pouvoienf bien ignorer l’ufage du cheval ; niais il eft
bien plus ancien en Orient 1 comme on le voit par la
nombreufe cavalerie des Pharaons, rois d’Egypte ,
& par la belle defcription que Job fait du cheval, &
de la hardieffe avec laquelle il fe jette au milieu des •
dangers. On connoît le combat des Lapithes avec les
Centaures,' qui voulurent enlever Hipodamie, femme
de Pirithoiis le jour même de fes noces. Gcogr. de
Virg. ( C. ) s H H
* § LAPONIE, ( Gèogr. Phyf. ) La nature favorite
par préférence, du phénomène de l’aurore boréale,
les triftes & ftériles climats du feptentrion, auxquels
le foleil refufe fa lumière* pendant plufieurs mois
de Pannée. Ce climat eft habité par la derniere race
des mortels, tant à caule du lieu qu’elle occupe fur
le globe, que par fa petite taille, fa mauvaife mine,
fés qualités corporelles, & le cara&ere de fon efprit*
Errante & vagabonde, comme les Tartares, elle habite
tantôt vers la mer glaciale , tantôt fur les bords
de quelque lac, tantôt près du golphe de Bothnie. Sa
pauvreté fait qu’elle eft libre plutôt que fujette à divers
princes, comme le prétendent les géographes.
Elle croupit dans l’ignorance & dans les plus grof-
fieres fuperftitions. Elle fe nourrit de poiffons lecs,
de fromage & du lait de fes rennes qui tirent les pul-
kas ou les traîneaux, & font plus vîtes à la courfe que
ni nos cerfs, ni nos chevreuils. Maupertuis, qui a
mefuré le degré polaire, nmis a donné une belle defcription
de ces peuples; nous en avions déjà une
autre du fameux poète comique Regnard, qu’une
bizarre curiofité porta à aller voir ce pays, & qui
laiffâ gravée à l’extrémité du nord une infcription
qui finit p a r ce vers :
Sijtimus hic tandem , nobis ubi defuit orbis.
Ce peuple laid & fale, qu’on peut appeller le rebut
de l’efpéce humaine, & qui eft privé de la vue du
foleil pendant plufieurs mois de l’année, eft éclairé
prefque toutés lés nuits, d’un feu détaché de l’atmo-
fph.ere folaire, d’une aurore plus célefte encore, dans
fon origine que ne l’eft celle qui vient tous les jours
avec fes doigts de ro fe , nous ouvrir les portes de
l’orieife.
Piron dans fon Guflave, cara&érife ainfi ce pays
& ceux du nord :
Tônïbeàux de là nature , effroyables rivages,
Que Cours difpute encore à des hommes fauvages.
LA R G E , adj. ( Mujîq.) nom d’une forte de note
dans nos vieilles mufiques , de laquelle on augmen-
toitla valeur en tirant plufieurs traits »nondeulement
par les côtés , mais par le milieu de la note ; ce que
Mûris blâme avec force comme une horrible innovation.
(A )
* LARGEMENT , adv. ( Gramm. ) abondamment
, libéralement. Ce prince récompenfe largement,
LARGESSE, ( Monnoie. ) C’eft ce qui fe trouve
de plus dans les efpeces au-deffus de la loi & du
titre prefcrit.
Ce qu’on appelle largeffe par rapport au titre, fe
nomme forçage par rapport au poids. ( + )
* L’ordonnance de 1586 oblige les juges-gardes
d’avertir le maître &c de lui faire entendre qu’il ne
lui fera tenu aucun compte de cette largeffe, afin
qu’il puiffe faire refondre ces efpeces avant qu’elles
lui foient délivrées par les juges-gardes, pour être
expofées dans le commerce. Boizard, pag. t.ch. 4.
LARGHETTO, (Mufiq.) Voy. L a r g o , {Mufiq.)
Dictionnaire raifonné des Sciences, &c. ( S )
LARME , f. f. lacrymà, ce, ( terme de Blafon. )
meuble dont la partie fupérienre , en pointe & ondoyante
, s’élargit & fe termine en forme ronde en
bas.
