croire qu’ils feroient tous les trois en pàl l’un fur
l'autref (. G. D . L. T. )
FERMAHAGH , (Géogr. ) comté d’Irlande ,
dans la province d’U luer, alix confins de l’Océan ,
de Donëgal, de Tyrone, de Monaghan, de Cavan
& Letrim ; il a pour capitale Iniskilling, & l’on y
compte huit baronnies, 18 paroifles & 5478 maifohs;
fon étendue eft de 38 milles dé longueur, 6c de 13 de
largeur ; le grand lac d’Êarne & plufieurs marais font
dans fon enceinte : il y a peu de fertilité dans fon fol,
& peu d’induftrië chez fes hâbitans ; c’eft une de ces
portions occidentales dé l’Irlande oh le génie britannique
femble ne fe répandre qu’à grande peiné. Cette
province a quatre repréfenrans au parlement du
royaume, deux pour elle-même, 6c deux pour Iniskilling.
(D . G.')
FERNEY ou FERNEX, ( Géogr. ) village du dio-
cefe d’Anneci, au pays de G ex, près de Geneve, de
la généralité 6c du parlement de Bourgogne, devenu
fameux par le châte2ii 6c le féjour de l’Apollon
François. Voici la defcription que M. de Voltaire
lui-même nous donne de Ferney, dans fon épître à
Horace, ( 17 7 1 .)
Tibur dont tu nous fais C agréable peinture ,
Surpaffa les jardins vantés par Epicitre.
Je crois Ferney plus beau : les regards étonnés,
Sur cent vallons fleuris doucement promenés ,
De la mer de Geneve admirent l ’étendue;
Et Us Alpes de loin fe cachant dans la nue,
D'un long amphithéâtre enferment les coteaux,
Où le pampre en fefions vit parmi les ormeaux.
Là quatre états divers arrêtent ma penfée ;
Je vois de ma terraffe, à l'équerre placée,
L'indigent Savoyard utile en fes travaux,
Qui vient couper mes bleds pour payer fes impôts.
Des riches Genevois les campagnes riantes,
Du Bernois valeureux les• citésfioriffantes ,
Enfin cette Comté Franche aujourd'hui de nom,
Qu' avec C or de Louis conquit le grand Bourbon.
Des rives de mon lac à tes rives du Tibre ,
Je te dis, mais tout bas : Heureux un peuple libre....
J'ai fait un peu de bien : c'eji mon meilleur ouvrage.
Mon féjour ejl charmant, mais il étoit fauvage;
Depuis le grand édit, inculte, inhabité ,
Ignoré des humains , dans fa trijle beauté
La natxitey mouroit : f y reportai la vie ;
J'ofai ranimer tout ; ma pénible indufirie
Raffembla des colons par la mifere epars ;
J'appellai les métiers qui precedent les arts. (C. )
* § FERONIA, divinité célébré à laquelle on don-
noit Ûintendance des bois. Feronia avoit dans toute
CItalie des temples. C ’eft trop dire, on en connoît
trois au plus. Un des temples de Feronia étoit bâti in
campis Pometinis dans le territoire de Sue fia Pometia...
C'eji-là qu Horace, 6c c. i°. Horace dans l’endroit
cité, place le bois 6c la fontaine de Feronie à trois
milles d’Anxur, aujourd’hui Terracine. i°. Il falloit
dire Suejfa, & non pas Sueffia. 30. Le temple de Feronia
n’étoit pas dans le territoire de Suefla Pometia.
Les Pompùnce Paludes fe trouvoient entre cette
ville & le bois de Feronie. Il y avoit de Suefla au
bois de Feronie vingt-cinq milles Romains. Voyez
la carte des environs de Rome, par M. d’Anville ,
dans 1' Hifioire Romaine de M. Rollin. Le temple principal
de cette’divinité champêtre etoit fur le Mont-Sq-
racle; il falloit dire au pied du Mont-Soracle, 6c non
pas furie Mont-Soracle. On dit dans le D i cl. raif. des
Sciences, &c. que cette montagne s’appelle aujourd’hui
Monte-Trtfio; mais Baudrand 6c plufieurs autres
l’appellent Monte di S. Silvefiro. Le P. Hardouin,
dans fon Pline, l’appelle le mont S. O refit. Ce temple
étoit prés de la ville Feronia, £ oit la déejfe avoit pris
fon honï.'Gitoit plutôt la ville qui avoit pris lé ftôlh
de la déefle.
