la fait fur la tige que l’air environne, réuflït parfaitement,
dès qu’on la pofe furie pied dufujet, au-
tjeffous de lalurfacede la terre dont on recouvre l’in-
fernon.On pourroit étendre l’ufage de cette greffe qui
s’exécute avec fuccès fur la vigne. Enfin jufqu’à ces
greffes qui reprennent 6c pouffent bien d’abord, mais
qui periffent la fécondé ou la troifiemeannée, nous
en avons tiré parti, nous en avons fait des marcottes
qui fe font enracinées merveilleùfement à la faveur
du noeud qui fe trouve à l’infertion de l’ente ,
ou de l’écuflon.
L’expérience nous a appris à varier fuivant les
cfpecës, la maniéré ordinaire d’écufl'onnér : de ces
tours de mains particuliers, nous ne rapporterons
que celui dont l’ufage eft le plus général.
Ce qui d’ordinaire contrarie le plus dans cette
forte degreffe , c’eft la difficulté de détacher nettement
l’écufîon, 6c fur-tout d’enlever avec ce peu de
moelle dont eft remplie la petite cavité intérieure
qui répond au bouton Taillant, 6c qui eft le rudiment
■ de la branche que doit pouffer ce bouton, lequel demeure
fans efpérance, & périt bientôt, lorfqu’il en
eft privé ; il arrive fouvent néanmoins que ce petit
cône de moelle demeure attaché à la paroi du bois
en élevant l’écuffon. Cela arrive lorfque la greffe n’a
pas affez de feve , lorfque l'écorce trop fine n’a pas
affez de prife, ou que dans certaines efpeces ce cône
de moelle eft intimement joint à une protubérance
boifeufe qui s’élève deffous, protubérance dont il
faut quelquefois enlever une partie. Dans tous ces
cas nousnous fervons d’une foie blanche fimple, ou
double fuivant le befoin, 6c qui eft attachée au manche
du greffoir ; on la paffe fous l’écuffcn en tirant
doucement de haut en bas, dès qu’il eft taillé fur le
bourgeon 6c qu’on l’a dégagé,en enlevant tout autour
de petites lanières d’écorce. Cette fimple méthode
nous a rendu de grands fervices; elle convient feule'
à certaines efpeces, & elle eft d’autant meilleure, '
qu’elle fert pour les greffes tranfportées au loin ’
quelle peut encore s’employer tandis que le tems ;
ordinaire d’écufl'onnér eft écoulé, & que les écuffons
un peu-fecs, fi l’on parvient à les enlever bons &
complets, font ceux qui reprennent le mieux , lorf-
qu’on les applique fur un lujet plein de feve, parce
que leurs vaiffeaux vuides la hument avidement.
En Italie orl renverfe l’écuffon de l’oranger, afin
que l’humidité des pluies ne s’arrête pas fur le bouton
, 6c pour procurer à la branche qui en doit fortir
une courbure qui aide à former la tête de l’arbre fur
lequel on place fymétriquement plufieurs de ces écuffons.
Nous nous fommes bien trouvés d’appliquer au
haut 6c au bas des écuffons de l’oranger & du mûrier
blanc ,’ un peu de papier ciré 6c de les couvrir
d’un entonnoir de. même papier lié au - deffus.
Ce. font - là les détails auxquels nous nous bornerons
, & dans lefquels-nous ne fommes entrés qu’en
faveur de ceux qgi /croient fâchés de ne pas les
trouver dans cet article. ( article deM. le Baron DE
T s c h o u d i . )
» GRËIFENSTEIN, ( Géogr. ) petite ville d’A llemagne
, dans le cercle, du haut Rhin , 6c dans les
états de Solms Brauenfels : . vingt-deux villages en
reffortiflent à titre de bailliage. Ce mot eft’encore
celui de plufieurs châteaux que l’on trouve en Autriche
, en Siléfie, au pays de Schwartzbourg , 6c
dans l’Eichsfeld. ( D . G. )
GREIFFENBERG , {Géogr.') trois petites villes;
des états du roi de Prufle portent ce nom ; l’une
fituée en Siléfie, dans la principauté de Jauer,fur
la Queifs ; elle commerce beaucoup en toiles\ 6c
appartient à des comtes de Schafgotfch ; l’autre,
fituée dans le duché de Poméranie, fur la Rega,
faifant de meme un grand négoce de toiles,, mais.
