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av e c des petites vis. Cela fa it , vous vous fervirez
d’un baflin fphérique pour donner à votre v erre la
figure la plus approchante de la i'eâion que vous
voulez qu’il ait , lequel vous fervira comme d’ef-
quifle. Vous arrêterez enfuite av e c du ciment le
verre * fur la poupée y i , de même que fur l’arbre
u , de façon qu’il ne vacille point en tournant la
roue b. Le verre ainfi placé , vous poferez la machine
4. dans la b o ë te , obfervant que les points
verticaux répondent exactement en droite ligne âu
centre de la furface de la courtille , ce que vous con-
noîtrez par le moyen d’une foie ou d un crin trèsdélié.
I a i
La machine étant pofée de n ive au , il ne refte plus
qu ’à donner au verre \la feClion conique la plus parfaite
qu’il eft poflible. Pour cet effet, vous prendrez :
une plaque de fer bien u n ie , qui e xced e la diftance ,
qu’il y a entre les modèles. C ette plaque étant pofée
horizontalement ne touchera les modèles & le verre
que dans un feul point. Ayant répandu deffus du
fable mo u illé , vous la conduirez de la main gauche
le long des bords des modèles , pendant que
vous tournerez- la roue a v e c la droite , continuant
ainfi jufqu’à ce que vous a y ez donné au v erre la
figure qu’il doit avoir. Vous commencerez par
Punir avec du fablon fin ou de l’émeri , & vous,
achèverez de le polir avec un morceau de bois de
tilleu l, fur lequel vous aurez mis de la potée d’étain
ou du tripoli. Cette même machine peut fer-
v ir également à tailler des verres concaves , ou de
telle autre figure que l’on voudra , en donnant aux
modèles & à la fla q u e une figure convenable. ( Cet
article ejl extrait des journaux Anglois. j
Dans l’article L e n t i l l e , Dictionnaire raifonnè
des Sciences, & c . tom. I X , p . 3 8 8 , col. 2 , lig. c) ;
au lieu de divergeas , lifez convergeas. ( O. j
L E N T O , ( Mufque.) C e mot Italien qui fignifie
lentement, mis à la tête d’une piece de mufique, veut
dire autant que largo. V o y e z ce mot ( Mujiq. ) Dict.
raif. des Sciences, & c . ( F. D . C. )
L E N Z B U R G , ( Géogr. ) une des quatre villes
municipales dans l’Ergovie , canton de Berne en
Suiffe. Il faut la féparer du bailliage de ce nom , vu
qu’elle n’a rien de commun av e c lui. Elle a eu anciennement
le même fort que le bailliage. Berne la
conquit en 1 4 1 5 , & lui accorda des privilèges très-
confidérables , en confirmation fur-tout de ceux
qu’elle avoit déjà. Elle eft abfolument indépendante
du baillif. Il y a deux ad voy ers , un petit & u n grand
confeil. Cette magiftrature & toutes les autres charges
& commiflions font nommées par la v ille même.
Elle a aufli la haute & baffe jurifdiôion fur fa banlie
u e , le droit de patronage fur le paftoral de la
ville , &ç. Depuis quelque tems le commerce y
prend fa v e u r , & il eft très-confidérable en toilerie
s : il y a plufieurs fabriques de toiles peintes, de
tabac , &c. ( H. )
LEN Z EN , ( Géogr.') ville d’Allemagne , dans le
cercle de Haute-Saxe , & dans la partie du Brandebourg
, appellée le Prignitç , non loin de l’Elbe.
L ’on y paffe ce fleuve fur un b a c , & l’on y paie un
péage. Ses environs font rians & fertiles; mais elle
ne paroît être elle-même ni belle , ni riche. C ’eft un
fiege baillival d’où 37 villages reffortiffent. ( D . G .)
LEOBSCH UTZ ou LU B S CH U T Z , ( Géogr. )
ville de la Haute-Silefie, dans la portion Ruflienne,
de la principauté de Jægerndorf. Elle eft fermée de
murailles ; elle préfide à un cercle , & elle profeffe
la religion catholique. Ses environs font très-fertiles
en grains & en fourrages ; ils furent cruellement
dévaftés pendant là guerre de 30 ans, parce qu’en
ce tems-là il y avoit encore beaucoup de proteftans
dans le pays. ( D . G. )
§ LÉOGANE , ( Géogr. ) Cette v ille eft fituée à
cinq lieues du petit G o a v e , & a trois cens dix-
fept maifons. Elles forment un quarré long & .
