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k trouvent te 4novembfe i ?48 ' e? 4i0> W j
latitude I & 9°, H de longitude. M.Chalmers qui en
a fait part à la fociété royale de Londres, dit qu étant
occupé à faire une obfervatibn fur le tillac,, environ
j 1 heures <0 minutes I il obferva du côté du vent Rg
environ trois mUies de diftance» une greffe boule
de feù bled roulant fur la furfaçe de 1 eau. Aulli-tot
ils baifferent les voiles de perroquets, Mais elle
arriva fur eux fi vite, qu'avant qu Us poffent.lever
les cargues principales, ils virent la boule s elever
prefque perpendiculairement , tout au plus à 25
toifes des grandes chaînes. Alors elle difparut avec
une explofion pareille à celle gu auraient pu faire
cent coups de canon tirés à la fois B &• laiffa apres
elle une odeur de foufre fi forte , qu’il fembloit que
le vaiffeau n’étoit que du foufre. Après le bruit
cefle, qui ne dura pas, à ce qu’il croit, plus d une
demi-feconde, ils trouvèrent le perroquet du grand
mât brifé en plus de cent pièces, .& le grand fendu
depuis le haut jùfqu’en bas. 11 y avoit des pièces de
fer douées au grand mât qui en furent arrachées &
enfoncées avec tant de force dans le tillac, que le
charpentier fut obligé de prendre un levier de fer
pour les en détacher. Il y eut cinq hommes de ren*
verfés , dont l’un fut fortement brûlé par l’explo-
fion. On Croit que quand la boule , qui leur parut
être de la groffeur d’une grande meule de moulin ,
s’éleva, elle prit le perroquet du grand mât par le
milieu, car le haut ne fut pas fendu. Pendant deux
idurs avant cet accident, un venttrès-violent avoit
foufflé depuis le nord-quart-oueft, jufqu’au nord-
nord-eft, & avoit été accompagné de beaucoup de
pluie & de grêle, avec une groffe nier. Ils n’eurent
du côté du nord , ni tonnerre , ni éclair, ni avant,
ni après l’explofion. La boule alloit du nord-efl au
fud-ouéft.
On voit par ce récit qu’il y a quelques-uns de ces
globes qui font du bruit & d’autres qui n’en font pas;
le premier cas arrive fur-tout, fuivant ce qu’on a
remarqué, dans les teins orageux. La plupart des
phyficiens croient aujourd’hui que ces meteores
font produits par la matière éledlrique, & beaucoup
d’obfervations font favorables à cette opinion.
Voye{ El e c t r ic it é , Feu électrique , Dicl.
raif. des Sciences, &c. & FOUDRE dans e t Suppl. (/.)
* § GLOCESTER-HIRE, ( Géogr. ) lifez Glos-
CESTER-SHIRE, province maritime £ Angleterre , elle
ejl le lieu de la demeure des anciens Dobunes. La demeure
des anciens Dubunes comprend encore le
comté d’Oxford. Lettres fur VEncyclopédie.
GLOSSOCOME, ( Mufiq. infir. des anc. ).nom
que les anciens donnoient à l’efpece d etui dans lequel
ils confervoient les glottes de leurs flûtes qui,
probablement étoient des efpeces de hautbois, &
par conséquent leurs glottes des anches. Voy. Flûte.
( Mufiq. infir. des anc. ) Suppl. ( F .D . C. )
GLOTTE, ( Mufiq. infir. des anc. ) Pollux met
la glotte au nombre des parties de la flûte , 6c Hefy-
Chius dit que les glottes étoient des languettes ou
petites langues , qui s’agitoient par le fouffle du
f&ueür. Cette description d’Hefychius confirme l’idée
où je fuis que les flûtes des anciens n’étôient que des
efpeces de hautbois. Voyei Flûte ( Mujiq. infir.
des anc. ) Suppl. ( F . D . C. )
GLURNS, Glurniüm, Glorïum, ( Géogr.)
■ ville d’Allemagne , dans le cercle d’Autriche 6c dans
le Tyrol, au quartier de Vintfchaü, feigneurie de
Mais. Elle n’a rien en foi de remarquable j mais on
vante la beauté de fa fituation1, au centre de nombre
de villages 6c de châteaux. ( JD. G. )
G N
* g GNATIA, ( Géogr.) ville desSalentins, , . On
tappelle aujourd'hui Terre £ Ana^yo , lifez Toirèi
Ses habitons. étoient fort fuperflitieux , ils montroient
aux étrangers un prétendu miracle Çcar tout le mondé
en a fa it* ). On cite enfuite Pline , liv, I , ch. roy.
