3 *S H E C
il ofa du moins montrer aux bons efprits à fecouer
le joug de ,1a fcholaftique, de l’opinion, de 1 au- J
torité , des préjugés & de la barbarie ; avant lui
on n’avoit point de fil dans lè labyrinthe de la philosophie,
du moins il en donna un, dont on fe fervit
«près qu’il fe fut égaré. S’il n’a pas payé en bonne
■ mon noie, dit un écrivain, c’efi beaucoup et avoir décrié la
fauffe. Il eut deux difçiples illuftres dans l’Oratoire ,
le P. Lami 8C le célébré Malebranche : ce denier réfuta
8c confondit Voëtius, brouillon , orgueilleux 8c
entêté des chimères fcholaftiques, qui étant redleur
de l’univerlité d’Utrecht, défendit la philofophie de
Defcartesj comme dangereufe. ( C. )
H E
’ HECATOMPHÔNIÈ , f. ÏAMythol.) Le Dicl
raif. des Sciences, &c, dit Ecatonphoneüme. Sacrifice
quon faifoit à Mars, lorfqu’on avoit défait cent
ennemis de fa main. i ° . L i i e z Hecatomphonie, comme
écrivent M M. Banier, G edoyn, les auteurs des Me*
moires de l’académie des inferiptions, &c. 2°. Les He-
catompkonies ne fe faifoient pas feulement au dieu
Mars, mais aufli aux autres dieux : Non Marti rnodb,
dit G iraldi, JcdJovi aliifque deis heee facra fierifolita.
En effet Paufanias affure dans fon Voyage de Meffenie,
« qu’Ariftomene fit un facrifice à Jupiter, non un
» facrifice à*l’ordinaire, mais ce qu’ils appellent une
» Hecatomphonie ; c’eft une forte de facrifice qui a
» été en ufage de tout tems chez les Meffeniens ».
heuresfur t Encyclopédie.
HECH1NGEN, ( Géogr. ) ville d’Allemagne, dans
le cercle de Souabe, dans la principauté de Hohen-
zollem, fur la riviere de Starzel : une branche des
princes du pays en prend le furnom, & y fait fa réfi-
dence. C’eft une ville catholique romaine, où l’on
trouve des chanoines de faint Jacques, & des religieux
de faint François. L’on trouve bien autre chofe
dans la ville de réfidence des Hohenzollern, qui
régnent en Pruffe. ( D . G. )
HECKSTEDT o« HETTSTÆDT, (Géogr.) ville
d’Allemagne, dans la haute - Saxe, 8c dans la principauté
de Mansfeld, fur la Wipper. Elle jouitde beaucoup
de droits municipaux, 8c eft très - riche par la
fertilité de fes environs; aufli a-t-elle fait jadis plus
d’une fois un objet de difpute entre les éleâeurs de
Saxe & les évêques de Halberftadt. Elle eft du grand
bailliage d’Eifsleben. (D . G.)
HECTOR, ( Myth. ) fils de Priant & d’Hécube ,
pafl'oit pour le plus fort 8c le plus vaillant des
Troyens. Homere nous donne une preuve de fa
force prodigieufe : Hector trouva devant la porte du
camp des Grecs une groffe pierre, que deux hommes
des plus robufles auroient de la peine à lever de
terre pour la mettre fur un chariot: il la leva feul
très-facilement, la jetta contre le milieu de la porte,
qu’il enfonça avec un fracas horrible, 8c fit tomber
le monftrueux rocher, bien au-delà du mur. C ’eft
qive Jupiter , ajoute le,p.oete , avoit rendu la pierre
légère. Les oracles âVoient prédit que l’empire de
Priam ne pourront être détruit tant que vivroit le
redoutableHector, Pendant la retraite d’A chille, il
porta le feu jufques dans les vaifleaux ennemis ,, 8c
tua Patrocle qui voulut g’pppofer à fes progrès. Le
defir de venger la mort de Patrocle, rappella Achille
au combat. A la vije de ce terrible guerrier, Priam
8c Hécube tremblèrent pour la vie de leur fils ; ils
lui firent les plus vives inftances pour l’engager d’éviter
le combat avec Achille. Mais il eft inexorable ,
8c li,d'par fon deftin , dit Homere, il attend fon rival.
