fuppléant par une bride femblablè à celle qu on met
aux boutonnières.
Le poignet termine la manche, on le proportionne
à la eroffeur du poignet des perfonnes, & on ne lui
donne guere qu’un demi-doigt de hauteur. C eft une
petite piece double fur laquelle on brode un deffin en
fil, comme on voit ,fig. 3 , avec une boutonnière
à chaque bout. On peut aufli les laiffer uni fans aucune
efpece de broderie, comme c’eft la coutume en j
Hollande. Pour l’attacher à la manche, on pliffe le
bout de celle-ci, afin de le réduire à la longueur du
poignet, & on en fait paffer l’extrémité ainfi pliffee
entre le redoublement de la toile du poignet ou on
les coud à l’endroit à point de côté, paffant l’aiguille
à chaque point dans un pli de la manche. On monte
enfuite la toile du redoublement prenant dans les
mêmes plis, mais feulement de deux en deux plis.
Alors la manche eft entièrement faite. On travaille
enfuite au corps de la chemife. On plie le morceau
de toile en deux doubles laiffant un des deux déborder
l’autre d’un feizieme enyiron, parce que 1 on
fait le devant des chemifes d’homme un peu plus
court que le derrière. Alors marquant le milieu du
corps en-haut, qui eft le milieu de la largeur de la
to ile , on le fend en-devant la longueur de dix pouces
, comme en f ,fig -3 -$ ; cette ouverture eft la
■ fente du jabot. On fend enfuite à droite & à gauche
le long du redoublement de la toile, partant de la
fente du haut du jabot jufqu’à fix pouces des deux
bouts , efpace fur lequel fe placent les pièces d’épaule
a a que l’on y coud à point-arriere, après les
avoir remployées tout-autour. Alors on plie le corps
de la chemife en trois du fens de fa largeur ; on coud
à furget les deux côtés du^tiers du milieu : le tiers
d’en-haut recevra les manches : celui d’en-bas refte
ouvert. C’eft à la pointe des ouvertures d’en-bas
que fe coufent les petits gouffets d’en-bas cc. Chacun
eft fait d’un petit morceau de toile de deux pouces
en quarré. Lorfque l’on a ourlé tout le bas de la
chemife, on préfente les gouffets en lofange, le remplit
en-dedans, & on les coud à moitié au haut de
la fente ; l’autre moitié fe releve fur la première en-
dedans , comme on plie les mouchoirs , & on la
coud à point de côté aux mêmes endroits : ce qui
rend ces gouffets doubles. On voit que le but de
cette addition eft de donner un peu plus de largeur
à la chemife par en-bas.
Avant que d’attacher les manches à la chemife,
il faut y,monter le col. C’eft un morceau de toile
dont la longueur eft réglée par la groffeur du col de
la perfonne : on le fait aufli plus ou moins haut fui-
vant l’âge & le goût. Les Anglois le veulent affez
haut pour qu’il puiffe fe rabattre fur la cravatte ou
le cql de mouffeline. II fe fait toujours double en
pliant la toile en deux du fens de fa longueur, & on
le monte au haut de la chemife , comme le poignet
au bout de la manche. On y attache à un bout deux
ou trois petits boutons, & à l’autre bout on fait deux
ou trois boutonnières pour les recevoir.
Il s’agit maintenant de monter les manches au
corps de la chemife, ce qui fe fait en pliffant à plis
plats le tour du haut de la manche , le coufant en
même tems à l’ouverture, appellée autrement l’entournure
du corps de la chemife, à points de furjet, prenant
en chemin faifant ce qui dépaffe aux manches
du gouffet de la piece d’épaule & de celui de
l ’aiflelle. '
La chemife eft faite. On la garnit de manchettes &
du jabot, foit en mouffeline , foit en dentelle , foit
en batifte unie ou brodée. On leur donne plus ou
moins de hauteur, & plus ou moins de longueur,
félon qu’on veut les avoir plus ou moins pliffées,
ainfi que le jabot qui eft toujours un peu moins haut
que les manchettes. Celles-ci ne font pas de la même
hauteur par-tout ; les fourchettes font moins hautes
que le tour du poignet. Les manchettes unies de
mouffeline ou de batifte fe coufent à demeure à la
chemife : pour les y attacher, on en route le bas, puis
on le pliffe à points-deffus , qui eft une efpece de
furjet plus alongé, & on monte enfuite la manchette
au poignet à point de furjet, en prenant les plis. On
ne pliffe la manchette que jufqu’après le tournant de
la fente ; le refte de la fourchette ne fe pliffe point.
