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ce canal plus en devant que le verumontanum. La
liqueur que ce conduit charrie, eft rougeâtre & vif-
cjueule dans l’homme. Nous ne croyons pas que ces
glandes manquent jamais dans le corps humain ,
quand on les cherche avec'exaûitude.
Nous ne penfons pas de même de la troifieme
glande, que Cowper a dit être placée fous l’os pubis,
& dont deux conduits doivent s’ouvrir dans l’ure-
tre. Cette glande n’exiftequC bien rarement.
Nous n’avons jamais vu l’antiprôftate de Littré
large d’un pouce , placée devant la véritable prof-
tate , & dont les nombreux conduits doivent s’ouvrir
dans l’urethre. ( H. D . G. )
GLANDÉ, adj. terme ufité par plufieursauteurs,
pour dire qu’un chêne eft chargé dt glands d’un autre
émail que l’arbre ; mais il vaut mieux fe fervir
du terme fruité. Voye[ Fr u it é . ( G. D . L .T .')
GLANDÉE , aller à la , ( Econ. rur. ) c’eft aller
ramafler du gland, ou mener des porcs en paillon
ou panage dans les bois, pour fe nourrir de ces fruits
fauvages.
Il eft défendu d’aller à la glandée fans permiflîon,
ou fans titre qui emporte fervitude, à caufe du grand
ufage qué l’on fait du gland , pour engraiffer les cochons.
M. Duhamel a fait voir que la paillon eft très-
préjudiciable aux bois ; mais comme il y a des cir-
conftances où les propriétaires n’ont pas droit de
l’empêcher, les vues du bien public fuggerent des
modifications propres à diminuer la grandeur du
mal. Il n’y a nul inconvénient à permettre aux pay-
fans de ramafler du gland dans les années où ce fruit
eft très-abondant, parce qu’il en refte toujours plus
qu’il n’eh faut pour le repeuplement. (+)
GLAUCHA , ( Géogr. ) petite ville d’Allemagne ,
dans le cercle déballé Saxe; & dans le duché de Mag-
debourg , au bailliage de Giebichenftein, & aux portes
de la ville de Halle , dont elle formoit originairement
un fauxbourg. Deux établiffemens publics'
fondés dans cette petite ville, l’un en 1694, &
l’autre en 1711, la rendent digne, par l’importance
de leur objet & la folidité de leur fuccès, d’une attention
particulière. L’un eft fa maifon d’orphelins, &
l’autre fon pédagogue ou college royal. ( D .G . )
GLEICHEN , ( Géogr. ) ancien comté d’Allemagne,
fitué dans le cercle de haute Saxe, & dans' la
Thuringe, aux confins des pays de Gotha , de Hen-
neberg, de Schvartzbourg & du territoire de la ville
d’Erfort. Il tire fon nom d’un château tombé en ruines
; il fe divile en haut ê>c bas ; il a pour capitale
la ville d’Ohrdruf ; il n’eft compofé d’ailleurs que
d’un certain nombre de villages, & il paie à l’Empire,
fuivant la matricule, 88 florins en mois romains :
les ducs de Saxe-Gotha en ont la fouveraineté ; mais
la poffeflion utile &£eignéuriale en eft partagée entre
les maifons de Hohenlohe, de Schyartzbourg &
de Hatzfeld, depuis l’extinftion des comtes même
de Gleichtn, arrivée l’an 163 1. ( D . G. )
GLENCO,( Géogr.') ville ou bourg de l’Ecoffe
feptentrionale , dans la province d’Invernets , au
pays montüeux de Lochaber , fur une baie de la
mer occidentale ; c’eft le feul lieu de la contrée, qui
ait d’autres habitans que des foldats. ( D . G. )
GLINIANY, ( Géogr. ) ville de la haute Pologne,
dans la Ruflie rouge , au territoire de Léopol : elle
eft connue par l’aflemblée que la nobleffe du pays
& l’armée de la couronne, tinrent dans fon voifi-
nage,l’an 1648, après la mort du roi Sigifmond Au-
gufte. (.D. G )
* § GLI5CO - MARGA.... Ce nom. a été employé
par Pline. Les anciennes éditions de Pline portent
glifchrouiârgon, & l’édition du P. Hardouin glyjjo-
marga. Lettres fu r l'Ency clopédie.
