<Le l’artere coronaire gauche ; elle eft ordinairement
fort petite, je l’ai vue cependant égaler l’hépatique
droite ; elle entre par la fofle du conduit veineux ,.&
donne des branches à cette fofle & au lobe gauche.
L’artere duodenale donne de petites arteres aux
conduits biliaires & au foie.
Plufi.ei.irs autres arteres vont au foie. Il fort de la
méfentérique fupérieure ,une branche qui fait un cercle
avec l’artere pancréatico - duodenale, & qui accompagne
iaveine-porte, pour fe rendre avec elle au
lobe droit. Cette'artere eft confiante, mais fon dia^. .
métré n’eft pas çonfidérable dans le plus grand nombre
de fujets; elle eft cependant très-remarquable
dans quelques.cadavres ; elle y tient lieu de l’hépatique
droite, & fournit toutes les branches que cette
artere a coutume de donner. Dans d’autres fujets
encore, elle remplace du moins la branche poftér
rieure de l’hépatique.
L’artere mammaire donne plufieurs branches au
foie. La petite artere, compagne du nerf phrénique,
perce aflèz fouvent le diaphragme pour aller à la face
convexe du vifcereprès du terme poftérieur du ligament
fufpenfoire.
Une autre branche de la mammaire naît dans le
cinquième intervalle des côtes, & vient au yô/eavec
la veine ombilicale. D’autres branches de la mammaire*
qui fe.portent au diaphragme, viennent encore
dans le ligament fufpenfoire, & quelques petites
arteres, nées de la mammaire abdominale,
accompagnent la veine ombilicale. Toutes ces petites
arteres communiquent avec les véritables hépatiques.
La phrénique droite donne plufieurs branches au
foie ;les unes avec celles delà capfulaire, compagnes
de la veine-cave , vont au lobe droit & au lobule ;
les autres entrent dans le foie un peu plus à droite ;
d’autres nées de la phrénique droite & de l’une &
l’autre de fes branches, la gauche & la droite, vont
au ligament droit & au foie.
La phrénique gauche fournit quelques branches à
la gauche de la veine - cave, & à la fofle du conduit
veineux: d’autres vont au ligament gauche, au lobe
de ce*côté & à la fofle du conduit veineux ; d’autres
encore au ligament fufpenfoire.
Les capfulaires mitoyennes & inférieures, la fper-
matique , & l’épigaftrique y fourniffent quelques
branches, qui toutes communiquent avec les arteres
hépatiques nées de la coeliaque. Toutes ces branches
font très-peu connues.
La veine ombilicale unique dans l’homme, & double
dans les quadrùpedes, eft le tronc commun des
veines du placenta réunies. Elle fort du cordon ombilical
en remontan^vers la gauche, elle eft placée fur
3e péritoine, & envetoppée d’un tiffu cellulaire ; elle
pafle entre les deux lames du ligament fufpenfoire,
enfile la fofle horizontale , groflit dans le foetus en
marchant, & -forme une tumeur, dont il fort une
vingtaine de branches confidérables, qui fe rendent
au lobe gauche, à celui de Spigel, & au lobe anonyme.
J’ai vu une feule de ces branches aufli grofle
que la vëine ombilicale.
La tumeur de la veine ombilicale continue jufqu’à
3a veine- porte, dont la branche gauche paroît dans
le foetus être plutôt une branche de la veine ombilicale
* elle en conferve la direction , & fa groffeur
furpaffe debeaucoup celle de la veine-porte qui n’eft
guère plus grande alors que le conduit veineux , &
qui n’a aucune proportion aux greffes branches qui
jiaiffent de l’ombilicale. On peut confidérer la veine
ombilicalè comme partagée en deux branches, celle
du fillon.tranfverfal, & le conduit veineux.
^ Cé dernier conduit eft donc une branche de l’ombilicale
, qui pafle par le fillon horizontal fans donner
-de branches, ôc fe termine à la veine- cave à fon paffage
par le diaphragmé, ou bien dans une des plus
grofles branches de cette veine.
