de cheval dont il s’a g it.). Liée plus bas,oul*ili&queIiee
au lieu de l’aorte , n’ô.te plus le mouvement aux
mufcles. D ’ailleurs les mufcles des in feftes, fans avoir
des arteres, font plus agiffans encore que ceux des
animaux doués de coeur & d’arteres.
L’effervefcence a été propofée fous différentes
faces , pour expliquer le gonflement des mufcles.
D e quelque maniéré que l’air fe dilate dans les globules
de fang qui rempliffent la fibre mufcuLuire,
l ’effet fera toujours le même. C e t air fe dilatant par
une e ffervefcence, élargira rapidement 6c avec la
plus grande force la fibre ou la véficule.
Mais il n’y a rien dans le fang qui annonce une
effervefcence. Les globules roulent avec tranquillité,
& d a n s des lignes parallèles, non-feulement dans
les animaux à làng fro id, mais également dans le poule
t enfermé dans l’oe u f , dont le fang eft tout a fait
femblable au nôtre. D ’ailleurs ce que nous venons
de remarquer fur le peu de néceffité du fang artériel
dans le mouvement mufculaire, porte également lur
toutes les hypothefes qui emploient le fang pour
expliquer ce phénomène.
C eu x qufr entre les modernes ont voulu exclure
entièrement les nerfs, & n’attribuer le mouvement
mufculaire qu’à la contraûion naturelle fe u le , n’ont
pas fait affez d’attention aux expériences. Si le nerf
irrité produit le mouvement mufculaire, fi lié il le
fupprime, fi délié il le rétablit, il me femble qu’on
ne peut refufer au nerf une part très-confidérable
dans l’a&ion des mufcles fujets à la volonté.
Une autre idée m’a paru fort naturelle & fort fimple.
L a feule contra&ionde la fibre animale qu’on appelle
Y irritabilité,,fuffit pour produire du mouvement dans
les mufcles v itaux qui poffedent à un degré éminent
l’irritabilité. Dans les mufcles volontaires, beaucoup
moins irritables que les mufcles v ita u x , il faut
un furcroît d’ irritation : elle peut être contre nature,
elle produira la convulfion: elle peut être naturelle,
e lle ne produira que le mouvement mufculaire. C e
ftimulus ce fera le liquide nerveux pouffé av e c plus
d’abondance dans le mufcle par l’effet de la volonté.
C e liquide extrcmement-ngiffatit, ropartAvvfw«- la fibre
l ’irritera, excitera fes élemens à fe rapprocher, 6c
leu r communiquera cette même vivacité de con-
tra&ion qui eft naturelle aux mufcles vitaux. Je
v o is avec plaifir que l’un des meilleurs génies de
l ’I ta lie , l ’abbé Fontana, 6c qu’un autre digne profef-
feur de Padoue, M. Caldani, font dans les mêmes
idées.
L e relâchement du mufcle eft l’effet de l’élafticité
naturelle. Il furvient lorfque l’irritation quelconque
a beaucoup perdu de fa force. Il faut un certain degré
d’irritation pour produire le mouvement. C ’eft cette
irritabilité trop foible pour fe mettre en a f tio n , qui
renforcée par la même caufe irritante , comme par
le fang amené dans le coeur par la v e in e - c a v e , devient
après un intervalle de rep o s , la caufe fuffifante
d’une nouvelle contra&ion.
On a demandé ce que devient i’ efprit animal qui
a irrité la fibre mufculaire, après que le mouvement
mufculaire a fait place au repos. Rentre - 1 - il dans la
maffe des humeurs? fe pe rd -il? C e dernier événement
a pour lui l’épuifement qui fuit le mouvement
mufculaire 6c qui eft réparé par des alimens fpi-
rîtueux.
Je ferois difpofé à croire qu’une grande partie du
liquide nerveux fe perd effectivement; mais qu’une
partie s’attache à la fibre qu’elleamis en mouvement ,
& qu’ elle s’y fixe.. C ’eft pa r -là que je crois pouvoir
expliquer la force fupérieure que tout mufcle acquiert
par un fréquent ufage de fes forces. On fait
que mademoifelle le B lanc, quand elle étoit encore
dans l’état de fimple nature, av o it une force prodi-
gieufe dans fon po u c e , 6c que fes mufcles faifoient
une tumeur apparente, qui s’eft perdue par la v ie
tranquille dans laquelle elle eft rentrée. (H .D .G . )
M U S IC A L , adj. ( Mujîq. ) appartenant à la mu-
fique. ( S )
MU SIC A L EM EN T , adv. (M u jîq .) d’une maniéré
muficale, dans les réglés de la mufique. ( S )
§ M U SIQ U E , (Ordre encyclopédique. Entendement.