GLOBE , f. m, ( terme de Blafon. ) meuble d’ar-
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moiries , qui repréfente le corps fphérique du monde;
il paroît dans l’écu avec un cintre qui l’environne
en maniéré de fafce: du milieu de ce cintre ,
s’élève une autre portion de cintre jufqu’à la fuper-
ficie fphérique , elle eft terminée par une croifette.
On dit cintré., du cintre, & croifé, de la croifette ;
lorfqu’ils font d’un autre émail que le globe.
La tiare papale eft terminée par un globe, ainfi
que les couronnes des autres fouverains.
Un globe à la main d’un prince fur les médailles
lignifie qu’il gouverne le monde.
De Montpefat de Carbon, en Gafcogne ; écartelé
aux premier & quatrième de gueules à deux balances
d'or, aux deuxieme & troifieme de gueules au lion
d’argent ; fur le tout d’azur au globe (for. (G. D . L. T.)
GLOBE DE FEU , ( Pliyf Météorologie '. ) On
donne le nom de boulides ou bolides à un gros globe
de feu ardent, dont la couleur tire fouvent fur le
rouge, & qui fe meut très-rapidement dans l’air. Ce
globe traîne ordinairement après lui une queue blanche
, qui eft de même largeur que le diamètre de ce
globe, dans l’endroit où elle lui eft adaptée. La largeur
de cette queue va toujours en diminuant, &
elle fe termine en pointe ; fa longueur égale quatre
ou cinq fois le diamètre du globe : Ariftote lui donne
le nom de chevre.
Ces globes font fouvent d’une groffeur prodigieu-
fe : pn en voit de différentes groffeurs ; on en voit
quelquefois dont le diamètre égale la quatrième partie
du diamètre de la lune Les anciens , ainfi que les
modernes, difent en avoir obfervé d’aufîi gros que
la lune. Gaffendi affure en avoir vu dont le diamètre
étoit double de celui de la lune ; il donne à ce phénomène
le nom dt flambeau. On en a vu qui étoient'
aufli gros que des meules de moulin; mais il faut
pour cela que ce météore foit peu éloigné du fpec-
tateur. Kirker dit en avoir vu un à Leipfic, en
1686 , dont le diamètre étoit prefque aufli grand que
le demi-diametre de la lune, & il affure que le globe
répandoit affez de lumière pendant la nuit, pour
qu’on pût lire diftinûement fans le fecours d’aucune
autre lumière ; enfin il fe diflipa infenfiblement. On
vit aufli ce globe dans la .ville de Schlaitz;, éloignée
de Leipfic de onze milles d’Allemagne. Or fi ce même
globe a été vu dans le même tems dans ces deux
endroits, il faut que ce globe fut au moins à la hauteur
de fix milles, & que fon diamètre fut de 335
pieds : ce qui ne paroît pas vraifemblable ; car hous
ne favons pas fi le tems où il fut remarqué dans ces.
deux endroits, étoit exaélement le même, & le
bruit qui accompagne ordinairement ces fortes de
globes, qui font des efpeces de tonnerre, ne nous
permet pas de fuppofer que ce globe fût aufli élevé
dans notre atmofphere, puifque le bruit du tonnerre
fe fait à peine entendre à la diftance de trois milles.
