
les faifant toucher par les cauftiques, ou en lés liant.
Le choix du moyen dépend de leur figure Sc ne leur
fituation. Les verrues des paupières s’annoncent
comme celles qui viennent fur toute l’habitude du
corps : on les détruit de trois maniérés ; en les liant,
ou en les coupant, ou en les brûlant. Les poireaux
qu’on voit aux pâturons femblent être d’une autre
efpece que ceux qui naiflent fur les autres parties du
corps, ils rendent continuellement une ferofité acre,
d’une odeur très-défagréable ; des qu’ils commencent
à paroître, il faut les couper.
Il furvient en-devant du boulet, tant du devant
que du derrière , une tumeur fnolle fans chaleur, à
laquelle on donne improprement le nom de loupe :
c ’eft un épaifïïffement de la lymphe dans les tiffus
des tendons de l’os du paturon 6c de 1 os du pied,
qui fe manifefle à la fuite d’un effort de cette articulation.
Si après les remedes convenables la guérifon
n’eftpas terminée au bóut d’un mois, il faut y mettre
le feu en raies plutôt qu’en pointe. Il y a des chevaux
fur lefquels le feu n’opere aucun effet: ce font des
chevaux ufés qu’on appelle bouletès.
La fourbure eft une maladie dans laquelle le cheval
a de la peine àmarcher : rarement il peut recule
r , fes extrémités paroiffent d’une feule piece.
Cette maladie , quiparoît attaquer le jeu des rnùf-
cles 6c les articulations, fe manifefle prefque toujours
aux pieds. La couronne eft fenfible, il furvient quelque
tëms après une groffeur dans cet endroit, qui
bientôt fe fait appercevoir au fabot : on l’a nommée
cercle ou cordon. Dans d’autres chevaux i furvient
des croiffans, qui font des féparations de l’os du pied
d’avec la chair cannelée, & de la foie charnue d’avec
la foie de corne. Il eft des fourburesfi terribles r
que les quatre fabots tombent au bout de huit ou
neuf jours. A l’exception de cet accident, ou 1 animal
périt, ou bien eft à tuer, tous les chevaux fourbus
n’en guériffent point ; ils reftent affeftes toute
leur vie. La fourbure vient le plus fouvent d’un travail
forcé, fur-tout fi le cheval paffe tout d’un coup '
d’un grand chaud à un grand froid : elle peut encore
être occafionnée par le trop long fejour du cheval
dans l’écurie. Il faut d’abord faigner, puis donner les
cordiaux pour ranimer la circulation: le cheval fera
tenu chaudement dans l’écurie, 6c promené de tems
en tems.
On appelle taux aux jambes , une ferofite âcre
qui fuinte continuellement des jambes. Les caufes
les plus ordinaires font les boues âcres, par lefquel-
les les tuyaux excrétoires de la fueur 6c de la transpiration
font irrités & bouchés. Le froid , la gelée
& les neiges, font une fécondé caufe des eaux : ajoutez
à cela le vice du fang épais ou âcre, qui eft communiqué
à la lymphe ou à la matière de la tranfpi-
ration. Si on a lieu de croire que les eaux viennent
du vice du fang, il faut employer les émolliens , les
adoucifîans ; puis les fudorifiques, 6c infifter fur ces
remedes pour corriger le fang. Mais file mal eft local
, il faut frotter la partie jufqu’au fang ; puis la
Javer avec une légere teinture de noix de galle, &c.
Lefuroseft une éminence dure fur l’os du canon,
qui vient ordinairement à la jambe de devant, fur la
partie fupérieure latérale interne de l’os du canon :
elle eft ordinairement large 6c ronde comme une
piece de vingt-quatre fols. Quand le furos fubfifte,
ç’eft une exoftofe : il n’y a rien à faire, à moins qu’il
ne foittrop difforme, & qu’on ne veuille l’enlever
avec le cifeau , ce qu’on peut faire fans danger.
