ce font prefque tous des hommes robufles & plus
propres que les Européens , à foutenir les fatigues
du climat. 2°. La coniomniation qu’ils font des mar-
chandifes de France, en quoi ils emploient tout le
profit de leur travail , eft une des principales ref-
fources du commerce des colonies. ( A A .)
MULHAUSEN, ( Géogr.) ville alliée des Suiffes
dans la haute Alface , à 6 lieues de Balle, 7 de
Befort, dans une île formée par 1*111 & deux autres
petites rivières : elle eft bien bâtie & fort peuplee.
C ’eft près de cette ville que M. de Turenne battit
un corps de cavalerie des alliés , .le 24 décembre
1674. Cette aâion avoit été précédée de celle de
Ensheim, & mit le trouble dans l’armée des ennemis
, &C en délivra l’Alface. ( C. )
MUNCHENSTEIN, ( Géogr. ) bailliage du canton
de Balle en Suilfe. Le canton l’acheta par parties
de la maifon d’Autriche, de la famille Munch de
Munchenflein, de l’évêché de Balle, &c. La maifon
d’Autriche renonça formellement à tous fes droits
en 1517. Le baillif réfide à Munchenflein, & fa préfecture
dure huit ans. Le château de Munchenflein eft
important, à caule du pafl'age en Suilfe & à travers
le Jura: il étoit beaucoup plus étendu qu’il ne l’eft
actuellement ; le village de ce nom a pareillement
été entouré de murailles, & il ne l’eft plus.
MUNSTERBERG, {Géogr. ) principauté de là
Silélie Prulîienne, aux confins de celles de Schweid-
nitz, de Brieg, de Neyffe, & de la comté de Glatz.
Elle eft fertile en grains, en lin, en chanvre, en
bois & en houblons : elle eft arrofée des rivières
d’Ohlau & de Neyffe. Elle fe divife en cercle de
Munflerberg & cercle de Franckenftein, & elle renferme
, avec les deux villes de ce nom, celle de
Wartha, & le bourg de Teppelwode. On y trouve
de plus les riches abbayes de Camentz & d e Hemri-
chau, avec nombre de villages & de terres feigneu-
riales. La religion catholique y domine ; mais il y
a dans plufieurs endroits des églifes ou chapelles
proteftantes. La maifon d’Auersberg, invêtue de
cette principauté par l’empereur Ferdinand III en
1653 , en fait hommage aujourd’hui à la couronne
de Prulfe ; & les chambres 6c tribunaux fubalternes
du pays reffortiffent des chambres & tribunaux fupé-
rieurs de Brellau. Avant la maifon d’Auersberg, les
defcendans de George Podiebrad, roi de Bohême,
avoient joui de cette principauté ; & avant ceux-ci,
les ducs de Schweidnitz. {D . G .)
Munsterberg {la ville dey^Geogr. c’eft la capitale
de la principauté de ce nom : les Polonois
l ’appellent Sambice : elle eft baignee de l’Ohlau, &
renferme un vieux château, plufieurs églifes catholiques,
& deux chapelles proteftantes. Elle cultive le
houblon avec grand fuccès, & tire de même un bon
parti de la terre de faïence que fes environs four-
nilfent. Long. 3 4 . ïS. Lat. 5o. gû. {D . G.")
MUQUEUX, SE , adj. couronne muqueüfe, {Anatomie.
) Comme la face poftérieure de l’uvée, celle
de la choroïde & celle de la couronne ciliaire, eft
couverte d’une mucolité d’un brun très-foncé, il
refte fur la membrane vitrée, dont on a enlevé la
couronne ciliaire avec précaution, une efpece de
fleur rayonnée, qu’on voit le mieux dans l’enfant &
dans les poilfons dont on a enlevé l’uvée. Nous la
retrouvons dans le milan & la pie.
La mucolité dont nous parlons fe diffout dans
l ’eau, & fe coagule dans l’efprit-de-vin : l’eau en eft
teinte de brun. On n’en connoît pas la fource, &
les glandes auxquelles on l’a attribué ne font qu’une
hypothefe.