Appartenant immédiatement au prince ; & la troifieme
, fituée dans la marche Uckerane de Brandebourg
, fur la Sernitz , fort connuè dans le pays
pâr la quantité 6c par la bonté des vafes de terre
qu’elle fabrique, 6c préfidant à une feigneurie confi-
dérable, poflédée depuis plufieurs fiecles par les
comtes de Sparr. (D . G. )
GREIN, ( Geogr. ) petite ville d’Allemagne, dans
l’Autriche fupérieure, au Quartier noir , proche du
Danube, 6c fous la feigneurie des comtes de Sal-
bourg : elle renferme un couvent de capucins, une
chapelle de Lorette, un mont Calvaire , 6c un hermitage
; 6c elle donne fon nom à l’un des paffages
les plus périlleux du Danube ; paflage que les cou-
rans 6c les tournans du fleuve rendent fi terrible en
certains tems, qu’on ne' peut le franchir qu’avec
le fecours des bateliers les plus hardis 6c les plus
vigoureux, 6c fous la conduite des pilotes les plus
expérimentés 6c le plus de fang-froid. ( D . G .)
GRENADE, f. f. grànatum, i , ( terme de Blafon.)
reprélentation du fruit du grenadier ; ce fruit paroît
dans l’écu comme une pomme ronde , avec une
efpece de couronne à pointes en-haut ; au milieu eft:
une ouverture oblongue oii l’on apperçoit (es grains,
la tige fe trouve en-bas avec quelques feuilles.
Ouverte fe dit de l’ouverture de la grenade, quand
elle eft d’émail différent.
La grenade eft ainfi nommée du mot latin grena-
tum, de ce qu’elle eft remplie de grains.
De la Pommeraye de Keremberf, en Bretagne;
de gueules , à trois,grenades d'or.
De Guifchard de Tilliers , en Normandie ; de
gueules à trois grenades d'or , tigées & feuilUes de
JinopLe. ( G. D . L .T . )
§ GRENADIER , (Bot. Jard. ) en latin punica,
en anglois pomgranate tree , en allemand granaten-
baum.
Caractère générique.
Le calice de la fleur eft gros, charnu, coloré ,
campaniforme 6c découpé en fix parties par les
bords. La fleur a cinq pétales arrondis & étendus,
qui font'inférés dans le calice , d’où il fort aufli un
grand nombre d’étamines déliées terminées par des
fommèts oblongs. Au fond eft fitué l’embryon, il
eft furmonté d’un feul ftyle couronné d’un ftigmate
applati. Cet embryon devient un fruit prefque globuleux
, dont les divifions du calice forment l ’ombilic.
Ce fruit eft féparé en plufieurs loges par des
cloifons ou placentas remplis de femences arrondies
, 6c couvertes d’une pulpe gélatineufe.
Efpeces.
1 . Grenadier à feuilles lancéolées, étroites, à tige
d’arbre 6c à grande fleur.
Punica foliis linéari-lanceolatis , caple arborefeente„
flore majore. Mill,
P omegranate with a larger flower.
2. Grenadier à feuilles étroites, à tige d’arbriffeau,
à petite fleur.
. P unica foliis linearïbus , caule frutefcerne, flore
minore.
Dwarfpomegranate.
Variété du n®, i.
Grenadier fauvage.
Grenadier à' fruit acide.
Grenadier à fruit doux.
Grenadier à grande fleur double.
Grenadier à grandes fleurs doubles panachées.
Grenadier à petites fleurs doubles.
J’ai ouï parler d’un grenadier qui porte deux fleurs
accollées, mais je ne l’ai jamais vu.
