7ID LAS
Entre ces pëduncules & entre l’arc elliptique du
dernier oflèlet de la trachée, & le premier arc cartilagineux
de la branche » il y a de chaque côté un ef-
.pace rempli par une membrane .fortement tendue.
Cetre membrane remonte obliquement de la
branche de 1$ trachée à l’arc offeux de fon tronc,
& la partie poftérieure de la membrane s’y attache
de maniéré à être prolongée dans le tuyau de la trachée.
La figure en eft elliptique , & fa partie fupé-
rieure eft la plus large.
Chaque branche de la trachée s’enfle fous la division
& forme une tumeur ovale comprimée, fournie
'■ de onze anneaux cartilagineux unis par des membranes
extrêmement courtes. Ces deux petites boîtes
font appliquées l’une à l’autre , &r attachées par une
cellulofité très-ferrée. Chaque boîte a fa cavité, en
partie féparée par une colonne cartilagineufe à laquelle'font
attachés de côté & d’autre les anneaux.
Sous cette boîte, chaque branche de la trachée
commence à être mêlée d’une fubftance membra-
neufe qui augmente à mefiire que la trachée approche
du poumon.
Chacune de ces branches a poftérieurement quatre
ou cinq demi-anneaux cartiragineux comme prolongés,
& réunis par une membrane fine, de forte qu’ils
forment un tuyau. Ces anneaux avancent dans la cavité
du bronche de manière^ reffembler à des valvules
parallèles , entre lefquelles il y a des finus affez
analogues à ceux que forment les valvules de l’aorte
avec les parois de cette artere. Ces prétendues valvules
font les bords en boffe des branches bronchiques
naiffantes qui, unies par une membrane très-
délicate , feeontinuent dans le poumon. Le plus grand
eft celui qui eft le plus voiiin du tronc de la trachée ;
ils diminuent à proportion qu’ils fe rapprochent du
poumon. Sous ces anneaux les bronches ne font plus
qu’une membrane molle fans cartilage.
. Ce larynx inférieur repréfente une glotte qui peut
être étendue , mais qui ne fauroit être rétrécie.
( H. D. G. y
LASSOIS , ou LAÇOrS ( le) , Pagus Latiocenfis,
( Géogr.) canton du mont Lajfois, au bailliage de la
Montagne en Bourgogne, fur lequel étoit le château
de Gérard de Rouflilion , dont on voit encore quelques
ruines. Ce grand feigneur, l’un des plus riches
de fon tems, -fondateur de l’abbaye de Vezelai &
de celle de Poutieres , oîiil fut inhumé en 868, pre- ;
noit le titre de comte de Lajfois , & quelquefois de
comte de RouJJilion. Cet endroit eft entre Viafl'e &c
Etrochey, à une demi-lieue de Châtillon-fur-Seine ,
qui faifoit partie du comté Lajfois. Le favant abbé
le Beuf, dans fon premier volume de fes Dijferta-
tions, pag. 7 9 , croit que ce Pagus tire fon nom de
Latifcum, ou Laticum, où bien Latfium , ville du
fécond rang, ruinée au 3e fiecle. C’eft probablement
le Latifcum Cafirum, dont le Blanc a produit
une piece de monnoie du 9e fiecle, qui porte Latif-
fio Cafio. M. le Beuf place le chef-lieu à Lens, Lans,
ou Lats-fur-Leigne , à demi-lieue dé Moleine. On
y trouve grand nombre de médailles anciennes : &
une' voie romaine , venant d’Alife , y pafloit. S.
Valentin, né dans le Lajfois, in Latifcenf oriundus,
eft mort à Grifelles, oh il eft honoré comme patron
de l’églife paroifliale. Martyr. Aütis. pag. 168.
Une bulle d’Eugene III réunit au 12e fiecle à
Moleine, l’églife du Lajfois.. Ecclefia Montis Lajfonis.
Il y a encore dans la cathédrale de Langres un
archidiacre du Lajfois : Archid. Latifcenfis. C’eft une
des neuf dignités de cette ancienne églife. (Gai.
