
6.H' I N;:- T
aiffeitrs la,;defcription ; & c e que nous venons de dire -
fur la üruâure d’ün flocon eft tiré de Liéberkuhn.
Entre les flocons il,y a des pores muqueux. On a
cru en pouvoir fixer le nombre à huit pour chaque
flocon.! On a. cru voir dans le fond de ces pores de
trèsj-petites glandes , dont le pore feroit le canal
exçrét.pfre commun. D ’autres anatomiftes n’ont pas
t roii y é ce s-gl an d e s. ré elle s..
Elles'different des -,glandes , dont je vais parler ,
& qui font très-vifibles. Il y a dans le duodénum 6c
dansje.reiys.des inteflins grêles , des glandes foli-
taires npmbreufes * répandues fur toute la furface
desJ/2ft^/>Aî;, , fur le bord flottant des valvules & dans
les petits vallons entre ces plis ^placées entre la tunique
nerveufe &. la veloutée , couvertes par cette
derniere membranequi-font boffe dans la cavité
de Vinteflin, 6c dont les pores apparens paroiflent
fournir ifne partie de la mucofité , dont la veloutée
eft-toujpprs enduite.
-IJ.y.a dans les inteflins grêles , & fur-tout à la fin
dejlîjléoj), aufli-bien que dans le gros des inteflins,
d’-aùtres glandes folitaires , applaties , percées d’un
pore fort vifible, mais composées, 6c dans lefquel-
les plufieurs petits follicules réunifient leurs petits
conduits.
D ’autres glandes confluentes forment des amas
ohfongs j 6c très-confidérables, dans le jéjunum ,
niais! plus fréquemment dans l’iléon, & fur-tout à
extrémité. Leur pore eft fouvent caché par les
üi>;quile$ recouvrent ;’ il exiûe cependant, 6c
latisre injeétée par les arteres, pénétré par cet
ocifiee dans la cavité. Leur ftruâure & leur place
d u s ia troifieme cellulaire eft la même ; elles font
boiïe comme les glandes folitaires , & féparent apparemment
une mucofité de la même nature. Leur
cavité paroît mieux dans le chien 6c dans le chat que
dans l’homme, oh on a fouvent de la peine à la découvrir
: elles n’ont point de place affeftée ; on a
cru cependant remarquer-qu’elles ne s’étendent pas
fur les valvules.
. Il n’eft pas aifé de juger de la nature de l’humeur
ioteftinale ; on l’obtient rarement pure ; elle eft d’ailleurs,
mêlée de mucofité & d’eau. Quelques expériences
la font albumineufe ; l’analogie de la liqueur
de l’eftomac la rapproche des liqueurs muqueufes.
Je parlerai des vaifleaux des inteflins à Y article
M é s e n t e r e de ce Suppl. Je ne dirai qu’un mot des
veinés, que Ruyfch a cru avoir vu fe rendre des
inteflinsA la veine-cave , & former un fyftême particulier
, analogue, mais différent de celui des branches
de la veine-porte. On n’a plus revu ces vaif-
feaux depuis la mort de cet auteur , & on ne fait
pas trop ce qu’en juger. D ’un côté, Ruyfch étoit fans
doute trop anatomifte , pour ne pas en être cru fur
un fait aufiï fimple 6c aufli faillant ; 6c d’un autre, on
ne voit pas ce qui auroit empêché d’autres ànato-
miftes laborieux 6c éclairés, de revoir ces vaifleaux.
J’ai cru quelquefois que Ruyfch avoit effeftivement
injefté les vaifleaux des inteflins par la veine-cave,
mais que ces vaifleaux étoient des' branches qu’il
croyoit différens des branches de la veine-porte, ou
qui communiquoient avec quelques veines nées de
là fpermatique droite , 6c qui vont au duodénum.
Quelle que puifle être la caufe de cette opinion
particulière de Ruyfch, les veines inteltinales ramènent
non-feulement le fang artériel, mais une partie
du liquide alimentaire. Comme cette qualité leur a
été conteftée de nos jours, il fera bond’en rappeller
les preuves.
Les petites veines de Yimeflin s’ouvrent dans l’ampoule
aufli-bien que les arteres ; elles y dépofent, 6c
même avec facilité ; l’eau colorée 6c la matière plus
épaiffe qu’on aura injeétée dans l’artere.
