compofé de deux harpes jointes enfemble ; auftî l’ap-
pelloit-on harpe-double. Chacune des harpes qui la
•compofé ( Foye^fig. i- , planche I I de Luth. Suppl.')
paroit avoir un corps femblable à celui du tympa-
noh, car la harpe droite a une rofe femblable à celle
des clavecins, pour faire fortir le fon ; 8c de plus
l’auteur d’où je l’ai tirée ( Prcetorius, Theat. inftr. ) dit
qu’elle avoit tous les femi-tons comme un clavecin
, 8c que ces femi-tons étoient plus près de la
table que les tons, quoique tous fuffent au même
niveau fur le chevalet. Apparemment cette différence
de pofition éroit faite pour diftinguer plus aifé-
ment les tons des femi-tons.
Cet infiniment avoit quatre oélaves d’étendue,
à compter depuis Vue à l ’üniffon du 8 pieds ouvert.
La harpe gauche avoit depuis cet ut jufqu’au fo l%
double oétavé de la quinte fuperflue de ce même ut.
La harpe droite avoit depuis 1 t fo l, quinte du premier
u t, jufqu’àT«/.quadruple oélave du premier ;
enforte qu’il y avoit quatorze , tant tons que femi-
tons qui fe trouvoient également fur l’une ôc l’autre
harpes qui formoient la harpe-double. { F. D . C. )
HARPIE, f. f. ( terme de Blafon. ) animal fabuleux
ayant le bufte d’une jeune fille ôc le refte du corps
femblable à l’aigle.
Calois de Mefville à Paris ; de gueules femè de fleur
de lis <P argent, à. une harpie de même. { G. D. L. T, )
HARTENSTEIN, ( Géogr. ) petite ville d’AlIe-
gne, dans le cercle de haute-Saxe, 8c dans les états
des comtes de Schonburg-Waldcnbourg : c’eft le chef-
lieu d’un comté particulier qui releve des électeurs
de Saxe, 8c dont ces princes ont même en bonne
partie acquis la propriété, celle qui en refte aux
comtes de Schonbourg ne comprenant que cette
ville 8c quinze villages.
Il y a en Bavière, dans le haut-Palatinat , un
ancien château 6c une jurifdittion du même nom
{ d .g . ) m •
HARTHA , ( Géogr. ) ville d’Allemagne, dans l’é-
ïeélorat de Saxe , au canton de Leipfick, bailliage
de Rochlitz ; elle eft du nombre de celles qui ont
féance & voix dans les états du pays. ( D . G. )
HARTKIRCHEN , ( Géogr. ) ville d’Allemagne,
dans le cercle du haut-Rhin , & dans les états de
Naffau-Saarbruck, au comté de Saarwerden : c’eft
une ville baillivale, qui n’exifte que de l’an 1746.
Ce n’étoit avant cette date qu’un fimple village
<D .G . ) .
HARTLAND, {Géogr.) petite ville maritime d’Angleterre
, dans là province de Devon, fur la mer de
Briftol: elle eft au voifinage du cap jadis appellé Her-
culispromontorium, aujourd’hui Hartland point ; 8c
c ’eft un des lieux les plus fréquentés de ceux qui vont
à la pêche dans cette mer. ( D . G. )
HARTLEPOOL, ( Géogr. ) ancienne ville d’Angleterre,
dansTévêché de Durham, fur la mer du
Nord : elle a un port affez commode , 6c oîi s’arrêtent
volontiers en paffant, les vaiffeaux employés
au tranfport de la houille de Newcaftle à Londres.
Long. ÏG, 40. lat. 64., 40. ( D. G. )
HASK.ERLAND, ( Géogr. ) diftriét de Zevenwol-
den , quartier de fa Frife, dans les Provinces-Unies.
Il eft de fept villages. { D .G . )
HASLEMERE, ( Géogr. ) bourg d’Angleterre,
dans la province de Surrey, vers celle de Hant. Il eft
floriffant par fes manufactures, 8c députe deux membres
au parlement. ( D . G. )
HASSELFELDE, ( Géogr. ) petite ville d’Allemagne
, dans la bafle-Saxe , 6c dans la principauté de
Blankenbourg, l’un des états de Brunfwich-Wolfen-
buttel. Elle eft fur une pente du Hartz, 6c renferme
une des maifons de chaffe du prince. {D .G , . )
HASSELOE » ( Géogr. ) petite île de Suede, fur
la côte deSudermanie , à la hauteur de Nykioping.