Alors Jupiter prenant fes balances d’o r , met cjans
leurs baflins les deux deftinées d'Hector 8c d’Achille.,
Ùc les élevant de fa main toute pvùffante ? il examine
H E C
leur poids, celle à?Hector plus pesante, emporte là
balance 8c fe précipite dans les enfers ; 8c dès ce
moment, Apollon abandonné ce prince. Achille ôté
donc la vie iÊeclor ; & par une barbarie qui fe ref-
fent des moeurs groflierës de ces tems-là, il attaché
à fon char le cadavre du Vaincu, le traîne indignement
plufieurs fois autour de la v ille , 8c après avoir
aflbuvi fa vengeance 8c Ta cruauté fur un ennemi
mort, il vend le corps à Priam qui viept en fup-
pliant jufques dans fa tente lp lui demander, oit
plutôt l’acheter par de riches préfens. Apollon qui
l’avoit protégé dans fon vivant, à la priere de Vénus,
prit foin de fon corps après fa mort, 8c empêcha
qu’il ne fût déchiré, ni même défiguré par les mauvais
traitemens d’Achille, Philoftrate dit que les
Troyens, après avoir rebâti leur ville, rendirent à
ce héros les honneurs divins : on le voit reprefente
fur leurs médailles, monté fur un char tiré par deux
chevaux, tenant une pique d’une main, 8c de l’autre
le palladium. Le portrait d’Hectorétoit fort commun
chez les Grecs 8c chez les Romains, & les traits de
Ion vifage 8c de toute fa figure dévoient être bien
empreints dans leur imagination , s’il eft vrai ce que
raconte Plutarque, dans la Vie d’Aratus, qu’un jeune
Lacédémonien reflemblôît fi fort à Hector, que le
bruit s’en étant répandu, ôn y accourut de tous
côtés comme à un fpeûaele, tant la figure & les traits
du vifage d’Hector étoient connus , même de la po-
pulace. La foule étoit fi grande, que le pauvre garçon
fut jetté par terre 8c foulé aux pieds. Ç ’étoit
plufieurs fieclès après laprife de Troye. (+ )
HÉCUBE,(Myth.) fille deÇifleis, roi deThrace^.
8c foeur de Th'éano , prêtrèffe d’Apollon1, époufa.
Priam, roi de Troye , dont elle eut Heftor, Paris,'
Déiphobe, Hélenus, Polîtes", Antiphe, Hip.ponoiis ?v
Polydore, Troïle; 8c quatre filles, Creiïfe , Po-t
lixene, Laodicé, Caffandre. Ces enfans infortunés
(Virgile en compte cinquante) périrent prefque tous
fous les yeux de leur mere , pendant le'fiege ou
après la ruine de Troy e. Hécube, dans lè'pàriage des
efclaves , échut àUlyffe. Lorfqu’on vient Lui annoncer
fon fort ( dans les Troyennes d’Euripide ) , elle
jette de grands cris, en vérfant des torrehs de lafmes ;
elle hait 8c méprife Uîyffe ; elle l’a vu ramper à Tes'
pieds, lorfque ce prince ayant été furpris à,Troye ,
déguifé en efpion, fuppîia Hécube de le dérober à'
une mort certaine; 8c fe voir enfuite deftihéè à être
l’efclave d’Ulyffe , c’eft pour elle le comble de l’in-,
fortune. Avant de quitter le rivage de T ro y e , elle
a la douleur de voir périr Àftianaxfon perit-fils, dont
elle eft chargée de faire les funérailles; elle eft'conduite
chez Polymneftor, roi de Thrace, à qui Priamr
avoit confié fon fils Polydore, 8c apprenant’aufli-tôt
la mort funefte de ce fils, transportée de fâge contré'
Polymneftor, auteur de cette mort, elle demande a
lui parler en fecret ; elle l’attiré au milieu des femmes
Troyennes .qui fe jettent fur lui avec dès fu-
feaux ou des aiguilles, 8c l’aveuglent, tandis qu’elle
tue elle-même les deux enfams du roi. Les gardes dît
prince étant.accourus au bruit, tirèrent HeCiibefior^
du palais 8c la lapidèrent. On montroit êhçore dut
tems de Strabon le lieu de fafépulture dans’hiThrace ,
qu’on appeiloit fe tombeau du chien. D ’autres 'racontent
fa mort différemment. Ulyffe partant incognito
pour retourner à Itaque,. laîffa fa captivé';dans le
camp des Grecs. La malheureùfé princeffe qui préférait
la mort à la honte de l’efclavagç ;hèrcé0i 'd?àC-
cabler tous les Grecs d’injures 8c de malë'd'Miôns ,
pour obtenir par-là la mort qu’elleTôuhajtoif ; elle