quinze rues larges & bien diftribuées. On l’a bâtie
à une demi-lieue de la mer dans la plaine dont
nous venons de parler. Le defir le plus v i f de
fes habitans feroit de faire ouv rir un canal depuis la
v ille jufqu’au mouillage , ce qui préviendroit la
difficulté des charrois. S’il étoit raifonnable de faire
une place de g u erre , fur la côte de l’o u e ft, Léogane
mériteroit la préférence. Elle eft affife fur un terrein
uni ; rien ne la domine, & les vaiffeaux ne peuvent
l’infulter. Mais pour la mettre à l’abri d’un coup de
main , i l faudroit l’envelopper d’un rempart de te rre ,
av e c un foffé profond qui fe rempliroit d’eau fans
les moindres frais. ( + )
Cette ville n’eft plus ce qu’elle étoit autrefois.
Léogane a été floriffante & affez peuplée pendant 1 ç
à 16 ans qu’elle fut le chef-lieu de là colo n ie , par la
réfidence qu’y faifoient le gouverneur général &
l’intendant; mais depuis que le gouvernement•, le
confeil fouverain , le fiege roy al & l’ amirauté en ont
été transférés au Port-au-Prince, cette ville a beaucoup
déchu. Elle fut prefque totalement renverfée
par le tremblement de terre du 3 juin 1 7 7 0 , & elle
n’eft pas encore entièrement rétablie ( 1 7 7 4 .) .
La ville de Léogane eft fituée à 5 ou 600 toifes
du bord de la me r, où eft la rade fans autre port ;
&: a environ la moitié de la longueur eft & pueft de
la plaine qui porte le même nom. C ette plaine qui
n’a guere que quatre lieues & demie de longueur fur
une & demie de largeur, eft entièrement o ccupée
par 51 à 52 fucreries fans autres habitations , &
la moitié de ces fucreries eft arrofée par l’eau de
la grande riviere qui coule du fud au no rd, à l’extrémité
de la plaine du côté de l’eft. Quoique la population
ait beaucoup diminué dans la v i l le , il n’en eft
pas ainfi de la plaine & des hauteurs qui compofent
le quartier de Léogane. C e n’eft qu’une feule pa-
roiffe , mais qui eft aufli peuplée qu’elle peut l’ê t re ,
eu égard à fon peu d’étendue, c’eft-à-dire, d’environ
fix lieues de longueur de l’eft à l’o u e ft, fur
quatre à cinq de largeur du nord au fud : on y
compte 14 compagnies de milice de 50 hommes
chacune , dont à la v é r it é , huit font compofées. de
mulâtres & negres libres; mais qui pour la plupart
poffedent de petites habitations, & environ douze
mille efclaves.
L ’air de quartier de Léogane eft très-fain ; les cha-
i leurs n’y font pas plus exceflives que dans le refte d e
la co lo n ie , ni les maladies contagieufes plus fréquentes
que dans la zone tempérée. Les vents ali—
fés manquent rarement d’y rafraîchir l’air même dans
la plaine, parce qu’elle n’eft entourée que de petites
montagnes, & qu’elle n’eft bornée dans fa longueur
du côté du nord que par la mer. La chaleur le fait
un peu plus reffentir que dans la v ille , mais elle a
cet inconvénient de commun avec toutes les autres
v illes des Antilles ; parce que les vents frais lorf-
qu’ils font modérés , y circulent moîns librement
que dans la campagne. Les principales productions
( * ) de ce quartier confiftent en fucre , tant brut que
blanc, & en café que fes montagnes fourniffent de
la plus belle efpece qui fe recueille à Saint-Domingue.
On y cultive peu d’indigo & de coton, mais
beaucoup de légumes. ( A A . )
LÉON l'ancien, (HiJl.Rom.) fut ainfi furnommé,
parce qu’il avoit quatre-vingts ans lorfqu’il parvint
à l’empire. C e fut le premier des Grecs qui fut élevé
à la dignité impériale. A fpa r , qui jouiffoit alors de
tout le crédit, le plaça fur le trône à condition qu’il
(*' C ’eft bien gratuitement qu’il a été dit dans l’article LÉOGANE
du DiEli raif. des Sciences, & c. que fes environs étoient
des forêts de cacoyers ; je n’ai jamais entendu dire qu’il y en
eût autrefois, &.aétuelleipent on n’y en cultive pas.
L E O
adopteroit fon fils. Léon accomplit fa promeffe.
