des naturaliftes qui ne le rangent pas entre les fof-
Ordre troifieme. Soufres.
Genre i. Soufre vierge tranfparent ou opaque,
jaune ou rougeâtre , en maffe, en cheveux , en
fleurs.
2. Soufre terreux, blanc, gris, verd, noir.-
3. Pyrite globuleufe, hémifphérique, en grappe,
en gâteaux ; pyrites cryflallifées ou marcaffites, &c.
Cinquième clajfe. MINÉRAUX.
Ordre premier. Demi-métaux.
Genre 1. Mercure liquide, & folide, ou cinnabre,
mercure minéralifé par le foufre.
2. Arfénic vierge ou natif, rouge ou rifigal, jaune
ou orpiment, noir, blanc , teflacé, cubique ; pierres ,
terres & pyrites afénicales.
3. Cobolt fpéculaire, vitreux, cryftallifé, fleurs
de cobolt, cobolt terreux, mine grife de cobolt.
4. Antimoine vierge, en ftries, en plumes ; cryftallifé
, coloré, folide.
5. Bifmuth vierge, fablonneux, en fleurs; mine ;
grife de bifmuth.
6. Zinc natif, pierre calaminaire, blende ou pfeu-
dogalene.
Ordre fécond. Métaux.
Genre. 1. Fer natif & cryftallifé; mine blanche,
noire, grife, bleuâtre, fpéculaire, limonneufe, arfé-
nicale, fulfureufe ;hématite ; aimant ; ochre ; émeril ;
fable ferrugineux; mica ferrugineux; magnéfie ou
manganefe.
2. Cuivrenatif&précipité;mine azurée vitreufe,
hépatique, grife, blanche, jaune, verdâtre, figurée,
terreule; verd & bleu de montagne; pyrites cui-
vreufes.
3. Plomb natif ; mine de plomb fulfureufe , fpa-
thique verte, terreufe ; galene.
4. Etain natif, cryftallifé ; pierre & fable d’étain.
5. Argent natif ; mine d’argent cornée, vitreufe,
blanche, noire, rouge, grife, molle, figurée, en
'plume.
6. Or natif, en grains angulaires, en lozanges, en
feuilles, eh branches. Mine d’or en lames minces & en
maffe, comme la mine d’argent vitreufe ; pyrites
aurifères , d’un jaune pâle & brillant : la platine Ou
l’or blanc, dont quelques-uns font un feptieme
"métal.
Sixième clajfe. CO N C R É T IO N S.
Or4re premier. Pétrifications.
Genre 1. Pétrifications végétales ou phytolithes;
plantes, feuilles, fruits, tiges, racines & leurs empreintes;
bois pétrifié ou lithoxilon, terreux, alumineux
, pyriteux, martial, bitumineux , agatifié,
2. Lythophytes marins ou coralloïdés ; coraux,
madrépores, millépores, rétépores, aftroïtes, por-
pites, fongites,’cératophytes.
3. Pétrifications animales.
a. Antropolithes, os humains ; cadavre vitriolifé.
b. Zoolithes; os de quadrupèdes ; yvoire fofjîle ;
animaux pétrifiés & pénétrés de pyrites, de fer, de
cuivre, d’argent.
c. Ornitholithes ; os ou nids d’oifeaux pétrifiés.
Toute cette divifion eft incertaine.
d. Ichtyolithes, arêtes & dents de poiflons pétrifiés,
gloffopetres, turquoifes, bufonites Ou crapau-
dines, empreintes ou ichtyotipolithes. (Eufs de poif-
fons, ou oolitheS.
e. Amphibiolhhes, os d’amphiBies pétrifiés ; empreintes
, amphibiotypolithes.
f . Entomolithes, infeètes ailés pétrifiés, ou leurs
empreintes, entomotypolithes ; inféft es marins, bé-
lemnite, trochites, entrochites, encrinites, aftéries. ^
g. Cruftacées pétrifiés, aftacolithes, leurs croûtes
& leurs parties.