Les manchettes brodées ou de dentelle, de filet, fé
coufent à part fur un ruban de f il, que l’on bâtit en-
deffous au poignet à point-devant, & qu’on en détache
lorfqu’on donne la chemife au blanchiffage.
Quant au jabot, il fe coud à furjet, & on le fronce
en roulant aux deux bouts d’en-haut, & à la pointe
d’en-bas.
La fig. 20 repréfente une manche d’homme en
amadis ; on fe fert de cette forme affez ordinairement
pour les chemifes de nuit & du matin. On peut
économifer une aune de toile fur fix chemifes par la
coupe de ces manches en amadis en coupant tête à
pointe, & rapportant un morceau vers le poignet à
trois paires feulement.
Les cols fe font de mouffeline ou de batifte. II
fuffit de voir celui de la fig. 3 7 , pour en concevoir
la coupe & la façon. Les deux bouts font de toiles,
l’un a une ou deux ou trois boutonnières pour recevoir
une boucle. Il y a d’autres façons qui varient
fuivant les pays, mais qui n’ont rien de bien particulier.
Les cravates font un quarré long de mouffeline,
trois fur la largeur.
La coupe des coëffes de bonnet doit fe faire de tête
à pointe ; les quatre morceaux dans la largeur de la
toile pliée en huit. Il faut environ deux aunes trois
huitièmes d’une toile de neuf feiziemes de large pour
fix coëffes. On les affemble les quatre pièces à furjet
& couture rabattue en-dedans ; on fait une couliffe
tout-autour du haut à point de côté en-dedans, & les
deux bouts s’ourlent pour paffer le r uban qu’on arrête
au milieu.
Nous n’avons point parlé des chauffons. Pour les
faire, on prend une toile de fept huitièmes de large :
il en faut une aune trois quarts de long pour douze
paires. Comme on en coupe deux dans la largeur,
on partage la longueur de la toile en fix morceaux
égaux coupes chacun en deux du fens de la largeur.
On plie chaque morceau en quatre , puis on coupe
deux par deux la lifiere dans la longueur du chauffon.
Pour le tailler , prenez un des morceaux doubles,
taillez-le en demi-rond pour le bout du pied, échan-
crez-en un des doubles, comme en a,fig.3 8 , ce qui
fera le déffus du coudepied ; taillez l’autre double b
pour le talon : repliez les doubles comme ci-devant,
bordez l’échancrure du coudepied, &coufez le tout
à point de boutonnière chaque fimple à part, que
vous joignez enfuite en laçant à furget ; ou bien,
remployez les deux pièces à joindre, les deu!x remplis
en-dehors ; affemblez à furget, puis arrêtez chaque
rempli à point de côté ; joignez enfemble par une
couture les deux côtés de l’échancrure du talon ; fermez;
le bout du pied.
Les peignoirs d’homme ne nous arrêteront pas apres
ce que nous avons dit de ceux de femme. On leur
donne une aune de long.