Cette adoption déplut au peuple Romain , qui maf-
fàcra.le pere & le fils. Léon accablé fous le poids des
années défigna pour fon fucceffeur Anthémius, dont
il eut bientôt à f e plaindre. Le nouveau céfar dédaignant
la vieiÜeffe de fon bienfaiteur, fe crut arbitre
abfolu de l’empire. Son,ingratitude fut punie par fa
dégradation. Les Vandales portaient leurs ravages
jufqu’aux portes de Conftantinople, dont ils furent
deux fois fur le point de fe rendre maîtres. Léon marcha
contre .eux, & n?effuya que des revers. Il fut
plus heureux contre Genferic qui tenta fans fuccès
une fécondé invafion dans l’Italie. Il fit la paix avec
lès Oftrogoths qui lui demandèrent des terres à
cultiver ; il reçut leurs o ta g e s , & leur abandonna la
Pannonie. Son régné fut rempli de troubles. Conftantinople
fut prefque réduite en cendres ôç privée
d’habitahs. Son zele pour le chriftianifme lui mérita
les plus grands éloges de nos hiftoriens fa cré s, mais
ils ne purent le juftifier fur fon avarice. Les provinces
gémirent fous le poids des impôts. Les délateurs
furent récompenfés , & plufieurs innocens furent
punis ôc dépouillés de leurs biens qui devinrent la
proie d’un maître avide,. L ’E g life , au commencement
de fon régné , é toit déchirée par des fediaires,
La protection qu’il accorda au concile de Chalcé-
doine contre lesEutichéens impofa filence aux novateurs
, 6c le calme fut rétabli. Léon affocia le fils de
là fille à l’empire , & mourut quelque tems après en
làiffant une réputation fort équivoque.
L é o n le jeune , fils de Zénon & d’Ariadne , fille
de Léon l’ancien , n’avoit que fix ans lorfqu’il fuc-
céda à fon aïeul. Zénon fon pe r e , & félon d’autres
fon beau-pere , fut chargé de la régence de l’empire.
L a mort du jeune Léon, qui arriva la même
année de fon élé va tion, le mit en poffeflion du trône
que pèrfonne n’ofa lui difputef. _
L é o n IIIe du nom, fut furnommé Vlfaurien, parce
qu’il étoit d’Ifaurie, où fes parens vivoient du travail
de leurs mains. Il paffa par tous les dégrés de la
m ilic e , & fit paroitre un génie véritablement fait
pour la guerre. Juftinien II. fut témoin de fon courage
dans fes gardes , où il fe diftingua par plufieurs
adlions audacieufes ; Anaftafe ne crut mieux affermir
fon empire qu’en lui confiant le commandement des
armées d’O r ie n t , où il acquit une nouvelle gloire.
Après l’abdication d eT héodofe , qui fe retira dans
un monaftere , les légions le déclarèrent céfar. Les
Sarrafins afîiégeoient depuis trois ans Conftantinople
a v e c une flotte de huit cens voiles. Léon l’Ifaurien
s’enferma dans cette ville où il employa le feu grégeois
pour briller les vaiffeaux ennemis : la pefte &
la famine feconderent fon courage ; &: qiioique ces
deux fléaux exerçaffent les mêmes ravages dans la
ville , les Sarrafins furent obligés de le v e r le fiege.
Léon enflé de fes fu c c ès , s’abandonna à fa férocité
naturelle. Le coifimerCe des Grecs & des Romains
n’avoit pu adoucir fon cara&ere dur & fanguinaire.
Il traita les hommes avec plus de cruauté que les
bêtes. D e u x Juifs s’étoient infinués dans fa faveur:
ce fu t à leurs follicitations qu’il ordonna de brifer
toutes les images. Ennemi des lettres & de ceux qui
les cu ltivoient, il en fit enfermer plufieurs dans fa
bibliothèque entourée de bois fec & de matières
combuftibles, & y fit mettre le feu. Le pape lança
contre lui les foudres de l’excommunication, mais
Léon qui avoit des légions à lui oppofer , ne lui
répondit que par des menaces qu’il àùroit réalifées,
fi la mort ne l’eût enlevé après un regrie de vingt-
quatre ans. Sa mémoire fut en exécration. Il ne fut
en effet qu’un barbare qui porta fur le trône toute
la férocité qu’on reprochoit aux Ifauriens farigui-
naires. Il étoit propre à commander une armée,
Tome III*
L E O 7 1 3
mais incapable de régir un empire , fur-tout dans
des tems paifibles. .