Les grenadiers fie multiplient très-bien par leurs
graines, lorfqu’élles font bonnes, & qu’on les femq
en mars, dans des caiffes emplies de bonne terre
fur une couche tempérée , elles lèvent en moins de
fix femaines. Cette voie eft longue , mais elle procure
quantité de beaux fujets bien droits 6c bien
vivaces, propres à recevoir les greffes des efpeces
à fleurs doubles, ou des efpeces rares à.fleurs Amples
qui, moyennant cette operation, portent des
fleurs .& des fruits plutôt, & en plus grand nombre.
La greffe en approche eft celle, qui fera jouir le plus
promptement.
La voie des boutures 6c des marcottes eft également
fûre pour reproduire les grenadiers ; les boutures
doivent être plantées à l’ombre en an lieu
frais.
On cultive les grenadiers ou dans des caiffes, ou
contre des murs en efpalier à une expofition chaude :
cette derniere méthode donne pins de fatisfaôion :
c’eft une très-belle chofe qu’un grenadier à fruit,
ou un grenadier à fleur double , qui garnit un mur
élevé de fes rameaux tout chargés de fleurs éclatantes
ou des globes purpurins de fes fruits. Il n’eft
pas néceffaire , pour que les grenadiers ainfi plantés
fruéfifient, de les mettre en terre les racines dans
une caiffe, comme le confeille M. Duhamel ; fi
l’arbre s’y tenoit confiné , il ne feroit pâs plus de
progrès que fi la caiffe étoit hors de terre ; mais il
arrive que les racines s’échappent par les fentes qui
fe trouvent entre les planches, 6c alors la caiffe ne
fert de rien. J’ai vu , à Soiffons, un grenadier à fleurs,
fimples chargé de fes fruits qui tapiffoient un mur
de plus de vingt pieds de large, & de la même hauteur.
Les fruits mûriffent paffablement en Angleterre.
Soit qu’on tienne les grenadiers en caiffe, ou qu’on
les paliffe contre un mur, il n’en faut pas moins,
fuivant Miller, les fou mettre à une forte de taille
qui leur fera porter un bien plus grand nombre de
fleurs.
Comme il n’y a que les bourgeons qui en pro-
duifent, il faut donc retrancher toutes les branches
foibles de l’année précédente ,& raccourcir les plus
fortes en proportion de leur groffeur. Cette opération
doit fe faire à la fin de Septembre , l’arbre en
pouffe de meilleure heure , fes fleurs en font plus
précoces , ce qui eft fort effentie! pour les grenadiers
à fruit, les fruits, par ce moyen, gagnant du
tems pour la maturation.
Les grenadiers croiffent naturellement en Efpagne,
en Portugal, en Italie 6c en Mauritanie. On en
trouve aufli dans les Indes occidentales , mais on
c ro it , dit Miller, qu’on les y a portés. Leur fruit
s’y eft finguliérement amélioré.
Ces arbres s’élèvent à dix-huit ou vingt pieds de
haut ; il n’en eft pas de même de notre efpece, n°. 2,
qui n’atteint guere qu’à la hauteur de cinq ou fix : elle
croît naturellement dans les Indes occidentales, où
l’on en fait des haies dans les jardins. Ses jolies fleurs
fe fuccedent plufieurs mois ; mais elle eft plus délicate
que les premières ; elle demande l’orangerie.
Ce qu’on appelle balaufle dans les boutiques, n’eft
autre chofe que le calice des fleurs des grenadiers.
Voyez l'article G R EN AD IER , Dict. raif. des Sciences
, &c. 6c le mot G r e n a d e , (Matière médicale.)