# h. Teftacéesôu pétrifiés, ou fojfiles, ou minérali-
fés; leurs empreintes ou leurs noyaux : les univàlves,
comme les patellites, haliotites , dentalites, nauti-
lites, ammonites, cochiites, néritites, trochilites,
buccinites, ftrombites ,turbinites, volutites, cylin-
drites, muricites, purpurites , globofites, porceîla-
nites : les bivalves, comme les oftracites, gryphites ,
camites, mufculites, pinnites, tellinites, peftinites,
bucardites , folénites , térébratulites , oftréopefti-
nites : les multivalves 9 comme les échinites, & leurs
dards, leurs mamelons, Oc. les balanites ; orthocér
ratites ; vermiculites, Oc:
Ordre fécond. Pores.
Genre 1 .Pierres poreufes formées par le feu. Pierre-
ponce blanche, jaunâtre, brune, noire. Les laves
des volcans : peut - être la pierre de Bologne, les
amiantes , les asbeftes, &c.
2. Pierres formées par l’eau.
a. Incruftations calcaires, ochracées, faîines.
b. Stalaâites calcaires & falins : ftalagmites en
croûtes, en globules, pifolithes ou faux - oolithes.
. c. Les tufs fablonneux, crétacés, marneux, micacés;
minéralifés avec le fer ou le cuivre.
Ordre troifieme. Pierres figurées.
Genre 1. Pierres peintes ou lithomorphes, den-
drites, marbre de Florence, repréfentant des ruines,
Oc.
2. Pierre repréfentant la figure de divers corps
lithoglyphes ; comme des parties d’animaux ou de
végétaux, jeux delà nature, fouvent produâions de
l’art ou de la fraude, pour tromper par le merveilleux
les curieux peu igftruits.
3. Pierre? caverneufes, élites, géodes, renfermant
une terre ou un noyau ferrugineux, pierres
renfermant des cryftaux ou cryftallifations appellées
melons.
Ordre quatrième. Calculs.
Genre 1. Calculs de l’homme: on en a trouvé de
différente nature & compofition dans diverfes parties
du corpshumain, dans la Veflie, dans la véficule du
fiel, dans les reins, dans le foie, dans les glandes,
fur - tout les falivaires, &c.
2. Les calculs des animaux font aufli de différente
naturç; les perles des grandes huîtres, des pinnes
marines, pierres d’écreviffes ; les prétendues pierres
de poiflons font des offelets qui appartiennent à l’organe
de l’ouie ; les pierres des oifeaux font de petits
cailloux ou quartz qu’ils ont avalés; les befoards
font des pierres écailleufes, feuilletées, arrondies ,
fouvent par couches concentriques , formées dans
l’eftomac des chamois, des gazelles, des chevres,
des cerfs, Oc. les égagropiles font des boules de poijs
agglutinés, que plufieurs quadrupèdes avalent. Tous
les calculs devraient être exclus de la claffe de fof-
Jilts.
Telle eft l’efquiffe d’un fyftême abrégé & méthodique
desfofjiles, que nous avons cru devoir tracer ,
& que chacun peut réformer d’après fes obferva-
tions.
Mais il n’eft point de phénomène de la nature par
rapport aux fojjiles, qui ait plus attiré l’attention des
naturaliftes, que cette immenfe quantité de corps
étrangers qui fe trouvent pétrifiés fur la furface de
la terre ou dans fon fein, & qui .ont manifeftemelit
appartenu au régné animal ou végétal. Comment fe
trouvent-ils enfevelis dans les couches de la terre ces
corps étrangers, dans tous les climats, à toutes fortes
de profondeurs ? Voil’à’î'e fait qu’il faut expliquer.
Une multitude d’auteurs ont écrit fur cette mâtiere.
