a.près l’avoir bien mouillée, il réitéré fofl opération,
pour donner au drap autant de voies de chardon
qu’il convient ; mais l’on prend les chardons un peu
plus forts. On la remet enfuite, pour la féconde fois,
au tondeur, qui, à fon tour , la.remet, pour la troi*
fieme fois, au pareur. De-là elle paffe encore par les
mains du tondeur, qui la remet, pour la quatrième
& derniere fois , au laneur, en employant toujours
les chardons plus forts. On juge que les draps font
bien lanés ou garnis , lorfqu’on les voit également
peuplés de laine dans toute l’étendue des pièces ,
& que la laine eft exa&ement couverte ; & on les
juge bien tondus , lorfqu’on ne releve les poils qu’avec
peine, & qu’il eft fuffifamment & également
court dans toute la piece. Les draps parés 6c garnis
font mis aux rames. ( + )
* LANEUR , f. m. (Manuf! D r ap p .') c e lu i q u i
lan e o u g arnit le s d rap s. Voyeç c i-d e ffu s L a n e r .
LANESBOROUGH , ( Géographie. ) petite ville
d’Irlande dans la province de Leinfter 6c dans le
comté de Longford, fur le Shannon. Elle députe au
parlement. (Z). G . )
LANGBORN, on LAMBORN , ( Gèogr. ) ville
d’Angleterre dans la province de Berlc, aux confins
de celle de "Vilt, fur une riviere du même nom. Elle
fe divife en haute & baffe ; elle trafique en cuir 6c
en bétail, 6c elle a des environs ou le gibier abonde.
L’on obferve que les eaux de fa riviere débordent
pour l’ordinaire en été , 6c qu’en hiver elles font
prefque à fec. Long. iG. 10. lac. 5t. 3 3 . ( D . G. )
LANGENBERG , ( Gèogr. ) ville d’Allemagne
dans la haute Saxe 6c dans les états des comtes de
Reuff, de la branche de Géra : elle étoit jadis munie
d’un château , dont on ne voit plus que les ruines.
Nombre d’autres lieux d’Allemagne, mais peu remarquables,
portent ce nom. ( D . G . )
LANGENBOURG, ( G è o g r.) ville d’Allemagne
dans le cercle de Franconie 6c dans les états du Ho-
henlohe-Neuenftein , dont elle forme , avec fes dépendances
, une des principautés diftinûes. Elle eft
fituée proche du Jaxt, au pied d’un château fort
élevé. (Z?. G.) ~ .
LANGENDORF, {G è o g r .) lieu d’Allemagne en
haute Saxe & dans la Thuringe , principauté de
Weiffenfels. Ce n’eft qu’un village; mais à raifon de
fon hôpital, de fa maifon d’orphelins 6c de fon college
, il paroît mériter quelque attention. Ce triple
établiffement eft exemplaire par l’ordre que l’on y
tient 6c l’utilité que l’on en retire ; & il eft fingulié-
rement remarquable par fon origine , laquelle fe
date de l’an 1710, 6c eft tout à l’honneur du bon
fens, du bon coeur 6c de la fortune de fon fondateur,
nommé Chrijlophe Buchon, roulier ou charretier de
profeflïon. ( D . G . )
§ LANGETS , ou LANGEAI, ou LANGEY,
L an g e fum , (Gèogr.) petite ville de la baffe Touraine,
fur la Loire , à 3 lieues de Luines, 6 , & non 4, de
Tours. C’eft le fiege d’une juftice royale 6c d’un
grenier à fel. Dans l’une des paroiffes eft. un petit
chapitre compofé de quatre chanoines 6c de cinq
chapelains, à la nomination du feigneur. Il's’eft tenu
à Langeai un concile en 12.78, nommé Langefenfe
Concilium.
