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pas rompu & que la cire fuinte \ 'travers de très-
petits pores, elle les enfile feuls , & le cinabre ne
la fuit pas. S’il eft incapable de fuivre des vaiffeaux
fins, mais entiers & continus , il doit l’être bien
davantage de rentrer dans les pores réforbans, s’il
étoit forti des vaiffeaux & s’il s’étoit répandu dans la
cellulofité , il s’y amafferoit, & ne rentreroit pas
dans les vaiffeaux laftés réforbans. Il faut donc que
les vaiffeaux artériels du méfentere foient continués
aux la&és , 8c qu’ils y verfent leur humeur.
On inje&e de même les vaiffeaux lymphatiques
par les arteres de la rate : des auteurs du parti contraire
l’avouent, en ajoutant feulement , que l’in—
jeftion réufîit mieux qij,and on injefte avec une force
qui rompe les vaiffeaux.
Les veines de la rate, ou du poumon foufflées,
injettées, rempliffent de même les vaiffeaux lymphatiques.
La même chofe arrive par les conduits excrétoires.
Le petit vaiffeau, que j’ai fouvent rempli de
mercure par l’épididyme, devient un véritable vaiffeau
lymphatique vafculaire. Les vaiffeaux lymphatiques
du foie le rempliffent par les vaiffeaux biliaires.
La communication de ces conduits avec les
vaiffeaux lymphatiques eft immédiate, elle l’eft du
moins dans l’épididyme , où un vaiffeau fe détache
évidemment du canal dont les replis forment l’épi-
didyme.
Il y a une liaifon intime entre les vaiffeaux lymphatiques
des quadrupèdes à fang chaud &-les glandes
conglobées : tous les vaiffeaux de cette claffe fe
rendent dans une glande conglobée, ou même dans
plufieurs, avant que d’arriver au canal thorachique.
Cette liaifon n’eft pas abfolumenr néceffaire , ces
glandes ne fe trouvent point dans les poiffons 8c
dans les oifeaux, à l’exception de ceux du cou. Il ne
paroîtpas que la première origine des vaiffeaux lym- .
phatiques foit dans ces glandes : il y en a dans le pied,
& la1 première glande connue de l’extrémité inférieure,
ne fe trouve que dans le jarret. On voit
diftin&ement les vaiffeaux lymphatiques. naître du
pénis 8c de l’épididyme , avant de toucher aucune
glande.
Dans les quadrupèdes à fang chaud, les glandes
conglobées fe trouvent en grand nombre. Une fuite
non interrompue defcend depuis l’occiput le iong de
la veine jugulaire interne , enfuite le long de I’oefo-
phage, de l’aorte , des arteres iliaques 8c hypoga-
ftriques; elles s’accumulent dans les aînés 8c dans
l’aiffelle. D ’autres fe trouvent répandues fous la mâchoire
, dans le cou, le long de la trachée 8c des
bronches, dans les deux courbures de l’eftomac ,
dans les portes proprement dites: il y en a quelques
unes dans le jarret. Je n’en ai jamais trouvé
dans la tête intérieure.
Elles font ovales & quelquefois compofées 5?
plus groffés dans le foetus : leur enveloppe extérieure
eft liffe , folide 8c vafculeufe ; leur fubftance molle
8c faite par un tiffu cellulaire, très-glabre 8c très-
délicat.
En arrivant à une glande, le vaiffeau lymphatique
fe divife 8c fe fubdivife, jitfqu’à ce que fes branches
deviennent invifibles. D ’autres vaiffeaux Lymphatiques
renaiffent par de petites branches, qui réunies
forment de petits troncs, & fortent à la fin de la
glande par un ou plufieurs vaiffeafux lymphatiques.
Ces vaiffeaux fe replient & deviennent tortueux
dans la glande. Elle ne paroît être qu’un paquet de
vaiffeaux lymphatiques, de cellulofités 8c de vaiffeaux
rouges. Il n’y a ni follicules, ni fibres mùfculaires ou
tendineufes, & très-peu de nerfs, s’il y en a , ce que
l’anatomie ne nous perfuade pas. Elles font abreuvées
d’un fucblanchâtre, plus vifible dans le foetus 8c dans
l ’enfant, & qui eft bleu foncé tirant fur le noir dans
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les glandes co'nglobées, qui accompagnent les branches
de la trachée. Nous avons parlé de la fecrétion,
que l’on a cru pouvoir être admife dans ces glandes
, à l’occafion des glandes méfentériques, qui font
de véritables glandes conglobées. Voye^ L a c t é e s ,
Suppl.