Le globe de feu que Balbi obferva à Bologne', en
1719, étoit beaucoup plus gros ; fon diamètre pa-
roiflbit égal à celui de la pleine lune, & fa couleur
femblabie à celle du camphre ardent : il jettoit une
lumière aufli éclatante que celle que le foleil répand
à fon lever ; de forte qii’on pouvoit Voir diftinifte-
ment lés plus petites cfiofes difpofées çà & là fur
terre. On remarquoit à ce globe quatre goufres qui
jettoient de la fumée, & on voyoit de petites flammes
qui repofoient deffus, & qui fe portoient au-
dehors : il avoit une queue fept fois plus grande
que fon diamètre. Lorfqu’on compare les différentes
hauteurs qu’on lui a remarquées en différens endroits
, on trouve que fon élévation au-deffus de
l’horifon n’a pas été moins de 16000 , ni plus de
20000 pas ; & conféquemment fon diamètre étoit
de 3 56 perches ; il exhala une forte odeur de foufre
par-tout où il paffa , & enfin il creva en faifant un
bruit affreux. Monterchi nous’a donné la defeription
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d ’un globe de feu qu’il obferva le 8 avril 1 6 7 6 , qui
produifit de femblables effets : ce globe cependant
r.’étoit pas fort élevé au-deffus de l’horizon; car le
bruit de fa queue fe faifoit aifément entendre, &
produifoit le même effet qu’une barre de fer rouge
qu’on promeneroit dans l’eau : outre cela, on rapporte
que ce globe grilla Quelques branches d’arbres ;
& qui plus eft, ces fortes de globes ne font pas toujours
fort élevés au-deffus de l’horizon. En effet,
celui qu’on obferva en 1 7 4 8 , au milieu de l’Océan,
paroiffoit venir au deffus de la furface de la mer
contre un vaiffeau ; il fit une explofion à 40 ou 50
aunes de diftance de ce vaiffeau , femblabie à celle
qu’auroient pu faire une centaine de canons qu’on
eût fait partir en même tems : il répandit autour du
vaiffeau une fi forte odeur de foufre, qu’on eût cru
que le vaiffeau étoit entoüré de foufre allumé ; fon
explofion brifa une partie du mât en 60 morceaux:
elle fendit un autre mât; elle fit tomber cinq hommes.,
& en brûla un fixieme. Il arrive fouvent que
ces fortes de globes éclatent en plufieurs parties : ces
parties fe difperfant avec une forte explofion, fe
difîipent. En un mot, prefque tousfes globes fe difli-
pent en produifant une explofion femblabie à celle
d’un canon ; tel fut celui qu’on obferva à Breflaw,
le 9 février de l’année 1750. Ce dernier eut cela de
particulier, qu’il fe- mouvoit circulairement autour
dé fon axe. Ceux qu’on obferva en 1753 , produifi-
rent un effet femblabie. L’un d’entr’eux tomba dans
un marais où il s’éteignit.
Il arrive quelquefois que ces fortes de globes fe
diflipent fans détonation; ils laiffent alors dans l’air
une efpece de petit nuage, ou quelques vertiges
d’une matière brûlée qui fe préfente fous la forme
d’une fumée couleur de cendres. Il y a de ces fortes
de globes qui fe meuvent avec une très-grande rapidité;
celui que Gaffendi obferva, parcourut toute
l’étendue de l’horizon vifible, qui avoit au moins
vingt milles d’Italie , dans i’efpace de 50 battemens
d’arteres. Il y en a d’autres qui fe meuvent avec
beaucoup moins de vîteffe : tel fut celui qu’on obferva
en Hollande, le 2 du mois d’août de l’année
1750. U y en a qui demeurent dans un même endroit
, ou au moins qui paroiffent demeurer dans le
même endroit de l’atmofphere ; tels furent ceux que
Kirker & Wolf obferverent. On vit en France , le
4 novembre 1753 ,'-à Yvqi en Berry, un de ces
globes qui avoit une longue queue , dont on ne voyoit
point le bout, qui demeura pendant quelques fécondés
à 25 pieds au-deffus de l’horizon , & qui
vomit enfuite une fumée blanche épaiffe, qui fut
fuivie de deux explofions femblables à celles qu’auroient
pu produire deux canons. Tous ces globes de
feu jettent une lumière plus éclatante que celle de
la lune, & même leur lumière eft fi vive , qu’elle
efface prefque celle de la lune.
Il eft vraifemblable que cette lumière que Ravina
décrit, & qu’il dit avoir obfervée à Faenza , & que
Montanari obferva le 3 1 mars de l’année 1676, étoit
un globe de feu , de l’efpece de ceux dont il eft ici
queftion. Ce mathématicien, qui étoit alors à Bologne
, vit qu.e cette lumière traverfoit la mer Adriatique
, comme fi elle venoit de Da'imatie ; elle
traverfa enfuite toute l’Italie, & ont entendît un
craquement dans' tous les endroits au deffus defquels
elle fe trouva dans une pofition verticale. On entendit
à Livourne un bruit femblabie à une décharge de
plufieurs canons ; & lorfqu’elle eut fait ce trajet,
oc qu’elle fe trouva à la hauteur de l’île de Corfe ,
on entendit un'bruit femblabie à celui qu’auroient
produit plufieurs chariots qui auroient roulé fur du
pave. Elle fe mouvoit avec une rapidité étonnante ;
elle fit environ 160 milles d’Italie dans l’efpace d’une
minute : on remarqua ce phénomène en plufieurs
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endroits. Or cette vîteffe étonnante avec laquelle
elle fe mouvoit, ne dépendoit certainement point
de l’aftion des venrs qui la pouffoient; car on ne
connoît point encore aucun vent qui puiffe fe mouvoir
avec tant de promptitude : d’où ii fuit que nous
ne connoiffons point encore la force projeéhle qui
anime ces fortes de globes.