Les larmes repréfentent les gouttes d’eau qui contient
des yeux lorfque l’on pleure ; elles défignertt-
l’affliâion & la douleur. On en met fur les ornemens
d’églife deftinés pour les fervices des morts dans
les pompes funèbres, fur les catafalques , tombeaux
& maufolés.
D ’Amprôux de la MefTaye en Bretagne; defihople
à trois larmes cCargent. ( G. D . L. T. )
L arme de vigne , (Ciïfi- ndt. Betdn.) nom qu’on
donne à la liqueur qui diftille naturellement goutte
à goutte, dans le printems , des fommités- où far-
mens delà vigne en feve, après qit’el lé a été taillée.
On prétend que cêtte eau èft bonne pour les maux,
des yeux & des reins ; & qu’un Verre de ces larmes
rappelle les fens d’un homme ivre.
Le nom de larmes fe donne auffi âux fucs gommeux
ou réfineux qui fe coagulent en diftillant des
arbres qui les produifent. On dit Utmes de fapin ,
larmes de maftic, larmes de lierre. Koye^ GGmme ,
Résine , dans le Dicl. raif. des Sciences, & c . (+ )
LARV1G ou L a'wrwigén, ( Gèogr. ) ville &
Comté de la Norvège méridionale, dans la préfecture
de-Chriftiana, fur la riviete de Laven , & fous la
feigneurie des comtes de Dansskiold. Le diftriCt en
eft de quinze paroiffes; & c’eft-là que fe trouvent
lés plus belles mines de fer du royaume. ( D . G. )
LARYNGIEN, enne, adj. ( Anat. ) Les deux
arterès laryngiennes font fi confidérables & fi peu
connues, que nous croyons leur devoir un article
un peu étendu.
La laryngienne fupérienre , ou la thyroïdienne fu-
périeure, eft la première branche de la carotide extern
ê , quelquefois même elle fort du tronc de la carotide.
Outre quelques branches fuperficielles qui
vont à la trachée, aux mufcles voifins, au cartilage
thyroïde, au pharynx, au thymus, elle donne deux
troncs principaux.
Le thyroïdien accompagne le bord fupérieur de la
glande de ce nom, il fait quelquefois une arcade
avec fa compagne.
Le tronc laryngien s’enfonce au-deffus du cartilage
thyroïde , entre celui-ci & l’os hyoïde, au-deffus
du mufcle thyréopharyngien : il paffe quelquefois
, mais rarement, par un trou du cartilage thyroïdien.
Ses branches principales vont à la convexité de
l’épiglotte, à la face poftérieure du larynx, aux cartilages
arytoenoïdes, au mufcle cricoarytoenoïdien
poftérieur, au latéral, au mufcle thyréoarytoenoï-
dien ; quelques filets de cette branche percent le
ligament cricothyroïdien, & vont à la partie antérieure
du larynx.
Le tronc de la laryngienne va aux ventricules &
à la partie antérieure de la membrane interne du
larynx.
La laryngienne ou thyroïdienne inférieure fort de
la fouclaviere, ou du tronc même de l’aorte, &
quelquefois de la vertébrale, à laquelle elle eft au
refte égale en calibre* Elle donne plufieurs branches
mufculaires.
La tranfverfale de la nuque fe diftribue aux mufcles
& à la moelle de l’épine ; la cervicale amendante
va aux mufcles & à la moelle. Le tronc fe rapproche
de la glande thyroïdienne, dans laquelle, &
dans les mufcles voifins , & dans le thymus , il fe
confume. Mais fa branche principale, la laryngienne
inférieure proprement dite , donne quelques filets à
l’oefophage, elle paffe par l’intervalle des deux portions
du cricothyroïdien ou fous le cartilage thyroïde,
vient au larynx, & fe divife aux mufcles,
au thyréoarytoenoïdien, au cricoarytoenoïdien poftérieur,
à l’efpace entre l’os hyoïde & le larynx.
Elle fait avec fa compagne une arcade fous le
cricothyroïdien , & communique avec la laryngienne
fupérieure.