La veine ombilicale eft à la veine-porte comme
719 à 400 en prenant les qu.arrés des diamètres,
&L au. conduit veineux, comme 729 à 121 jufques
à 156. J’ai vu cependant des fujets oiule conduit
veineux a égalé ou furpaffé le volume de la veine- .
porte.
Il eft évident d’après ces faits, que la veine ombilicale
ne fe borne pas à produire le conduit veineux,
mais qu’une bonne partie des veines du foie en proviennent,
que le fang du cordon ombilical arrive donc
à la veine-cave également par des communications
intérieures de ces branches hépatiques avec celles de
la veine-cave, & par le conduit veineux. C’eft une 1
idée de M. de Haller publiée en 1742, & répétée,
par M. Bertin. Il paroît même qu’une bonne partie
de la bile naît de la veine ombilicale dans le foetus,
& que la veine-porte n’y donne guere d’autres branches
au foie que celles du-lobe droit.
Dans l’adulte le changement eft fort çonfidérable.-
Il y a bien dans les faftes de la médecine quelques cas
particuliers, dans lefquels la veine ombilicale a conservé
fa cavité, & a charié du fang dans un âge affez-’
avancé. Mais dans l’ordre de la nature elle fe ferme
bientôt; après qu’elle a perdu les reffources qui lui
venoient du placenta, elle devient une efpece de ligament
; les branches hépatiques gauches, auxquelles
elle ne fournit plus de fang, en reçoivent de la veine-
porte, qui devient l’unique veine dont le fang fe
partage dans le foie.
Le conduit veineux s’ efface également, comprimé
peut - être par la force nouvelle du diaphragme, qui
agit dans la refpiration. Il eft rare que.ce conduit
conferve fa cavité. '' '
Lèfoie privé d’une grande partie du fang, dont il
étoit fourni par la veine ombilicale, & réduit à celui
dé la veine - porte, diminue de grandeur ; c’eft le
lobe gauche du foie, fur - tout , oîi le. décroiffement
eft fenfible, & qui fe rétrécit au côté droit de l’oefo-
phage. C’étoit le lobe qui tenoit prefque tout fon
fang de l’ombilicale.
La veine-porte eft le tronc commun qui reçoit le
fang de tousles vifceres, qui travaillent à la digeftion
des alimens, & qui par fes branches difperfe le fang
dans la fubftance du foie, d’oii il eft repompé par les'
branches de la veine-cave, ôc ramené au tronc de
cette veine & à l’oreillette droite'du coeur, dans
laquelle elle va s’ouvrir. Nous ne donnerons qu’un
précis fort abrégé de fes principales branches.
La veine méfentérique eft le véritable tronc de la
veine-porte. C’eft elle qui vient au foie dans la même
direCion depuis le pancréas & depuis la cavité
du bas-ventre, qui eft fous le méfentere tranfverfal.
Elle arrive au fillon des portes derrière le duodénum.
Sa première branche., en traitant la veine comme
on traite les arteres, eft la gaftrocolique, compagne
de l’artere colique moyenne. Cette veine
donne la gaftroépiploïque -droite, qui fuit la grande
courbure de l’eftomac, & fait une arcade avec la
gaftroépiploïque gauche. Ses branches vont au pylore
aux deux plans de l’eftomac & aux deux feuillets
de l’épiploon. Le même tronc donne la pancréa-
tico-duodénale ,qui fuit la cavité de l’arcade du duodénum,
& finit d’un côté par des arcades avec la py-
lorique, & de l’autre avec les méfentériques ; ce mê-
. me tronc donne encore un autre pancréatique, qui
fuit la convexité de la courbure du duodénum, &C
une gaftroépiploïque droite, dont quelques branches
vont au colon.
La fécondé branche principale de la veine gaftrocolique
va au milieu du colon tranfverfal, ôc fait de
grands cercles d’un côté avec l’iléocolique, &c de
l ’autre avec la méfocôlique.