On y voit un château bâti par Foulques de Nera
en 991 , 6c rétabli en l’état où il eft par Pierre de
Broffe, miniftre d’état fous Philippe le Hardi, le
même qui fit conftruire le gibet de Montfaucon à
Paris, où il fut pendu en 1277.
Ce lieu eft fameux par fes excellens melons. A
une lieue de Langeai on voit le château de Saint-
Mars , & un pilier de briques fi dures , qu’on prétend
qu’il eft à l’épreuve du canon : on l’appelle la
pile de Saint-M a rs. La tradition en attribue la conf-
truôioivà Jules-Céfar. Dict. de la Fr. de Hejfeln. (C .)
§ LANGON (Gèogr.) Alingonis P o r t a s , Lango-
nium, petite ville de Gafcogne, dans le Bazadois, aux
confins du Bordelois, fur la Garonne, à une lieue
au-deffus de Cadillac , 6c cinq au-deffous de Bordeaux
, avec titre de marquifat. Elle eft renommée
pour fes bons vins.
En 1587, au fiege de Langon , la Salle-de-Siron
fut tué en fe défendant jufqu’à la mort , quoique
abandonné de tous lesfiens , excepté de fa femme,
qui le fo u rn it èdarmes & de courage tant q uelle p u t ,
dit d’Aubigné, Hifi. t. I I I . 1. 1. (C .)
LANGPORT, (G è o g r .) ville d’Angleterre, dans
la fertile province de Sommerfet, fur la riviere navigable
de Parre. Elle tient de fort groffes foires de
bétail, 6c au moyen des grandes barques, commodément
gouvernées fur la Parre, elle fait un commerce
qui s’étend jufqu’à la mer, au-delà deBçdge-
water. ( D . G .)
§ LANGRES , (Géographie.) On y a découvert
en 1770 une quantité de médailles d’or du haut
Empire.
C’eft la patrie de plufieurs hommes illuftres, outre
Jul.Sabinus 6c Barbier d’Aucourt, les feulsnommés
dans le Dictionnaire raifonné des S cien ces, &c. on
peut encore citer avec éloge : i°. Anne-Benigne
Sanrey, qui de berger devint prêtre, prédicateur,
habile théologal de Beaune , & qui finit fa carrière
à Langres étant fimple chapelain. Il voulut être inhumé,
en 1659, fous la lampe de l’églife de Saint-Martin
, à la faveur de laquelle il avoit fait fes premières
études: il poffédoit très-bien le latin, le grec &
l’hébreu. 20. Jean Gravot, célébré profeffeur de
philofophie, mort en 1616. 30. Pierre Floriot, pieux
6c favant auteur de la morale du Pater. 40. Denis
Diderot : perfonne n’ignore, dit Expilly, par combien
de titres il a obtenu la place diftinguée qu’il tient
aujourd’hui dans la république des lettres. 50. L’abbé
Mangip , qui a publié, en 1768, YHijloire du diocefe
de Langres , en trois volumes in -12, où il y a des
recherches, mais peu de critique 6c de goût. 6°. Edmond
Richer , Syndic de Sorbonne, né à Chaoure,
diocefe de Lan g res, (non Chouroe, comme l’écrit le
Dictionnaire des hommes illujtres, en fix volumes, éd.
1772), publia, àlapriere des premiers magiftrats,
fon livre de la Puijfance eccléjiajlique, où il frondoit
les maximes ultramontaines. Le cardinal de Richelieu
employa N. Talon, curé de Saint-Gervais, 6c
le fameux P. Jofeph, capucin, pour le faire retracer :
ce bon vieillard , fur le point d’effuyer l’opération
de la taille, menacé de la Baftille, écrafé du pouvoir
de ce miniftre redoutable, figna, en 1629, ce
que lui préfeûta le capucin, pour éviter l’infamie
de la prifon. Croiroit-on que le pape avoit attaché à
cette rétra&ation le chapeau de cardinal, jufqu’alors
refufé à D. Alphonfe, chartreux, frere de Richelieu
, & depuis archevêque de Lyon ?