C’eft le livre fécond , & non pas premier, qu’on de-
voit citer, Horace fe moque de cette fourberie. M.
de la Martiniere, au mot Egnatia , rema|||e très-
bien que le miracle dont parle Pline , 6c celui dont
parle Horace, different pour les ci r confiance s. Lettres
fu r l'Encyclopédie.
§ GNOMON , ( Afironomie>j infiniment qui fert
à mefurer les longueurs des ombres , ou les hauteurs
du foleil. Ce nom vient du mot grec ?tàpav, réglé
droite, ftyle droit. Soit A B , P l .d A f t r . fig. 9 ,
dans ce Suppl, un ftyle quelconque élevé verticalement
, ou une ouverture A faite dans un mur A B „
pour laiffer paffer un rayon du foleil ; foit S A E le
rayon au 'folftice d’hiver, B E l’ombre du foleil ;
O A C le rayon du folftice d’été, & B G l’ombre
folftieialë la plus courte; dans le triangle A B C ,
reftanole en B 6c dont on connoît les côtés A B , B C i
il eft aifé de trouver, ou par le moyen d’un compas,
ou par les réglés de la trigonométrie , le nombre de
degrés que contient l’angle A C B ou O C B , qui
exprime la hauteur du foleil au folftice d’ete ; on en
fera autant pour le triangle A B E , 6c 1 on aura 1 angle
E égal à la hauteur du foleil au folftice d’hiver.
C’eft ainfi que, fuivant Pythæas cité par Strabon &
Ptolémée, d’après Hipparque, la hauteur du gnomon
étoit à la longueur de l’ombre en été à Bizance, 6c
à Marfeille *50 ans avant Jefus^Cbrift, comme 1 10
font à 41 f , d’où Gaffendi conclut l’obliquité de
l’écliptique d’environ 13° 52', Gaffendi Op. tom*
I F , p . S i y . Le chevalier de Lquville l’a conclu feulement
de 230 49'. Hifloire de Uacad. pour 17169
p . 48. Cette méthode par oit avoir été fort en ufage
chez les Egyptiens, les Chinois & les Péruviens*
Fôy ei M. Goguet, I l , 250,1’ Hifloire de d Afironomie
Chinoife, Tom. I ,p . 3 > Tom. I l , p . 5 , 8 & 2.1. Les
gnomons ont dû être en effet les premiers inftrumens
afironomiques qu’on ait imaginés, parce que la nature
les indiquoit pour ainfi dire aux hommes ; les
montagnes, les arbres, les édifices, font autant de
gnomons naturels qui ont fait naître l’idée des gno*
mons artificiels qu’on a employés prefque par-tout.
Telles furent probablement l’horloge d’Achaz
( voyez M. Goguet de C origine des loix ) 6c les gnomons
des Chaldéens , & celui d’Eratofthenes. On y
revient même encore de nos jours, & M. Caffini de
Thury en préfenta un à Yacad. des f c . àe Paris , eii
1769vdont il a fait imprimer la defeription , qui
n’avoit que quatre pouces de haut, & portoit une
ligne horizontale parle moyen de laquelle on avoit
les hauteurs du foleil, & par confequent l’heure affez
exa&ement.
Sous l’empired’Augufte un mathématicien nommé
Manlius, profita d’un obélifque que ce prince avoit
fait élever dans le champ de Mars, pour en faire un
gnomon; Pline dit qu’il avoit ï 16\ pieds ,105^ de
France , 6c qu’il marquoit les mouvemens du foleil,
Pline,lcb. X X X V I , & 11. Cet obélifque fe voit
encore à Rome, quoique abattu & fracaffé ; j’en ai
parlé dans le IVe. vol. de mon Voyage en Italie , &
l’on peut voir plufieurs belles differtations fur cette
matière dans l’ouvrage de M. Bandini, delC obelifeo
de Cefare Auguflo, &C. à Rome 1750 in-folio, dans
les Difquijitiones Plinianioe de M. le comte de l a Tour
Rezzonico , imprimées à Parme in folio . ■
Cocheou-King fit un gnomon de quarante pieds à
Pékin , vers Fan 1278 ; Ulug-Beg vers 1430 fe fervrt
à Samarkand d’un gnomon qui avoit 165 pieds de
hauteur. Cet ufage des gnomons a été fi naturel & fi
général, qu’on en a trouvé des veftiges, même ai*
G N O
Pérou : Garcilafo de la Vega , cdmmentarlos fentes de
los incas tyo!f> Tom. / , lib. I I , cap. 2 2 , p . Gi.