Servius a travefli Feronie en Junon, C ’eft parler peti
refpeêtueufement de Servius, dont l’autorité en ceci
eft confidérable ; éar les plus favans ihytholo gifles
d’après lui prétendent que Feronia n’étoit qu’un fur-
nom de la déefle Junon ; 6c ce fentimenteft àütorifé
par une ancienne infcription rapportée par Fabretti,
conçueen ces termes: JunôniFeronia. VoyezGiraldi,
l’abbé Banier,6^.Le P.Gatrbu,furle vers 800 du fep-
tieme livre de l’Enéide, penfe que Feronia eft la même
que Flore. Le P. de la Ru e, fur ce même vers ,
croit au contraire que ce n’étoit ni Junon,, ni Flore,
mais une divinité des Latins 6c des Sabins , déefle
des fleurs & des parterres. M. l’abbé des Fontaines a
copié le P. de la Rue. Strabonparlant du bois de Feronie
, rapporte que tous les ans on y faifoit un grand fa•
crifice où les prêtres de la déeffe, animés par fon efprit,
marchaient nuds pieds fur des brafiers ,fans en rejfenùr
aucun mal. i ° . Strabon ne dit pas un feul mot des
prêtres de la déefle ; il n’attribue le privilège dont
il eft queftion qu’à Certaines perfonnes que l’efprit
de la divinité faififfoit* a°. Selon Pline, liv.VIl, ch. 2,
le facriflce qui fe faifoit tous les ans dans le bois de
Feronie, oh les hirpes fe promenoient nuds pieds
fur les brafiers fans fe brûler, ne fe célébroit point
en l’honneur de Feronie, mais en l’honneur d’Apollon.
Les hirpes étoient un petit nombre de familles
au pays des Falifques, proche de Rome. Voyez le
Dictionnaire de Bayle, article Hirpins.
On lit aufli dans le Dicl. raif. des Sciences, &c. Fe-
reti pour Fabretti. Lettres fur C Encyclopédie.
* § FERRANT, ..... On lit deux fois dans cet ar-
ticle Beffi pour Befiy. Lettres fur l'Encyclopédie.
§ FERRARE, ( Géogr. & Hifl. mod. ) ville d’Italie
, qui n’a porté ce titre que dans le vin* fiecle ,
ôt non dès le vit®, comme dit le Dicl. raifonné des
Sciencesy 6cc. capitale du duché de même nom, dans
l’état eccléfiaftique, à 10 lieues de Bologne, & à 10
lieues de Venife, fur une des branches du P ô , à 1 1
lieues de fon embouchure. L’invafion d’Attila en
Italie, l’an 4 5 1 , & la ruine de l’ancienne ville d’A-
quilée, firent remonter le Pô à quelques habitans
du Frioul, qui vinrent fe mettre en fureté parmi les
marécages 6c les bois, à l’endroit oh eft Ferrare actuellement,
vers l’an 595. L’exarque de Ravenne
Smaragdus y fit bâiir des murailles : le pape Vitalien,
en 658, lui donna le titre de ville, & y transféra
l’évêché de Voghenza. Ferrare fut comptée parmi les
villes de la Romagne, à caufe de fa fidélité aux empereurs
Romains ; elle fut foumife enfuite aux exarques
de Ravenne, aüx rois Lombards, 6c enfin an
laint fiege, foitlorfque Charlemagne donna au papé
l’exarchat de Ravenne, foit au tems de la comtefle
Mathilde, en 1077 : le pape Jean XII la donna à
Tedaldo, marquis d’Eft, qui bâtit le château ap-
pellé encore Cafiel Tedaldo, 6c qui mourut l’an
1007.
Après la mort d’Alphonfe II, que les papes re-
gardent comme le dernier duc de la maifon d’E ft,
Clément VIII fit valoir les prétentions du faint fiege
fur la ville de Ferrare : il fe mit en campagne avec
Ion neveu Aldobrandini, 6c il en fit la conquête en
1598, malgré les prétentions d’une branche de la
même maifon, qui eft celle des ducs de Modene, reconnue
pour légitime par les empereurs, mais non
par leS papes.
