réunifiant, fans détruire entièrement^ ceux du foetus ■
droit-, ni ceux du foetus gauche, comment le bas-
ventre, les pieds de l’un des foetus ont-ils pu être li ;
exactement détruits, qu’il n’en foit refté aucun vel- •
tige, 8c qu’un bas-ventre., un baflin & des pieds •
uniques fe foient conferyés fans être endommages le
moins du monde??,, i ; ’ ,
Il y a plus.- Une partie de ces foetus à têtes confondues
-n’ont eu qu’un coeur. Pour expliquer ce
phénomène , -il ne luffit pas de dire que le (econd
coeur a péri. Il faut réfléchir ,; que ce coeur unique
a fourni ies carotides néceflaires, & les vertébrales
aux deux têtes. Comment s’ed—il fait que ce coeur
ait eu la précaution de donner de fon aorte deux
.branches carotides & deux vertébrales de plus?
Quelle caufe accidentelle a pu les faire naître? 8c
s’il y a eu un fécond foetus primitif, comment s’eft-
il fait que (es carotides, fes vertébrales, fes jugulaires,
détachées de leur extrémité inférieure détruite
parla preflion , le foient entées avec une
_parfaite régularité fur des bouts d’arteres 8c de veines
préparés primitivement par la nature?
Il y a d’ailleurs dans les foetus de cette clafle,mais
-doués de deux coeurs , des mélanges inexplicables
des parties de l’un ,de de, l’autre foetus. Dans celui
-dont M. Klinkofch a donné le détail, les arteres
pulmonaires proyenoient de l’aorte, aufli-bien que
ïes carotides & les foucîavieres gauches. Il y avoit
•même une veine, de communication entre les deux
veines-caves, un canal de communication entre les
deux aortes. Dans l’état naturel , il n’y a aucune
trace de ces vaiffeaux ; 8c une preflion peut-elle en
produire? Dans,d’autres exemples la même carotide
s’eft partagée dans les deux, têtes., f
Winslow a vu des, mufcles particuliers faits exprès
pour les ufages d’une ftruâure à deux demi-
têtes. I l eftimpoifible de fuppofer que des mufcles
avec leurs arteres, nées de leurs-trônes, les veines
-terminées dans d’autres troncs , des nerfs provenus
des nerfs du cerveau, aient pu naître.par une pref-
fion, 8c s’enter enfuite. fur les troncs des vaiffeaux
ôc des nerfs de la ftruûure primitive.
Je pafle aux foetus à deux têtes parfaites ou'im-
parfaites avec un corps unique,. Dans, les foetus de
cette ciaflé , les inteftins fe réunifient, du moins
depuis une certaine diftance. Comme ces foetus n’ont
qu’un baflin, ils n’ont' qu’un reûum. Qu’on refier
chiffe préfentement fur ce qu’exige la réunion de
deux inteftins. .
Il faudroit fuppofer. que la par.tié inférieure dé
l’un des. paquets inteftinaux eut été détruite avec
ionméfenrere, les vaiffeaux, fon aorte, fa mobile
de l’épine , fon baflin, fes reins, fes pieds, fans
qu’il en foit refté de traces , Sc que le refte du foetus
tronqué & coupé,-paj-le milieu,. par la moelle de
l ’épine , l’aorte, la yeine-cave, l’eftomac, jfe.fut
enté fu-r le foetus .00 nier y é , fans qu’une fi énorme
deftruftion eut mis fin à la vie. ; : •
Un autre expédient, ce ferait de dire , que la moitié
des inteftins de chaque foetus, ouverte par le
milieu de fa longueur , s’eft collée à la moitié éga.-
Jement partagée de l’autre. Cette hypothefe feroit
encore plus improbable. Ce feroit un. jeu prodigieux
du hafard, que de voir une longue fuite de, tuyaux
d’une fineffe extrême , mobiles 8c placés à différentes
hauteurs , fe rencontrer fi exa&ement avec la
moitié analogue d’une autre fuite d’inteftins. _Il eft
vrai que ce bonheur ne fuffiroit pas. Il faudroit
qu’un hafard bienfaifant eût collé la moitié de
l ’aorte » celle de la veine-cave, celle de la moelle
de l’épine d’un foetus à;.la moitié analogue de l’autre.