Il s’en trouve dans toutes les clalfes d’animaux
que nous avons dilféqués ; le lapin blanc cependant
n ’en a point, & la choroïde paroît couleur de rofe
à travers la prunelle. Il eft probable que les negres
blancs ont la même ftru&ure. Dans les enfans, on
voit fouvent des taches très-étendues de cettemuco-
lité fur la rétine ; & dans les poilfons ces taches font
confiantes ; dans plufieurs quadrupèdes la rétine en
eft toute couverte : elles fe retrouvent dans la
chouette & dans prefque tous les oifeaux.(üf. D . G.)
Glandes muqueufes. Les deux premières glandes
de Cowper font effeâives, & ne manquent jamais.
Elles font plus conlidérables dans les animaux quadrupèdes
; je les ai trouvées dans toutes les efpeces
que j’ai difféquées. Elles font attachées à l’uretre, à
quelque diftance de la veflie, dans l’angle qu’elle
fait avec les corps caverneux, & leur figure eft
toujours arrondie : c’eft dans les animaux que Mery
les a découvertes. Dans l’homme elles font à la
même {place, & le mufcle tranfverfal de l’uretre
palfe le long de leur face poftérieure : elles font
rondes, mais conglomérées, & compofées de plufieurs
grains unis par une cellulofité.
Chacune de ces glandes produit un canal excrétoire
qui va obliquement s’ouvrir dans l’uretre, au-
delà du verumonianum.
Je n’ai jamais vu la liqueur qu’elles préparent;
d’autres auteurs l’ont vue : elle eft rougeâtre & mu*
queufe.
Vantiproflate de Littré, & la glande troifieme de ’
Cowper, éc une autre glande encore, placée fous
la bulbe de l’uretre, n’ont été apperçues que rarement,
& je n’ai jamais rien vu de femblable.
{H. D . G .)
MUR de face, ( Archit. ) s’entend de tous les murs
extérieurs d’une maifon, fur la rue, la cour ou un
jardin. Les murs de face de devant & derrière font
nommés antérieurs & poftérieurs, & ceux de côté,
latéraux. Il s’en fait de pierres de taille, dé moilons,
de briques & de cailloux. Les gros murs font ceux
de face & de refend. (+ )
M u r de pierres feches, ( Archit. ) efpece de contre-
mur qui fe fait à fec & fans mortier, entre les pieds-
droits d’une voûte, & les terres qui y font adoffées,
pour empêcher l’humidité, & que les murs des fou-
terrains ne fe pourriffent. (+ )
Mu r en l'air, ( Archit. ) On appelle ainfi tout mur
qui ne porte pas de fond , mais à faux, comme fur
un arc, ou fur une poutre en décharge, & qui eft
érigé fur un vuide pratiqué pour quelque fujétion
en bâtiffant, ou percé après coup. Mur en Pair fe dit
auflï d’un mur porté fur des étais pour une réfeâion
par fous-oeuvre. (+ )
Mur mitoyen , ou mur commun, ( Archit. ) eft celui
qui eft également fitué fur les limites de deux
héritages qu’il fépare, & confirait aux frais communs
de deux propriétaires, & contre lequel on
peut bâtir & même le hauffer, s’il a fuffifamment de
l’épaiffeur, en payant les charges à fon voifin, c’efi-
à-dire , de fix toiles l’une. Les marques d’un mur mitoyen
font des filets de maçonnerie des deux côtés ,
& le chaperon à deux égouts. (+ )
M u r de chute, {en terme cP Architecture hydraulique.)
M. Belidor dit qu’aux fas que l’on fait aux canaux
de navigation pour faciliter ia montée & ladefcente
des bateaux, il y a ordinairement deuxéclufes, une
en bas & l’autre en haut, & cette derniere eft conf-
truite à l’endroit de la chute, qui caufe la différence
des deux niveaux 'd’eau. Or l’on nommé mur de
chute le corps de maçonnerie revêtu de palplanches,
qui foutient les terres de l’extrémité du canal fupé-
rieur, parce que fa hauteur exprime fa chute, ou
la différence du niveau de l’éclufe d’enhaut & celle
d’en- bas. (+ )
M u r de douve, ( Hydraul. ) c’eft le mur de dedans
d’un réfervoir, qui eft féparé du vrai mur par un
corroi de glaife, de certaine largeur ? & fondé' fur
des racinaux U des plates-formes. (+ )
§ MÛRIER {Bot. Jard.y En latin, ftiorùs ; eh
ânglois , mulberry ; en allemand, maulbeerbaum.