Elle étoît autrefois munie d’un fort, 6c aujourd’hui
elle n’eft plus qu’un lieu de péage. { D . G . )
HASPAREN, ( Géogr. A n t iq . ) village du dioçefe
de Ba yonne: on trouva en 1660, dans les fonde-
mens de l’ancien maître-autel de l’églife paroiflîale,
une pierre de marbre blanc longue de 15 pouces,
large de 22 8c épaifle de 4, fur laquelle on.lut en
caraâeres romains,
F l a m e n i t e m d u u m v ir q'u e s t o r p a g iQ
MAGISTER VERUS AD A uG U S T UM LEGATO MU-
NERE FUNCTUS PRO NOVEM O BTINUIT POPULIS
SE JÜNGERE GALLOS URBE REDUX GENIO PAGI
HANC DEDICAT A R AM .
Ce Verus prêtre, duumvir, quefteur, gouverneur
du pays, érigea cet autel au génie du pays en aélion
de grâces du fuccès de fa députation. L’empereur
paroît etre Adrien qui, voulant fe faire plus de créatures,
établit dans la Gaule un plus grand nombre de
gouvernemens ou de provinces : il forma la troifîeme
Aquitaine , autrement la Novempopulanie, 6c la
fepara des deux autres Aquitaines.
On voit dans l’hiftcfire d’Adrien un Verus qui
obtenoit tout de ce prince, 6c qui en fut même
adopté à l’empire, oh une prompte mort l’empêcha
de parvenir, félon Spartianus. Adrien exigea d’An-
tonin le F^ieux, fon îucceffeur, qu’il adopteroit à
l’empire, comme il le fit, le fils de ce Verus. Tout
cela convient parfaitement au Verus fondateur de
notre autel dans le tems de fa jeuneffe, pendant laquelle
il aura eu com.miflion de mener une colo-j
nie à Hifparen, pays des Cantabres H fi redoutés
des empereurs Romains. F oy er Journal de Trévoux
octobre 170 g . ( C. )
§ KASSELT, Ha jfele tum , {Géogr. ) ville dans la
Campxne Liégeoife , au comté de Looz, fur la De-
mer à quatre lieues dè Maeftricht 6c fix de Liege:
les habitans révoltés contre leur évêque, en chafl’e-
rent les prêtres, 8c pillèrent les églifes en 15 66 ;
mais l’année fuivante ils rentrèrent fous l’obéifiance
de leur prince, 6c la ville fut fortifiée : les Auguftins
y enfeignent les humanités.
A deux lieues de cette ville eft le village de Munf-
ter-Bilfen, oh il y a un fameux chapitre de chanoi-
neffes nobles, dont Pabbeffe porte le titre de prin-
cefle ; elles peuvent fe marier, excepté Pabbeffe. Il
fut fondé par fainte Landrade en 680 dans un bois ,
6c S. Lambert, évêque de Maeftricht bénit l’églife
fous le nom de la Vierge. Sainte Amalberge, en
772, fut religieufe dans cette abbaye, qui depuis a
été fécularifée. D é l . des P a y s -B a s , tom. I I I . ( C.)
HATTON - CHATEL , ( Géogr. H i f l . du moyen
âge. ) Hattonis - Caflellum , bourg 8c marquifat du
duché de Bar, dans la Vaivre, diocefe de Verdun,
entre la Meufe 6c la Mofelle, fur une éminence ,
à fix lieues de Verdun, trois de Saint-Mihiel, bâti
par Hatton, évêque de Verdun en 860. Il donna
par fon teftament en 870, cette terre à fes fuccef-
feurs, qui en jouirent jufqu’au xvie fiecle. Maltilde ,
femme de Geoffroi, comte de Verdun, fe défendit
dans cette forte reffe, jufqu’à l’extrémité, contre Lo-
îhaire , roi de France , qui retenoit fon mari prifon-
nier, 6c qui fut forcé d’en lever le fiege vers 980.
Adalberon fon fils, abbé de Montfaucon , y foutint
auflî heureufement un fiege contre les François en
984. Henri, 44e évêque de Verdun, chaffé de cette
ville par les bourgeois 6c le clergé, qui le regar-
doient comme intrus, fe retira en 1118 en ce château.
Guy de Trainel, 55e evêque y mourut en
1245. Henri d’Apremont, 67eévêque, érigea l’églife
paroiflîale de H a tto n -C h â te l, en collégiale en 1328.
