Il y a d’autres hypothefes telles que celles des
différénces partielles de toutes les efpeces pourlef-
que'lles on peut propofer les mêmes queftions, mais
je me contenterai de renvoyer au premier appendice
de M. de la Grange, au mémoire de M. de
Borda, à un mémoire de M. Monge, & à celui que
j’ai imprimé dans le vol. de 1770. Le principe fondamental
eft le même qu’^ci; article premier, par exemple
, fi on veut que ƒ S Z foit un maximum , f S dé-
fignant des intégrales prifes par rapport à x ou à y
feulement, & Z ne contenant que x ,y , {,7 7 ,7^;,.
, &c. on fera égal à zéro la partie du coefficient
de d Z qui refiera fans les deux lignes f S en comparant
d B 6c J S d Z. (0)
MAYBERG , ( Géographie. ') montagne d’Allemagne
, une de celles qui féparent l’Autriche de la
Moravie ; elle eft fameufe par la bonté & la quantité
d’herbes falutaires qu’elle produit. ( D . G. )
MAYEN, ( Géographie. ) Magniacum , petite ,
mais ancienne ville d’Allemagne , dans le cercle du,
bas-Rhin, & dans l’éledorat de Treves , fur la
riviere de Nette; elle renferme un château, avec
une églife collégiale ; & elle donne fon nom à une
grande préfedure qui renferme encore les petites
villes de Montreal & de Kayferfefch , & 50 à 60
autres lieux. ( D. G.'j
MAYON, ( Comm.) en fiamois feling, monnoie
d’argent qui fe fabrique 6c qui a cours dans les
états du roi ce Siam. Il efi la quatrième partie du
îica l, qui vaut trois livres quatre fols fix deniers ,
monnoie de France, à prendre l’once d’argent à fix
livres dix fols, en forte que Je mayon eft de feize
fols deux deniers de la même monnoie. (+ )
M E
MÊCHANICIEN, f. m. ( Math. ) c’eft celui qui
s’occupe de l’étude de la méchanique, 6c qui en recule
les limites. Voye^ M é c h a n i q u e . Dicl. raif.
des Sciences. On appelle encore méchanicien , un
artifte appliqué à la conftrudion de machines en
général. Un machinifte eft un méchanicien; un horloger
eft un méchanicien; un faifeur d’automates
eft un méchanicien :■ c’eft dans cette derniere lignification
qu’on appella méchanicien Architas, & que
nous appelions méchaniciens M.Vaucanfon 6c le célébré
M. Jaquet Droz de la Chaux-de-Fond , près
de Neufchâtel. ( D .F .)
§ MÉCHANISME, f. m. (Médec.) Le méchanifme
des mouvemens du corps humain fait fans doute
l’objet des voeux les plus empreffés du véritable
médecin. S’il étoit connu, fi l’on fa voit les caufes
corporelles qui produifent la digeftion , la circulation
, les antres facultés animales, on pourroit dans
leur dérangement ou déterminer lëf remede qui
rétabjiroit les mouvemens clans l’état conforme à la
nature, ou du moins démontrer épie ce rétabliffe-
ment eft impoffible.
Malheureufement nous fommes fort éloignés de
connoître ce méchanifme. Il n’y a prefque que l’oe il,
où l ’on connoiffe avec précifion 6c la fondion de
l’organe êcla ftrudure de fes parties , & la maniéré
dont chaque partie s’acquitte de fa deftination.
C ’eft le triomphe de la phyfiologie , malheureu-
fement c’eft prefque le feul.
Des auteurs hardis , mais pleins de talens, n’ayant
que légèrement obfervé les phénomènes, pris à la
Hâte quelques mefures , admis même des principes
hazardés, ont voulu calculer les mouvemens de plu-
fieurs parties du corps animal j & en affigner les
caufes méchaniques. 11 n’eft pas étonnant qu’ils y
aient mal réuffi.