Cette ville fe préfente d’une maniéré avantageufe :
quand on vient de Bologne, en entrant par la porte
Saint-Benoît, on voit la rue Saint-Benoît qui a près
de ioootoifes de longueur, 6c qui eft alignée juf-
qu’à la porte Saint-Jean; c’ eft une partie de la nouvelle
ville, bâtie par Hercule, fécond duc de Ferrare,
qui avoit époufé une fille de Louis X II, célébré par
fon goût pour les lettres, 6c par la proteâion qtPil
accordoit aux.favans. A l’égard de la longueur totale
de la ville, on voit par un grand plan nouvellement
gravé ; qu’elle a 700 perches de Ferrare, ou 1444
toifes depuis la porté Saint-Benoît jufqu’à la porte
Saint - Georges. La grande rue Saint-Benoît eft tra-
verfée à angles droits à l’endroit oit eft le palais Villa
, & celui du maréchal Pallavicini, par une autre
qui eft encore d’une longueur confidérable.
La citadelle qui eft à l’occident de la ville eft
grande, forte & régulière ; le pape y entfetient
306 hommes de garnifon, & un arfenal oh il y a
»4000 fufils 6c beaucoup d’artillerie.
Quoique les ducs de Ferrare aient toujours été de
fort petits fouyerains à. caufe du peu d’étendue de
leur domination, cependant il y en a plufieurs qui
ont tenu un rang diftingué parmi les princes d’Italie;
le pays étoit alors très-peuplé & très-bien cultivé
; le revenu du prince étoit confidérable, 6c fuf-
fifoit pour foutenir une cour brillante. Depuis que
ce pays fait partie de l’état eccléfiaftique, il à été
négligé ; le pape n’en retire rien, le pays fe dépeuple
: dé cent mille habitans qu’il y avoit à Ferrare,
on en compte plus que 33 mille , encore faut-il
comprendre trois mille Juifs. Les eaux fe font dé-
ordées, les canaux font engorgés, & le peu d’ha-
bitans ne fuflifant plus pour ces travaux, l’air y eft devenu
mal-fain. L’évêché de Ferrare a été érigé en archevêché
en 1735 par le pape Clément XII. Voyez
le Voyage en Italie par M. de la Lande. Long. 29. u .
30 y iat.44.54. o. (+) ; ;;
Corrigez dans le Dicl. raif. des Sciences, &c. la
naifîance de Lellio Gregorio Giraldi ; il naquit le 13
juin 147g. (C:)
§ FERRETE, ( G é o g r Il ne faut pas confondre
la feigneurie ou comté de Ferrete avec l’ancien comté
du même nom, dont elle n’eft que le diftriâ: primitif,
& qui comprenoit outre cela les grands bailliages
ou feigneuries d’Altkirch 6c de Thann, de
Belfort, de Dêle & de Rougemont, 6c par confé-
quent la plus grande partie du SundgaW. Son nom
vient du château de Ferreter Ferretce, Pherretce, Pfinh,
bâti fur un rocher entre Bâle & Dêle , & dont la
plus grande partie eft en ruines aujourd’hui. Il en
eft faitmention dès l’année 1144; 6c ce qui en forme
le domaine à préfent appartenoit dès. l’an 1659 à la
maifon de Mazarin. (+ )
* § FERRURE, ( Maréchallerie. ) Le Dicl. raif.
des Sciences, 6cc. dit « Homere 6c Appien parlent 6c
font mention d’un fer à cheval ; le premier , dans le
cent cinquante - unième vers du fécond livre de l’Iliade
». Cela n’eft pas exaâ. Dans ce cent cinquante-
unieme vers, Homere ne parle ni de chevaux, ni
de fers à cheval. Il dit que les foldats courent à
leurs vaiffeaux avec de grands cris, & que de deflous
leurs pieds s’élèvent des nuages de poufliere. Lettres
fur tEncyclopédie.
FERTÊ-SUR-AUBE, LA, ( Géogr. ) petite ville
de France en Champagne, fur la riviere d’Aube, à
une lieue fud de Clairvaux. Long. 22. 16. lut. 48. 4.
.( + )
FERTÊ-AURAIN, l a , (Géogr. ) petite ville
de France , au Blaifois, dans la Sologne, avec titre
de duché-pairie, fituée fur la riviere de Beuvron, à
fept lieues fud d’Orléans. Il y avoit autrefois un
chapitre qui , en 17 14 , fut réuni à celui de Mehun.
