5°. Il faut mettre la journée d’Allia en 363 de
Rome , & non en 37a.
6°. On cite Platon,liv. V I des Rois. On a voulu
dire liv. VI de la République. On cite aufli le Dictionnaire
de Rofinus in-40. Mais Rolinus n’a jamais fait
de Di&ionnaire. Il a fait un Corpus antiquitatum Ro-
manarum » qui n’eft nullement en forme de Dictionnaire.
Lettres fur l'Encyclopédie.
* FAUCET, ( Mufiq. ) Voyei Fausset. Ç Mufiq.)
Le Diel. raif. des Sciences, & c. écrit fautfet, & a
raifonfice mot vient du françois fa u x , oppofé à
juße. Mais fi ce mot vient du latin faux ,faucis , la
gorge, ainfi que le penfe M. Roufleau, ce qui eft
une étymologie plus vraifemblable , il fout écrire
faucet.
Remarquez qu’à force d’exercice, on petit parvenir
à chanter quatre & même cinq tons du faußfet,
fans que l’auditeur s’apperçoive du changement de
v o ix , avantage qui n’eft pas à méprifer. ( F. D . C. ^
FAUCON , f. m. Falco, onis.(terme de Blafon. )
oifeau de proie qui fe trouve en plufieurs écus.
On dit du faucon, chaperonné, lorfqu’il a un chaperon
fur la tête ; longé, des liens ou cordons qu’il
a aux jambes ; grilleté, des grelots ou grillets qui y
font attachés, lorfque ces chofes font d’un autre émail
que l’oifeau.__
Perché, fe dit quand il eft fur un bâton.
Selon les auteurs, le faucon a été ainfi nomme de
ce qu’il a fes ongles courbés 6c pointus, 6c en ce
qu’ils imitent parleurs curvités 6c pointes les faulx.
Falcos de la Blache, en Dauphiné; £a{ur au faucon
d'argent.
Claviere de Saint-Roman, de Saint-Barthelemy-
le-Phin, en Vivarais ; de gueules au dextrochere <£argent
, portant deux faucons, celui a dextre dejînople ,
celui a feneßre de pourpre, longés d'azur, les tetes affrontés.
( G. D .L ,T . )
F AVILA, roi d’Oviédo & de Léon , ( Hiß. d'Efp.)
Rcflerrés par les Maures conquérans de l’Efpagne,
dans les vallées finueufes des Afturies,les Efpagnols,
échappés au maffacre de leurs compatriotes, & conduits
par l’illuftre Pélage dans cet afyle inacceflible,
après avoir bravé pendant plufieurs années les efforts
réunis de ces impitoyables dévaftateurs, étoient for-
tis enfin de leurs retraites, &’avoient à leur tour ,
porté la terreur & la mort parmi leurs ennemis. Animés
par l’exemple de leur l'ouverain, excités par le
defir de venger leurs concitoyens, & de rentrer fur
les poffeflions qui leur avoient été ravies, le fuccès
avoit couronné leurs incurfions, 6c déjà ils avoient
fondé le royaume d’Oviédo & celui de Léon, lorfque
l’heureux Pélage,couvert de gloire & courbé fous le
poids des années, s’afl'ocia, de l’aveu de la nation, 6c
du confentementde la nobleffe , 1e princeFavila fon
fils. Favila fut digne, dit-on, par fa valeur , fa profonde
fageffe, fes talens & fon habileté dans l’art de
gouverner, du pere refpefrable qui lui cédoit une
partie’ de fon autorité, parce qu’il regardoit cette
affociation comme le moyen le plus fur de confer-
ver , d’ajouter même à la félicité publique, qu’il
avoit fu fixer dans fes états. Pélage ne furvéçut que
peu de tems à cette affociation, 6c à fa mort, don
Favila fut proclamé en 73 7 , roi de Léon 6c d’O viédo.