Il faudroit certainement, avant que d’afpirer à la
découverte de la caufe méchanique d’un mouvement,
connoître bien exadement le phénomène 6c
l’organe. Comme tout eft lié dans le corps animal,
il faudroit encore connoître 6c les organes analogues
6c leurs phénomènes. Pour parler avec folidité de#
mouvemens du coeur , il faudroit connoître 6c les
fiens 6c ceux des autres mufcles, 6c fa ftrudure 6c
celle des mufcles ; cela mene bien loin. Il faudroit
encore connoître les phénomènes & la ftruâure des
nerfs, ceux des arteres, ceux du tifiii cellulaire, de
la fibre charnue ; les phénomènes dépendant de la
volonté, 6c ceux qui n’en dépendent point. En un
mot avant d’entreprendre d’expliquer le mouvement
du coeur , il faudroit qu’une grande partie de
la phyfiologie 6c de l’anatomie fine fût conftatée, &
conduite à un dégré de perfedion qu’elle n’a pas
atteint encore.
M. de Sauvages lui-même , lui qui d’ailleurs a
réfuté fort heureufement plufieurs hypotbefes , a
cru démontrer , que le mouvement du coeur naît de
l’a me, parce que la vîteffe du liquide nerveux dans
les petits tuyaux des nerfs du coeur , ne peut fans
doute qu’être très-petite , puifqu’elle ne peut être
que la vîteffe même imprimée au fang parle coeur,
mais diminuée par les fridions & les autres caufes
qui retardent le fang dans les petits vaiffeaux. M.
de Sauvages oublie dans ce moment, qu’il pouvoit-
y avoir une caufe du mouvement du coeur différente
de celle des liqueurs, 6c que cet organe infiniment
irritable produifoit lui-même des contra-
dions , très-indépendantes du mouvement imprimé
par le coeur au fang du cerveau, ou à la liqueur des
nerfs.
Si les médecins méchaniciens n’ont pas réuffi dans
les recherches qu’ils ont faites fur plufieurs fondions
animales, on pouvoit les blâmer; mais il ne falloit
pas décourager les phÿficiens de ces recherches dont
le fuccès peut être incertain 6c difficile, mais qui
rapprocheront la médecine de fa perfedion , dès
qu’ils feront fondés fur la connoiffance exade des
phénomènes & de la ftrudure. ( H. D . G. )
MECKENHEIM, ( Géogr. ) ville d’Allemagne,'
dans le cercle du bas-Rhin , & dans la partie fupé-
rieùre de l’archevêché de Cologne , fur l’Erft ; ç’eft
le chef-lieu d’un bailliage, qui renferme entr’autres
la petite ville de Rein^ach. ( D. G .)
MÉDECINE LÉGALE, médicinaforenjis^juridica.
C’eft l’art d’appliquer les connoiffances & les préceptes
de la médecine, aux différentes queftions de
droit c iv il, criminel 6c canonique pour les éclaircir
ou les interpréter convenablement.
L’art de faire des rapports ou des relations en
juftice n’eft qu’une partie de la médecine légale ,
& l’on peut reprocher à ceux qui s’y font bornés ,
d’avoir fubftituéà une fcience étendue & tranfcen-
dante par fa nature 6c fon objet, l’exercice technique
d’une feule de fes parties. On définit les rapports
de médecine ) « un ade public & authentique , par
» lequel des médecins 6c leurs miniftres titrés, ren^
» dent témoignage , 'ou font la narration dans un
» écrit figné d’eux , de tout ce que leur art 6c
» leurs lumières leur ont fait connoître par l’exa-
» men & la vifite d’un fujét qu’on leur préfente,
» pour, en éclairant les juges, faire foi en juftice ».
Ce point de vue n’embraffe point tous les cas où la
médecine & fes différentes parties viennent au fe-
cours des loix. L’objet effentiel de la légiflation
étant le bonheur des hommes» foit dans la vie civile
, foit dans la vie privée , on fent l’immenfité des
rapports qui naiffent entre la jurifprudence & la mé-
1 decine. Legum fcientia atque medicinafunt vclud qud-
dam cognadone conjunctæ , ut qui jurifperitus ejl,
idem quoquejit medicus, dit i iraqueau. Un axiome en
légiflation qui eft commun à tous les fieclés, c’eft
de recourir, félonies cas, aux experts en toutgenre
oour prendre leur avis. Qjtdcumque .in arte perdis
credendum ejl ( Auguft. Barbofa ) ; & les légiflateurs
eux • mêmes ont fonvent énoncé cet avis comme
motif de la loi ou du jugement. Telle eft la loi
feptimo menfe ff. de f l a tu hominum : propter autoritatem
doclîjjimi viri Hippocrads.
