le blanc de l’oeuf. L’effence de ces kumeursc’eù. de
prendre une confiftance à la chaleur de 150 ou 160
degrés de Fahrenheit, ou par le mélange de l’efprit
de vin ou des efprits acides minéraux. La lymphe eft
de cette claffe, & les vapeurs qui fe condenfent en
eau dans les différentes cavités du bas*ventre, delà
poitrine, du péricarde, font de la même efpece.
Des auteurs eftimables ont fait deux efpeces de
lymphe depuis peu d’années, coagulables l’une &
l’autre , mais à différens dégrés de chaleur. Cette
différence n’a été fuivie jufqu’ici qu’en Angleterre ,
&c je n’y vois pas encore des caratteresfuffifanspour
diftinguer leur férofité de leur lymphe.
La quatrième claffe eft celle des liqueurs inflammables.
Ce cara&ere fuffit pour les diftinguer. La
graiffe, la moelle, le cérumen, les pommades féba-
cées de la peau font de cette claffe.
La derniere claffe eft celle des liqueurs compofées.
Telle eft la bile mêlée de mucofité, de matière inflammable
& d’eau.
Je ne parle point des efprits animaux dont on ne
connoît pas la nature, & qui peut-être font de la
clafle des fluides, fans être de celle des humeurs.
( H.D.G. )
Humeurs ( vices ou maladies des ) , Med. Si
'toute la mafle des humeurs, leur qualité étant d’ailleurs
exempte de tout vice, eft extraordinairement
Surabondante., relativement aux parties folides, de
forte que par fort gonflement elle foit à charge aux
fondions, & les dérange, on peut Y atelier pléthore
(Chumeurs, de même qu’on appellera défaut d humeurs
le vice oppofé. L’état naturel de l’enfance & de la
vieilleffe donne l’idée de ces deux vices, & même
de leurs effets. Quant à leurs caufes, elles viennent
du vice des matières prifes intérieurement, & de
celles qu’on rend, au-dehors.
L’intempérie humide que l’on doit plutôt rapporter
aux cacochymies, fuppofe une abondance d’eau
qui inonde les fluides & les folides, & , en confé-
quence , une proportion immodérée de l’eau dans le
ferum, & du J'erum avec le fédiment du fang. Il eft
aufli aifé de comprendre fes effets & fes caufes par ce
qui a été dit. L’idée même du vice oppofé , l’intempérie
feche, devient par-là évidente.
Il faut principalemènt remarquer ici la pléthore ,
la plénitude, la quantité, ou, ce qui revient au même
, cette abondance de bon fang, que ne peut
fupporter fans danger, pour la famé, le fyftême de
la circulation. Comme l’obfervation a appris de tout
tems que cette efpece de furcharge a lieu, on comprend
de même qu’elle fuit évidemment de la circulation
des humeurs. Il ne faut certainement pas écouter
ceux qui s’efforcent en vain par des argumens frivoles
, de nier l’exiftence d’une maladie li importante ;
mais, comme elle n’eft qu’un vice de proportion,
& qu’on peut la confldérer de différentes maniérés,
on peut aufli la partager en plufieurs efpeces.
On aura, en confequence , i° . la pléthore à la
mafle, laquelle eft la véritable & la parfaite, &
établit réellement une fi grande abondance de la mafle
du fang que, diftendant trop les parties contenantes,
elle leur eft nuifible. C ’eft-là proprement l’abondance
de fang, & ce que les anciens ^ppelloient la pléthore
aux.vaijfeaux. Lorfqu’elle arrive à des tempé-
ramens mois, le corps rempli alors de fang de toutes
parts, devient tendu, rouge & gonflé. Dans les
tempéramenS , au contraire, plus reflerrés, les
grands vaifleaux font plus diftendus ; & les veines
beaucoup plus lâches que les arteres, fe gonflent
extraordinairement : par où on comprend la pléthore
des modernes au tempérament & aux vaif-
feaux ou aux veines. Elle eft la fuite de la vigueur
de la fanté que procure un genre de vie recherché ,
oifif, tranquille, au moyen duquel les forts vifeeres
engendrent plus de chyle & de bon fang qu’il n’ert
faut pour la nutrition & les excrétions néceffaires.