Les grenadiers demandent une terre forte & riche,
& ont befoin d’être arrofés en été au plus chaud du
jour : nous nous fommes bien trouves de mêler du
fumier de vache dans la terre que nous leur avons
donnée , 6c d’étendre de la moufle autour de leurs
pieds : fi l’on pouvoit parvenir à les élever en buif-
lons dans les bofquets d’été , ils y feroient un effet
charmant. Il eft vraifemblable qu’en les bien empaillant
l’hiver, & les plantant au pied d’une palif-
fade d’arbres toujours verds qui les parât ^es %ents
froids , on pourroit parvenir à fe procurer cette
fuperbe décoration.
Voici ce que dit fur le grenadier Pline le natura-
lifte, dont nous allons rapporter les paroles. « C ’eft
» principalement vers Carthage que fe trouve le
» grenadier. Il y en a de plufieurs fortes. On appelle
» apyrenés les grenades qui n’ont point de noyau :
» elles font plus blanches que les autres ; leurs
» grains font plus doux & féparés par des pelli-
» cules moins ameres : le dedans de toute forte
» de grenades eft fait comme un rayon de miel.
>y A l’égard des grenades à noyau, il s’en trouve
» de cinq efpeces ; favoir, de douces, d’âcres, de
» mêlées, d’aigres 6c de vineufes. Les grenades de
» Samos font de deux fortes, & pareillement celles
» d’Egypte ; car les unes viennent fur des grena-
» diers à feuilles rouges , & les autres fur des
» grenadiers à feuilles blanches. L’écorce des grena-
» diers , encore verte , eft meilleure pour tanner
» les cuirs. La fleur de grenade fe nomme/ balaufle;
» elle eft bonne en médecine ; on l’emploie aufli
» à la teinture des draps ; la couleur qu’elle-donne
» prend le nom de balauftin ». (M . le Baron DE
T s c h o u d i .)
§ GRENADILLE ou Fl eu r de l a p a s s i o n ,
(Bot. Jard.) en latin granadilla pafliflora Linnai, en
anglois paffion flower, en allemand paffion-blume„
Caractère générique.
Le calice eft d’une feule couleur, fort ouvert, &
divifé en cinq feuilles, terminées chacune*par un
petit crochet : il porte cinq pétales fimples , à moitié
figurés en lance, 6c aufli grands que les divifions
du calice : le piftil eft une colonne droite & cylindrique
: là bafe eft environnée d’une triple couronne
de filets , dont la plus extérieure qui eft la plus
grande, tient à l’intérieur des pétales. Il porte à fon
fommet cinq étamines, 6c un embryon furmonté
de trois ftyles divergens, femblables à des clous.
L’embryon devient un fruit ovale 6c charnu qui
demeure fixé à l’extrémité du ftyle. Ce fruit contient
un mucilage tranfparent, où font renfermées
plufieurs femences enveloppées chacune de leur
membrane.
Efpeces.
1. Grenadille à feuilles dentelées, à trois lobes.
Pafliflora foliis trilobis, ferratis. Amcen. Acad.
Three-leav d paffion flower.
2. Grenadille à feuilles palmées entières , à grandes
fleurs bleues.
Pafliflora foliis palmatis integerrimis. Amoen. Acad.
Common paffion flower.
Les n°. z 6c 3 de M. Duhamel ne font que des
variétés de celles-ci, le voici :
Variétés.
a. Granadilla penlaphyllos dnguflifolio, flore albo.
Boerh.
Grenadille à fleurs blanches , 6c à cinq feuilles
étroites.
/3 Granadilla pentaphyllos angujlioribus foliis, flore
minore purpurafeente. M. C.
Grenadille à cinq feuilles très-étroites, à petites
fleurs purpurines.
3. Grenadille à feuilles à trois lobes, cordifor-
mes , égaux, obtus, unis & entiers.
Pafliflora foliis trilobis, cor'datis, cequalibus , obtu-
f ls , glabris, integerrimis. Amoen. Acad.
Paffion flower with heart-shap’d leaves having three
equal lobes, &c.
Outre ces trois efpeces , on en trouve encore
feize autres dans le Dictionnaire de Miller ; mais
comme elles font très-délicates, nous ne nous en
occuperons point, aous contentant dve renvoyer