Quelques hiftoriens affurent qu’il profita,
avec beaucoup d’intelligence, des haines mutuelles
qui divifoient les princes Maures, 6c qu’il eut dans
les combats qu’il leur livra, des fuccès éclatans ;
mais c’étoit vraifemblablement pendant la vie de
fon pere qu’il avoit remporté ces viéloires ; car fon
regne fut trop court, pour qu’il eût le tems de faire
contre eux des expéditions bien confidérables : Ma-
riana, fur la foi de quelques annaliftes, vraifemblablement
mal inftruits, dit que ce fouverain ne ref-
fembla en aucune maniéré à fon prédéceffçur, qu’il
fut indolent fur le trône, & d’une inconféquence
extrême dans fa conduite. Cependant il eft aû'uré
que ce même Favila s’étoit très-diftingué à la tête
des armées, pendant les dernieres aimées du roi
Pélage, 6c il n’eft pas vraifemblable qu’il iè ioit abandonné
à l’indolence , précifément lorlqu’il eut le
plus grand intérêt à montrer de l’aâivité ,'de la valeur,
du zele, 6c à donner de lui la plus haute idée
à fes fujets, ainfi qu’aux Maures qui attcndoient
avec impatiente qu’un roi moins aétif que Pélage
leur prélentât l’occafion d’achever d’opprimer 6i de
conquérir l’Efpagne. Au refte , l’hiftoire ne nous
apprend rien de certain, foit fur le cara&ere de ce
prince , lorfqu’il pofféda feul la couronne, foit fur
les événemens qui fe pafferent fous fon règne ; on
fait feulement qu’il ne garda le fceptre qu’environ
deux ans, 6c qu’il perdit la vie avec la royauté par
une aventure tragique en 739 » un jour qu’il étoit
à la chaffe éloigné de tous ceux qui l’y avoient accompagné
, il fut déchiré 6c mis à mort par un ours*
Voilà tout ce qu’on fait du régné de Favila ; mais
fut-il bon ou méchant roi? C ’eft ce que l’on ignore.
( L. C. )
FAULX, f. f. fa ix , cis. ( ternie de Bldfon. ) meuble
d’armoiries qui repréfeme une faulx à faucher.
On dit enmanché, du manche de la faulx , quand
il eft d’un émail différent.
On nomme ranchier le fer d’une faulx. Voyez
Ranchier , Suppl.
La faulx eft le fymbole du tems, on en donne
une pour attribut à Saturne.
Seyturier de Cornod, de Montdidier, de Lion-
nieres, de la Verjonnieres, de Pelagey en Bourgogne
, en Breffe 6c en Franche-Comté ; d'azur à
deux faulx <T argent enmanchées cCor . les fers en haut•
( G. D . L. T. )
* § FAUNALES, ( Mythol. ) fêtes en l'honneur du
dieu Faune.,.. On cite dans cet article l’ode d’Horace
à Faune, 6c on l’indique pour être la trente-troifieme
du livre III. c’eft la dix-huitieme du même livre.
Lettres fur C Encyclopédie.
* § FAU N E ,. . . . Dans cet article au lieu de
Lenfden, lifez Leufden. Lettres fur l'Encyclopédie.
Faunes , ( Hijtoir.e de l'art. ) M. l’abbé Winckel-
mann,dans YHiftoire de Part che^les anciens, tome I I ,
obferve que les étrufques repréfentoient les faunes
avec des pieds d’homme, ou avec des pieds de cheval
: mais il les diftinguoient alors derrière le dos en
y plaçant une queue de cheval. Dans le fécond volume
, pag. z 6 j , il ajoute cette obfervation effen-
tielle : « Le beau idéal de la première efpece, qui
» eft le beau viril 6c naturel, a fes différerts dégrés ,
» & l e premier dégré eft celui que les artiftes don-
» nerent aux faunes , comme aux dieux les moins
» puiffans. Les plus belles ftatues des faunes repré-
» fentent une jeuneffe mûre, dans un état de perfec-
» tion virile ; 6c cette fleur de jeuneffe ne fe diftin-
» gue de celle des jeunes héros que par fon air de
» fimplicité 6c d’innocence. Tout cela étoit conforme
» à l’idée commune des Grecs touchant ces diviui-
» tés champêtres : quelquefois ils leur donnoient une
» mine riante avec des poireaux barbus pendansfous
» les mâchoires, comme auxchevres. Telle eft une
» des plus belles têtes de l’antiquité ; je dis une des
»plus belles par rapport au travail; elle a appar-
» tenu au célébré comte de Marfigli : elle eft à pré-
» fent dans la ville d’Albani. Le faune dormant du
» palais Barberini n’eft point un beau idéal, mais une
» image vive de la Ample nature abandonnée à elle—
» même. Un auteur moderne qui parle de la peinture
» en profe & en vers, a eu tort d’avancer que les artif-
» tes Grecs avoient choifi la nature des faunes pour
» repréfenter une proportion lourde & mal-adroite ;
» il ajoute que l’on reconnoiffoit cesdeqii-divinités à
» leurs
fe jûnïrs groffes têtes » à leurs col court , aux épauieè-
» trop élevées, à l’eftomac petit ; aux 'coiffes, 6c aux,
fe.genoux gros, aux pieds plats , épais , &c._ eft-il
» poflible d’avoir des idées aufli baffes 6c aufli fauffes
fe de l'antiquité ? C ’eft une héréfie dans l’art». •.