Dans ladifette des preuves pofitives qui font du
reffort de la magiftrature, on confulte les médecins
& les chirurgiens pour établir par des preuves
fcientifiques , l’exiftence .d’un fait qu’on ne fauroit
connoître que parce moyen. Leur décifion devient
alors la baie du jugement, 6c doit en garantir la
certitude & la juftice. Medici proprié non funttefles,
fed ejl magis judicium quant tejlimonium. Balde, fur la
loi eadem z D. de feflis & diladonibus. n° 4.
Les loix canoniques, civiles & criminelles pré-
fentent une foule de cas de cette efpece, & l’ordre
naturel des matières fembleroit exiger qu’un traité
dogmatique de médecine légale contînt îeparément
tout ce qui a rapport au droit canonique , au droit
civil & au droit criminel ; mais ce qui eft très-
diftind en jurifprudence ne l’eft pas autant en médecine
; le médecin & le chirurgin experts , ont les
mêmes objets à difcuter dans les queftions de droit
canonique ou de droit criminel, & c’eft moins à
l ’ordre établi par les jurifconfultes qu’il faut avoir
égard, qu’à l’ordre naturel des matières.
Les rapports de la médecine avec la jurifprudence
ont été établies par des jurifconfultes & des médecins
dont les noms font refpedables. Voye^ parmi
les jurifconfultes , l’empereur Juftin. Novell, g &
Novell, çf ; l’empereur Léon, Nova conflitut.proe-
mia Befold. , Vinc. Carrar, Mufceus \ Stryke , &c;
parmi les médecins Amman , Bohn , fort, fidelis
Cafpar à Reïes, Strobelberger, Zacchias , Bartholin.
La médecine légale a pouf objet, la vie des hommes
, la confervation., la lanté , la maladie,
la mort, les différentes léfions & les facultés de
l ’ame & du corps confidérées phyfiquement : elle
décide fouvent des queftions d’où dépendent la
vie, la fortune, l’honneur ou le falut fpirituel des
citoyens..
L’extrême importance de ces objets infpire une
forte d’effroi par l’inattention générale : nous laif-
fons à nos voifins le foin de s’éclairer dans les démarches
les plus délicates ; les auteurs qui traitent
de la médecine légale, relient enfouis parmi nous dans
la pouffiere des bibliothèques ; & fans quelques
événemens mémorables qui nous rappellent le danger
de l’ignorance, on oublieroit qu’il eft en médecine
un genre d’étude relatif à la légiflation.
On n’enfeigne aucune part en France l’art de faire
les rapports en juftice, & comme s’il étoit moins
important d’avoir des notions fur cet article, que de
connoître les familles des animaux & des plantes,
& d’analyfer avec méthode les ciiriofités étrangères;
on exige des jeunes médecins qu’ils ne foient jamais
furpris dans un cabinet d’hiftoire naturelle, mais on
ne les fonde point fur des connoiffances, dont la
privation peut coûter la vie ou l ’h o n n e u r aux citoyens.
Tant de motifs réunis m’excitent a réveiller l’attention
de mes.pareils; je vais tracer dans cet article
l’analyfe d’un ouvrage immenfe, laiffant au tems
à perfedionner l’entreprife ; & je me féliciterai, fi
apres avoir ouvert Une carrière intéreffante, mes
efforts en e x c i t e n t d’autres à la parcourir. Puiffe un
de ces génies, faits pour porter la lumière par-tout
où ils pénètrent, travailler pour le bonheur & la
sûreté des hommes, en détaillant avec précifion les
différens objets dont j’ai à parler ! Je me crois en
droit dé dire avec le célébré Bohn, que la partie de
la médecine qui concerne les rapports en juftiçe, n’a
point été fuffifamment cultivée, eu égard à fa difficulté
& à fon importance. Je renfermerai dans cet
article, i°. tout ce qu’il y a d’utile à connoître dans,
l’hiftoire & les progrès de la médecine Légale, avec la
notice des meilleurs auteurs qui en ont traité.
a°. Les connoiffances requifes pour être nommés
experts en juftice.