On a v u , 6c M. Kaauw eft un témoin digne de
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fo i , l’eau verfée dans Yinteflin tfan animal vivantj
fe repomper 6c arriver à la veine-porte.
Ces preuves direétes rendent inutile tout ce qu’on
y voudroit oppofer.
Les vaifleaux inteftinaux, arrivés à Vinteflin , s’y
diftribuent d’une maniéré confiante , mais affez peu
connue : il faut les fuivre le fcalpel à la main, après
les avoir injeétés ; car dans un inteflin defféché , les
vaifleaux des différentes enveloppes de Vintefliti fe
confondent 6c paroiflent être dans le même plan.
Un petit tronc d’artere arrive à Vinteflin avec la
veine, qui ne le quitte guere : deux de ces troncs
embraffent Vinteflin; l’un eft antérieur & l’autre pof-
térieur. Dans la première cellulaire , l’artere ou la
veine ne donne qu’une très-petite branche à la membrane
externe & à la mufculaire ; ce font des arbrif-
feaux, mais extrêmement fins. L’artere même perce
la mufculaire , 6c arrive à la fécondé cellulaire : le
tronc y avance contre la convexité de Vinteflin , fur
le dos d’une valvule, & fait un arbriffeau -, dont le
petit tronc va s’anaftomofer fur la convexité de Vinteflin
avec l’artere qui a été fa compagne : elle fait
aufli, par fes branches,un réfeau très-multiplié avec
l’artere du même ordre,fupérieure à elle avec celle
qui lui eft inférieure. De petites branches- reviennent
depuis la fécondé cellulofité à la tunique muf*
culaire 6c à l’externe : mais les principales branches
pénètrent par la tunique nerveufe ; elles fon t, dans
la troifieme cellulaire 6c dans les flocons, des réfeaux
extrêmement fins, couverts de la veloutée , 6c leurs
extrémités s’ouvrent dans l’ampoule.
Les nerfs de Vinteflin grêle n’ont pas encore été
décrits affez complètement. Le duodénum en tire des
nerfs ftomachiques 6c des hépatiques, dont l’origine
principale eft la huitième paire. Le jéjunum & l’iléon
en reçoivent du grand plexus méféntérique. Voye£
ci-devant In t e r c o s t a l . Les premières branches
au duodénum, les autres traverfent le méfentere ;
elles font petites , mais nombreuses , 6c ne donnent
prefque point de branches avant leur arrivée à Vinteflin.
On y a fuivi ces nerfs jufqu’à la première cel-
lulofité : il n’eft pas douteux qu’ils pénètrent dans la
tunique nerveufe. Les inteflins étant extrêmement
lenfibles , 6c la veloutée n’étant qu’une épiderme ,
il n’y a guere que cette tunique qui puifle être le
fiege de cette fenfibilité, 6c par conféquent des nerfs.
On a cru voir dans l’intérieur de la veloutée des
houpes nerveufes ; Ruyfch les a même fait defliner.
Albinus les regarde comme de la cire qui a pénétré
dans les prolongemens de la tunique nerveufe qui
fait le fondement des flocons.
Les inteflins ayant une tunique mufculaire très-
apparente , font irritables 6c fe contra&ent avec vivacité
; leur irritabilité ne le cede guere qu’à celle
du coeur pour la confiance. Les inteflins fe contractent
après la mort, c’eft même alors que leur mouvement
eft le plus v if : arrachés du corps de l’animal,
coupés en quatre parties, ils rampent fur la table,
leur veloutée fe renverfe 6c devient extérieur, Vinteflin
fe vuide, & fait fortir de fa cavité de l’écume.
Comme ce mouvement eft de la plus grande importance
, 6c qu’il a été contefté, j’entrerai fur ce
fujet dans un détail qui ne peut qu’intéreffer. ,
Vinteflin eft irritable dans tous les animaux, &
même dans les plus petits & les plus fimples. Irrité
par quelque caufe que ce foit dans fa place, ou arraché
du corps de l’animal pendant la vie ou après la
môrt, Vinteflin fe contraéte 6c fe rétrécit par.degrés?
jufqu’à ce que fes parois fe touchent, que fa. cavité
foit réduite à rien , 6c qu’il paroiffe comme lié avec
un fil. Il fe vuide fi exactement, qu’on a vu des épingles
6c des aiguilles avalées , fuivre toute la longueur
des inteflins, 6c percer leur extrémité voifine
de l’anus. Les calculs, par lefquels on a voulu
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borner cette force contra&ive, font réfutés par l’expérience
; aufli les fibres de Vinteflin ne font-elles pas
circulaires, 6c ri’agiffent-elles pas comme une veffie
gonflée , dont fans doute le raccourciffement a des
bornes.