CJir. tom. IV. pag. 5o8. )
Laignes , Fons Lagnis, dont il eft parlé dans une
charte rapportée par Perard, p. 7. en 631 ; Riny', '
Alla Ripa ; Bagneux-la-Foffe, Banioli; Poutieres ,■
Pultaria ; Larrei, Larreum ; Gié-fur-Seine, Gaia-
L A T
1 cUm ; Châtillon , Caftellio , lieux cQnnus dès les 8*
& 9efiecles, étoient du pays .L a jfo is , n on l’Auffois,
comme il eft écrit au tom. 4. du G a i. Chr. pag. 4 2 4 .
' Au comté Lajfois a fuccédé le bailliage de Châ-
tillon , qui, du chef-lieu, a toujours, été furnommé
bailliage de la Montagne , comme le portent les anciens
titres, non à caufe du grand nombre de montagnes
que contient le bailliage de Châtillon. On
trouve aufli jdes prévôts de la Montagne, comme
Amon de Gaa. P rxpo fitus de M o n ta n a , en 1254.
Ce canton Lajfois eft inconnu à prefque tous nos
géographes. Expilli, la Martiniere , le D iction , raif.
des S c ien c e s , &c. la D efcription.de la, F ra n ce , en 6
vol. n’en difent rien ; le feul Adrien de Valois en
parle dans fa Notice des G a u le s , p a g . 2 7 9 . ( C . )
LATITUDES c r o i s s a n t e s , l a t i t u d e s r é d
u i t e s , ou PARTIES MÉRIDIONALES, (Navigat.)
lont les parties du méridien fur une carte réduite ,
qui augmentent comme les fécantes des latitudes
géographiques. Les tables des latitudes croiffantesont
aufli la propriété de donner le changement de longitude
pour un mouvement donné en latitude : par
exemple, vis-à-vis de (Si dégrés, on trouve le nombre
de 4775. C’eft le nombre de minutes dont on a
avancé en longitude, lorfqu’en partant de l’équateur,
on a couru le nord-eft jufqu’à 62 dégrés de latitude.
On ne fait ordinairement la table des latitudes croif-,
fanteS' que pour le rhumb de 450, comme dans le
Traité de Navigation de M. Boùguer , édition de M.
de la Caille, parce que, pour les autres rhumbs de
vent", les latitudes augmentent comme les tangentes
des angles que font les routes avec le méridien.
(M. d e la Lande.')
L atitudes des étoiles, ou,leursdéfiances à P écliptique.
( A f ir o n .) O n découvrit du tems d’Hipparqüe,
vers 1 an 130 avant J. C. que le mouvement pro-
grefîif des étoiles en longitude, ou la précefîion des
équinoxes fe faifoit parallèlement à l’écliptique,
enforte que les latitudes des étoiles étoient confiantes
, .& on l’a fuppofé de même jufqu’à nos jours.
Mais depuis que le calcul dé l’attra&ion univerfelle,
compare avec l’obfervation, a fait voir que toutes
les orbites des planètes etoient déplacées peu-à-peu,
& que leurs n oe u d s avoient un petit mouvement,
on a compris que l’ccliptique, dont la tracé’ n’eft
marquée dans le ciel que par le mouvement annuel
de la terre, devoit avoir un femblable mouvement.
Dès-lors les latitudes des étoiles fixes., ou leurs distances^
à 1 écliptique, ne peuvent être confiantes.
J ai fait voir dans mon Afronomie (art. que
les attrapions de toutes les planètes font avancer
l’écliptique, de façon que chaque’ étoile change de
latitude en un fiecle, de la quantité 1 ' x2" , multipliées
parle finus de fa longitude, plus 17 " multipliées
par le cofinus de la même longitude ; d’où
il fuit aufli que l’obliquité de l’écliptique diminue de
1 ' " par fiecle : cependant, la plupart des obfervateurs
croient que ce changement n’eft pas réellement
fi confidérable.
Mais, indépendamment de ce mouvement géné-
ral des étoiles en latitude , on en remarque un particulier
dans l ’ é t o i l e d u b o u v i e r , appéllée ar&urus,
qui ne peut venir que du déplacement réel & phy;-'
ftqup cette étoile. Cette étoile fe rapproche de-
l’écliptique de 22 ou 24 " tous les dix ans. Sirius s’en
éloigne d’environ 1' en un fiecle. M. Caflini a cru
appercevoir quelques changemens pareils dans d’au-'
très étoiles (Mém. de L'^cad. iyg8. pag. ,340)1 C o variations
propres à chaque étoile, ne pourront fe
déterminer exa&ement que par une longue fuite
d’obfervations exaftes.