Plufieurs ont imaginé des hypothefes plus ou moins
ingénieurs. On peut voir l’expofé de ces diverfes
hypothefes ,
hypôthefes, pefées & examinées dans le Recueil âe
divers traités fur VHifioire naturelle de M. Bertrand,
Avignon, 1766 , in-rf. dans la differtatiôn Depetrifi-
catis, de M. Gefner, Lugd<. Bat. in - 8°. Voyez enfin
le catalogue nombreux des auteurs qui ont écrit fur
ce fujet dansGronovius, Bibliot. L a p id .in - . 1760. mgm | KM I H
* § FOU AGE, « étoit un droit dû au roi par cha-
» que feu ou ménage . . . .C e droit eft fort ancien
»en France, on en levoit au profit du roi dès le
» tems de la première race.. ». Le fouage eut d’a-
» bord lieu, principalement en Normandie ; il ap-
» partenoit au roi comme duc de Normandie. On
» le payoit tous les ans, afin qu’il ne changeât point
»la monnoie ; c’eft pourquoi dans la coutume de
» cette province, il eft nommé monnéage ». On ne
le payoit au contraire que tous les trois ans, comme
il eft confiant par l’ancienne coutume de Normandie
, partie première, chap. i3, dont voici les termes î
« le monnéage eft une aide de deniers qui eft due au
» duc de Normandie, de trois ans en trois ans, afin
» qu’il ne fafle changer la monnoie qui court en Nor-
» mandie ». Et dans l’édition latine , moneiagium efi
quoddam auxiliurn pecunice in tertio anno duci Norma-
nice perfolvendum, ne fpecies monetarum in Normanid
decurrentium in alias facialpermutari. Lettres fur C Encyclopédie.
* § FOUANG O FOANG . . .C ’eft la-mêmechofe,
quoiqu’on en ait fait deux articles dans le Diclionn.
raif. des Sciences, &c.
§ FOUDRE , ( Phyf,! ) On lit dans cet article du
Dictionnaire raif. des Sciences, &c. que la matière de
la foudre paroît être la même que celle de C électricité ,
fur quoi on renvoie aux articles Météore O Tonnerre
, oh il n’eft pas dit un feul mot des rapports
de ces deux matières. 11 eft vrai qu’on en avoit parlé
légèrement aux articles Coup foudroyant &
Feu électrique ; mais ce n’étoit qu’en paffant, &
on fe propofoit d’approfondir cet objet au mot
T onnerre : ce qu’on auroit certainement fa it , fi
cet article eût été traité par le favant auteur des
articles que nous venons de citer. C’eft ici le lieu
d’y fuppiéer.
Il y a eu quelques phyficiens avant M. Franklin,
qui ont eu fur ce fujet des foupçons bien fondés.
M. Gray eft le premier à qui la foudre & les éclairs
aient paru tenir beaucoup de la nature du feu &
de la lumière éle&rique. Cette première opinion a
été plus approfondie par MM. Haies,Tabbé Nolîet
& Barberet. Ils ont trouvé une analogie furprenante
entre les effets de la foudre & ceux de l’éle&ricité ;
mais tout ce que les uns & les autres en ont dit n’é-,
toit encore qu’une conje&ure ; il falloit des obfer-
vations fuivies,des expériences certaines ; tout cela
fe trouve dans les lettres du dofteur Franklin. Nous
allons d’abord rapporter les obfervations qu’il a
faites ; nous verrons enfuite les conféquences qu’il
en tire & les expériences qu’il a imaginées pour les
prouver.
i°. Ilobferve d’abord que les éclairs qu’on apper-
çoit vont ordinairement en zig-zag dans l’air. Il en
eft toujours de même, dit-il, de l’étincelle éle&ri-
que , quand on la lire d’un corps irrégulier à quelque
diftance. Il auroit dû ajouter, quand on la tire
avec un corps irrégulier , ou à travers un efpace
dans lequel les meilleurs condu&eurs font difpofés
d’une façon irrégulière; c’eft ce que l’on peu ttrès-
bien faire voir avec un carreau de verre couvert de
feuilles de métal. Au refte le mouvement de l’éclair
n’eft pas toujours fi irrégulier, comme M.