Les tabliers de valet-de-chambre fe coupent deux
enfemble de cette maniéré , fig. 33. Prenez deux
aunes d’une toile d’une aune de large, pliez ce morceau
en deux fur fa longueur, puis en deux fur fa
largeur. Vous avez un quarré dont la longueur eft
double de la largeur. Aloi^ faites fur la largeur à un
fixieme du redoublement une levée d’abord d’un
fixieme a après lequel vous continuez de couper
en étroit jufqu’au bout de la largeur. Cette levée
fervira à faire la poche b, qui doit avoir un quart
de profondeur ; c e quart coupé '9 il reftera une pointe
qui fervira à doubler celle que vous avez faite en c
au tablier en coupant la leyée çi-deffus. Cette doublure
fortifiera une boutonnière d que l’on fait au
bout de ladite pointe ou bavette, dans laquelle le
valet-de-chambre fait entrer un de fes boutons. On
coud la poche au tablier par-devant vers le milieu
de fa longueur, en ourlant le haut ; le refte s’attache
à points dé côté , on ourle tout le haut Ôc le bas du
tablier.
Les tabliers de cuifinier n’ont point de bavette ;
ceux dés cuifinieres ôc autres femmes de cuifine, de
baffe-cour, &c. en ont. Les torchons de cuifine que
l’on fait de toile de différente efpece, fuivant les divers
ufages auxquels on les deftine, font des quarrés
longs ourlés aux côtés coupés.
La fig. 40 repréfente une manchette de botte pour
garnir le genou , la façon en eft fimple Ôc facile à
imaginer.
Après les détails que nous avons donnés en parlant
de diverfes pièces du trouffeau & de la layette,
nous pafferons rapidement fur les coëffures nommées
baigneufes, qui fe font en moufl’eline feule1 ou
en mouffeline garnie de dentelle ; les coëffures de
deuil, en linon ou en batifte ; les petites coëffes a la
reine , que l’on coupe ordinairement fur un patron ;
les fichus pliffies en forme de palatine ; les manchettes
à un rang ôc à deux rangs , celles de deuil ; les
chemifes de bain , qui ne font guere que de grands
peignoirs, &c. parce que nous en avons dit affez
pour faire comprendre l’aunage , la coupe & la façon
de ces pièces , Ôc que d’ailleurs la mode en
variant la forme, on ne peut pas établir de réglés
fûres dont on ne puiffe ou l’on ne doive même s’écarter
pour fuivre l’ufage qui exerce un empire arbitraire
fur les habillemens comme fur les langues.
^A l’égard du linge de l i t , nous avons parlé des
taies d’oreiller. Les draps pour un lit de fix pieds de ’
large fe font d’une toile de cinq quarts de large, ôc
il en faut feize aunes pour une paire. On prend des
toiles d’une moindre largeur pour des lits moins
larges. Pour un lit de trois pieds, une toile de fept
huitièmes de large fuffit , Ôc l’on n’en prend que
quatorze aunes pour une paire. Pour faire une paire
de draps, on coupe la longueur de la toile en qua- I
tre parties égâles, qu’on affemble deux à deux du
fens des tifieres. C ’eft la même façon pour les draps
de maître ôc ceux de la livrée ; ils ne different que
dans la qualité de la toile , ôc dans la longueur ou
largeur.
IV. Linge d’églife. Nous voici à la dernierç partie
des ouvrages de la lingere, le linge d’églife , fa-
voir les nappes d’autel, les nappes de crédence , la
toile de la pâlie, IecorporaJ, l’efluie-doigts ou lavabo
, le purificatoire, la nappe de communion, le
rabat| l’a u be , l’a mi â , le furplis, le tour d’étole le
rochet, les manchettes de fouranne. Les fept dernières
pièces font pour I’eccléfiaftique, & les premières
pour Faute}.
Trois nappés couvrent l’autel, deux grandes &
une petite ; on les fait d’une toile plus ou moins fine
par degrés. La petite d’une toile plus greffe couvre
immédiatement la pierre bénite. La plus grande a
environ trois aunes de long fur deux tiers de lar«*e,
elle couvre toute la table, pend prefque jufqu’à terre
des deux côtés & déborde en-devant ; la troifieme
le met fur la grande , ôc couvre toute la table de
1 autel, fans déborder. Toutes n’ont befoin que d’être
ourlees ; mais la grande fe garnit quelquefois d’une
belle ôc large dentelle ; la moyenne, qui eft la fupé-
rieure , fe garnit aufli, fi l’on v eu t , d’une petite
dentelle fine.