Cette violence inouie avança la mort de Richer,
arrivée en 1630 , à l’âge de foixante-douze ans.
M. Bailler compofa en 1706 la vie de ce do&eur,
qui ne parut qu’en 1714. « En travaillant à cette vie,
» dit Baillet dans fa préface , j’ai eu en vue le bien
» de I’Eglife 6c les intérêts de la patrie , le falut des
» rois 6c la confervation du dépôt de l’ancienne
» do&rine de la Sorbonne ».
Le public eft redevable de cet ouvrage pofthume
à un ami de Baillet, 6c doit lui favoir gré du préfent
qu’il lui a fait. Le favant abbé Goujetnous a donné
YHifloire du Synd ica t de Richer, en un volume in-2° .
1753. On eft indigné à la leélure des menées odieufes
6c des perfécutions fufcitées à ce do&eur par le
nonce, par le do&eur Duval, 6c fur-tout par les
jéfuites.
Le commerce le plus confidérable de Langres eft
en coutellerie, qui eft fort eftimée.
Langres eft le point de la France le plus élevé :
autour de cette ville, plufieurs rivières ont leur
fource, qui vont fe rendre en trois différentes mers:
relies font la Meufe, la Marne 6c la Vingeanne, qui
de la Saône porte fes eaux au golfe de Lyon. La Marne
prend là fource à une lieue 6c demie de Langres, dans
un lieu appellé Saint-Valier.
Le portail de la cathédrale eft d’une bonne archi-
teêlure, 6c d’un très-bel effet. C’eft du haut des
tours de cette églife, terminées par une baluftrade,
que l’on jouit d’un bel horizon. Gèogr. de Robert,
177%,p. 83.
MM. de l’Oratoire n ont plus leféminaire, comme
le marque M. R. Heffeln , dans le tome I I I du D ic tionnaire
de la F ran ce , publié en 1771. Quoique
cette maifon leur eût .été confirmée par les deux
puiffances, 6c qu’ils euffçnt eu la confiance de cinq
évêques de Langres depuis leur établifiement en
1 6 19, par Sébaftien Zamet, M. de Mo'ntmorin les
força de fe retirer en 1737. M. de la Luzerne qui lui
a fuccédé en 1769 ; ne s’elt annoncé dans le diocefe
que par des a&es de générôfité, de paix 6c de dot/*
ceur. L’hôpital ayant été.confumé par les flammes
dix jours après fa nomination à l’épifcopat, il envoya
auffi-tôt de Paris une lettre de change de
6000 liv. aux adminïftrateurs; enforte qu’on difoit
à Langres : « M. de Montmorin ne s’eft annoncé en
i 1733 » que par des lettres de cachet, & M. de la
>> Luzerne par des lettres de change». Ce prélat s’eft
fait beaucoup d’honneur par Y O raifon funebre du roi
de Sardaigne , en 1773. (C.)
§ LANGUE, (P h y jio lo g ie .) Les quadrupèdes,
les oifeaux 6c les animaux reptiles ont une langue ;
elle fert à faifir leur proie : les ferpens l’élancent
àvefc vivacité pour y coller apparemment quelques
petits animaux ; ils lechent les gros animaux pour
en faciliter la déglutition. Les poiffons qui n’ont point
de voix, n’ont point de langue, ou n’ont qu’une ef-
pece de prolongement des membranes du palais,
armé quelquefois de dents pour retenir la proie. Les
infeûes ont une trompe affez analogue à la langue ,
mais qui eft ordinairement un canal, par lequel ils
fucent le fuc dont ils fe nourriffenr.
langue eft fouvent dure & offeufe dans les oifeaux
: dans les quadrupèdes, elle eft quelquefois hé-
liffée de mamelons durs 6c prefque cartilagineux,
mais ce n’eft que fa furface qui en eft armée ; la lan gue
elle-même eft molle, charnue & véritablement
mufculeufe, quoiqu’un peu différente du refte des
mufçlës.