Le tronc de la veine méfentérique pafle à la cavité
inférieure du bas-ventre. Elle y donne la veine iléo-
cplique qui fe porte au colon.droit, & fait une arcade
çonfidérable avec la gaftrocolique, & de l’autre
côté avec les branches du tronc, en fuivantl’ex-
trêmité de l’iléon.
Le tronc même de la méfenterique fait des arcades
multipliées en fe partageant en deux branches,
& répétant ces divifiojis ; j’ai vu cinq rangs d’arcades,
dont les dernieres embraffentl’inteftin par deux
rameaux qui s’anaftomofent fur fa convexité. . .
La veine méfocolique ou hémorrhoïdale interne!
eft ordinairement une branche de la méfentérique ,
& rarement de la fplénique. Elletraverfe l’aorte ,
donne une veine pancréatique inférieure, qui fait des
arcades avec les veines duodenales dont nous avons
parlé: elle vient au colon, fait une grande arcade
avec-la’branche de la gaftrocolique, qui fe porte au
•colon ; elle fuit toute la longueur de cet inteftin. du
colon, & fe partage en deux branches qui fuivent
le reCum postérieurement j & fe terminent près du
fphinfter interne. Elles font unréfeau vafculairedans
le tiffu.cellulaire qui environne l’inteftin, & communiquent
avec les hemorrhoïdajes moyennes &
avec les externes.
Le fécond tronc de la méfentérique, c’eft la veine
fplénique, qui naît du bord du pancréas, lin peu
plus à gauche que la valvule du pylore ; elle traverfe
un fillon du pancréas prefque tranfverfalement, elle
fournit prefque à fon origine la veine coronaire gauche
, dont une branche va le long de la petite courbure
dé l’eftomac rencontrer la coronaire droite,
& l’autre fait un cercle prefque entier autour de
l’oefophage.
Après avoir produit plufieurs veines pancréatiques
& gaftriques poftérieures , la fplénique donne des
gaftrôépiploïques , dont la plus çonfidérable fait autour
de la grande courbure de l’eftomac une arcade
avecla veine du même nom du côté droit, & fe partage
au refte à l’eftomac & à l’épiploon.
Du fillon même de là rate, la fplénique renvoie
à l’eftomac les vaifleaux qu’on appelle courts-, & qui
vont au cul de fac de l’eftomac, fous l ’infertion de
l ’oefophage.' .
Le tronc de la fplénique entre par plufieurs grofles
branches dans la rate, par des efpeces de trous faits
pour recevoir ces veines.
La veine-porte née du tronc fplénique réuni ayec
le méfentérique, entre dans la petite vallée, qu’on
appelle lés portes ; elle y eft terminée d’un côté par
le lobe de Spigel, & de l’autre par l’éminence à
queue.
Elle donne dans la fofle des portes même la petite
coronaire, qui remonte le long de la petite courbure
de 1 eftomac, & fait arcade avec la grande coronaire ;
elfe donne encore la duodenale fupérieure, qui fait
un contour autour de la convexité du duodénum
pour s’unir à la duodenale inférieure, & qui donne
des veines à cet inteftin & au pancréas. Elle donne
encore affez fouvent la veine cyftique, & de petites
branches au duodénum, au i vaifleaux biliaires &
au pancréas.
Le tronç de la veine-porte devient fort gros par
la.réunion de tant de branches; il eft cependant plus
petit que la veine-cave ; il eft couvert par les arteres
hépatiques, par les conduits biliaires, par les nerfs,
& par un réfeau de petits vaifleaux artériels & vein
eu x . A l’extrémité du vallon des portes, elle fe partage
en deux^ branches tous un angle extrêmement
ouvert. La branche droite eft la plus grofle, mais elle
cntrç prefque aufiï-tôt dans la fubftance du yifcere ;
le plus-fouvent elle donne cependant la veine •cyftique,
qui eft prefque toujours fimple.