L éo n IV , fils de Conftantin Çopronime , fut
l ’héritier de fa puiffance & de fés. vices. Sa mere $
princeffe v ertueufe, lui donna une éducation qui ne
put rea ifier la peryerfité de fes penchans. Maurice
avo it confacré à .Dieu une couronne enrichie de
perles & de diamans. Léon frappe dé leur é c la t , la
mit fur fa tête & s’en fit un ornement toutes lès fois
qu’il paroiffoit en public. Son impiété & fes perfé-
cutions contre les orthodoxes, le rendirent odieux
à une partie de la nation , qui peut-être a chargé les
couleurs dçnt elle a peint lés principaux traits de
fon régné. Il fut tué en Syrie , d’où-il vouloir chaf-
fer les Sarrafins qui s’en étoient,emparés.
L éo n l 'Arménien, j ainfi nommé, parce qu’il étoit
ne en Arménie, s’éleva par fon courage au commandement
des armées.."Nicéphore qui l’avo it comblé-
de biens & d’honneur, le foupçqnna d’intelligence,
av e c fes ennemis. Il fit inftruire ion, pro cès , fur
les dépofitions des témoins ,,il fut condamné à être
battu de v e r g e s , & à la. peine de l’exil où il prit l’ha--
bit monaftique. Michel Curopalates difputant- l’empire
àN ic ép h o r e , tira Léon de fon cloître pour le
mettre à la tête de.fes armées qui.proclamèrent,empereur
leur nouveau général. Michel effrayé de cette
c le f lio n , abdiqua l’empire & fe retira dans un mo-
naftere , après avoir été revêtu de la pourpré pendant
un an. Léon , poffeffeurpiaifible du trône;, fit
mutiler le fils de Michel pour n’avoir point de côn-
.çurrent, enfuite il tourna fes armes contre les Bulgares,
dont il fit un horrible carnage, & fes yiftoirès
réunirent la Thrace à l ’empire. Les Barbares déjà
maîtres d’Àndrinople , menaçpient Conftantinople
lorfque leur défaite les fit foufcrire aux conditions
d’une paix humiliante pour eux ; quoiqu’ils fuffent
idolâtres , ils jurèrent l’obfervation du traité fur
l’évangile ; & Léon , qui avoit le cara&ere de chrétien
, prit les dieux du paganifme pour témoins dé
fon ferment. Léon , dont le zele étoit c ru e l, perfé-.
cuta les défenfeurs du culte des images dont il dev
int lui-même la victime. L e peuple furieux de cé
qu’il le privoit de l’objet de fon culte i confpira fa
perte. Les conjurés choifirent le temple pour cpn-s
fommer leur crime ; & dans le tems qu’il entonnoit.
une antienne, ils lui cpuperent la tête & mirent
fpn corps en pièces au pied de l ’autel : fa femme fut,
confinée dans un monaftere, & fon fils languit, dans^
l’exil. - ' , / ' :
L éo n V I , fils & fucceffeur de. l’empereur Baffle,
fut furnommé le Philofophe, quoique fqs, moeurs,
diffoluès le rendiffent indigne de porter un fi-.beau
nom. Les fa vans, dont il fut le protecteur, lui défé-,
rerent ce titre par reconnoiffance. Les ierrres qui
devroient éle ve r l’ame vers le fubiime, la cpurbent-
quelquefois vers la te r r e , & leurs éloges ne font pas?
toujours des vérités. Léon s’appliqua particulière-;
ment à l’Aftrologie :' cette fcience frivo le lui donna*
la réputation de percer dans l’avenir. Il étoit véritablement
né pour les détails du gouvernement. La
police févere régna dans toute.sfles -viÜes : la fureté
fut entière fur les routes : les émotions populaires
furent prévenues ou punies. Il fe déguifoitla nuit,
parcouroit les rues, pour examiner fi les fentinelles.
étoient à leur pofte. Un jour il donna fon argent aux,-
gardes de nuit,lous prétexte qu’il craignoit d’être volé.
La même fommé lui fut exactement rendue le lendemain;
ayant enfuite rencontré cfautres gardes, ilrflit
traîné en prifon après en ayoir été extrêmement maltraité:
les ünsfurent magnifiquement récompeqfésiôc
les àultes févérenient punis. Léon plus propre à préfi-
der à la police d’un état qu’à en protéger les poffefs
fions, marcha contre les Hongrois,,les Bulgares & les
Y Y y y ij