Caractère générique.
Le mûrier porte des fleurs femelles & des fleurs
males à quelque diftance les unes des autres fur le
même arbre. Les fleurs mâles font grouppées fur un
filet commun en chatons cylindriques ; elles font
dépourvues de pétales, & n’ont que quatre étamines
droites, longues, en forme d’alêne. Les fleurs femelles
font aufli à pétales, & elles font aflëmblées
en petites touffes rondes. Elles portent un embryon
cordiforme quifupporte deux ftyles longs, rigides &
recourbés, couronnés de ftigmates Amples. 11 fuc-
éede à ces fleurs un fruit fucculent & conique com-
pofé de plufieurs grains charnus contenant chacun
. une femence ovale.
Efpeces.
1. Mûrier à feuilles cordiformes & rigides. Mûrier
noir commun/
Morus foliis cordatis fcabris. Hort. Cliff.
Common mulberry.
2. Mûrier à feuilles palmées & velueis;
Morus foliis palmatis hirfàtis. Mill.
Smaller black mulberry with élégant eut leavei.
3. Mûrier à feuilles cordiformes, velues par-def-
lous, à chatons cylindriques.
Morus foliis cordatis fubtùs villofls, amentis cylih-
dricis. Lin. Sp. Pl.
Mulberry with heart shaped leaves, &c.
4. Mûrier à feuilles cordiformes obliques & unies»
Mûrier blanc.
Morus foliis obliqué côrdatis lotvibus. Hort. Clijf.
Mulberry with a white fruit.
5. Mûrier à feuilles palmées & à feuilles entières
, à fruit épineux. Mûrier de la Chine. Mûrier à
papier.
Morus foliis palmatis integrifque fructibus hifpidi's.
Hort. Colomb.
Morus papyrus.
China mulberry.
6. Mûrier à feuilles ovales, obliques, pointues
& velues. Bois de campêche appelle fuflick en Angleterre.
Morus foliis oblique cordatis acuminatis hirfutis.'
Mill.
Mulberry called fuflick wood.
7. Mûrier à feuilles ovale-oblongues, égales pat-
tout, & inégalement dentées.
Morus foliis ov ato-oblongis utrinquè cequalibus, inte-
qualiter ferralis. Flor. Zeyl.
India mulberry.
Le mûrier noir, dans les térfes & à l’expôfition
qui lui convient, devient un gros arbre dont la touffe
prend beaucoup d’étendue. Un feul arbre fournit
affez de fruit pour la confommation d’un ménagé.
Les mures des gros arbres font plus groffes & de
meilleur goût que Celles des jeunes. Ce fruit qui
eft plein d’un jus rafraîchiffant, mûrit dans le plus
chaud de l’été ; il fait alors du plaifir & du bien.
Le mûrier noir fe multiplie de graine, de marcottes
& de boutures. Les graines fe tirent des
mûres par les lotions : on les feme en mars dans
des caiffes emplies de bonne terre légère , mêlée de
terreau. Si l’on met ces caiffes dans une couche.tem-
pérée, on accélérera beaucoup la germination des
graines & la croiffancedes mûriers enfans qui en proviendront.
Quoiqüe le mûrier ait ordinairement des fleurs de
' deux fexes, il fe trouve parmi les individus obtenus
de graines' quelques arbres qui n’ont que des
fleurs mâles : & encore bien que ces arbres, fuivant
Millef, changeant de nature dans la fuite, fe mettent
quelquefois à fruit, ainfi que certains noyers* lentiR
ques & thérébintes, ce retard fuffit pour qu’on doive
préférer à la voie des femis tout autre moyen de mul*
t ip l i c a t i o n .