L’éparvin eft une tumeur à-peu près de la même
nature que la courbe dont nous allons parler : elle
a fon fiege fur la partie fupérieure interne de l’os du
canon, avoifinant les os feaphoïdes : elle fait pour
l’ordinaire boiter les chevaux. 11 y a trois fortes
d’éparYUVS , (avoir j l’épar vin. dç boeuf ? l’épar vin fec
& l’épaf vin calleux. Le premier eft une tumeur naturelle
avec laquelle le cheval naît; on l’appelle
ainfi à caufe de fa reffemblance avec le jarret d’un
boeuf : il eft rare que le cheval naiffe avec un feul
éparvirï, il en a ordinairement aux deux jambes. Le
fécond eft un mouvement convulfif que fait le cheval
, fans qu’on remarque aucune apparence de groffeur.
Ce mouvement n’exifte quelquefois qu’à une
feule jambe: on dit alors que le cheval troujfe , harpe.
II y a apparence que cet accident vient des nerfs 6c du
trop grand raccourciffement des mufcles. Ce défaut
eft agréable lorfqu’il n’eft pas outré, 6c eftimé parmi
les écuyers; les chevaux efpagnols y font fujets. Le
troifieme eft une tumeur fituée dans la même partie
que l’éparvin de boeuf ; il provient d’une diftenfion
des ligamens latéraux communs, 6z des particuliers
qui unifient l’os du canon aux os feaphoïdes, & de
ceux qui unifient les os feaphoïdes entr’eux. C ’eft à
tort qu’on les appelle calleux; car dans le principe
ils font mois, puis deviennent fquirrheux, 6c enfuite
calleux, ou pour mieux dire , ils s’oflifient. Ainfi il
n’y a que cette efpece de tumeur qui mérite le nom
d'éparvin; le remede eft le même que celui du furos.'
La courbe eft une tumeur qui entoure le bas du
jarret : elle vient fouvent d’un effort ou d’un exercice
outré. Si elle eft phlegmoneufe ,on aura recours
aux adouciffans 6c aux émolliens ; fi elle eft fquir-
rheufe,le meilleur remede eft le feu, qu’on ap-;
pliquera après avoir employé les réfolutifs.
On appelle forme une tuïneur plus ou moins con-
fidérable qui furvient à la couronne en-dedans ou en-
dehors , quelquefois aux deux côtés en même tems,
mais plus aux pieds de devant qu’à ceux de derrière.
U y a deux fortes de forme , l’une naturelle & l’autre
contre nature. La naturelle eft une oflification du
cartilage, ce qui arrive aux poulains &aux chevaux:
qui ont des pieds plats 6c des talons bas. La forme
contre nature eft la fuite d’un coup ou. d’un effort
de l’os coronaire fur l’os du pied : elle commence
toujours par être inflammatoire 6c fe termine par
induration ; fi la forme eft la fuite d’un effort, il faut
fur le champ deffoler pour dégorger la foie charnue
qui a été comprimée ; par ce moyen on .évite l’offi-
fication du cartilage qui arrive fouvent ; en général
la forme eft une maladie longue.Pour refaire le cheval
, il faut l’envoyer au labour, ou le mettre dans
une prairie baffe.
On appelle pied comble , un pied dont la foie des
talons, & fouvent même toute la foie eft bombée ;
naturellement elle doit être concave. Cet accident
ne vient jamais que de la ferrure, de l’application
du f e r , des longues éponges, des fers voûtés 6c
trop entoilés, des paremens de la foie. Les pieds
plats y font les plus fujets, d’après les caufes de ce
mal que nous venons d’indiquer, il eft facile d’y appliquer
le remede.
L’oignon eft une groffeur qui furvient à la foie ,
plus fouvent en-dedans qu’en-dehors, jamais oit
prefque jamais an pied de derrière. Cette élévation
de la foie de l'a corne, n’eft pas un vice de la foie ,
mais de l’os du p ied, dont la partie concave eft devenue
convexe par la ferrure , 6c le fait renverfer
en - dehors. Le remede eft donc par conféquent
dans la maniéré de ferrer.