On aura, z°. une autre pléthore approchant de
la précédente, &C qu’on doit appeller pléthore au
diamètre, parce qu’elle vient de la capacité diminuée
des vaifleaux, la quantité du fang n’étant pas diminuée
à proportion. En effet, le fang, quoiqu’aug-
menté, n’a pourtant pas excédé les bornes, ni par
fa mafle, niparfon volume, lorfque. l’efpace qui
doit le contenir eft refferré : aufli appelle-t-on cette
pléthore refpeclive, comme provenant toute entière
des parties folides ou trop refferrées, dans une peur,
un accès de fievre , un grand froid & fubit, &c. ou
deveriues roides , defl'échées, avec union de leurs
particules, qui ne cedent pas , & qui ne laiffent pas
le paflage libre , ou enfin mutilées.
On aura , 30. une plénitude au volume, aufli
apparente, & appellëe faujfe , qui forme comme
une efpece de gonflement, à caufe du volume augmenté
du fang raréfié, quoiqu’il ne foit point du tout
furabondant. La capacité des canaux ne fe dilatant
pas, en effet, dans tous fes points au même dégré ,
Vhumeur dont auparavant ils étoient médiocrement
remplis s’étendant, & cherchant à occuper un plus
grand efpace, produit un gonflement femblable à la
véritable pléthore. Cette plénitude a coutume d’être
occafionnée par une grande chaleur qu’excitent dans
le corps, l’air, le feu , les bains, les alimens, les
boiffons, les médicamens, les poifons, les fievres
ardentes, inflammatoires, l’exercice, les pallions de
l’ame , les frittions, &c. par la diminution grande
& fubite de la preflion de l’atmofphere ; par les
mouvemens inteftins & finguliers des humeurs, provenant
du mélange des matières étrangères, &c.
Mais elle arrive plus certainement x lorfqu’à ces
caufes fe joint l’irritabilité, ou lorfque la nature du
fang plus porté à fe raréfier, y donne lieu ; ou enfin
lorfque la mafle circulante a reçu une quantité de
graiffe liquéfiée , que la chaleur diftend beaucoup.
On peut, conclure de-là ce qu’on doit penfer de la
pléthore aux forces dont les anciens ont fait mention.
C’eft à tort que quelques modernes la rejettent
comme fauffe, puifqù’on l’obferve & qu’on la remarque
réellement, même fous différentes formes :
il faut donc l’appeller une abondance de fang, que
les forces de la nature ne peuvent feules , ni fupporter
, ni modérer ; de forte que, fuccombant fous le
poids , elles font abattues. Toute plénitude portée
au plus haut point, & qu’on ne diminue pas promptement
, devient enfin, même dans les corps les plus
robuftes , une charge fupérieure aux forces', & qui
caufe une laflitude fpontanée , une langueur à fe
mouvoir, & un fentiment de pefanteur. Dans les
corps foibles, une légère furcharge du fang, qd’un
corps plus fort fupporteroit aifément, eft incommode
, parce que les forces des canaux font opprimées
& appefanties, par la congeftion, la réplétion &
l’éruption. Dans les Sujets naturellement irritables,
un léger excès des humeurs eft un aiguillon : lorfqu’ils
en font incommodés, ils fe portent à desmouvemens
irréguliers pour s’en débarraffer, &c fe fatiguent eux-
mêmes en confumant inutilement leurs forces. L’habitude
enfin, foit naturelle, foit artificielle , de
répandre du fang, en même tems qu’elle indique le
foin de réparer la perte qu’on a faite ,/fait qu’on ne
peut fupporter cette même perte reparée ,.à qui la
mafle, qui autrement feroit fupportable , eft à charge.
Dira-t-on après cela qu’il n’y a point de pléthore
aux forces ?
11 eft aufli évident qu’il peut fe rencontrer enfem-
ble plufieurs efpeces de plénitude, auxquelles même
fe joignent les qualités viciées des humeurs-: par où
on comprend la pléthore enchymique & cacochy-
mique de quelques-uns. On appelle pléthore avec
■ commotion ,
tommotion, celle qui, étant accompagnée de gonflement,
caufe desaccidens , & menace de plus grands.