Il faudroit que le coeur fe fût ouvert, fe fût fermé
par la rencontre d’un autre demi-coeur. Cela
feroit d’autant plus difficile, qu’un coeur de cette
efpece nîauroit eu que deux ventricules gauches, fans
ventricule droit, ce ventricule n’exiftant que vers
le commencement du fécond quart du tems de la
groffeflë.
Il y auroit encore bien des difficultés à furmon-
ter. Le fternum des foetus : à deux poitrines reçoit
généralement des côtes des deux foetus. Il faudroit
donc que toutes ies douze,cotes des deux Foetus fe
fuffent détachées de leur fternum avec leurs mufcles
, leurs nerfs 8c leurs vaiffeaux, 8c qu’elles fe
fuffent collées aux cavités articulaires d’un autre
fternum, fans que dans cet échange réciproque un
bout d’artere intercoftale eût manque le. bout flottant
8c déchiré de la mammaire étrangère, à laquelle
il devoit s’unir.
On a vu dans cette ftruûure de deux coeurs, l’un
donner toutes le. arteres des deux foetus, 8c l’autre
réunir toutes les veines de l’autre. On a vu une carotide
fe partager aux deux têtes, un oefophage
avoir des mufcles attachés aux deux larynx , 8c des
mufcles particuliers naître pour gouverner une ftruc-
ture née par la preflion , fuivant l’hypothefe que
nous examinons.
On a vu encore dans la claffe précédente les deux
aortes réunies par un canal mitoyen, une nouvelle
artere tranfverlale née de l’aorte , fournir l’axillaire
8c la carotide , les. arteres, .pulmonaires fortir de
l’aorte.
On a fait voir dans un grand détail, que quelle
que fût la pofition de deux foetus, leurs épines dor-
fales Sc leurs poitrines n’auroient jamais donne par
leur réunion , la ftrufture qu’on a trouvée dans ces
foetus.
Dans une autre claffe d’enfans, qui a fouvent atteint
l’âge de.raifon, un foetus imparfait fort de l’e-
pigaftre du foetus . le mieux formé. Dans cette
claffe on a vu le duodénum, les arteres, les veines ,
les nerfs du petit foetus nés de l’inteftin,des arteres ,
des veines 8c des nerfs du foetus le plus complet ,
8c le, canal cholédoque , du petit foetus s’eft , ouvert
dans le duodénum du foetus le mieux formé. Çesob-
fervations ne permettent pas de douter que la ftruc-
ture. monftrueiife de ces,foetus ne foit originale.
Dans la claffe des foetus qui fe rencontrent par
leurs baffins oppôfés l’un à l’autre , M. Duverney
a trouvé des raifons favorables au fyftême des monf-
tres originaux. Les vaiffeaux inteftinaux des deux foetus
étaient fortis des mêmes troncs. Un ligament
partiçulierréuniffoitles os du pubis des différens foetus,
8c prôduifoit des mufcles néceflaires au bien-
être de l’un & de l’autre,
La claffe dé,s foetus à deux têtes, à quatre mains
& à quatre pieds, la plus fréquente de toutes, ne
paroît pas pouvoir être rapportée à des caufes ac-
cidéntelles , par les raifons que nous avons déjà
expofées. Chaque fternum y reçoit les vingt-quatre
côtes , non pas ,de l’un des foetus, mais de l’un 8c de
l ’autre. Les veines pulmonaires des deux foetus nées
d’une même oreillette ; un canal de communication
entre les deux aortes, les deux veines-caves ; les
deux oreillettes j la même artere pulmonaire four-
niffant des branches aux poumons des deux foetus ;
les veines pulmonaires nées de la veine-cave ; toutes
ces particularités dans la ftruûure des organes
les plus néceflaires à la v ie , démontrent que le plan
de ces foetus ctoit drefîç dès leur origine, 8c qu’il n’a
pu être l’effet fortuit d’une aveugle preflion.