Les veines, compagnes de ces atteres font fort
différentës des arteres. Il y a deux thyroïdiennes
inférieures qui viennent des fouclavieres & même
de la veine-cave, & dont la branche laryngienne s’enfonce
fous le cartilage thyroïde , en accompagnant
dès-lors fon artere.
Les veines thyroïdiennes moyennes font des branches
de la jugulaire interne ; elles donnent des branches
au larynx.
Les veines thyroïdiennes fupérieures naiffent encore
de la jugulaire ; elle donne une branche compagne
de l’artère. ( H. D. G. )
§ LAR YNX, f. m. ( Anat. ) Les anciens confon-
doient quelquefois ce nom &c celui de pharynx ; de
nos jours on le diftingue plus exaftement, & le
larynx eft toujours pris pour le tuyau figuré qui eft
à la tête de la trachée. Ce tuyau eft plus long en-
devant oîi il fait boffe j & s’ouvre dans la cavité du
pharynx fupérieurement & inférieurement dans la
trachée. Il eft généralement beaucoup plus grand
dans l’homme que dans la femme, & le cartilage
thÿréoïde y eft bien plus faillant.
Les cartilages arytoenoïd.es font au nombre de
deux ou plutôt de quatre. Les anciens n’en ont fait
qu’un feul. Ces cartilages font jumeaux, féparés
par la partie fupérieure, & unis par l’inférieure par
le moyen des mufcles arytoenoïdiens. Chacun d ’eux
eft articulé par une facette un peu cave & ovale,
avec un tubercule du cartilage annulaire. Cette articulation
eft extrêmement libre, & garnie d’une ef-
pece de glande haverfienne. Des deux petites apo-
phyfés produites par cette facetté ovale, l’intérieure
& l’antérieure foutient le bord inférieur du ventricule.
Le reftê du cartilage fait une pyramide à trois
faces. La poftérieure eft excavée, & remplie par les
mufcles arytoenoïdiens ; l’antérieure convexe &
fillonnée par trois rainures foutient une glande ; l ’intérieure
eft unie, & regarde le cartilage de l’autre
côté.
Le petit cartilage acceffoire de l’arytoenoïde eft
placé fur l’extrémité fupérieure. Il èft ovale & convexe
antérieurement. Son articulation eft fort mobile
, il fe laiffe facilement recourber contre le pha-
rinx.
L’épiglotte ne fait pas partie du tuyau du larynx,
elle parpît uniquement faite pour affurer la déglutition.
Elle eft foutenue par un péduucule attaché à
la partie poftérieure lupérieuîe de- l’angle plane
du thyréoïde- par un ligament. Le péduncule eft fo-
lide, perpendiculaire, &c partagé comme en trois
articulations par autant de foffettes.
Le cartilage de l’épiglotte lui-même eft ovale ; il
s’élève perpendiculairement derrière la langue, à
laquelle il préfente fa face convexe, & la concave
au ‘ larynx. Elle eft percée comme le péduncule de
plufieurs trous de différente grandeur. Il y en a de
plus grands , remplis par des caroncules rouges qui
paffent de la face convexe à la concave. D ’autres
font plus petits.
L’épiglotte eft extrêmement mobile , elle couvre
abondamment toute l’eUtrée du. larynx. J’appelle de
ce nom l’ouverture fupérieure du canal de l’a ir ,
qu’il ne faut pa$ confondre avec la glotte. ; :
Deux paires de ligamens.vont des cartilages arytoenoïdiens
au thyréoïde &c à fà face poftérietire &c
concave. Les ligamens fupérieurs font plus foibles
& plus membraneux, ils fortent à-peu-près du milieu
de là hauteur des cartilages arytoenoïdes.
Les ligamens inférieurs pareillement tranfverfaux,
font plus tendineux & formés par des fibres élafti-
qiies, enveloppées dans la membrane du larynx. Ils
font attachés d’un côté à la partie inférieure des car-
Tome I I I .
filages âfytôènoïdes au-deffous du milièu; & de l’autre
à l’angle concave du thyréoïde. Je les ai vus prefque
Amplement membraneux dans des cadavres de
femmes.
