuta contre
Hadding par une viftoire ; il fut vaincu enfuite , envoya
un défi au roi, 6c mourut de fa main. Hadding
revint triomphant: mais au fond dé fon parais, on
trâmoit un complot affreux contre (es jou vs ; ülvide
fa fille, én étoit l’auteur : tout fut déco'jveri..Had-
dingpardonna à fa fille, mais fes complices furent
égorgés. Le bruit courut en Suède 'que le roi de
Danemarck venoit d’être aflaffiné, H-andingaflembla
aufïi-tôt toute fa cour dans une h die lugubrement
ornée;Vl célébra les funérailles d * fon ami, anima
pendant le repas la gaieté1 des corjvives*; il avoit fait
mettre au tudieu de la falle une grande clive de bierre
où il fe noya. Hadding ne vo'jlut pas lui céder en
généïofité ; dès qu’il eut reçu, la nouvelle de la niort
de fon ami, il fé pendit lui.-même,, ou , félon d’autres
, il fe fit tuer par fes 'gardes. ( AL d e Sa c y . ) jj
HADERSLEREN , (Géogr.) ville de1 Danemarck,
dans le fud-Juthla^d,ou duché de Schlefvigjfur une
baie de la nier Baltique, & fur un terrein fort bas.
Aucun mur -ne l’entoure , 6c le grand château qu’elle
avoit autrefois, &c dans lequel naquirent les rois
Frédc-ricII,en 1534,6c Frédéric. III, en 1609, ne
iùbiifte plus. Mais elle renferme encore une grande
églife, une école latine bien dotée 6c un riche hôpital.
Son port qui manque de profondeur, ne lui
fait faire que peu de commerce ; fa principale ref-
fource eft le paffage des voyageurs ou autres gens
d’affaires qui vont dans le nord-Juthland 6c dans l’île
de Fionie , ou qui en reviennent, 6c dont la route
ordinaire étant par cette ville, donne une certaine
aftiviré au débit de fes denrées, ainfi qu’à l’induftrie
6c au travail de fes artifans 6c de fes manoeuvres.
Elle préfide à un bailliage de 63 paroifles. Long, zy,
10’; lac. 5 3 , 24. ( D. G. )
HAILSBRON, ou Heilsbrun , ( Géogr.') petite
ville d’Allemagne, dans la Francônie, 6c dans la
principauté d’Anfpach, au grand bailliage de Windf-
bach. Son nom qui lignifie fource falutaire, lui vient
des eaux minérales qui font dans fon territoire, 6c
qui, après lui avoir jadis attiré une fondation de
l’ordre dé Cîteaux, lui ont procuré lors de la ré-
formation , 64 aux dépens de ce monaltere, un college
illuftre transféré l’an 1737, en partie dans la
ville de Bareith, & en partie dans celle d’Anfpach.
lÉSÉSl 18388 » HALBERSTADT, ( Géogr.) ville, jadis épifeo-
pale d’Allemagne, fituée dans le cercle de bafle-1
Saxe, fur la petite riviere de Holtzemme, & capitale
d’une principauté Pruffienne, dont il fera parlé plus
bas: on la croit ceinte de murs & de folfés dès l’aa
1 zo3, 6c l’on fait que cinq ans après, ce fut-là que
les partilans d’Othon de Brunfwich, tombèrent d’accord
avec ceux de Philippe de Souabe, qui venoit
d’être aflaffiné, de venger la mort de celui-ci, & de
dui donner celui -là pour fucceffeur à l’empire. Et
avant cette enceinte de murs 6c de fortes, Halberjladt
exiftoit déjà; elle avoit été bridée en 1179 par Henri
le Lion; & en 1134 l’empereur Lotaire II. y avoit
tenu une diete remarquable par la complaifance avec
laquelle le roi Magnus de Danemarck voulut bien
y alîifter, 6c y faire folemnellement l’office de porte-
glaive de l’empire. Antérieurement encofe, les Saxons
6c les Thuringiens avoient levé dans Halberjladt
l’étendart de la rébellion contre l’empereur Henri
IV , 6c foit ville, foit bourg, foit village, foit monaltere
ifolé, ce lieu étoit devenu épifcopal fous
Charlemagne. C’eft une ville d’environ 1300 mai-
fons, habitée de catholiques 6c de proteftans, renfermait
feize églifes à l’ufage des uns & des autres ,
un 'chapitre de feize, chanoines nobles, attachés à fa
cathédrale, & dont quatre peuvent être catholiques,
quatre églifes collégiales ayant auffi leurs chanoines ,
trois couvens de moines, deux de .religieufes, une
colonie de François réfugiés, une fynagogue, trois
écoles publiques, une maifon d’orphelins, & une
maifon de correction. Elle eft le fiege du confeil de
régence de la;principauté, de fa chambre des finances
, de fes cours eccléfiaftiques 6c féodales, 6c d’un
college de pupilles 6c de tutelles. Le goût gothique
régné dans toute l’architeChire de cette ville, qui
d’ailleurs a trois fauxbourgs,.& qui a été allez durement
traitée par les François 6c par leurs alliés ,
dans la derniere guerre d’Allemagne. Lone.xQ. 4. lat.