La nutation de c ," en dix-huit ans, n’affefte point
les latitudes des étoiles, parce qu’elle ne dépend
■ L A V
que du mouvement de Téquateur. ( M. D E l à
L A N D E . )
§ LA T IUM , (Géogr. anc.) Le Latium s’eten-
doit le long de la mer jufqu’au promontoire Circeii:
c’eft ce qu’on appelle l’ancien Latium , déjà accru
des conquêtes des Romains. Leurs vi&oires fur les
Eqnes, les Herniques & les Arunces » portèrent fes
limites encore plus loin, c’eft-a-dire, jufqu’aux bords
du Liris , aujourd’hui Garigliano ou le Garillan.
Le Latium, pris dans Cette étendue , depuis lé
Tibre jufqu’au Liris, s’appelle le nouveau Latium,
qui répond en grande partie à la Campagne de Rome.
Ce p ays, autrefois fi bien cultivé, qui nourriffoit,
dès les premiers tems de Rome , un peuple très-
nombreux, eft aujourd’hui prefque inculte, & ne
préfente , en bien des endroits, que des terres eny
friche, ou abandonnées, & des ruines , dit M. l’abbé
Richard, Dijonois , en fon Voyage d'Italie, tom. V.
pug.^Qg-^
Rien n’anime l’induftrie du cultivateur, à qui le
gouvernement enleve tous les ans le fruit de fes
travaux pour le faire vendre à fon profit. Le mauvais
état des terres influe fur les qualités de l’air , dont
les habitans reffentent les plus triftes effets. Benoît
X IV , d’immortelle mémoire, avoit commencé à
fentir & à réparer ces abus : le pape, aujourd’hui
glorieufement régnant, achèvera de les extirper.
Géogr. de Vïrg. (C .)
g LA V A L , dans le bas Maine , (Géogr.) Brodeau
croit cette ville bâtie par Charles le Chauve , pour
arrêter les courfes des Bretons , mais fauflement ;
Laval n’eft pas fi ancien. L’églife collégiale de Saint-
Thugal fut fondée dans le château en 1170, par Guy
V , feigneur de Laval. Cette ville fut prife par ef-
calade, en 1466, par Talbot, général des Anglois,
& le château rendu par compofition : mais il fut
repris l’année fuivante par les François, fous la conduite
des feigneurs du pays.
' Cette ancienne baronnie, acquife par une branche
deTilluftre maifon de Montmorency, en 1218 , fut
érigée en comté , en 1429 » Par Charles V il.
Laval doit à la magnificence des ducs de la Tre-
mouille, fes-feigneurs, depuis un fiecle & demi, la
conftruâion de la halle , deftinee, tant à la vente
qu’à l’achat des pièces de toile en gros. Avant que
d’être expofées en vente , elles font foumifes à la ■
vifite rigoureufe d’un infpeâeur : avec le eifeau il
fait main-baffe fur toutes celles qui n’ont pas la qualité
requife, foit pour le f il, foitpour la laine. Par
une police fi bien entendue, les négocions ne font
pas fujets à être trompés. On compte huit fortes de
toiles qui fe fabriquent à Laval & aux environs. Le
principal commerce confifte dans le débit de ces
toiles , des étamines , ferges ftreinieres , droguets,
fil & laine. Ses blanchifferies pour les toiles & la
cire font renommées. - >
C’eft G u y , feigneur de Làval, qui, par fon mariage
avec Béatrix de Flandre , attira des ouvriers
flamands à Laval, dont fes vaffaux apprirent l’art
de la tifferanderie au 13e fiecle, & d’eux-mêmes ,
dit-on, trouvèrent le fecretde blanchir la toile. Cette
manufatture n’a fait que fe perfe&ionnêr de plus en
plus jufqu’à nos jours. ;
La plupart de ces toiles font portées dans les
foires de Bordeaux^ & de Bayonne de-là en Efpa-
gne : le refte fe confomme dans le royaume & dans
nos colonies. Depuis 30 ans on a conftruit, dans
l’étendue du comté de Laval, des grands chemins
très-folides. Il y en a un de Laval à Craon, un autre
de cette ville à Tours : il n’y manque qu’un canal
de communication de la Mayenne avec la Vilaine.