- 'Dans les Lettres fur Herculahe publiées par M. Sei-.
gneux dq Correvon, z vol. i/i-iz -, à Yverdon,m»ïi.
I I , pa<*. x 6 8 , l’auteur obferve que les anciens eon- .
fondoient fou vent .les faunes, les fatyres, les file-
nes 6c les titires, comme on le voit dans les Idiles.
de Théocrite , 6c dans les Mctamorphofes d’Ovide.
Les fatyres étoient nommés titires chez les Doriens *
ils jouôient d’une efpece de fifre : ondonnoit le npm
de titires âuX. bergers qui jouoient de l’inftrument
dont il s’agit. Pan étoit la divinité commune, il étoit
l’inventeur de l’inftrument de mufique appefléfftula:
l’on donnoit le nom de panes à ceux qui jouoient.
de la flûte de Pan-. Les faunes , ainfi que, les titires ,
çtoiem fouvent repréfentés comme les .autres hommes
, fans cornes 6c fans queue ; ils etôient uniquement
diltingués par le pedum, qui eft le bâton paf-
toral recourbé par un b ou t, 6c par une peau qui
couvroit une partie dé leur corps; elle étoit placée
en bandoulière. On peut, fur. les faunes, confulter
les Mémoires dé f académie des Infcriptions de Paris *
& le s Recueils des antiquités Egyptiennes, Etrufques *
Grecques & Romaines , par M. le comte de Caylus.
Liiius Gyraldus de.dus gentium, ou plutôt la collection
curieufe des m ythologues, qui a pour titre Caii
Julii Hygini Augufii Liberti fabularum liber : item Pa-
Icephati defabulojis narrationibus : item F , t ulgentii Pla*
ciadis -epifcopi mythologiarum fiber : item Phurnuti de
natura deorum : item Albrici de deorum imaginibus, 6cc;
Bajileee , in - foL ex officina Hervagianà , lôpo.
( V .A .L . )
FAUSSE-QUARTE. {Mufiq. ) Voyei Quarte.
( Mufiq. ) Dictionnaire raif. des Sciences, &ç. 6c Suppl.
( F .D .C . ) , .
FA-UT. ( Mufiq. ) On donne * ou du moins on
donnoit quelquefois ce nom a la clef de F ut fat
( F . D. C.,} . - v
§ FAUX-AÔCORD , ( Mufiq. ) Un accord peut
encore être fa u x , quoique compolé de confonnan-
ces , lorfque celles-ci ne,font pas juftes. Voyei Accord
faux à Y article ÀCGORD - DISSONANT.
( Mufiqv) Suppl. (F . D . Ç.')
§ FAUX-BOURDON, ( Mufiq.) On entendoit
encore par faux-bourdon. i°. Un chant compolé de
notes à Puniffon pendant la valeur dune maxime >
en forte que .pendant le tems delà tenue^de la maxime
on charitoit autant de fyllabes qu’i| y avoit
de nores à l’uniffon ; 6c comme la maxime contient
huit femi-breves, les uns vouloient qu on ne fit
paffer que huit fyllabes fous la maxime » F1.3!5 ^au”
très en faifoient paffer davantage.
i ° . Une compofition qui n’étoitqu’une fuite d’ac-
tords de fixte, enforte que la partie mitoyenne fît
des tierces contre la baffe, 6c des «quartés contre
le deffus. Dans ce fens le faux bourdon 6c la cata-
chrefe font une même chofé. Voye% C atachrese.
( Mufiq. ) Suppl. On appelloit cette efpece de chant
faux-bourdon . parce que la véritable baffe manque,
ou du moins fe trouve dans le de (lus.
3®. Enfin, un contre-point, forme au-deflus, &
au-deffous d’un fujet donné, enfi>rte que le tout fît,
un chant à trois parties dont le fujet occupoit lemi-
iieu..( F .D .C .)