3°. Les qualités néceffaires dans les experts.
_ 4°* Les differentes précautions à obferver pour
bien rapporter.
50. Les différentes efpeces de relations ou rapports.
6°. Les objets fur lefquels les médecins doivent
établir leur rapport & jufqu’où leur miniftere
‘ s’étend.
7°. Ee plan d’un traité de médecine légale qui ne
contiendroit que l’effentiel.
8°. Les queftions à élaguer, ou dont la difcuffion
eft oifeufe ou impoffible.
Origine & progrès de la médecine légale. A mefure
que les connoiffances fe répandirent dans les focié-
tés policées , leur influence fe porta fur les loix;
plufieurs d’entr’elles n’avoient pour fondement dans
l’origine que des préjugés barbares qu’on a voit pris
pour la réglé du jufte 6c de l’injufte ; mais les hommes
s’éclairant fur leurs vrais intérêts , fentirent
que le fublime ouvrage de la légiflation ne pouvoit
être porté à fon plus haut point de perfedion, que
par le concours de toutes les connoiffances. Comme
il eft peu d’objets dans la vie civile & privée fur lefquels
les loix n’aient ftatué, le pénible emploi de
juge exigea pour être dignement rempli, des connoiffances
préliminaires qui par leur nombre excé-
doient les forces de l’humanité. On partagea le travail,
& chacun put être juge & miniftre de la loi
dans la partie qu’il poffédoit, l’àvis du particulier
avoué par le magiftrat, fut revêtu de la fandion publique
& devint un jugement ; on prit même des
précautions pour ne pas s’expofer aux erreurs fune-
ftes de l’ignorance , la loi exigea qu’on recourût à
des gens probatce artis & fidei, ÔC l’on eut le plus
fouvent des experts jurés. .,i..
Telle eft l’origine de la médecine légale; née du
befoin comme tous les arts, elle fut long-tems dans
un état d’imperfedion qui ne permit pas qu’on la
défignât par un nom particulier : elle paroît même
encore dans fon enfance, & quoique l’hiftoire fa-
crée & profane attelle qu’on a quelquefois recouru
aux médecins ou à leurs miniftres pour décider divers
cas, il s’eft écoulé bien des fiecles avant qu’on
fe foit occupé du foin d’extraire un corps de dodrine
de ces différentes décifions. Tout ce qu’on retrouve;
dans l’antiquité, fe borne à des ufages autorilés par
les loix, & déduits des notions imparfaites qu’on
avoit de la médecine ; les lignes de la virginité , ceux
des vertus de la femence virile, l’animation du foetus
dont parlent les livres faints (le Deutéronome, la
Genefe, YExod)r La loi Egyptienne, qui au rapport
de Plutarque, affranchiffoit de toute peine affli-
dive les femmes enceintes ,, celle qui impofoit à
leurs médecins l’obligation de ne traiter les maladies
que par la méthode adoptée dans les livres ca=
nôniques ( Diodore de Sicile ) , & quelques autres
exemples qu’il-feroit aifé de multiplier , font autant
de preuves de cette imperfedion dont j’ai parlé.
Les Romains furent plus exads & leurs loix mieux
raifonnées ; l’opération céfarienne prefcrite après la
mort des femmes enceintes , & l’examen du cadavre
des bleffés autorifé publiquement pour faciliter
la découverte des crimes, font des témoignages authentiques
de l’influence de la médecine fur leur légiflation
{Voye^Plutarque, Suétone, Tacite). Tout
le borna néanmoins à l’application de quelques
connoiffances vagues dans des cas rares ou qu’ou