C ’eft entre ces ligamens qu’eft placée la fente
qu’on appelle la glotte. Elle eft tranfverfale, plus
large poftérieurement,&continuée à une fente perpendiculaire
, placée à la partie libre des cartilages
arytoenoïdes* Elle fe ferme quand ces cartilages fe
rapprochent, & s’ouvre quand ils s’écartent* C ’eft:
le principal organe de la voix.
C ’eft au-defl'ous de Ces ligamens que la membrane
du larynx rentre dans elle-même, & forme une cavité
demi-circulaife ou parabolique , dont l’ouverture
toujours ouverte & elliptique eft en-haut,
s’étend tranfverfalement. J’ai vu ces ventricules manquer
dans des'cadavres fort jeunes*
D ’autres ligamens moins importans tiennent en-
femble les diffé rens cartilages du larynx. Un véritable
ligament part de la corne fupérieure du . cartilage
thyréoïde, & l’attache à l’extrémité de la corné
de l’os hyoïde. Il y a très-fouvent un noyau cartilagineux
6c même offeux dans ce ligament. Un ligament
membraneux va des mêmes cornes à celles du
thyréoïde. Un aptre pareillement membraneux va
/■ fie laübafe de l’hyoïde à l’épiglotte , que le tégument
extérieur de la langue foutient de fon côté.
Du thyréoïde &c du milieu de fon bord inférieur »
il part deux ligamens robuftes & courts, qui fe rapprochent
en delcendant & s’attachent au milieu du
cartilage annulaire. Il y a des fentes entre les fibres
de ces ligamens qui donnent paffage à des vaiffeaux.
Un autre ligament defeend du bas de la corne inférieure
du thyréoïde, & s’attache à la partie.fupérieure,
& latérale de rannülàïre. Un ligament rond
part d’une éminence du même thyréoïde , & fe termine
à la face interne de l’arytoenoïde fous la petite
épiphyfe.
Les articulations des différens cartilages du larynx
ont des petits ligamens qui en limitent le mouvement.
Le larynx eft très-libre & peut être élevé & abaifie
avec facilité. Gn a cru que le cartilage, thyréoïde
peut fe porter en-avant dans le même rems que lès
cartilages arytoenoïdes fe porteroient en-arriéré. Je
ne» comprends pas trop comment le cartilage thyréoïde
pourroit être porté en-devant.fans être fuivi
des cartilages arytoenoïdes qui lui font fortement attachés.
Tout ce qui me femble poffible, c’eft que le
cartilage thyréoïde fe laiffe abaifl'er légèrement par
l’aftion du cricothyroïdien.
Je donnerai un précis abrégé des mufcles du larynx.
Le fterno-thyréoïdien eft le plus grand des mufcles
du pharynx. Il eft attaché inférieurement par
une bafe élargie à la face poftérieure du haut du fter-
num, & à la première côte, quelquefois même à la
fécondé ; il fe rétrécit en montant, couvre la glande
thyréoïdienne & la trachée, eft traverfé par une
ligne tendineufe, & finit par plufieurs paquets de
fibres. Le premier s’attache à une afpérité du cartilage
thyréoïde , pofée fous le bord de ce cartilage
qui fe montre en-avant. Un autre s’attache à un tubercule
du même cartilage placé à fa partie fupérieure
; d’autres fibres fe confondent avec le thyréopharyngien
, d’autres vont au hyothyroïdien ; un
paquet défibrés remonte même jufqu’à l’os hyoïde.
Cè mufcle abaiffe le larynx entier, outre la glotte,
comprime foiblement la glande thyréoïdienne, ôc
tire le cartilage de ce nom de fon côté, quand l’un
de ces mufcles agit féparément.
Le hyothyréôïdien a la forme d’un quarré oblong,
& s’applique au plan quarré du cartilage thyréoïde;
Il eft attaché fupérieurement à la bafe de l’os hyoïde *
dans une excavation faite pour lui, & à la moitié
Y V v v ij