L’extenfion du tendon fléchiffeur du pied & des
ligamens, vient de la même caufe que la compreflion
de la foie charnue. Cet accident arrive lorfque la
fourchette ne porte pas à terre : o r , elle n’y porte
pas i°. lorfqu’elle eft trop parée , que les éponges
font trop fortes ou armées de crampons : z°. lorfque
le pied du cheval porte fur un corps élevé, le pied
eft obligé de fe renverfer. Enfin, l’extenfion des li-
garoens vient des grands efforts & des mouvemens
forcés de l’os coronaire, On yeconnoît l’extenfion
du tendon par un gonflement qui régné depuis le
genou jufques dans le paturon, & par la douleur
que le cheval reffent lorfqu’on le touche. Ons’ap-
perçoit encore mieux de cette maladie au bout de
douze ou quinze jours , par une groffeur arrondie
qu’on nomme ■ ganglion1, quife trouve furie tendon
6c qui forme par la fuite, une tumeur fquirrheufe ,
dure, indolente, &.pmir:i?ordinaire, fixe. Cette
maladie eft bien différente de la nerferrure, pour laquelle
on la prend communément. Pour la curation,
il faut commencer par deffoler le cheval , parce qu’il
ne fauroit y avoir;d’extenfion fans une forte com-
preflïon de la foie charnue, puis appliquer des ca-
taplafmes émolliens. Mais s’il furvient un ganglion ,;
il faut y mettre le feu en pointe , puis promener le
cheval quelques jours après: il eft plutôt guéri que
fi on le laiffoit à l’écurie.
On s’apperçoit que le tendon fléchiffeur de l’os
du pied eft rompu , en ce que le cheval portant le
pied en avant, ne le ramene pas ; en ce qu’il ne fauroit
mouvoir cette articulation; en ce que le tendon
eft lâche lorfqu’on le touche. On en juge encore par
la douleur que le cheval reffent dans le paturon;
par un gonflement qui furvient en cet endroit, &c.
On ne doit pas tenter la guérifon de cette maladie
fans deffoler le cheval, 6c fans faire une ouverture
à la foie charnue; 6c cela, pour donner iffue à’ia
partie du tendon qui doit tomber en pourriture 6c
qui devient toujours un corps étranger ; puis on emploie
les digeftifs.
Quand l’effort a été violent, & que le tendon n’a
pas été rompu , il arrive que l’os coronaire fe caffe.
Pour le reconnoître on tire le pied en avant ; on le
tient d’une main, 6c on met le pouce de l’autre fur
la couronne : on fent , ï° . ‘au ta& un petit cliquetis,
quife diftingue mieux lorfque le tendon eft rompu :
2°. parce que le cheval marche prefque fur le fanon,
le bout de la pince étant en l’air. Il eft inutile de
tenter la guérifon de l’os coronaire fra&uré, parce
que le mouvement continuel empêche que ces parties
puiffent fe réunir : il fe forme pour l’ordinaire
line ankylofe, quifert comme de foudure aux os du
pied, coronaire 6c de la noix.
Il n’y a rien qui fafl'e connoître la fraélure de l’os
de la noix , fi ce n’eft que le cheval fent de la douleur
tout autour du pied lorfqu’on le fonde avec les
îriquoifes ; 6c encore ce ligne n’indique pas plus la
fraélure de l’os de la noix que la compreflion de la
foie charnue : dans le doute il faut deffoler. Si l’os
eft fraéluré, il ne fe foude pas plus que l’os coronaire.
Il n’eft pas plus aifé de reconnoître la fra&ure de
l’os du p ied, que celle de l’os de la noix. Cependant
lorfque le cheval fent une douleur à la couronne, 6c
qu’il y a un gonflement, on peut croire que l’os du
pied eft fraéluré. Cet os fe caffe ordinairement en
deux parties. Le parement du pied eft toujours la
caufe de cet accident. Les deux parties fraôurées
de cet os fe réunifient & fe fondent facilement en-
femble. Pour la curation, il faut d’abord deffoler le
cheval, le laiffer en repos pendant fix femaines : on
peut enfuite le mettre au labour pendant vingt ou trente
jours. Ces maladies dont on vient de parler, font
plus fréquentes qu’on ne penfe ; car pour un cheval
qui boîte de là hanche ou de l’épaule, il y en a cent
qui boitent du pied. Ces accidens furviennent facilement
: l’os coronaire fur-tout fe caffe au moindre
mouvement, fouvent même fans un effort confidé-
rable. On ne fera pas furpris que ces frattures foient
fi frequentes & fi faciles, fi on fait attention à la
fituation de ces parties & à la ftruélure du pied. L’os
coronaire de la noix 6c celui du pied, font fitués au
bas de la jambe, ôcfont chargés de tout le poids du
cheval.