Le P. Ximenès, profeffeur de Géographie dans
l’univerfité de Florence, a découvert dans la cathédrale
de la même ville , un gnomon, dont la hauteur
eft de 277 pieds 4 pouces 9 lignes , 68 par rapport
au marbre folfticial ; il lui paroît avoir été conftruit
par Paul Tofcanella , qui mourut en 1481 ; les marques
qui y fubfiftoient depuis 1510, ont fait voir au
P. Ximenès que l’obliauité de l’écliptique devoit
être alors de 2.3 0 29' 51" ; il l’a déterminée lui-même
en 175 5, de 23° 28' 3 5", quantité qui paroît un peu
trop grande., mais qui prouve au moins-une diminution
de 3 i ,/ parfiecle. Les changemens arrivés dans
les murs de l’églife, ont pu produire une partie de
cette diftérence; mais le P. Ximenès démontre dans
le livre qtfi'l a publié à ce fujet, qu’ils ne fauroient
produire à beaucoup près une fi grande incertitude,
del Vecchio e novo gnomons Fiorentino, ' in Firen^t
tySy,p.4<o,
On trouve dans l’églife de S. Pétrone à Bologne ,
la fameufe méridienne de M. Caffini, dont le gnomon
a 83 pieds de hauteur : comme c’eft une des méridiennes
les plus célébrés relativement à raftronomie,
nous croyons devoir en donner ici une notice plus
détaillée.
Les mathématiciens de Bologne avoient été con-
fultés par les papes avant la réformation du calendrier,
pour favoir quel jour devoit arriver l’équi-
ftoxe, fur lequel fe règlent les fêtes mobiles, &
qudle différence il y avoit d’une année à l’autre ;
cela donna lieu au P. Ignace Dante , dominicain ,
profeffeur de Mathématiques à Bologne, de faire en
•1575 , dans l’églife de S. Pétrone, une méridienne
qui n’étoit pas fort éloignée de l’endroit où on la voit
âôuellement : il en fit même deux à Florence, à
Santa Maria novella, & dans l’églife cathédrale. M.
Caffini vérifioit en 16 53 la méridienne de Bologne,
lorfque la prolongation de l’églife , vers le midi,
dérangea font travail, & il fut obligé de le refaire en
entier en 1655, à-peu-près dans l’état où il eft actuellement.
La lumière du foleil y entre par une ouverture ,
qui a un pouce de diamètre, qui eft élevée de 71
pieds 5 pouces, mefurede Bologne, ou 83 pieds 5
pouces , mefure de Paris :1a longueur de la ligne eft
de 206 pieds 8 pouces de Paris , ce qui fait 2" & 10
tierces, ou la 600 millième partie de laeirconférence
de la terre, comme on le voit marqué fur un pilaftre
de l’églife.
Dans la fuite la plaque fixée dans la voûte, s’étant
abaiflee, & le niveau de l’églife ayant varié inégalement,
M. Caffini rétablit cette méridienne en 1695.
Il y marqua les degrés de la diftance au zénit & leurs
tangentes, les lignes du zodiaque , les heures que
dure la nuit, les fécondés & les tierces de la circonférence
de la terre, & la largeur de l’image du foleil
en été avec une infeription vers l’extrémité méridionale
de la ligne.
La méridienne de Florence a l’avantage de la
hauteur qui eft de 277 pieds; mais la méridienne de
Bologne fera toujours la plus célébré par les recherches
curieufes & importantes qu’y fit M. Caffini,
-fur-tout dans la théorie du foleil qui eft le fondement
de toute l’aftronomie. On peut dire que cette j
méridienne a fait époque dans l’hiftoire du renou- '
vellement des fciences : à ce titre elle méritoit bien
d’être confervée par la médaille qui eft gravée dans
la defeription de la méridienne imprimée en 169 5, I
& dans l’ouvrage de M. Long. Afironomy in fire
book , by Roger Lond. 1742, p. 67 . On voit d’un côté -
le portrait de M. Caffini avec cette infeription : Jo.