Raifon. Philof. ou Science de la nature. Mathématiques.
Mathèm. mixtes. Mufique. ) On pourroit 6c
l’on devroit p eu t-ê tre encore divifer la mufique en
naturelle 6c imitative. La première, bornée au feul
phyfique des fons & n’agiffant que fur les fen s , ne
porte point fes imprelfions jufqu’au coeur & ne peut
donner que des fenfations plus ou moins agréables.
T e lle eft la mufique des chanfons, des h ymne s , des
cantiques, de tous les chants qui ne font que des
combinaifons de fons mélodieux, 6c en général toute
mufique qui n’eft qu’harmonieufe.
L a fé cond é , par des inflexions v iv es accentuées ,
6 c , pour ainfi dire , parlantes, exprime toutes les pa f-
fions, peint tous les tableaux, rend tous les objets ,
fou met la nature entière à fes fa vantes im itations, 6c
porte ainfi jufquîau coeur de l ’homme des fentimens
propres à l’émouvoir. C ette mufique vraiment lyrique
& théâtrale étoit celle des anciens poèmes, 6c c’ eft de
nos jours celle qu’on s’efforce d’appliquer aux drames
qu’on exécute en chant fur nos théâtres. C e n’eft que
dans cette mufique, 6c non dans l’harmonique ou naturelle,
qu’on doit chercher la raifon des effets prodigieux
qu’elle a produits autrefois. Tant qu’on cherchera
des effets moraux dans la feule phyfique des
fons, on ne les y trouv era po int, 6c l’on raifonnera
fans s’entendre. ( S )
M. Rouffeau me permettra de remarquer ici que
pour parvenir à produire le plus grand effet poflible
pour la mufique, il faut joindre enfemble la mufique
imitative 6c l ’harmonique ou naturelle. Voye^ E x p
r e s s i o n , ( Mujîq. ) Suppl.
Si l’on v eu t faire attention aux airs de danfe, on
remarquera aifément que chaque pays a une mufique
qui lui eft particulière. Plus un compofiteur fe mettra
aufait.de ces différentes mufiques, plus il trouvera des
chants variés &t expreflifs ; car la mufique de chaque
nation a une ©xpreffion analogue au génie naturel
de cette nation. A in fi, par e xemple, les airs de danfe
vraiment françois , font gais &C lég e rs , ils infpirent
l’envie de danfer avec affez de vivacité pour exprimer
la jo ie , mais non pour fe mettre fur les dents:
les airs de danfe Anglois font rapides; ils ont quelque
chofe de férieux , & vous mettent en train de
danfer jufqu’à extinâion : les Polonois font graves 6c
majeftueux, o a marche av e c grâce plutôt qu’on
ne danfe, &c.
Chaque langue a fa profodie particulière, ainfi chaque
nation doit encore avoir fa mufique v o c a le , qui
dans fon principe n’eft que les airs de danfe adaptés
au chant.
Enfin notre fyftême de mufique eft hypothétique ;
nous avons un mode majeur 6c un mineur; nous
finiffons toujours par l’accord de la dominante fuiride
celui de la tonique ; 6c cette dominante porte toujours
fatierce-majeure; les Gre cs avoient plufieurs modes
6c prefque jamais de notefenfible ; ils fe contenaient
cependant de leur mufique* aufli bien que nous de la
n ô tre ; que d is - je ! s’il faut en croire leurs hifto-
riens, la mufique produifoit chez eux des effets tels
que jamais elle n’en produifit chez nous de femblables*
Je me crois donc en droit de conclure que , fi l’on pou*
v o it retrouver la véritable rrîufique primitive de chaque
na tion , l’on trouveroit peut-être autant d e
fyftêmes différens que de peuples.