Les animaux à fang froid 8c à deux têtes, peuvent
fervir à faire rejetter tout foupçon de l’influence
de l’imagination fur la formation des deux
monftres. La mere pond les oeufs avant qu’ils foient
fécondés, & après que’ ces oeufs font fortis de fon
corps, fon imagination n’a plus d’influencè fur eux,
( H. D . G. )
JEZABEL, île du fumier, {Hiß. facrie.) fille d’Eth-
baal, roi des Sidoniens , fut mariée à Achab, roi
d’Ifraëh Cette femme impérieufe, impie 8c cruelle,
i le pouffa par fes confeils, à des excès auxquels, tout
méchant qu’il étoit, il ne fe feroit pas porté. Elle in-
troduifit dans le royaume de Samarie le culte public
de Baal, d’Aftarte, 8c des autres divinités phéniciennes
, 8c avec ce culte impie ; toutes les abominations
qui avoient porté le Seigneur à exterminer les
Chananéens. Jé^abel étoit fi zélée pour l’honneur de
fes faux dieux, qu’elle nourriffoit de fa table quatre
cens de leurs prophètes; 8c lorfqu’Elie eut engagé
le peuple à mettre à mort les miniftres de Baal, cette
reine, en fureur contre lui, jura fa mort, 8c cette
menace détermina Elie à s’enfuir. Ce qui attira encore
plus la colere de Dieu fur cette cruelle prin-
ceffe, fut le meurtre de Naboth, qu’elle fit mourir,
parce qu’il n’avoit pas voulu céder une de fes terres
à Achab. Elie prédit la vengeance terrible que Dieu
tireroit de ce crime fur Jé^abel, dont le corps feroit
mangé dés chiens dans la campagne de Jezraël :Sed
& de Jeçabel locutus efi Dominus dicens : canes corne-
dent Js^abel in agro Jezraël. Et erunt cames Je^abel
ficut fiercus fuper faciem terra in agro Jezraël, ita ut
preztereuntes dicant : haccine efl ilia Je^abeL Cette prédiction
fe vérifia à la lettre. Jéhu étant venu à Jezraël
& ayant apperçu Jéçabel à une fenêtre, il commanda
à quelques eunuques de la jettrr en bas : ce qu’ils
exécutèrent auflT-tôt, 8c elle fut mangée par les chiens
dans l’enceinte de l’avant-mur. Le nom de Jéyibel
eft paffé en proverbe , pour marquer une femme
cruelle 8c impie ; 8c c’eft le fens que faint Jean donne
à ce mot dans 1 ' Apocalypfe, oh il reproche à l’évêque
de Thyatire, de fouffrir que Jlsabel, qui fe dit pro-
phéteffe, féduife les ferviteurs de Dieu , pour les faire
tomber dans la fornication. Apoc. i j , 20. Cette Jl\a-
bel étoit une femme puiffante, qui favorifoit l’hé-
réfie des Nicolaïtes. (4-)
I F
§ IF , {Bot. ) en latin taxus ; en angloisiy«!H'-*r« ;
en allemand taxusbaum.
Caractère générique.
Le plus fouvent les fleurs mâles & les fleurs femelles
fe trouvent fur différens individus, quelquefois
elles font réunies fur le même arbre ; les premières
n’ont pour calice que les quatre écailles du
bouton dont elles fortent. Du centre s’élève un
grouppe d’étamines qui forme une efpece de colonne :
les fleurs femelles n’ont qu’un piftil compofé d’un
embryon ovale, furmonté d’un ftigmate obtus fans
ftyle ; cet embryon devient une baie fucculente, ou
plutôt une caplule charnue qui porte un noyau oblong
, pointu & fort luifant, dont le bout dépaffe
quelquefois les bords de la capfule. Les feuilles de
Vif font affez aiguës, très - rapprochées, 8c font rangées
des deux côtés des bourgeons comme les dents
d’un peigne.
Efpeces.
1. Taxus J . B. taxus foliis approximatis. Linn.
Sp. pl.
Yew - tree with leaves growing near each other, or
the common yew - tree.
V i f eft originaire de l’Europe occidentale, il y en
a de très-gros fur quelques montagnes en Angleterre;
on en trouve dans les bois du pays Meflin.