Aux quatre hommes illuftrés nés à Laval, cités
dans le Dictionnaire raif. des Sciences, &c. on peut
ajouter Dominique' Sergeant , jacobin, profond
L A V 7x1
théologien fous Charles IX ; Jean le Frere, principal
du college de Bayenx à Paris , qui a traduit
l'Hifoire de Jofeph, & nous a donné une relation des
troubles de fon tems-. 11 eft mort en 1583 ; Jérôme
d’A voft, poëte François ; François Pyrard, fameux
par fon voyage au Bréfil & aux Indes Orientales,
depuis 1601 jufqu’en 16 1 1 , & dont il nous a donné
une bonne relation réimprimée plufieurs fois ; Nicolas
Baudouin, chanoine de Laval, qui a laiffé plufieurs
differtations eftimées fur la liturgie; Daniel
Ha y, abbé de Chambon, doyen de Laval^ dè
l’académie françoife , mort en 1671 ; Michel Ti'on-
chay , chanoine , auteur de la vie du favant & mo--
defte M. Lenain de Tillemont. Recherches fur la
France , loin. I. ( C. )
§ LAVANDE; (Botan. Jard.) en latin lavan-
dula 9 en anglois lavander, en allemand lavendel.
Caractère générique.
La fleur eft labiée & monopétale ; la levre fupé-
rieure eft ouverte & découpée en deux ; la levre inférieure
eft divifée en trois fegmens égaux : on trouve
dans le tube quatre étamines courtes , dont deuç
font plus longues que les autres. Au fond eft fitué
un embryon divifé en quatre parties , dont chacune
devient une femence ovale. Ces femences demeurent
fixées au fond du calice.
Efpeces.
r. Lavande à feuilles lancéolées entières, à épïs
nuds. Lavande à feuilles larges.
Lavandula foliis lanceolaüs integris , fpicis nudis.
Hort. Clijf.
Broad leav'd lavander.
2. Lavande à. feuilles lancéolées étroites, à épis
nuds. Lavande à feuilles étroites.
Lavandula foliis lanceolato linearibus , fpicis nudisi
Mill.
Narrow leav'd lavander.
3. Lavande à feuilles découpées, à lobes découpés^
Lavandula foliis duplicato-pinnatifidis. Vir. Clijf.
Cut-leavd lavander.
4. Lavande à feuilles découpées , à lobes découpés
, velus & à épis compofés. Lavande des
Canaries.
■ Lavandula foliis duplicato - pinnatifidis hirfut'iSy
fpicis fafciculatis.
Canary lavander.
La lavande n°. 1 porte des feuilles plus courtes
& plus, larges que celles de la commune ; elles fe
trouvent err plus grand nombre fur les branches qui
font plus courtes & qui ont plus de confiftance.
Cette efpece ne donne pas fouvent des fleurs ; mais,
lorfqu’il lui arrive d’en produire , les tiges qui les
portent prennent des feuilles différentes de celles
des autres branches, elles reffemblent davantage à
celles de la lavande commune, quoique plus larges
encore. Cette lavande devient plus haute , les épis
de fleurs font plus gros , les fleurs plus petites &C
moins ferrées entr’ellès.
La fécondé efpece eft la lavande commune. On en
a une variété , dont la fleur eft blanche.
Ces deux efpeces fe plantent en mars : on les multiplie
en partageant les vieux pieds : on en forme des
bordures dans lès potagers, des haies baffes dans
les bofquets d’hiver & dans ceux d’été. En les taillant
au eifeau des deux côtés, on les empêchera de
trop s’épaiflir. On en peut jetter aufli quelques buif-
fons çà & là fur les devans de ces bofquets , en entremêlant
les deux efpeces avec la variété à fleur
blanche. * •.
La lavande commune croît moins bien dans une
terre feche & pierreufe, que dans une terre douces