"Wilcke l’a fouvent remarqué. Il diftingue trois cas
qu’il a fouvent obfervés ; l’éclair part quelquefois
dun nuage qui fe trouve entre deux autres; quelques
éclairs paflent fouvent à travers un nuage ;
Tome III,
cPâutfes ênfiti dirigeilt leuf cours direfleitiënt èoii*
tre la terre. Les premiers qui partent entre deuat
nuages, paroiffent y aller d’abord en ligne droite ;
mais dès qu’ils les ont atteints, on les voit fe répandre
fur ces nuages & les parcourir d’une liianierd
tout-à-fait irrégulière ; la même chofe arrive dans
le fécond cas; quant au troifieme où là foudre và
frapper la terre , elle y va toujours en ligne droite 4
à moins qu’elle ne rencontre dans fa route de bons
conducteurs, alors elle fe détourne pour les fuivre*
20. La foudre frappe les objets les plus élevés
les plus pointus qui fe rencontrent en fon chemin,
préférablement aux autres ; comme les hautes mon*
tagnes, les arbres , les tours , les mâts de vàif*
féaux , Oc. de même tous les corps pointus pouffent
& attirent le fluide éleCtrique plus volontiers que
ceux qui font terminés par des furfâces planes.
30. On remarque que la foudre fuit toujours lô
meilleur conducteur & le plus à fa portée. Le fluide
eleCtrique en fait de même dans la décharge de la
bouteille de Leyde. M. Franklin fuppofe par cette
raifon, que des habits mouillés feroient un bon préfer
vatif contre la foudre ; mais cela eft fort douteux *
parce que le corps humain eft auffi bon conducteur
que l’eau , & ainfi Ioffqu’elle frapperoit quelqu’un
a la te te , elle fuivroit la route la plus conrte en
paffant à travers le corps. On pourroit peut-être
mieux garantir le corps, fi on tenoit à la main
une verge de fer un peu plus haut que n’£ft un
homme.
40. La foudre met le feu, ainfi fait la matieïe éled*
trique. Foyei Coup foudroyant dans le Dict,
raif. des Sciences, &c.
50. La foudre fond quelquefois les métaux. Ort
fait la même chofe avec l’ éleCtricité ; cependant le
doCteur Franklin s’eft trompé en imaginant que c’é*
toit par une fufion froide ; mais il n’eft pas douteux
qu’il n’ait reconnu dans la fuite fon erreur. Ce qui
l’avoit engagé à embraffef cette opinion, c’eft la
méthode qu’il employoit pour fondre des feuille?
de métal, qu’il mettoit entre deux plaques dé verte*
Cet ingénieux phyficien voulant s’affurer fi la matière
éleCtrique qui paflbit à travers un fil-d’archal>
pouvoit tellement diminuer la cohéfion de fes parties
conftituantes , que le poids que l’on pendroità
l’une des extrémités, pût produire une féparation
propofa à M. Kirtrtersley de faire cette expérience*
Celui-ci prit un fil-de-lairon d’environ vingt-quatre
pouces de longueur, il le fufpendit quelque part*
& il chargea le bout inférieur du poids d’une livre*
Il déchargea enfuite au travers une èaiffe de bouteilles,
contenant plus de trente pieds quarrés de vefrô
garni, & il découvrit ce qu’il appelle une nouvelle
méthode de tirer du fil ; le fil fut rougi, bien recuit
dans toute fa longueur, & de plus d’un pouce plus
long qu’auparavant. Une fécondé décharge le fondit
de maniéré qu’il fe fépara vers le milieu, & fe
trouva avoir, quand les deux bouts furent rapprochés,
quatre pouces de plus long qu’il n’avoit d’abord.
Ni l’un ni l’autre ne s’attendoient à ce réful-
tat ; mais cette expérience prouve bien clairement
que le fluide éleûrique en mouvement, produit
une véritable chaleur dans les corps qu’il tràverfe,
& que s’il en fond quelques-uns, c’eft jjar une fu®
fion chaude. Le même phyficien a allumé de la poudre
& de l’amadou qui touchoient le fil-de-laiton ,
aufli-bien qu’on les auroit allumés avec un fer rùu*
ge ; & il conclut de tout cela que la foudre ne fond
point le métal par une fufion froide , comme le
doâeur Franklin & lui-même l’avoient fuppofé
d’abord.
Quant à ces fufions froides que l’on dît avoir
été produites par la foudre, favoir, d’une épée dan?
fon fourreau t & celle de l’argent dans un fa c , fsnti
N,