La difette de bon fang , qui établit un pur défaut,
& non une nature differente, n’a guere lieu que
lor.qu’il arrive une évacuation fubite & confidera-
ble , & ne peut durer long-tems , fans que la quantité
foit viciée, les fondions ayant perdu leur vi*
gueur. Il s’y joint encore le vice que produit l’abfti-
nence. La nature empêche, au moyen de la contraction
proportionnée des parties, que les pertes d’humeurs
y même confîdérables, mais qui fe font lentement
, ne caufent la vacuité des Vaifleaux. La maladie
étant détruite , la nutrition convenable remédie
promptement aux forces épuifées , qui autrement
penchent vers la cacochymie.
L’embonpoint peut aufli avoir lieu ic i, quoiqu’on
ne doive pas le confondre avec la pléthore qu’il accompagne
ou fuit fouvent. Il marque un excès de
graiffe faine répandue dans les parties , excès qui
gêne les fondions. Il eft vrai que, dans l’état de
fanté , On Supporte , fans un obftacle remarquable ,
differentes proportions de ce fuc. Mais lorfque le
fardeau eft trop pefant &: augmente tout d’un coup ,
la fanté n’en eft pas moins opprimée que par beaucoup
de fang. L’embonpoint a à-peu-près les mêmes
caufes que la pléthore qu’il remplace, ou à laquelle
il Survient, lorfque , par un genre de vie trop recherché
, les vaifleaux font , tous les jours remplis
de beaucoup de chyle louable, qui, ne pouvant ni
être diflipé par la force de la circulation , ni être
changé en fang, ni être employé à la nutrition , dé-
pofé en conféquence fa crème , par les interftices
des parties , dans le tiffu cellulaire. Aufli font-ce les
tempéramens mous , l’enfance , l’âge moyen & le
fexe féminin , qui font fujets à ce v ic e , qui vient
d’un chyle doux, rempli de beaucoup de graiffe ,
laquelle fe fépare aifément. On voit clairement parla
pourquoi-certaines parties font fouvent plutôt
chargées de graiffe que d’autres.
Le défaut de graiffe y la maigreur, parvient rarement
au point qu’on puiffe l’appeller maladie, ’ fans
qu’elle foit en même tems accompagnée d’autres af-
fettions , d’où elle dépend comme fymptôme , ou
dont le concours la rend enfin nuifible. Comme certainement
l’acrimonie feule maigrit très - fouvent,
âinfi la maigreur l’accompagne aifément, la graiffe
étant fondue , foit par le défaut d’un chyle doux,
huileux , foit par des évacuations immodérées, foit
enfin par une. diflipation quelconque.
La quantité excédente ou trop petite des autres
fucs, ou appartient aux cacochymies, ou eft placée
plus convenablement au nombre des caufes des maladies
, ou entre les fymptômes.
Quoique la fituation des humeurs dans le corps humain
ne foit pas aufli ftable que celle des parties
folides, ni la place où ils féjournent, toujours fixe,
ils ont cependant aufli leurs canaux naturels , leurs
réfervoirs, leurs cavités, tant grandes que petites,
dans lefquelles ils font contenus , comme dans des
limites dans lefquelles ils charrient, & defquelles
ils ne peuvent fortir fans caufer accident ; ceft ce
qui eft très-évident dans chaque fuc en particulier,
6c dans ceux q u i, amaffés dans certaines parties, fe
répandent. On n’en excepte pas même ceux qui,
plus univerfels, & circulant continuellement, occupent
tout le corps. En effet, l’efpece de vaifleaux ou
de cavités dans lefquelles font charriés le fang , le
Sérum , la lymphe, &c. n’eft pas indifférente pour
la fanté.
De ce rapport réciproque des parties contenues
avec les contenantes , naît une 'claffe de maladies
très-remarquables qui, les fluides étant fortis de leurs
cavités , troublent l’économie animale , & font, en
conféquence, appellées avec raifon dés erreurs de
Tome I I I .
lieu y & peuvent être divifées en plufieurs efpeces i
dont nous allons èxpofér les principales.