Tome III•
On appellê aphtes, des ulcérés peu profonds, qui
fe trouvent plus communément dans la bouche qu’ail-
leurs. Leslevres , les gencives, le palais , la langue,
en font ordinairement le fiege. On en voit aufli dans
l ’arriere-bouche, , le pharynx;, l’oefophage & la rra-
chée-artere. Quelquefois les mauvailes digeftions
6c la fabure de l’eftomacles font naître ; mais celles-,
ci fe diffipent aifément. Les autres font ordinairement
noirâtres, livides 6c les bords font calleux».
Quoique les, aphtes foient fort communes dans les
chevaux , aucun médecin vétérinaire n’en a voit
parlé avant moi. A l’égard du traitement , il eft
analogue aux caufes qui ont produit les aphtes.
Outre les médicamens internes * on lave la bouche
avecle collyre de Lanfranc, ou bien avec l’huile de
myrrhe. Quelquefois ces aphtes furviennent en peu;
d’heures , 6c tuent promptement le cheval : celles-
ci font ordinairement fituées fous la langue ou à
côté. Dans ce cas il faut les ratifier »toucher enfuite
les plaies avec la pierre de vitriol , 6c avoir foin de
laver fouvent la bouche avec le vinaigre & l’ail.;
La fiftule à Ja faignée du co l, n’eft autre chofe
qu’une petite élévation qui furvient à l’endroit dé
la faignée en forme de cul de poule , avec un léger
fuintement d’une eau rouffe. La veine fe durcit : ce
cul-de-poule fe trouve toujours rempli d’une lymphe
épaiffe, qui intercepte la circulation du fang,
6c devient extrêmement tendue jtifqu’aux glandes
parotides: on voit en outre un petit point rouge, duquel
fuinte la partie féreufe du fang. En fondant ce
trou, on diftingue facilement s’il y a fiftule. La curation
confifte à fonder la tumeur, pour donner
iffue à la matière lymphatique qu’elle contient. Il
faut bien fe garder d’aller au-delà de la tumeur, de
peur d’hémorragie, qui feroit très-difficile à arrêter.
Cet accident arrivera d’autant plus facilement, que
la faignée fera près des glandes parotides, que les
veines qui forment la jugulaire partiront de l’intérieur
des glandes : dans ce cas il ne feroit pas pofli-
ble de faire la ligature fans endommager les glandes.
Il arrive quelquefois qu’en tardant à faire cette
opération, la veine jugulaire fe remplit tellement de
lymphe épaiflie, qu’elle fe coagule jufques dans fa
bifurcation : ce qui excite une inflammation dans les
parties voifines, & forme une tumeur qui fe termine
par la fuppuration.
Il eft affez commun de voir dés chevaux, dont
l’anus eft dilaté au point qu’on pourroit y introduire
une demi - bouteille de pinte, 6c qu’on voit à un
demi-pied dans le rectum : outre le dévoiement à la
fuite duquel ce mal vient, il eft quelquefois occa-
fionné parle relâchement des fibres du fphinfter;
alors il faut fomenter la partie avec les toniques.
La fiftule à l’anus furvient à la fuite d’un dépôt ou
d’une corrofion quelconque , & quelquefois à la
fuite d’unë opération de queue à PAngloife, dont
la première feéfion a été faite trop près de l’anus.
C’eft un ulcéré plus ou moins profond qui naît
au-deffus, ou aux parties latéralesde l’anus ; & attaque
ce corps ligamenteux qui s’étend fous là queue.
Les incifions multipliées ne fuffifent pas toujours
pour en procurer la guérifon. Alors on en vient à
l’extirpation : en la faifant, on doit ménager & con-
ferver les fibres du fphinûer.
La fiftule aux bourfes eft un écoulement de matière,
qui fubfifte après qu’un cheval a été coupé.
La caufe de cet accident vient de ce qu’on a laifle
une partie des épididimes, nommées aufli amourettes.
On peut rarement porter remede à cette efpece
de fiftule ; à moins qu’on ne puiffe couper de nouveau
les cordons : ce qui eft très-difficile , vu qu’ils
fe retirent vers le bas-ventre.
Il vient affez communément, au plat de la cuiffe ,
une groffeur plus ou moins confidérable, qui pour
F f f ij