J’en ai vu en Suiffe qui pendoient en houppes fur les
parois des rochers à pic, oh le lac de Waleuftat eft
encaiffé; là fûrement il bravé un froid très-âpre,
cependant il y a eu quelques ifs endommagés par
l ’hiver de 1709%
V i f habite les lieux âpres, les montagnes expofées
au nord ; il aime à être ombragé par les autres arbres
fans en être offufqué : fi le fol lui convient, fi nourri
dans le défert de la main d’une nature fauvage, il fe
trouve dans des lieux inacceflîbles au bûcheron , il
peut s’élever à la hauteur de plus de quarante pieds,
& prendre de la groffeur à proportion; fes branches
s’étendent au loin horizontalement 8t forment une
coupole impénétrable aux rayons du foleil, à la
pluie 8c à la neige. Cet //agrefte a une beauté fombre
8c impofante qu’on a long - tems méconnue : tranf-
planté dans nos jardins, ce libre habitant des rochers
a été fournis en efclave aux caprices bnrlefques du
cifeau ; il n’eft point de forme fi bizarre qu’on ne
lui ait fait prendre, jufques - là que fouvent on a vendu
, en Angleterre, un berger, un chien 8c un troupeau
d*ifs deftinés à être jettés fur un vafte boulingrin.
J’ai vu près de Sédan, dans une fale verte, un
grouppe d’hommes taillés dans des ifs ; ils donnent
une idée des fpeâres qui parurent aux yeux de Renaud
dans cette forêt enchantée que créa l’imagination
du Taffe.
On n’a pas été plus heureux lorfqu’on a voulu imiter
avec des ifs des figures de pure fàntaifie, ces figures
n’ayant nul rapport ni avec la nature ni avec les arts,
formoient la plus froide décoration. Ce qu’on peut
imiter le plus agréablement avec lés ifs , ou avec d’autres
arbres fournis à la tonte , c’eft fans doute l’archi-
te&ure, encore faut-ilchoifir les figures lesplus (impies.
Je nehaïroispasde jetter çàôc là dansunbofquet
d’hiver des i/î taillés en obélifqueslégers : du refte il eft
d’autres ufages d’agrément 8c d’utilité auxquels on
peut mettre cet arbre qui eft de tous, à caule de fes
rameaux 8c de fes boutons rapprochés, celui qui
garnit le mieux fous le cifeau : on peut former des haies
d’//dans les bofquetsd’hiver ; enlesplaçant au nord 8c
aunord-oueft, on fe procurera d’excellens abris pour
planter en-devant des arbres délicats; on pourroit
aufli entourer de ces haies de petits efpaces oh l’on
planteroit les arbres 8c les arbuftes les plus frileux,
8c ceux qui craignent les coupsde vent. Des cabinets
8c des tonnelles d’/ƒ, dans ces mêmes bofquets, fe-
roient un afyle contre le froid & les frimats : toutes
ces maffes procureroient aux oifeaux de chaudes retraites
par leur feuillage touffu, 8c par leurs baies
une nourriture appétiflante, dont ils nous récom-
penferoient au printems par leur mélodie.
Dans les grands maflifs de ces bofquets, je jetterois
des ifs pour y former des arbres, d’autres pour y
figurer comme buiffons. J’ai taillé en colonne les rameaux
du tronc de quelques - uns, fans toucher à
leur tête, ils font un très-bel effet;.les baies, d’un
rouge éclatant, dont ces arbres font couverts en automne
, égaient infiniment leur verd fombre qui les
fait reffortir. Ce verd noir placé d’une main fobre
& intelligente parmi les autres nuances de verdure
perennes, fait l’effet que les peintres obtiennent de
l’oppofition des nuances obfcures 8c ternes aux teintes
douces 8c fuaves.
L’z/fe multiplie de graines, de marcottes 8c de
boutures : la graine fe ferrie, dès qu’elle eft mûre,
avec fa pulpe, dans des caifles enterrées au nord 8c
emplies d’une terre onâueufe mêlée de terreau ÿ
on la recouvre d’un demi-pouce; il en leve une
partie le printems fuivant, le refte ne parûît qu’un
an après. Les petits//} demeureront deux ans dans le
femis. Au bout de ce tems, au commencement d’octobre
, on les plantera à fix pouces les uns des autres
dans des rangées ^liftantes d’un pied, dans un morceau
de terre expoféaunordou ombragé'ils y refte-
ront deux ou trois ans ; au bout de ce tems, dans la
même faifon, on les mettra en pépinière à un pied
8c demi les uns des autres dans des rangées diftantes
de deux, oh ils feront convenablement cultivés,