y réuflit : les Grées la lapidèrent, 8c- firent Courir le
bruit qu’elle avoit été changée en chienne ,-^ôiiâ
marquer là -rage 8c le défëfpoir oii'Tës malheurs
l’a voient, réduite.. On croit pourtant qu’Ûlÿffe'fift
l’^utçur dé la mwtdlHécube} çar^ étant; arnYd ea
H E L
Sicile, il fut tellement tourmenté de fonges fune-
ftes, que, pour appajfer le.s dieux, il fit bâtir une
chapelle à Hécube dans un temple d’Hécate. Il y a
dans Euripide deux tragédies dont Hécube fait le principal
fujet ; l’une porte fon nom, 8c l’autre eft intitulée:
les Troyennes. Dans celle-ci/c’eft Une reine
privée de la-couronne, & réduite à l’efclavage avec
les dames Troyennes, que les vainqueurs fe parta-:
gent entr’eux au fort, pour les, faire p a f i e r fur leurs
vaifleaux. Dans la première, c’efi une princefle la
plusmalheureufe qui'fût jamais, puifqu’outre l’cf-
clavage, elle a encore la douleur de voir égorger
fon fils Polydore 8c fa fille Polixene. (+ )
HEDEMARKEN, (Géogr.') diftriâ: de la Norvège
méridionale, dans la préfeChire de Chriftiania, formant
avec celui d’Ofterdalen, une prévôté ecclé-:
fiaftique de vingt-fix paroiffes. C ’eft de tous les cantons
du royaume le plus fertile en grains : l’on y eii
cultive avec fuccès de toutes les efpeçes, & il n’y
manque ni fourrages ni légumes; l’on y a de même
beaucoup de poifiôns. L’ancienne 8c importante ville \
de Hammer , détruite de f o n d - e n - c o m b l e par les ;
Suédois en 1 567, étoit fi t u é e fur le lac.de Miæfen, ;
dans l’enceinte de ce ,canton : plus grande 8c plus i
peuplée qu’aucune autre de la contrée , elle étoit 1
honorée d’un fiege é p i f c o .p a l & décorée d ’ u n e cathé- ;
drale magnifique , 8c elle pouvo.it mettre 1.800, :
hommes fous les armes,. Spn évêché a été. transféré i
à Qpflo. L’on trouve au refte dans l’ile de Hovindf-
holm, dépendante de ce diftriâ:, une forte de pierre
puante, que les Allemands appellent fchweinftein,
& qui paffe pour avoir effe&ivement l’odeur de la ;
fiente de porc. ( D .G . )
HEDYGOME, ( Mujïq. des anc. ) air de flûte, 1
fuivant lequel on danfoit. Voye£ ÊPIPHa l u s , ’
( Mufiq. des anc. ) Suppl. ( F .D . C. )
HÉENVLIET, ( Géogr. ) ville des Provinces- 1
Unies, dans la Hollande méridionale, 8c dans l’île
d’Ooftvorn, fur la Borniffe. (D .G . )
HEEPEN, ( Géogr. ) diftrid des états Pruflïens,
au comté de Ravensberg, dans la Weftphali.e, en
Allemagne; il abonde en fauve, en gibier 8c en poif-
fons. L’on y fabrique beaucoup de toiles, 8c on les
y blanchit avec beaucoup de fuccès. (D . G .)
HEERENVEEN, (Géogr.) grand 8c beau bourg
des Provinces-Unies, dans la Frife & dans le Zeven-
volden, au Schoterland : il eft fi confidéràble 8c fi
riant, qu’on lui donne le lurnorn de Haie en Frife : la
tourbe de fon vôifinage paffe pour la meilleure de
la province.(D . G.)
HEERINGEN, ville d’Allemagne, dans la Haute-
Saxe , 8c dans la principauté de Schwartzbourg-Ru-
dolftadt, fur la riviere de Helm : elle eft munie d’un
château que les comtes de Hohenftein firent bâtir
l’an 13 2 7 ,8c elle préfide à un bailliage riche en grains
8c en fourrages, 8c pofleclé.par.moitié.entre .la mai-,
fon deSchwartzbourg&'celledeStollberg. (D .G . )
HEGAU, ( Géogr. ) e’eft le fécond des cinq cantons
de fianobleffe de Souabe en, Allemagne; il eft
fitué dans l’entre-deux du Danube & du lac de Con- !
ftance, 8c on le joint à ceux d’Algau 8c deBodenfee. :
G.)
HËIDELSHEIM, ( Géogr..) petite ville d’.AIle- |
jmagne, dans le Palatinat clu Rhin, -au,bailliage de t
Bretten, dans le Çraichgau , fur-.le Saltzbaçh : elle ;
-eft fort ancienne, 8c fe nommoit aiitreiois Hadolfs- ;
heim. (D . G.,)
* HELENOPHORIES, (Mythol.)Ge font les fêtes ;
-appelléesfautivement;ELENOPHORiE-s,, dansle-Di#. ;
raif. des Sciences, &c. Voyez Giraldi/au mot Hetcno- !
.phoria, tom. I ,p . Joo., édit, .de Hollande.