J’ai vu dans Vinteflin d’un chien cette/ irritabilité
agir très-vivement vingt-quatre heures après la mort.
On a vu de même des contrariions des inteflins fe
foutenir dans'les cadavresjiumains plufieurs jours
après la mort. Cette même force rend fouvent les
inteflins durs , comme fi c’étoient autant de vers de
terre. Elle agit dans l’animal affoupi pendant les mois
de l’hiver ; les inteflins fe contrarient, fe vuident 6c
deviennent extrêmement étroits. •
Les coliques les plus violentes naiffent de ces
conftririions, quand l’air, renfermé entre deux points
rétrécis de Vinteflin, fe dilate par fa chaleur, & qu’il
étend Vinteflin à un dégré quelquefois prodigieux.
Cette contraftion eft celle d’un point unique ou
d’un anneau de Vinteflin : le mouvement périftalti-
que eft celui d’une fuite confidérable de ces anneaux,
ou d’une portion confidérable de Vinteflin, ou même
de Vinteflin entier. Ce mouvement eft , aufli - bien
que l’irritabilité ,Tapanage de tous les animaux fans
exception : l’homme en eft doué évidemment; on
l’-a vu dans les defcentes & dans des foetus dont le
péritoine paroiffoit à découvert. Il n’eft pas l’effet
d’üne violence extérieure ; on l’apperçoit à travers
du diaphragme 6c à travers le péritoine de l’animal
vivant, fans que l’air ait touché Vinteflin. Il eft vrai
qu’il eft plus violent après la mort, 6c dans Vinteflin
arraché du corps de l’animal. Il_eft plus v if dans les
quadrupèdes à fang chaud ; il l’eft moins dans les
poiffons 6c dans les oifeaux.
Pour en parler avec exactitude , il faut diftinguer
le mouvement confus, le mouvement direCt 6c le
mouvement rétrograde.
Celui qu’on découvre le plus aifément, c’eft le
mouvement confus , dans lequel Vinteflin s’agite
d’une maniéré inégale & inconftante, fe contractant
d’un cô té , fe dilatant dans d’autres points, fe retirant
de droite à gauche ou de deflous en defliis, fe
relevant alternativement, faifant avancer la maffe
alimentaire, la faifant reculer, ayant plufieurs points
de contraction dans différentes portions de Vinteflin.
Quand une partie de Vinteflin eft contractée , elle
fert de point fixe au mouvement de Vinteflin ; il fe
retire contre ce point, & y fait arriver ce qu’il contient.
Deux points de contraction retiennent entre
eux la maffe des alimens ou l’air, 6c Vinteflin fe
gonfle. Une contraction repouffe quelquefois la maffe
alimentaire, 6c d’autres fois elle cede; Vinteflin fe dilate
6c reçoit cette maffe.
Malgré la.confufion apparente du mouvement périftaltique,
le mouvement direCt prévaut. Les parties
fupérieures de Vinteflin font plus irritablés, &.fon
extrémité inférieure s’ouvre dans une cavité qui
ii’oppofe aucune réfiftance à ce qu’il contient ; au
lieu que les alimens qui descendent de l’eftomac
fervent de ftimulus aux premiers inteflins, 6c les
excitent à la contraction.
Ce mouvement direCt fait avancer fuçceflivement
les alimens de l’eftomac au colon : J’ai vu bien des
fois des arêtes de poiffons accumulées dans le cæcum,
que le mouvement direCt y avoit tranfportées.
Il y a lieu de croire que le'mouvement direCt fait
arriver l’aliment de la bouche au reCtum, à-peu-près
en vingt-quatre heures ;! les fluides cependant avancent
plus vite , 6c les grailles plus lentement ; elles
paroiflent affoiblir le mouvement périftaltique, en
diminuant l’irritabilité.
Le mouvement renverfe ou antipériftaltique, eft
plus foible, puifque les alimens arrivent malgré lui
auxgros inteflins; il exifte cependant, 6c dans les
Tome I I I .