5x jG .(D .G .)
H A LBERSTAD T ( Principauté de ) , Géoguétat
d’Allemagne, appartenant au roi de Prulfe, & fitué.
dans le cercle debaflë-Saxe ,.aux confins des pays de
\yqlfenbuttel, de Magdebpurg, d’Anhalt, de Manf-
feld, de Quèdlingboug, de.Biankenbourg, de Wer-
nigerode & de Hildesheim: fa plus grande .étendue
eft de 9 milles en longueur , & de 7 en largeur.
Ç’eft généralement un pays plat, que bordent ou
arrofent les rivières de Bode, de Selke, de Holtz-
Emme , d’Ilfe.j d’Aller, 6c de Vipper; qu’enrichif-
fent la culture des grains & du lin, l’entretien des
prairies, le commerce du bétail, & finguliérement
latoifon des brebis qu’onyéleve; & que peuplent
enfin près de zoo mille habitans, repartis dans treize
villes grandes & petites & dans quatre-vingt-dix-neuf
bourgs & villages. L’on.croit que cette principauté,
avec fes annexes, qui font le "comté de Regenftein,
là feigneurie de Derenbourg, & quelques parcelles
du comté de Wemigerode, rapporte annuellement
à fon maître la Tomme de 500" mille rixdallers. Pour
faciliter la perception de ce revenu, 6c déterminer
d’autant mieux aux fujets la quotité de leurs redevances
, l’on a divifé le pays en fix cercles,, fa voir,
en cercle de Halberjladt même ,' d’Afcherfleberi ,
d’Ofterwick, d’Ermsleben où Falkenftein, de Wef-
terhaufen ou Regenftein, 6c du Hartz ou Hohenftein.
Chacun de cés cercles renferme un certain iiômbre
de bailliages, fubordonnésaux chambres fupérieures
établies dans la ville de Halberftadt; 6c dans châçim
il y a de la vigüèur pour l’exërcicé de la police,‘de
l’exa&itude pour l’adminiftration de la jufticé , & de
la régularité pour la fixation 6c la colleêle, des. taxés.:
éloge commun, il eft vrai, à toutes les provinces'qui
cômpofent, la mdnarchie pruffienne.
Confiée aux foins d’onze infpefteurs provinciaux ,
& à la direélion d’un furinténd'ant-général, la religion
luthérienne eft la dominante dans cette principauté;
elle y eft en pofleflioh de la cathédrale de
Halberjladt & de fes églifes collégiales , àirifi que de
H A L
la plupart des paroiffiales de la contrée ; mais fou-
mile à la fagefle fuprême du prince, elle n’exclut
du pays ni les réformés, ni les catholiques , ni les
juifs; feulement eft-il défendu aux catholiques de
faire des profelytes, & à leurs couvents d’acquérir
des biens fonds.