Il arrive fouvent qu’un vaiffeau lymphatique touche
à une glande, mais qu’il ne s’y enfonce pas , il
la paffe & n’entre que. dans la fécondé ou dans la
troifieme glande, à laquelleil eft parvenu. Mais généralement
parlant, tout vaiffeau lymphatique entre
dans une glande ou même dans plufieurs.
L’utilité de ces glandes, par rapport à la lymphe,
eft affez peu connue. Elles doivent parles frottemens
multipliés , rallentir le cours de la lymphe, comme
le fait lefoie-à l’égard du fang de la veine-porte. Mais
ce n’eft apparemment pas le véritable but de leur
ftru&ure.
Je crois néceffaire de donner un précis de l’an®io-
logie lymphatique, elle ne fera pas complette, mais
vraie. '
Il y a de ces vaiffeaux dans les extrémités : on en
a vu au-deffus du carpe, dans les bras de l’homme
& il n’eft pas rare de voir de longues filtrations de
lymphe fuivre des faignées ; j’en ai vu que je ne pou-
. vois attribuer q u ’à un vaiffeau lymphatique, percé
par la lancette en ouvrant la veine.
Il y a une glande ou plufieurs dans le pli du coude
fur le biceps : ces vaiffeaux fe rendent au plexus axillaire
dont je vais parler.
Dans le pied on a vu les lymphatiques dans les animaux
, & à la jambe 8c au genou dans l’homme. Ils
font petits, cutanés, 8c remontent entre la peau &
lefafcia lata, en faifant des îles ; leurs valvules font
nombreufes, ils fe rendent aux glandes lymphatiques
du jarret, & delà à celles qui font placées entre le
couturier 8c le long addufteur du fémur.
Il y a dans l’aîne, avec de groffes glandes lymphatiques
, un plexus de vaiffeaux tranfparens , très-
confidérable : on peut s’en fervir pour injeéler avec
fuccès les vaiffeaux de cette claffe, dans toute l’étendue
du bas-ventre, de la poitrine, 8c le canal thorachique
même.
De nombreux vaiffeaux lymphatiques fortent du
baïlin, des glandes conglobées de cette cavité, déjà
veflie, de l’urethre, de l’utérus, du moins dans les
bêtes , & fe réunifient avec les vaiffeaux qui remontent
le long des troncs iliaques.
Comme les glandes conglobées nombreufes couvrent
l’aorte 8c la veine-cave, il y a dans les lombes
un plexus de vaiffeaux lymphatiques très-confidéra-
bles , dans lequel fe rendent des vaiffeaux de la même
claffe , nés entre les mufcles du bas-ventre 8c le
péritoine.
Le plexus lombaire remonte avec l’aorte & la
veine-cave, 8c devant ces vaiffeaux 8c derrière eux,
particuliérement du côté gauche. Les vaiffeaux lymphatiques
du reélum, ceux des reins 8c de la rate, 8c
fur-tout ceux du foie, viennent s’y réunir : ils accompagnent
l’artere coeliaque : j’ai vu une partie des
veines tranfparentes de l’eftômac fe joindre à ces
mêmes vaiffeaux qui continuent d’accompagner
l’aorte.
Tous ces vaiffeaux réunis forment deux ou trois
troncs , 8c même un feul, qui eft placé fur la face
antérieure de la première 8c fécondé vertèbre des
lombes , plus à droit? que l’aorte , &prefque cou^
vert par elle. G’eft. ce tronc qui reçoit les vaiffeaux
du chyle. ( Voy. A r t e r e s l a c t é e s , Suppl. ) fur la
première vertebre des lombes; il devient plus gros
après leur réunion, 8c prend le nom de citerne. Il eft
fimpie ou double, & remonte dans la poitrine à côté
8c plus en arriéré que l’aorte.