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mfefles, & dans les anhnaùx pins corapofés & dans
1 homme même. C ’eft ce mouvement qui porte à la
bouche les lavemens pouffes, dans le retlum les
excrcmcns même. Cette terrible force, de mouvement
eft ordinairement l’effet d’un obftacle quel-
connue qu,epr©.uve la maffe des alimens dans fon
pairage. Entre ces obftades, il en eft un que nous
avons appris à imiter par l ’arf;; c’èft l’entrée d’un
l’h o i r n B S C i K 9 • Commune dans
1 homme. On a vu de grandes portions A’inullm s’in-
finuer dans le tube de l’inufim voifin ,,l’tiléon retomber
dans le cojon, ;6ç. le colon dans le refluai.. Je
1 ai vu moi-même.
, H B Par-Ïie ‘ “ périehro de l’but/lin s'engage
dans 1 inferieure ; & que du refte Vinu/lin eft libre
oc fans gonflement, le mal n’eft pas confidérable.
J ai vu de ces intus-fufeeptions dans quantité d’animaux
& de fujets humains, fans aucun veftige d’inflammation.
^ °
■ Le nl?1 S Pius. Sran£l > quand c’eft la partie inférieure
de 1 intèjlin qui rentre dans la partie ftipé-
rieure ; Ion epaifleur s’oppofe alors à la marche des
alimensijd peut y furvenir dit gonflement, de l’in-
«animation 6c la gangrené même.
J ai dit qu’on peut produire ces yolvulus par l’art ;
rien n eft plus aifé. On irrite , avec le fcalpel, dans
1 animal, dans la grenouille, par exemple un point
T n i f f i 11 fe coVtraae & rétrécit ; il rentre
aum-tôt dans la cavité de Vinteflin le plus proche 6c
qui n a point été contracté. LafeCtion des deux inteflins
eft alors compofée de deux cercles concentriques
, dont la portion la plus étroite eft l’intérieure^
Pour diflîper cette intus-fufeeption , on fouffle Vinteflin
, on dilate la partie reflerrée , 6c elle fort fur
le champ de Vinteflin qui l ’enfermoit.
Un autre effet de la conftriCtion de Vinteflin, c’efl:
fon hernie ou fon appendice. Ce mal eft affez commun
; je ne fais fi ce n’eft pas Riolaa qui.en a parlé
le premier. Vinteflin, affoibli dans de fes points ,
pouffe peu-à-peu, par la partie qui réfifte moins , "
une boffe qui fe prolonge pemà-peu , 6c fait'à la
fin , avec le refte de Vinteflin, la figure d’un T : c’eft
l’effet contraCtif des fibres annulaires. Les appendices
font plus communes dans Vinteflin grêle ; on
en a vu cependant dans,1e colon, dans le reCtum
meme. On fait le mauvais effet que fonr les appendices
dans les hernies ; elles s’y engagent, Vinteflin
refte libre en quelque maniéré, 6c la matière alimentaire
a fon cours , & cependant l’appendice
peut être étranglée 6c fe gangrener.
Un autre effet du mouvement périftaltique eft plus
falutaire ; c’eft le recoquillement de la tunique veloutée.
n
Quand on ouvre ou que l’on coupe Vinteflin d’un
animal vivant, la veloutée.fe retourne fur elle-
même , embraffe la membrane externe, 6c forme
, comme deux levres bombées 6c rouges : c’eft-là
l’artifice par, lequel la nature a fouvent guéri les
plaies de 1 inteflin. Ces portions de veloutée humides
. & gluantes fe font collées aux levres de ia plaie extérieure
, 6c ces levres ont fermé la plaie de Vinteflin.
Pour connoître encore mieux le méchanifmepar
lequel la maffe alimentaire defeend par cette longue
fuite des inteflins grêles, il faut fuivre cette marche
dans l’animal vivant. Le duodénum fe rapproche du
^ pylore ; pendant que celui-ci fe contra&e , il va au-
j devantde ce que l’eftomaclui eovoie;il s’en éloigne
: quand il l’a reçu. Bientôt après , la partie du doodé-
: num la plus dilatée fe contracte & fe décharge de
ce qu’elle a reçu ; elle le renyoie en partie du côté
du pylore , 6c en partie le fait avancer du côté du
i colon.
La partie la plus voifine du duodénum, fe rappro*
che de la partie contra&iye, 6c va au-devant de ce
L 'L ll
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