Les jardiniers pépiniériftes coupent à queiqueà
pouces de terre un jeune mûrier ; il en darde alors
de toutes parts des branches qu’ils enterrent & qui
procurent du plant. Mais le cultivateur qui veut élever
des mûriers pour fon ufage, fera mieux de choi-
fir une branche fertile d’un bon mûrier, & de l’enfermer
entre les deux parties d’un de ces pots faits
exprès pour de telles marcottes. De cette maniéré
il fera sûr d’avoir un mûrier fertile. Les boutures rem-
pliffent aufli cette vue parfaitement ; on les prend
fur les branches les plus abondantes. Il faut choifir
un bourgeon court & gros, avec lequel on enlevera
en même tems un noeud du bourgeon de l’année précédente
: on ne retranchera rien du bout. On plantera
ces boutures dans des paniers emplis de bonne
terre mêlée de terreau, qu’on enfoncera dans une
couche tempérée.. Ôn mettra un peu de menue
paille bu des feuilles feéhes entre les boutures , Sc
on les àrrofera de tems à autre. Il feroit bon de les
ombrager au plus chaud du jour, mais feulement
pendant quelques heures. L’année fuivante au mois
de mars, on les plantera en pépinière à deux pieds
& demi ou trois pieds les uns des autres dans un
morceau de bonne terre à l’abri des grands vents.
Au bout de quatre ou cinq ans, on les en tirera pour
les fixer aux lieux oii ils doivent demeurer ; car il
convient de planter le mûrier fort jeune , autrement
il eft rébelle à la reprife, & ne croît pas fi vîte. Une
bonne terre légère, onaueufe & profonde eft celle
que préféré cet arbre. Il eft bon qu’il foit paré des
vents defud-oueft& denord-oueft par des murailles,
mais qu’il en foit affez éloigné pour que la tête jouiffe
du foleil.
L’écuffon du mûrier noir prend parfaitement fur
mûrier blanc ; il pouffe un jet vigoureux la première
année, mais ordinairement ce jet meurt & même fe
détache la fécondé année vers le mois de mai. La
ràifdn de cette répugnance ne doit pas être dans la
qualité des feves , mais dans la différence des tems
oü elles commencent d’agir. Celle du mûrier blanc
eft en mouvement long-tems avant ceWe àu mûrier
noir. On m’a pourtant affuré qu’on a vu réuflïr quel-
quesmnes de ces greffes; peut-être conviendroit-il
pour les faire fubfîfter, de laiffer pendant quelques
années une branche de mûrier blanc à côté de ia
greffe, & peut-être même au-deffus; je n’en ai pas
fait l’expérience. J’ai auflï enté du mûrier noir fur du
blanc ; pour cela, j’ai écarté la terre du pied de mon
fujet que j’ai coupé au-deffous de la fuperficie du
f o l , & après y avoir placé mon ente , j’ai rapproché
,1a terre à l’entour : cette ente a parfaitement bien
' repris, & le bourlet produit à fa coïncidence avéc
le fujet a pouffé des racines. En écuffonnant le mû~
rier noir fur des mûriers blancs jeunes & fouples, on
pourroit dès le mois, d’août coucher ces arbres, &
faire avec le bourgeon provenu de ia greffe une marcotte
qui s’enracineroit très vîte. Le mûrier noir eft
naturel de la Perfe ; il y a fort long-tems qu’on l’a
porté de cette partie de l’Orient au midi de l’Europe,
d’où il a paffé fucceflïvement dans fes parties occidentales,
où il eft parfaitement aclimaté. Dans quelques
contrées de l’Allemagne, on eft contraint de
l’élever en efpalier aux plus chaudes expofitions. il
ne peùt pas fubfifter eh Suede.
La fécondé efpece eft naturelle de la Sicile : ce
ft’eft qu’un grand arbriffeaü ; le frujt eft petit & fans
goût. J’ai reçu de Hollande, fous le nom de mûrier
de Virginie, un mûrier nain à feuilles profondément
& régulièrement découpées, quia du rapport à ce-
lui-çi.