La branche gauche remplit le fillon tranfverfal;
comme elle eft plus apparente, c’eft elle qu’on a.
nommée le finus de la. veine-porte ; il y a cependant
quelquefois deux branches gauches. Elle fournit le
lobe de Spigel, l’anonyme, & le lobe gauche. C’eft elle
qui, dans le foetus, fait partie de la veine ombilicale.
Elle donne, de petites branches fuperficielles, qui
fortept du foie, en communiquant avec les veines
phréniques, coronaires, épigaftriques ôc liénales.
Les branches de la veine-porte communiquent auflU
avec les veines lpermatiques, les renales, les hémor-
rhoïdiennes moyennes & les externes, nées de
1 hypogaftrique. Ces communications font petites.
La veine-porte fe diftingue des autres veines par
plufieurs- carafteres. Elle a plus de folidité, elle eft
plus forte que^ la veinercave & q u e l ’aorte rédui-,
te à la même épaiffeur.
Le tiffu cellulaire qui environne la veine-porte
& fes branches hépatiques, s’eft attiré l’attention des
anatomiftes. On lui a donné le'nom de gciine, & on
1 attribue communément àGhffon,quoique "Whlaeus ’
& Pecquet en aient parlé avant lui. Ce tiffu cellulaire.
fe réunit avec le petit épiploon, & forme une
enveloppe autour de la veine-porte, du conduit biliaire
& de l’artere hépatique.
Cette gaîne eft renforcée par un réfeau de petites
arteres, de veines, de vaifleaux lymphatiques & de
nerfs. C ’eft à ces vaifleaux qu’eft due la couleur rouge
qu’on a vue à cette gaîne, qui lui a fait donner
le titre de mufcle, de coeur même du bas-ventre, &
qui a encouragé des phyfiologiftes à lui reçonnoître
une pulfation analogue à celle des arteres.
Toutes ces idées font hazardées, Il n’y a certainement
aucune fibre mufçulaire dans, cette gaîne , & le
fines de la veine-porte n’a point de battement. Tout
ce qu’il y a de vrai , c’eft que le tronc de la veine-
porte & les branches hépatiques reçoivent de cette
gaîne une certaine fermeté; elles fe foutiennent le
plus fouvent, & cpnfervent des fedions circulaire
s , quand on les a coupées, au lieu que les autres
veines du corps humain fe froncent & fe pliflent.
Une autre particularité de la veine porte, c’eft.
d’être fans valvules. Je nevoudrois pas cependant y ,
reçonnoître , du moins dans l’état de fanté,, un flux
& reflux. Ce reflux refouleroit le fang dans les branches,
& par le défaut même des valvules y çauferoit
un ,défordre extrême.
On a cru trouver dans le fang de la veine-porte ’
des qualités différentes de celle du fang des autres
veinçs. Cette différence a certainement de la proba^
bilité. La veine-porte rapporte au foie le fang des in-
teftins , de l’épiploon, du méfentere, de la rate. Elle
repompe des intêftins, une matière fétide, aqueufe,
mais chargée de particules exaltées, nées des alimens
qui ont fubi un commencement de putréfaction. Le
fang, qui vient de l’épiplon, du méfentere & dumé-
focolon, doit contenir des particules graiffeufes. L’a-
maigriffement, fi ordinaire dans les fievres aiguës',
prouve qu’une partie de cette graiffe rentre dans le
fang. Nous donnerons au mot Rate les conjeâures
que l’on a faites fur le fang de ce vifcere, qu’on croit
être plus fluide & plus difpofé à l’alcalefcence. Il ré-
fulteroit de ces faits , que le fang delà veine-porte fe-
roit plus chargé de graiffe & de particules putrefci-
bles. On a cru que cés qualités étoient néceffaires
pour donner à la bile fes qualités particulières; On
peut ajouter a ces probabilités, que les vifceres qui
fervent, à la digeftion, ont une veine particulière dans
toutes les'claffes d’animaux qui ont de la bile, quadrupèdes,
oifeaux, amphibies & poiffons.
On a cru confirmer ces conjeûures par l’analyf®
chymique, On a diftillé le fang tiré delà veine-porte;