J’appelle i° . erreurs‘dés humeurs circulantes y lorP
qu’une liqueur naturelle du corps, fortië de fes vaifc
féaux, & paffée dans d’autfes étrangers, les traverfe
contre l’ordre naturel , comme s’ils lui étoient pro-i
près , fans qu’il y ait d’ailleurs aucun vice d’obftruc^
tion, d’épanchement ou d’excrétions. C’eft ce qui
arrive très-fbuvent dans la circulation, lorfque lé
mouvement étant accéléré, la chaleur augmentée
les humeurs fe raréfient , les vaifleaux fe relâchent ,
fe diftendent ; de forte que la partie la plus épaiffe du
fang , pouffée plus avant qu’il ne convient, circule
dans deS vaifleaux beaucoup trop petits , & qui né
lui appartiennent pas ; erreur.qui le plus fouvent ne
caiife aucun mal, mais qui cependant eft quelquefois
dangereufe. La graifl'e ftagnante dans le tiffu cellulaire,
& fubitementtranfportée dans les vaifleaux ;
la bileSortie deTes limites, & répandue dans le fang ;
l’urine , la matière de la tranfpiration retenues, peuvent
, lorfqu’elles rentrent dans les voies de la circulation,
fournir autant d’exemples des maux que
caufe l’erreur de lieu dontil eft ici queftion. Il en refaite
certainement nombre de dérangemens dans les
fecrétions. Ne peut-on pas mettre dans la même
claffe l’entrée dans les voies communes de la circulation
de la matière morbifique ftagnante dans quel-
qu’endroit, ou le mélange confiant de cette même
matière avec les humeurs qui circulent, lorfqu’au
contraire elle auroit dû être évacuée , ou au moins
dépofée fur quelque partie ?
J’appelle z°. erreur des humeurs engagées, lorsqu’une
liqueur portée dans un canal étranger, & ne
pouvant le traverfer, s’y engage, bouche fa cavité
naturellement trop étroite, le ferme à elle-même le
paflage, ainfi qu’aux autres parties fluides qui la fui-
vent : dans ce cas, les trois vices de dérangement,
de Stagnation & d’obftruttion concourent enfemble.
Si cependant on confidere féparément & en elles-
mêmes, les parties, tant contenantes que contenues,
on y remarque à peine un léger changement de l’état
fain. L’erreur, dont nous traitons ici, naît aifément
dé la première , lorfque Yhumeur trop épaiffe, pOuf-
fée avec force dans des vaifleaux étrangers , dont le
diamètre va toujours en décroiffant à mefure' qu’ils
fe prolongent, ou diminue par les convulfions qui
furviennent,ou eft enfin arrêtée,la petiteffe des vaif-
feauxs’oppofant à fon paflage. On conçoit fans peine
que delà il peut naître plufieurs efpecés d’engor-
gemens , de tumeurs, de métaftâfes , d’inflammations
, &c.
Il faut aufli 3°. faire mention de Yerreur des humeurs
fèparées, laquelle a lieu Iorfqifune humeur pouffée
’dans des vaifleaux étrangers, & s’échappant par leurs
extrémités, eft chaffée hors du corps, contre l’ordre
naturel. On divife cette erreur en deux elpeces;
dans la première, une liqueur utile, & qu‘i','én conféquence
, doit être retenue, fortant de fes propres
vaifleaux, & paffant dans des canaux excrétoires ,
comme une matière récrémentitielle, eft ehfuité
chaffée au-dehors, en caufant une perte fouvent irréparable.
Les excrétions du chyle, du fang1, du ferum %
de la lymphe, &c. par les felles, les urinés, la peau ,
&c. Dans les différentes diarrhées, dans l ’écoulement
immodéré des urines, dans le piflementde fang, les
Tueurs exceflives, les écoulemens font des exemples
de cette première efpece d’erreur ; dans la fécondé ,
une liqueur naturellement excrémentitielle , transportée
dans un autre émonûoire que celui qui lui eft
propre , eft enfuite chaffée au-dehors : cette erreur
eft, à la vérité, plus fupportable, puifqu’ellene caufe
pas la perte d’une liqueur utile ; mais elle eft d’aiîleufs
nuifible par les accidens qu’elle occafionne, tout conduit
ne convenant pas indifféremment à toute matière
N n a