Liébaudde Coufance , 73eévêque, y réfidoit ordinairement
f 8c y tint un iynode général en 1401,
Guillaume de Haraucourt, 79e évêque , génie ambitieux
6c intriguant , après avoir été comblé des.
faveurs de Louis X I, le trahit avec le cardinal de
la Balue, tomba dans fa difgrace, 6c fut pris à H a t -
ton-Châtel pour être conduit à la Baftille, ou il fut
mis dans une de ces cages de fer , dont il avoit été le
premier inventeur. Le cardinal Louis de Lorraine,
82e évêque de Verdun, alloit fouvent à Hatton -
C h â te l ro h . il fe plaifoit à la chaffe du vol; fon éper-
vier ayant pris un jour une perdrix , 6c celui d’un
gentilhomme Lorrain, de la maifon de Gondrecourt,
qui chaffoit avec lu i, ayant enlevé cette proie , les
armoiries de cette maifon, qui portoit trois anneaux,
furent changées en deux éperviers , pour faire plai-
fir au cardinal. Son fucceflèur, Nicolas de Lorraine,
vendit 6c céda la châtellenie de H a tton -C h â tel au
duc de Lorraine fon neveu, pour fix-vingt mille
livres en 1.546. Cette aliénation fut confirmée en
1564 , par Nicolas Pfeaume, qui appelloit cette
terre de fon évêché primum & prcecipium membrum.
Alors le duc Charles II obtint l’inveftiture des fiefs
impériaux de l’empereur Maximilien II, qui érigea
Hatton-Châtel en marquifat en 1 567 * 8c depuis il
a été chef-lieu d’une des prévôtés du bailliage de
Saint-Mihiel. La collégiale a été transférée en 1707
à Saint-Mihiel.
Quelques-uns' croient que le Fabrenfe caftrum de
Grégoire de Tours , étoit fur cette montagne. Bau-
drand a cru que le nom de Hatton-Châtel venoit du
ruiffeau Hatton. F .H i f l . de Verdun in-4 ? , 1745. {C ) .
HATZFELD ( E ta ts de ) , Géogr. Ils font fitués
dans la Thuringe , au cercle de haute - Saxe , en
Allemagne , 6c confinent à ceux de Gotha , 6c dè>
Schwartzbourg^ au territoire d’Erfort. Us confident
dans la portion du comté de Gleichen, oh eft le château
de ce nom, 6c le bourg de Wandersleben ; dans
la portion de la feigneurie de Kranich, oh eft Kra-
nichfeld , avec un certain nombre de villages ; 6c
dans la' feigneurie de Blankenhayn , qui comprend
une ville 6c un château du même nom. Ils font fous la
fouveraineté de la maifon de Saxe, à laquelle ils ,
paient une reconnoiffance annuelle de 500 florins;
6c ils appartiennent en propre à des feigneurs, que
le roi de Pruffe éleva l’an 1741 à la dignité de princes
de Trachenberg 6c Praufnitz en Siléfie, 6c que
l’empereur François I éleva à celle de prince du
faint empire, l’an 1748. ( D . G . )
HAUENSTEIN, ( G éog r.) petite ville d’Allemagne,
dans le cercle.de Souabe, 6c dans l’Autriche
antérieure, fur le Rhin, entre les villes foreftieres
de Laufenbourg 6c de Waldshut. C’eft la capitale
d’un comté paffé aux archiducs d’Autriche , à l’ex-
tînâion des comtes de Fribourg de la maifon dé Zæ-
ringen. { D . G . )
§ HAVRE-DE-GRACE ( l e ) , Géogr. Cette ville,
confidéraèle par fon commerce, fon port, fes beaux
édifices, doit fon commencement à Louis X II, qui
en jetta les fon^emens en 1509. François I , après
la bataille de Marignan , y fit bâtir une trèsygroffe
tour qui défend les jettées 6c la rade, ÔC qui a un
commandant particulier avec garnifon ; il voulut
même que la ville s’appellât F rancifcop olis, François-
ville. gjB
Les murs du Havre commençoient à peine à s’élever,
que l’eau , en fe débordant, en noya les deux
tiers, 6c prefque tous les habitans : vingt-huit navires
pêcheurs furent portés jufque dans les foffes du
château de Gra ville. Une proceftîon folemnelle rappelle
tous les ans ce. trifte événement arrivé le 15
janvier 1525. La mer fit fentir encore au Havre la
terreur de fon voifinage en 1718 : un coup de yent
emporta un canon de trente-fix 6c fon affût. La tempête
de..1765 , connue fous le nom de coup de vent
de S . Fra n ço is, y caufâ aufîi beaucôup' dé défaftre.