( d - )
FERTÉ-CHAUDERON, l a , (Géogr.) ville de
France en Nivernois, fituée fur la rive droite de
l’AUier, environ à quatre lieues, nord-oueft, de
Moulins. Elle a le titre de baronnie, dont le propriétaire
fe qualifie de maréchal 6c fénéchal de Nivernois,
prétendant au droit de conduire l’armée du
duc de NeVërS êfi allant à l’arriere-ban 6c en revenant.
( -f) 1
FERTÊ-GAUCHER , la , ( Géogr. ) petite ville
de France, dans la Brie Champenoife, fur la riviere
de Morin, à cinq lieues, nord , de Provins. G’eft le
fiege d’un bailliage, d’une châtellenie , 6c il y a une
manufacture de ferges. fq-)
FERTÉvHABAUT ou IMBAÜLT, LA, (Géogr.)
petite ville de France, dans le Blaifois, avec un château
& un très-beau parc, fitué fur la riviere de Sandre
, environ à quatre lieues, eft • nord-eft, de Romo«
remtin. (-p)
FERTÉ - SOUS - JOUARE, la , ( Géogr. ) jolie
ville de France, dans la Brie Champenoiïè, fur la
Marne, entre Château-Thierry 6c Meaux. On y fait
un grand commerce de meules à moulin, qui paf-
fent popr.Ies meilleures de France, (-p)
FERTILISER/« terres, (Agriculture.) c’eft les
rendre propres à la nourriture des végétaux.
L’expérience nous apprend que la terre épuifée
de nourritures végétales, en recouvre de nouvelles
lorfqu’on la laiffe repofer : preuve que ces nourritures
augmentent continuellement dans la terre,
quand elle n’en eft pas dépouillée par les plantes.
Pour découvrir d’oh lui viennent ces nourritures végétales,
il fuffit de faire attention à deux faits : le
premier, que plus la terre eft expofée à l’air, plus
fes fucs nourriciers font réparés promptement 6c en
plus grande abondance : le fécond, que quand la fu-
perficie du fol eft enterrée par le labour, 6c le fond
du fol expofé à l’air, cette nouvelle terre, quoiqu’en
apparence aufli bonne que la première, ne produit
guerè que de mauvaifes herbes jufqu’à ce qu’elle ait
reçu pendant quelques années les influences bienfai-
fantes de l’atmofphere.
Les façons qu’on donne aux terres font une preuve
de ce que nous venons d’avancer. Les labours
brifent, retournent la terre, 6c en expofent les différentes
parties à l’influence de l’air. Or que ce bri-
fement, cette trituration de la terre, par l’a£Hon-mé<
chànique du labourage,ne foit pas,comme Tulll’afi
fure,. le principal moyen d’augmenter la nourriture
des végétaux, c’eft ce que prouvent clairement deux
autres faits : l ’un, que le fol même le plus léger s’améliore
par le labour: l’autre, que quand la terre en
jachere eft difpofée en filions, elle devient plus fertile
, & recouvre plus de nourritures végétales que
quand on la laifle toute plate.
Cette influence de l’air fur la nourriture des plantes
fe fait remarquer encore davantage dans les mottes
de terre qu’on éleve en forme de mur autour des
parcs à moutons. Ces mottes de terre reftent expo-
lées à l’air qui pafîe 6c repafl'e entr’elles , pendant
plufieurs mois. La terre ainfi expofée devient fi pro-
digieufement fertile, qu’on la diftingué très-aifément
à la quantité & au verd foncé des grains, d’avec les
parties intérieures du parc, quoique bien engraiffées
par l’urine 6c le fumier des troupeaux. Il a même été
obfervé par les laboureurs que cette terre refte fertile
pendant trois ou quatre ans plus que les autres
parties du parc.
L’air eft donc le premier moyen que la nature emploie
pour fertilifcr les terres : les meilleures mêmes
ont continuellement befoin de fon influence. Nous
ne pourrons connoître de quels principes de l’air dépend
la propriété qu’il a de fertilifer la terre, jufqu’à
ce que nous nous foyons afliirés de la nature des divers
engrais qui paroiflent opérer en attirant ces
principes. La force végétative, puiflante 6c durable,
que l’air communique à la terre, doit porter à en
faire plus d’ufage qu’on ne fait communément. Pourquoi
ne pas préparer toute la furface d’un champ ,
comme ces murs de parc dont nous venons de parler?
Toute autre préparation, tout autre engrais,