Dom. Caffinus , archigym. B onon . primar. aflron. &
R. Acad. De l’autre on voit la coupe de l’églife de
G N O 239
S. Petrofle, & le rayotl folaire qui tombe fur la tné-»
ridienne : au-defliis eft écrit, Facta copia cceli} ôé
au-deffous, Bonon. M, DC. VC. Cette méridienne
de M. Caffini a été encore vérifiée & réparée pat*
M. Manfredi , qui a publié à ce fujet un volume
in~4° i rempli des oblèrvations qu’on y a faites de*
puis 165 5 jufqu en 1735. ^ e gnomonmeridiano bono*
nienfi lygÇ, in-4°.
La méridienne des chartreux de Rome eft une deS
plus grandes & des plus.belles qu’on ait faites , &
elle eft certainement la plus ornée , la plus riche de
toutes. Ce-fut en 1701 que François Bianchini, pré*
lat de Rome, entreprit de faire cette méridienne»
Le pape Clément XI fongeoit alors à faire une réforme
dans le cycle pafchal du calendrier grégorien 5
M. Bianchini & M. Jacques-Philippe Maraldi, l’un
des agronomes de l'académie des fciences de Paris,
neveu de ,M. Caffini, & qui fe trouvoit alors à Rome
au fujet.de cette queftion du cycle pafchal, furent
chargés par le pape de conftruire un gnomon aftro-
nomique , pour y obferver les mouvemens du foleil
& de la lune.Ce gwo/nem eft décrit dans une difter*
talion *de Bianchini ; De nummo & gno'mone Clemen*
tino ; on voit à la fuite du livre la médaille que fit
frapper^ Clément X I, à l’occafion de -cet ouvrage*
D un cote eft le portrait du S. P e r e d e l’autre on
voit une partie de l’églife, avec la méridienne & le
rayon fôlaire qui y pénétré. M. Bianchini fit choix
du vàfte édifice des thermes de Dioclétien , dont la
folidité avoit été,éprouvée par une antiquité de plus
de quatorze fiecles* Cette grande folidité parut fur-
tout lors du violent tremblement de .tertre-de 1703 ,
qui ébranla & fit des lézardes dans plufieurs grands
édifices de Rome, fans produire le moindre effet
fur les murs de l’églife des chartreux ni fur la méridienne.
L’ouvrage fut fait fur les principes que M. Caffini
avoit indiqués dans fa defeription de la méridienne
de Bologne ; & M. Bianchitni décrit avec foin dans
fa diflertation , toutes les précautions qu’il prit pour
en affurer l’exa&itude. La ligne fut tracée fur une
lame de cuivre bordée de dalles de marbre antique
grec, de deux palmes de large, & nivelée par le
moyen d’un canal plein d’eau. Elle eft ornée de figures
qui repréfentent le zodiaque, incruftées en marbre
; on a marqué par des étoiles de bronze, les
endroits de la ligne,qui répondent aux hauteurs des
principales étoiles ; les diftances au zénit y font aufîi
en centièmes du rayon ou de la hauteur, & chaque
centième eft diviiée en mille parties, fur une plaque
encaftrée dans le mur. On voit auffi le long de la
méridienne des nombres qui marquent les arcs de la
circonférence de la terre en tierces 6c en fécondés ,
à raifon de fèize toifes pour une fécondé de la circonférence
terreftre.
La même méridienne répond à deux gnomons ,
l’un au midi, 6c l’autre au nord. Le gnomon auftral
a 62 pieds 6c demi de hauteur perpendiculaire ; l’ouverture
du gnomon a de diamètre la millième partie
de cette hauteur. Ce.gnomon méridional fervoit non-
feulement pour obferver le foleil & la lune , mais
encore pour les étoiles & les planètes ; c’eft avec ce
gnomon que M. Bianchini trouva la latitude de Rome
410 54' zyu dans ce point-là, & l’obliquité de
l’ecliptique de 230 28' 35", pour 1703 ; il s’en fervit
auffi pour faire un grand nombre d’obfervations ,
qui font rapportées dans le recueil donné par M.
Euftache Manfredi. Franc. Bianchini Veronenjîs,
afironomiee ac geographia obfervationes felccta. Vero-
na, 1737, in folio. Le gnomon polaire ou leptentrio-
nal a 75 pieds de hauteur; il reçoit le rayon de
l’étoile polaire, & il fervit à trouver auffi la hauteur
du pôle, par le moyen de cette étoile. M. Bianchini
décrivit lur le pavé, les traces des parallèles de