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Pendant qu’il accompagne cette grande artere, il
reçoit de nombreux vaiffeaux lymphatiques, nés. de
la mamelle, du diaphragme, de la convexité du
foie; des glandes du médiaftio» desçfpaçes.in.terçof-
taux , des glandes du. péricarde & des bronches , 8c
fur-tout des, nombreufes glandes qui accompagnent
l’oefophage, & qu’on a voulu prendre pour une feule
glande, qu’on a. attribuée à Vefale, 8ç dans laquelle
feule on a placé le fiege d’un fquirrhefupefte, trop
commun daos. toutes les glandes de l’çefophage 8c
des bronches.
Elevé dans le cou , le conduit thorachique reçoit
le tronc commun des vaiffeaux lymphatiques du bras.
On ne les a vus dans la main que dans lés animaux.;
ils font plus apparens au coude de l’homme ; ils re^
montent avec la veine bafilique, 8c font cutanés
comme elle : ils forment un plexus autour des glàn^
des de l’aiffelle, ils vont aux glandes fous-clavieres
& s’ouvrent ordinairement dans le canal thorachi^
que , 8c quelquefois dans une veine voifine, comme
dans la jugulaire, à fon confluent avec la veine fous-
cla viére. Le plexus des glandes fous-clavieres feter^
mine de même.
Le vifage produit un grand nombre de vaiffeaux
lymphatiques : j’en ai vu fur le maffeter, fur la parotide
& le long du bord de la mâchoire inférieure. Ces
vaiffeaux fe confondent avec ceux du cou , nés fur
la furface des mufcles de l’os hyoïde, du pharynx,
de la langue même 8c du larynx. D ’autres vaifleaux
lymphatiques najflent dans le cou, où il y a un grand
nombre de glandes conglobées : d’autres y arrivent
depuis la nuque ou depuis.les glandes placées fur le
fplenice, le trapeze & les fcalenes.
Tous ces vaiffeaux tranfparens fuivent la jugulaire
interne , & s’ouvrent, ou dans le canal thorachique
près de fon embouchure, ou dans le confluent de la
veine fous-claviere & jugulaire, ou dans l’une ou
l’autre de ces veines.
Je ne fuis pas convaincu de l’exiftence des vaif*
féaux lymphatique^du cerveau, du plexus choroïde
& de l’oe il, ni de ceux de la moelle de l’épine : il y
a cependant pour les derniers de ces vaiffeaux des
autorités, mais la chofe n’a pas été affez vérifiée.
J’ai donné jufqu’ici la defcription des vaiffeaux
lymphatiques, qui fe réunifient avec le canal thorachique;
ce n’eft cependant pas leur unique tronc.
Dans plufieurs parties du corps animal, ces vaiffeaux
s’ouvrent dans les veines voifines, dans la veine-
cave , la lombaire , l’hypogaftrique , l’azygos, les
fous-clavieres 8c les axillaires, ( H. D . G.)
LYMPHE, f. f. ( Anat. Phy f Chym. ) Dans le fens
le plus exaâ:, le nom de lymphe ne convient qu’à la
liqueur qui coule par les vaiffeaux lymphatiques
dont nous venons de parler. On a donne enfuite le
même nom à la liqueur qui s’épanche dans les grandes
cavités, 8c à celle qui fait la partie principale de
la maffe du fang : on a varié fur la maniéré dont on
doit fe fervir de ce nom. Je tâcherai de concilier les
différentes opinions.
La lymphe des vaiffeaux tranfparens eft quelque^
fois entièrement tranfparente, d’autrefois jaunâtre
& même rougeâtre. Elle fe prend & fe coagule avec
les acides, & avec l’efprit de v in , on l’a même vue
fe prendre par le repos feul 8c par la diflîpatjon des
parties les plus fluides.
On a lieu de croire que la partie jaunâtre & coagulable
du fang eflt du genre de la lymphe. Cë n’eft
que depuis peu qu’en Angleterre on diftingue deux
différentes liqueurs difpolées à fe coaguler.