HELGAFELS, ( Géogr. ) montagne fd’'Ifian.de, au '
quartier occidental,de cette île, vers leicap de Snæ- ;
fel; c’eft-làquelesanciensijabitansdupaysçroyoient :
H E L 319
qu’ils allpient P^fier après la mort une vie bienheu-
reufe. (D - G.)
HELGELAND, ( Géogr. ) jurifdi&ion de Norvèg
e , dans la préfeture de Drontheim, au bailliage
de Nordlhand : c’eft la plus étendue de la provjfîçç ,
I^plus fertllè, & la mieux peuplée : il y a une prévôté
de cinq paroiffes, & deux vice-paftorars de
feize églifes; l’on en exporte quantité de beurre , de
bois 8c. de poiflon ; & tels font les avantages naturels
de ce canton fur fes voifins, qü’ènvifagé comme
habité bien long-temps avant les antres , on a voulu
le. faire paffer fous le nom de Halogia, pour l’Qgy»ie
d’Homere, 8c Othin ou Oddin pour le hérps de
\’Odyffèe.(D. G .)
HELGON, ( Hijl. de Danemarck. ) roi de Dane-
marçk, conquit la Suède fur Halvard. Il y'régna
avec un feeptre de fer ; le mépris qu’il avoit pour
fes fujets n’éclate que trop dans la loi qu’il ppblia,
par laquelle un affaflin payoit une amende moins
forte pour le meurtre d’un Suédois que pour celui
d’un Danois, Enfin, il céda à Attilus cette couronne
comme indigne de lui ; mais le royaume de Sitede
demeura tributaire du Danemarck. Ce fut vers la fin
du deuxieme fiecle que ce prince mourut. ( M. d e
Sa c y . )
HÉLI, offrande, ( Hijl. façr. ) grand facrificateur
& juge des Juifs, defeendoit d’Ithamar, fécond fils
d’Aaron, dans la famille duquel la fouveraine ,facri-
ficaîure étoit entrée, après que celle d’Eléazar en
eut été dépouillée. Il commença à conduire le peuple
l’an du monde 2848,8c fut en grande confidération
parmi les Juifs; mais Ophni 8c Phi nées, Tes enfans,
’étoient le fca.ndale du peuplé , par leur mauvaife
conduite 8c leur prévarication dans le facré miniftere.
Héli qui n’ignoroit pas leurs défordres, fç conten-
i toit de les réprimander avec douceur, au lieu d’employer
une jufte févérité à les punir. Dieu, irrité
des crimes des fils 8c de la criminelle indulgence du
pere, fit enfin éclater les maux dont il menaçoit depuis
lpng-tems la mai fon dé Héli. Ophni & Phinées
furent mis à mort par l’épée des Philiftins, l’arche
d’alliance tomba entre les mains des ennemis , &
Héli lui-même, apprenant ce.tte derniere nouvelle,
tomba de fa chaife & fe rompit le c o l, l’an du monde
2888. C’eft àinfi que commencèrent à s’accomplir
les menaces.que Dieu avoit fait faire à Héli. Dieu
lui ayant promis que fa famille feroit privée de la
fouveraine facrificature , cette prédiftion s’accomplit
fous Salomon, lorfque Abiathar, qui defeendoit
d’Héli, fut dépofé: de la fouveraine facrificature,
donnée;à Sadoc, dp la branche d’Eléazar: 4 cce dies
veniunt . & proecidam bracliium tuum & brachium do-
rnus patris tui, ut npn fit fenex in do/no tuâ omnibus
diebus : .6* videbis oerhulum tuum in templo.... & mon erit
fenex in domo tuâ omnibus diebus. Héli eft l’image de
ces pafteurs îndôlèns, à qui l’habitude 8c le grand
âge Ôtent le fentimertt de leurs propres crimes 8c de
ceux des autres. Ils.biffent vivre leurs.enfans Spirituels
dans ledé’fordre, avec une complaifance cruelle
.pour eux 8c pour, ceux dont ils diffimulent les plaies,
puifqu’elle attire fur les uns & fu r les autres,Tes
plus.terribles jugemens de Dieu. Ces pafteurs, .aiqfî
qu’fféfi, ont à la vérité des vertus , mais ils manquent
d’une qualité effentielle à leur état qui eft le
zélede la gloire de Dieu , & le courage pour .s’op-
ppfèr, fans aucun re'fpecl humain au torrent deT’ini-
quité.. .
Héli, nommé dans S. Luc comme le dernier des
aïeux de J.!C. félon la chair, éft peut-être le même
que; S. Joachim, .pçre ,de-la fainte Vierge,..connu
dans plufieufs monumensançiens, Luc. III. 23. (T-,)
HEL1C0 N , ( Mufique injlrurh. des anc. ) Ptolo-
■ jnée.liv, Il.fijiap. z . des Harmooiqyes j-déçrij; ain^