Cette principauté a fes états particuliers, lefquels
s’affemblent quatre fois l’an, & qui, des divers officiers
héréditaires, qui leur appartenoient autrefois,
ont encore confervé leur maréchal & leur échanfon,
leur maréchal dans la fanîille noble de Roeffing, &
leur échanfon dans celle de Flechtingen. Ces états
confident en trois clartés, dont la première comprend
le chapitre des chanoines nobles attachés à la cathédrale
, ceux des quatre collégiales & trois couvents
catholiques : la fécondé comprend les gentilshommes
qui pbfll’dent des fiefs nobles dans le pays : & la
îroifieme comprend la magiftrature des villes de Halberjladt
, d’Afchersleben Sc d’Ofterwick. L’on fent,
que reftreinte à la matière des contributions de la
province, l’occupation de ces états ne fauroit être dan-
gereufe pour une domination aufli vigilante & auffi
ferme que celle du roi de Prude ; cependant pour
obvier dans l’aflemblée à tout défaut d’intention ou
de conduite, l’on a la précaution convenable d’y
faire jurer aux députés le maintien de l’autorité du
prince, tout comme la confervati'on des droits des
états.
A titre de prince de Halberjladt, le roi de Prufle
eft membre, tant du cercle de balle-Saxe, que du
college des princes féculiers dans la diete de l’empire ;
il fiege & vote en balle-Saxe entre Wolfenbuttel
& Meeklenbourg; & à la diete de l’empire entre
Wolfenbuttel, 6c la Poméranie citérieure. Son contingent
eft de 43z florins pour les mois-romains, &
de i6 z rixdallers Z4 creutzers pour la chambre impériale.
Ce n’eft que depuis la paix de Weftphalie , qu’érigée
en principauté féculiere, Halberjladt appartient
à la maifon de Brandebourg : c’étoit avant cette époque
un état épifcopal, fondé vers la fin du vm e fiecle,
& devenu proteftant vers le milieu du x v ic, après
avoir été jufques à cette derniere date, fuffragant de
Mayence. (Z>. G.)
H A LD AN I, (Hijl. de Suede.") roi de Suede & de
Gothland ; attaqué par les Norvégiens qui s’étoient
révoltés, les Rulïes accoururent à fon fecours & lui
aidèrent à reconquérir les états qu’il avoit perdus.
Fridlef avoit, par fes confeils 6c par fon courage ,
alluré le fuccès de cette guerre. Quoique prince 6c
barbare, Haldan ne fut point ingrat : il lui aida à conquérir
le Danemarck, fur lequel il avoit d’autres
droits que celui du plus fort ; il le féconda auffi dans
fes projets amoureux; une vittoire aflura à Fridlef
la pofleflion de Flogerte, princelle Norvégienne.
Haldan, enfin, alloit régner pour lui-même, lorfque
des rébelles confpirerent contre lui 6c l’alTalîi-
nerent.
• Haldan II, roi de Suede; fa vie n’eft qu’une
fuite de meurtres ; c’eft un objet dévoué à l’indignation
de la pofterité, 6c dont la vue ne peut être utile que
dans un fiecle où un fyftême auffi dangereux que lu- '
blime, a confacré tout ce que les arts ont de plus
exquis, à rappeller la barbarie. L’hiftoire des premiers
rois du Nord peut fervir du moins à prouver
que dans les fiecles d’ignorance chaque jour a été
marqué par des aflaffinats. Dans les fiecles éclairés
on fe tue auffi , mais avec plus d’art: la méthode eft
plus lente , les meurtres moins fréquens ; 6c le tems
que les rois emploient à chercher des prétextes pour
fe déclarer la guerre, eft autant de gagné pour l’h u -.