Chaque nation a donc tout naturellement une mufique
à elle particulière ; & cette mufique doit tenir au
génie de. la nation & de fa langue. Que dirons-nous
donc de la mufique françoife, qui eft lourde 6c traînante
, 6c fi remplie de fautes contre la profodie, que
j ’oferois hardiment défier quelqu’un de me montrer un
feul air françois oii le rhythmene foitpas en contradiction
avec la profodie ? Nous dirons qu’un étranger a
voulu créer une mufique; qu’au lieu d’examiner l ’ancienne
mufique de la nation, 6c la profodiede la langue
fran çoife, il a voulu adapter le peu qu’il fçavoit de la
mufique de fon pays à cette langue qu’il n’entendoit
gu ere;qu ’ enfuiteil eft venu un hommequiafenti ces
défauts ; mais qui au lieu de les corriger, a négligé
la lan gu e , & a tout voulu ramener à un fyftême
fujet à mille difficultés; qu’enfin on a négligé la mu-
fique théâtrale fé rieufe, pour ne s’attacher qu’à la
comique ; que cette derniere n’eft fouvent point
comique, & q u e toujours la langue eft eftropiée à
faire pitié.
J’en demande mille pardons à l’illuftre M. R ouffeau
, je ne faurois être de fon avis fur la mufique
de la nation Françoife ; je crois qu’ elle peut très-bien
avoir une mufique à e lle , c’e ft-à -d ire , tenant de fon
cara&erè national, 6c de celui de fa langue; mais
pour c e la , je crois qu’il faut étudier cette langue,
apprendre à la déclamer exaâ ement, enfin chanter
beaucoup d’anciens airs françois, fur - to u t , des airs
de danfe, parce que le rhychme y eft plus feofible.
Mais j’avoue auffi que jamais cette mufique ne flattera
autant que l’Italienne, parce que celle - ci eft com-
pofée fur les paroles d’une langue fans comparaifon
plus mélodieufe.
Encore un mot fur la mufique françoife. Tant que
les poètes n’éviteront pas de placer deux ou plus d’e
muets de fuite fans élifion, jamais la mufique ne parviendra
à fon plus haut point de perfection; il faut
encore qye le poète faffe attention à placer alternativement
une fy ilabe longue 6c une breve ; au moins
à faire des vers égaux pour les a ir s , 6c où il y ait
a-peu-près le même rhythme par-tout : fans ces précautions
il eft prefqu’impoffible que le compofiteur
faffe un chant coulant 6c agréable. ( F . D . C. )
M u s iq u e , ( Hifoire. naturelle. ) nom donné à une
efpece de coquillage univ a lv e , de la famille des mure
x , lequel fe distingue par des points rougeâtres, 6c
pa r la netteté de fes cinq lignes-, pareilles à celles
d’un papier de mufique : c’eft le coupet de M. A danfo
n .( + ) T H H H H H M ■ ■
M U T A T IO N S , ( Mufique.) Voyei M u a n c e s ,
( Mufique.) dans le Dicl. raif. des Sciences, 6cc.
M Y
§ M Y C O N E , ( G éogr, anc. ) île de la mer E g é e ,
l’une d e sC yc lad es ,q u ife rvit,com me G y a ro s , à aflu-
rer lafituation de D é lo s , auparavant flottante; elle
a environ tren te-fix milles de to u r ; on n’y trouve
que deux montagnes peu é le v é e s , quoique Virgile
l ’appelle celfa Mycone.
Les poètes avoiënt fait de cette île le tombeau
des Centaures défaits par Hercule ; d’où étoit v en u ,
chez les anciens le proverbe , tout à Mycone, qu’on
applique à Ceux qui dans un difcours veulent parler
de tout, ramenant à leur fujet des matières tout-à-
fait étrangères.
Mycone abonde en vins ; les François y ont un
conful ; 6c les bâtimens de leur nation qui font defti-
nés pour Smyrne ou pour Conftantinople, paffent
p a rle canal qui eft entre cette île & celle de Tine', autrefois
Te nos. Géogr. Virg; pag. i8 5 . ( C. )
M YG D O N IEN N E , (M u jîq . infir. des anc.) efpece
de flûte des anciens, propre au mode phrygien ,
à ce que . dit Bartholin, dans fon traité De tibïis veter.