Depuis ce tems la mer a perdu plus dé 360 pas du
côté de la porte de la jettée : le Havre a effuyé encore
un débordement en février 1773.
Les Reügionnaires s’emparèrent de cette ville en
1562 ; le vidame de Chartres 8c Beauvoir-la-
Nofcle la vendirent aux Anglois, fur lefquels Charles
IX la reprit en perfonne peu de tems après. Le
cardinal de Richelieu fit réparer 6c fortifier la citadelle
à fes dépens : elle eft très-forte 6c la plus régulière
du royaume ; enfin Louis XIV en a fait une
place imprenable ; on y montre la maifon qui fervit
de prifon aux trois princes du tems de la fronde en
1650.
Le port dont l’entrée eft ornée d’une longue jettée,
eft large, 6c peut contenir fix à fept cens vaiffeaux ;
en 1690, on y fit entrer 6c féjourner onze ^aleres
du roi. Mais les vaiffeaux y font trop ferrés pour
manoeuvrer : on pourroit aifément prolonger le port
à demi-lieue en creufant le baflîn de la Seine. S’il
appartenoit à des Hollamlois dans huit mois la chofe
feroit faite, difoit un négociant de la Haie, 6c le Havre
deviendroit peut-être aufîi riche qu’Amfterdam.
La ville, qui eft jolie , a quarante rues tirées ail
cordeau ÔC ornées de fix belles fontaines : celle de
la grand’ place oh fe terminent quatre rues, jette de
l’eau de quatre côtés : au-deffus eft une figure pé-
deftre de Louis X IV , en pierre bronzée 6c vêtue
à la romaine. Le chantier , la corderie, l’arfenal
méritent d’être vus. Le peuple eft doux , fpirituel,
laborieux 8c poli*
Il peut y avoir 20006 âmes au H a v r e , non 30000,
comme le dit la Marriniere. M. Mefance ne porte
même la population qu’à 14653 , félon le dénombrement
fait en 1763. Traité d e La popu la tion , i/z-40.
ly S Ç . Les Anglois ont bombardé le Havre en 1694
ôc en 1759., ' . . t
Le commerce confifte principalement dans la
navigation 6c dans la manufafture de dentelles,
qui font recherchées.
Le Havre eft la patrie de George ôc de Magde-
laine Scudery. Le plus grand mérite du premier eft
d’avoir préparé le fiecle de Corneille. Le trait fui-
vant fait honneur à fa façon de penfer.
Chriftine, reine de Suede, avoit réfolu de donner
à Scudery Une chaîne d’or de 1000 piftoles pour la
dédicace d’un poëme qu’il avoit compofé fous le
titre d’A la r ic . Mais parce que le comte de la Gardie,
dont l’auteur avoit fait l’éloge dans le poëme, étoit
tombé dans la difgrace de la reine , avant que l’ouvrage
fût publié, elle fouhaita que le nom de ce
comte en fût retranché. Scudery répondit que , de
quelque prix que fut la chaîne, il ne renverferoit
jamais l’autel fur lequel il avoit facrifié. Cette cir-
conftance déplut à la reine qui retint fon préfenfc.
Marie Pioche de la Vergne, comteffe de la Fayette,
qui a compofé Zaïde, la princeffe de Cleve, & c . étoit
née au Havre : cette illuftre bienfaitrice des gens de
lettres leur fut enlevée en 1693.
D. Tournois, bénédictin , verfé dans les langues
orientales ; M. l’abbé Pleutri, auteur de VHifloire du
H a v r e , en / v o l. dont la deuxieme édition eft de
1769; M. l’abbé Dicquemare, Aftronome-géogra-
phe ; D. Garet, bénédi&in, éditeur de Cafîiodore ;
le P. Cordier, oratorien, fontauftî de cette ville.
Croiroit-on qu’au Havre il n’y a que deux ecclé-
fiaftiques pour le collegedont le premier n’a que
150 liv. 6c le fécond i2oliv. fur les oârois de là
ville } Cependant il y a une école royale de marine,
établie par-ordonnance du roi, du 24 août 1773,
pour 80 éleves.
M. de la Condamine remarque comme une chofe
finouliere, que la marée qui arrive à trois heures en
Guyenne n’arrive à Saint-Malo qu’à fix heures, à
Caen, au Havre-, vers neuf heures; à Dunkerque,