manite. Haldan étoit fils de Harald, qui fut aflaffiné
par Frothon, fon frere ; un crime fut puni par un
H A L 187
crime ; 6c Frothon (Foye^ ce mot.) fut brûlé dansfon
palais par fon neveu; Ulvide, fa femme, fut lapidée
,& Sivard, fonbeau-pere, expira, comme elle,
fous les coups de Haldan 6c de fon frere Harald : le
premier ajouta encore Eric à tant de vi&imes de fa
vengeance : il avoit été vaincu dans plufieurs combats
, mais enfin le plaifir de tremper fes mains dans
le fang de fon ennemi, le dédommagea de la honte
de tant de défaites. Devenu roi de Suede par la mort
de l’iifurpateur, Haldan fit la guerre aux pirates, parce
qu’il ne favoit plus à qui la faire. Un rebelle l’appelle
en duel, c ’étoit Sivald : Haldan, qui devoit le châtier
, alla hazarder contre lui fa couronne, fa v ie , 6c
compromettre l’autorité des loix : Sivald amena avec
lui fes fept enfans, & les huit champions demeurèrent
fur la place : Hartbéen veut mefurer fa force
avec le vainqueur ; il vient accompagné de fix fpa-
daflins ; 6c Haldan, foit adrefle, foit bravoure, fait
encore fe délivrer de ces fept ennemis. 11 n’étoit point
marié, mais il étoit amoureux, 6c cette paffion qui
adoucit les moeurs des autres hommes, ne fit que donner
à fon caraûere plus de férocité. Thorilde, fille
de Grimo, étoit l’objet de1 fon amour : il maflacra le
pere pour obtenir la fille ; ou peut - être n’afpiroit - il
à la main de Thorilde que pour avoir la gloire d’étendre
Grimo à fes pieds. Le meurtre d’un corfaire
nommé Ebbo fut le dernier de fes exploits. ( M, d e
Sa c y . )
HALDS-AMPT, (Géogr.) bailliage de Danemarck,
dans le nord Jutland, & dans la préfeâure
de "NVibourg : il renferme 67 paroifles, 6c tire, fon
nom d’un vieux château, fitué au bord d’un la c , &
qui dans le tems de la catholicité fervoit de retraite
aux évêques de Wibourg. (D . G .)
HALL, (Géogr.) Hala ad (Enum, ville d’Allemagne
, dans le cercle d’Autriche , 6c dans le T y ro i,
au quartier d’Innthal, fur l’inn, à quelques lieues
plus bas qu’Infpruck; elle exifte dès l’an t ioz , &
renferme une églife paroiffiale, un college de jéfui-
tes, un couvent de S. François , 6c un chapitre de
filles, doté d’une églife très-riche, ouvrage de la
dévotion des princes du pays. Au moyen de la navigation
de l’inn, cette ville fait avec l’Autriche un
commerce confidérable, 6c elle a dans fon enceinte
un grand 6c bel hôtel de monnoie, dont la fabrication
s’exécute par des rouages que l’eau fait mouvoir.
Mais l’importance principale de cette ville con-
fifte dans fes falinés, qui, tous frais faits, rapportent,
dit-on, à la cour deux, cents mille rixdallers
par an. La matière brute s’en tire par gros quartiers
très-durs, d’une haute montagne du voifinage ; pour
amollir ces quartiers, 6c les dépouiller de ce qu’ijs;
peuvent avoir de fale 6c d’hétérogene, on les jette
dans de grands creux pleins d’eau douce , où ils re-
pofent pendant quelques mois. Devenue falée par
cètte opération, l’eau des creux fe conduit alors par
des canaux de bois, dans les chaudières de Hall, où
l’a&ion du feu donne au fel la forme 6c la finefle qu’on
luideftine. (H . G. )
§ Hall oa Hal le , (Géogr.eccléj) Hallay petite
ville fur la Senne, à trois lieues de Bruxelles, à dix
de Mons, renommée par une image de la Vierge, de
bois doré, couronnée de fin or : elle â fur fon eftomac
fixi.grofles perles avec un beau rubis au m i l ie u &
eft vêtue d’une des douze robes que les députés de
douze villes 6c bourgs lui apportent tous les ans le
premier feptembre. Douze apôtres 6c deux anges
d’argent ornent l’autel.. Philippe-le-Bon, duc de
Bourgogne, y a fait de beaux préfens, entr’autres
de deux figures-d’un cavalier 6c d’un foldat d’argent,
armés de toutes pièces: ion fils, Charles le-Guerrier ;
y donna un faucon d’argent. On ne voit nulle part,
excepté à Lorette, un fi grand nombre de lampes,
de croix , de calices, de cottes d’armes , d’étendards,