Les nappes de eredence, ainfi nommées , parce
qu’elles couvrent deux petites crédences, tables ou
confoles pofées à chaque côté de l’autel pendent
quelquefois jufqu’en-bas, entourent même les tables
, comme des toilettes.
Le lavabo, pour effuyer les doigts du prêtre eft
un quarré de toile plus ou moins grand que l’on
ourle , & quon garnit aufli dé dentelle , fi l’on
veut.
Le corporal eft un linge qui s’étend à plat fur le
milieu de 1 autel pour pofer le calice deffus. Il eft
ordinairement de batifte , garni de dentelle , ou
lans garniture. On lui donne une demi-aune en
quarré.
La pâlie eft un carton quarré, recouvert d’une
toite de batifte, qu’on coud en double de trois , ou
plutôt de deux côtés à caufe du redoublement ; on
laiffe un côté ouvert pour recevoir le carton qui a
environ un demi-tiers en quarré.
1 ^ t Purjfica£olre > qu* fert à effuyer le calice après
les ablutions, eft un quarré long, comme le lavabo.
Un le fait de toile fine ou de batifte.
Les nappes de communion font longues , & fe font
d une toile de demi-aune de large. On les ourle aux
, deux bouts. On y coud des rubans de fil à un des
cotes longs de diftance en diftance, pour l’attacher à
1 autel de communion qui eft une baluftrade devant
le choeur, o u , s’il n’y en a point, deux enfans
de choeur foutiennent la nappe aux deux bouts (l’on
y met point alors de rubans de f i l ) , tant que le
pretre .donne la communion. Sou vent, au lieu d’une
nappe de communion , on donne aux communians
une petite ferviette que chacun fe paffe de l’un à
1 autre. On peut garnir la nappe de communion de
mouffeline ou de dentelle, ou la laiffer unie.
L'aube eft une efpece de grande chemife de batifte
ou de linon , qui fe met immédiatement fur la fou-
tanne du pretre , lorfqu’il s’habille pour dire la meffe.
On lui donne cinq quarts de long , & quatre lez de
large. Les manches en font toujours en amadis. On y
monte un collet large d’un demi-pouce , & on fait
un grand ourlet en-bas, à moins qu’on ne garniffe
tout le tour de dentelle, ainfi que les bords des
manches.
Le furplis eft ou à la Romaine ou à la Françoife.
La différence confifte dans la forme des manches. Le
corps eft le même, on lui donne trois quarts ou un
peu plus de long, & on le forme de quatre lez de
batifte ou de linon. Il a un jabot & un collet. Les
manches à la Françoife, appellées improprement
manches, puifqu’elles reftent ouvertes , ôc qu’on n’y
paffe point les bras, fe font d’ un lez de même batifte
ou linon , d’environ une aune ôc un quart de long.
Avant que de les attacher au corps du furplis, on
les plie dans la longueur, non pas précifément en
deux, mais de façon qu’une des moitiés dépaffe
l’autre d’un pouce, la moins large en-dedans. Les
manches étant ainfi pliées, on les éclianere de quatre
doigts par le haut en mourant, & de deux doigts par
le bas. Le corps du furplis eft ouvert des deux côtés,
depuis le deffous des bras jufqu’au tiers de la longueur
pour paffer les bras. Les manches à la Romaine
font de larges manches, fans poignet, qui ont
au moins la longueur du furplis , & fe relevenf juf-
ques fur le poignet lorfqu’on y paflè les bras.
Le rochet des évêques eft un furplis fans bras. Le
rochet à la Romaine, qui eft celui de quelques chanoines
réguliers, comme des-Géno vé&ins de France,
a des manches en amadis comme l’aube.
L'amicl eft une efpece de petit mouchoir quarré
que le prêtre met fur fon col en s’habillant pour dire
la meffe, il doit avoir deux tiers en quarré : on attache
aux deux coins d’un des côtés deux cordons que
le prêtre croife fur fa poitrine, & noue enfuite fur
fes reins.
Le tour d'ètole qui fe fait en toile fine, ainfi que