FE
FAUX-PRÉCIPITÉ,(Chymu.) Onappellefiux+
précipité une matière qui a l’apparence d’un précipite ,
mais qui n’a pas été réellement féparée d’ün diflol^
yant par. un intermède , 6c par la précipitation. Tel
Tome 111.
eft le mèrcure réduit en poudre rouge fans àd'diriôn ;
6c par la fimple chaleur , qu’on nomme improprement
précipité per f e , c’eft-.à-dire j mercure -précipité
par lui-même : tel eft aufli le précipité rouge qui n’eft
autre choie que du mercure dillous d’abord \ à la
vérité, dans l’efprit de nitre, mais auquel on a enlevé
la plus grande partie de cet, acide, par la feule
aûion du féu , 6c fans le fecours d’aucun intermede;
L ’argent, le plomb , le mercure fcparés de l’acide
nitreux par les acides ou lels vitrioliques 6c marins j
font regardés aufli communément comme des précipités,
6c le font en effet, en ce qu’ils font réellement
léparés d’avec une fubftance par l’intermede d’unei
autre fubftance ; mais comme cette féparation ne fë
fait qu’autant que le métal précipité s’unit avec l’acidé
précipitant, ces fortes dè précipités doivent être di-»
ftingués de ceux qui ne font autre chofe que la matière
précipitée toute feule, (ft-)
* § FEB RU A , £ Mythol. ) ,. . . i PÎutoh eft fufnom-
mé Februos..i .lizez Februus. Ovide, Fajl.liv. I I , v. 41
dit... lifez y . x <1 .& xx. Lettres fur l'Encyclopédie.
FÉE MORGANE, ( Hifl. naturelle.) Il eft fingu-
lier qu’aucun auteur de l’antiquité, ni Grec , ni Latin,
n’a parlé de l’apparition de la fée Morgane, ou
de quelque chofe de femblable. Cependant cette: fée
a dû fe montrer aux habitans de Rhegium ou de
Reggio, dès que la ville de Reggio fut fondée. Ceux
qui féjournent à l’extrémité de là Calabre, voient
de tems en tems, en fe tournant au nord, une lumière
blanchâtre paroître quelques heures après le
coucher du foleil, 6c plus fréquemment en automne
qu’en aucune autre faifon de l’année : cette lueur eft
comme courbée en arc fur la crête des montagnes *
6c on y obferve quelquefois une efpece de trémouf-
fement ou, d’agitation. Voilà ce qu’on a nommé fée
Morgane, vraifemblablement du tems de la chevalerie
ou du tems de la conquête des Normands ; mais
ce n’eft que de nos jours qu’on eft parvenu à con-
noître la caufe.de ce phénomène, qu’on feroit d’abord
tenté d’attribuer aux feux follets qui s’élèvent
de la folfatra dans les environs de Pouzzol, 6c qui
s’attachent enluite aux fommets des montagnes ^
comme le feu S. Elme s’attache au haut des mâts dans
les navires qui voguent fur la Méditerranée: Mais
c’eft tout le contraire', la caufe n’en exifte pas fur la
terre ; elle exifte dans le firmament au-deffus de l’at-
mofphere , au-deflus de la région ordinaire des météores.
L’illuftre M. de Mâiran , que la républiquë
des lettres vient de perdre, a prou vé que ceux qui
habitent entre le trente-cinquième 6c le quarantiemë
dégré de latitude nord, ne peuvent voir qu’une pea
tite partie de l’aurore boréale , 6c ils la voient très-1
peu de l’hori2on ; tellement que, quand il s’y1 trouvé
dafts le lointain des hauteurs.ou des rochers ; le feg-
ment de la couronne ou de l’arc boréal leur appaJ
roît comme s’il étoit fixé^immédiatement^fur les élévations
qui bornent leur vue. Or fia ville de Reggio
eft, par fa fituation,;dans le cas de ne pouvoir jouir
du fpefracle de l’aurore boréale, comme nous en
jouiflbns dans nos climats, 6c les montagnes de la Calabre,
qu’elle a à fon feptentrion, ne lui laiffent même
âppercevoir qu’une lueur foutenile furunéefpece dè
nuage obfeur. Si ce font les Normands qui ont donné
le nom de fée Morgane k cette illufion optique, qu’oil
peut aufli éprouver en Sicile, alors on feroit tenté de
croire que ce mot a quelque rapport avec un terme
dont les Allemands fe fervent quelquefois pour ex-,
primer la véritable aurore qui précédé le’ lever du
foleil. ||
L’explication de cette,fable adonné lieu d’en expliquer
une autre qui eft bien plus célébré dans là
mythologie des anciens, que,la Morgane né l’a jamais
été dans l’hiftoire des féesi II s’agit de l’appari-»
tion des dieux fur l’Olympe : dès qu’on a une idée de
B