Comme ces globes de feu répandent, par tous les
endroits où ils paffent, une odeur femblabie à celle
du foufre qui brûle , j’ai peine à douter que ce ne
foit une nuée entière, dont la plus grande partie eft
compofée de foufre & d’autres matières combufti-
bles, qui doit quelquefois fon origine à des volcans ,
qui fe font de nouvelles iffues dans les montagnes,
ou qui pouffent au-dehors une copieufe fumée de
foiifre avant de s’allumer ; il peut fe faire aufli que
cette nuée foit produite par quelque mouvement
excité dans les entrailles de la terre, qui ouvre une
iinmenfe caverne de foufre , qui lance en-d'ehors le
foufre qu’elle renferme , & que les vents tranfpor-
tent & élevent : cette nuée de foufre s’enflamme pat1
l’effervefc ence que produit le concours des autres
matières inflammables qui fe mêlent avec fes parties
, ou par une autre caufe quelconque. Lorfque
cette nuée eft enflammée, comme c’eft un fluide
embrâfé qui nage alors dans l’air, qui eft lui-même
un autre fluide, elle prend une figure fphérique ;
car c’eft là la forme fous laquelle on oblerve prefque
toujours ce phénomène : or comme cette maffe
énorme s’étend avec une très-grande rapidité dans
l’air, lorfqu’elle eftembrâfée, elle y fait une détonation
femblabie à celle que produit une bouche
à feu au moment de fon explofion. On a vü de ces
fortes de globes qui paroiffoient en repos, ce qui arrive
lorfque les exhalaifons inflammables fe trouvent
fufpendues dans un endroit tranquille & calme,,
d’où elles ne font point pouffées par l’agitation de
l’air, ou lorfqu’elies prennent naiffance à une très-
grande diftance du fpeftateur, & qu’elles viennent
vers lui en ligne droite ; de forte qu’on ne peut point
décider-alors s’ils font véritablement en repos ou en
mouvement. Il y en a d’autres qui fe meuvent très-
rapidement par l’aftion des venrs qui les pouffent.
Il y en a aufli qui, n’étant pouffés que par des vents
foibles & de peu d’aâivité, fe meuvent plus lentement.
Ces globes paroiffent fuivis d’une longue queue ,
ou d’une longue traînée de feu ; ce qui vient en
partie de ce que les cendres de la nuée en feu , étant-
abandonnées dans'des endroits encore embrâfés ,
paroiffent enflammées tant qu’elles font embrâfées ,
& difparoiffent dès qu’elles font refroidies. Ou bien,
on peut rapporter cette queue à la vîteffe avec laquelle
ces globes fe meuvent ; car comme lafoibleffe
de notre organe ne nous permet pas de diftinguer
les endroits qu’ils-viennent d’abandonner , & que
l’impreflion de la lumière fubfifte encore dans nos
yeux, nous croyons voir tout cet efpace en feu. En
effet, la vîteffe avec laquelle ils fe meuvent, eft fi
grande, que nous ne pouvons point diftinguer leurs
différentes parties, mais que nous ne faififfons qua
leur maffe totale.
La clarté de cette lumière fait affez connoître que
cette matière embrâfée:eft fort condenfée, & qu’elle
a pu raffembler une grande quantité de feu , telle
qu’èft la matière du foufre, ou des huiles des végétaux,
b fqu’elle eft combinée avec d’autres parties
terreftres, ou peut-être même des parties falines ;
car la couleur blanche de cette lumière ne Iaiffe
point lieu de douter que cette matière n’eft point
une matière purement fulphùreufe. ( D . F .3)
Mais revenons à une obfervation récente & dont
nous venons de dire un mot; c’eft le phénomène que
l’on vit à bord du vaiffeau anglois U Montaguc , qui