La première que M. Hewfon appelle lymphe, fe
prend plus aifément ; il ne lui faut dans le chien que
H4dégrés de chaleur, delamefure deFahrenheit,
& un peu davantage dans l’homme. jElle fe prend
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d’eile-!même fans chaleur dan^ les arteres d’un chien
qu’on a lie en deux endroits, & dans le fang extra-
yaf?. C’eft elle que j’ai fouvent vu feféparer du fang
fo.rti d’une artere dans la grenouille, & qui fait des
nuages blancs, dont la bleffure s’enveloppe. On l’a
vu dans 1 homme même former des lames membra-?
neufes ; c eft elle qui ajoute dans les anévrifmes des
membranes artificielles aux parois de l’artere. C’eft
elle encore dont Merret formoit une membrane par
le moyen du froid. Il eft très-apparent que les polypes
& la coene du fang font la même lymphe : Ôç
l’analogie des expériences faites fur l’une &. l’autre
de çes. liquenrs nous p.erftiade que c’eft encore cette
lymphe, qui dans l’hydropifie forme l’eau vicieufè
dont le bas-ventre eft rempli. La gelée des chairs
animales , des poiffons même, paroît être la même
matière extraite & développée par l’eau chaude. Le
blanc d’oeuf n’en différé que parle mélange de membranes
dont il eft enveloppé.
Comme cette lymphe le prend facilement, elle fe
liquéfie de meme par l’a&ion continuée d’une chaleur
médiocre.
La lymphe n’eft ni âçide ni alkaline, elle a cependant
du penchant pour la putridité; elle y paffe
d’elle-même & devient fétide , fans perdre incontinent
la qualité de fé*çqaguler par le mélange des
acides. L’acide minéral, délayé même, fait prendre
à la lymphe la confiftance de gelée. L’alcohol fait le
même effet : l’acide végétal ne Paffede pas.- L’alkali
ne délaye pas la lymphe; il m’a paru la blanchir 8c y
produire des flocçons. Le feu & l’efprit de vin rou-
giflent la lymphe. La diftillation tire de ja lymphe à-
peu-près les mêmes matières que He 1? partie rouge
du ftng : il y a cependant plus d’eau 8c prefqu’auçun
veftige de fer. ^
Paffons à çe que les Anglois modernes appellent
ferum. îls lui attribuent à-peu-près les mêmes qualités,
8c fur-tout celle de fe prendre par le mélange
des acides ou parle feu. La différence qu’ils y metr
tent, c’eft que la fçrofité ne fe coagule pas au 160
dégré de Fahrenheit. C’eft cette férofité, que, fuivant
M. Hewfo.n, on a pris pour du chyle furnageant au
fang. Ce n’eft pas du chyle, dit-il, quoiqu’il y ait des
globules affez femblables à ceux du lait, & on n?
trouvé pas cette crème aux heures juftes, auxquelles
on pourroit croire que du chyle crud eft mêlé
au fang.
Avec toute la déférence due au mérite de cet ana-
tomifte , cette férofité ne me paroît pas être diftin-
guée de la lymphe par des çara&eres fuffifans. Elle ne
j parpît être qu’une lymphe moins délayée , 8c qui le
\t refufe un peu plus long-.tems à la force coagulante
du feu. D’ailleurs dans mes expériences', c’eft iy i
degrés qu’il faut pour coaguler la partie jaunâtre du
fang, 8c non pas 114 ou 1 zo.
Pour le chyle , je l’ai vu fi fouvent & fi évidemment
couler dans les veines, yêtreverfé depuis le
canal thorachique., & circuler par le coeur dans ranimai
vivant, que je ne faurois me refufpr à l’évidence.
Je ne difpüterai pas fur des cas particuliers, dans
lefquels on auroit çru.voir furnager au fang une liqueur
qui n’aura pas été véritablement chyleufe.
( H. J). G .)
LYNX, \Ajlron. )' conftellatjon bpréale introduite
par Hévélius, pour rafl'embler des étoiles informes
entre la grande ourfe & le cocher au-deflus
des gémeauxxette plâce reftoit vuide dans les anciens
globes, ou fervoit à mettre le titre & les explications.
Ces étoiles ne font que de la cinquième ou de
la fixieme grandeur ;. voilà pourquoi Hévélius leur
donna le nom du lynx , qui pafl'e pour avoir Ja vue
trèsrperçant ; cependant elles font vifibles à l’oeil
nud, & Hévélius en détermina 19 ; Flamfteedena
L L l l l . i j