( F .D . C .)
M Y G IN D A , ( B o t.) Ce genre de plante, dont on
ne connoît qu-’une efpece , a la fleur compofée d’un
calice divifé en quatre pièces 6c de quatre pétales
a v e c pareil nombre d’étamines, 6c un ovaire fur-
monté de quatre f ty le s , lequel devient un fruit
arrondi, renfermant un noyau offeux. Jacq. St. Am.
-Linn. Gen.pl. tetrand. cetrag.
Là myginde eft un petit arbriffeau ; fa racine eft
épaiffe ; fes feuilles o v a le s , lancéolées ; fes fleurs
petites, d’un rouge noirâtre, affemblées par bouquets
aux aiffelles des feuilles , 6c fuiviçs de fruits
gros comme des p o is , de couleur ro u g e , contenant
un offelet ovoïde 6c pointu qui renferme une
amande. Cette plante croît dans les pays chauds
de l’Amérique. Les Efpagnols l’appellent hierva de
maravedis : on fait ufage à Carthagene de la décoction
de fes racines comme d’un puiffant diurétique.
Voyeç Jacq. Stirp. Amer. 24. (D . )
M Y LO TH R O S , (Mujîq. des a n c.) J’ai trouvé
quelque part que les Grecs avoient une cbanfon
appellée mylothros, 6c qui étoit propre aux meuniers
6c aux boulangers. C ’e ft, peut-être, la même
que l’épiaulie. ( F. D . C. ) - •
M Y O SO T IS , ( B o t . ) M. Linné à'tranfporté ce
nom , par lequel Tournefort défignoit le cerofiium,
à un genre de plante borraginée, dont la fleur a un
calice à cinq d iv ifions , 6c la corolle en foucoupe
à cinq fegmens échancrés, fermée à l’orifice de fon
tube par cinq protubérances. Linn. gen. pi. pent,
monog. Les plantes qu’il comprend dans ce g en re ,
avoient été placées par Tournefort dans celui du
.ff-.mil. (£ > .) '
§ M YR IC A , p im e n t R O Y A L , (B o t . Jard.) en
an g lo is gale, candelberry, myrtle gale or fweet willow,
en a llemand niederlândeshe myrtelbaum.
Car acier £ générique.
Les fleurs mâles &.Ies fleurs femelles fe trouvent
féparées fur des individus différens. Les premieres
font grouppéesfur un filet commun, 6c forment par
leur réunion un chaton oblong, ovale 6c lâche , garni
par-tout d’écailles : au-deffous de chacune eft une fleur
en forme de croiffant, pourvue de quatre ou fix
étamines courtes de lie n , 6c terminées par de larges
fommets doubles’, dont les lobes font fourchus. Les
flcu u fcmcilcD -portent, «n «mbryon OVâle qui.flipporte
deux ftyles menus, couronnés par des ftyg-
mates fimples ; l’embryon devient une baie à une
feule cellule qui contient une feule femence.
Efpeces.
1. Myrica à feuilles lancéolées, légèrement dentées
, à tiges d’arbriffeau. Gale d’occident.
Myrica foliis Lanceoladsfubferratis , caule fruticofo.
Linn. Sp. pl.
Dutets myrtle or gale.
z . Myrica à feuilles lancéolées entières , à tiges
d’arbriffeau..
Myrica foliis lanceolads integerrimis , caule fruticofo.
Mill. K l
Candelberry myrtle.
3. Myrica à feuilles o vales lancéolées, dentées-,
à tiges d’arbriffeau.
Myrica foliis ovato-lanceolads ferrads, caule fru-
dcofo.
Carolina candelberry tree with broader leaves which
are more fqwed.
4. Myrica à feuilles oblongues, alternativement
finuées.
Myrica foliis oblongis alternadmfinuads. Hort. Cliff.
Maryland gale with a fpleenwon leaf.
5. Myrica à feuilles oblongues unies, à échancrures
oppofëes.
Myrica foliis oblongis oppofitï finuads glabris. Mill.
Myrica with oblong fmooth leaves which are oppofi-
tely finuated. ,
6. Myrica à feuilles ob lon gu es , à échancrures
oppofées & velues.
Myrica foliis oblongis oppofith finuads hirfuds. M i l l ,