Dans l’homme, la langue eft plate & large, à la
différence des quadrupèdes, dont la mâchoire eft
longue, 6c dont la langue répond à cette longueur.
Sa figure eft applatie 6c peu épaiffe. Sa face fupé-
rieure eft libre: elle eft légèrement marquée d’une
ligne mitoyenne, qui s’étend depuis l’épiglotte jufqu’à
fa pointe ; cette pointe eft arrondie. Sa face inférieure
eft beaucoup plus courte, il n’en paroît de
mobile & de vifible que la partie la plus voifine de
la pointe, le refte eft couvert de chairs & de glandes.
Sa racine remonte un peu , elle eft bombée ;
de-là elle defcend légèrement 6c s’applatit. Elle eft
extrêmement mobile, il n’y a aucune partie du corps
humain qui l’égale dans cette propriété ; elle peut
non feulement fe porter à tous les points delà bouche
antérieure, fortir même de là bouche 6c pan-
courir une partie du vifage, mais elle peut fe rétrécir,
s’épaifîir, s’excaver, former comme une nacelle
, fe bomber 6c fe rendre convexe pardeffus,
.s’applatir & s’élargir.
Elle eft un peu affermie par fa face inférieure ;
une duplicature de la membrane de la bouche y eft
attachée. C’eft le frein qui, dans quelques enfans,eft
dùtne longueur 6c d’une lolidité à gêner le moùveftient
de la langue. Ce mal eft beaucoup plus rare
que ne le difent les fages-femmes ; on en a cependant
des exemples , 6c on a été obligé de retrancher
ce filet avec des cileaux.
Sans parler de l’os hyoïde 6 i de fes mufcles, il eft
neceffaire de donner un précis des mufcles qui donnent
à la langue des mouvemens fi libres ÔC fi variés.
Le géniogloffe eft un mufcle à trois attaches. Son
origine eft iimple, il naît de la mâchoire inférieure
à côté de la (ymphyfe, le plus fupérieur des mufcles
qui naiffent de cet os. Il marche vers la partie inférieure
de la tête , & fe partage en trois queues
charnues.
^ La première s’attache à l’os hyoïde, à fa face antérieure
6c fupérieure.
La fécondé, dont les fibres font plus éparpillées
& moins ferrées, va au pharynx, ie courbe, defcend
6c va rencontrer le ftylogloffe. "Winflow en a
fait un mufcle du pharynx.
La troifieme, la plus antérieure & la plus forte ,
fe porte en rayons à la bafe de la langue. Ses fibres
les plus antérieures font inclinées en-devant , les
moyennes font tranfverfales, les poftérieures vont
droit en arriéré.
Quand la mâchoire inférieure eft raffermie, ce
muicle peut en rapprocher l’os hyoïde 6c la langue•
11 tire le pharynx en-avant 6c en comprime les côtés,
il tire la langue en-avant, 6c la fait fortir de la bouche.
Quelques fibres peuvent tirer la langue en-
arriere.
Quand l’ôs hyoïde eft affermi par fes mufcles
dépreffeurs, le géniogloffe peut ouvrir la bouche 6c
déprimer la mâchoire:
Le ftylogloffe né de la pointe de l’épiphyfe de ce
nom fait une arcade,dont la première ligne defcend;
il paffe le long de l’angle de la mâchoire inférieure ,
6c s’y attache par des fibres ligamenteufes qui vont
fe terminer à l’épiphyfe que nous venons de nommer.
Ces fibres font charnues dans quelques fujets,&
ajoutent une fécondé tête au ftylogloffe. J’ai vu quelquefois
cette tête.
La fécondé ligne de ce mufcle va en-avant le long
des côtés de la langue; il y a quelquefois deux plans
de fibres ; l’un d’eux eft plus fupernciel 6c l’autre plus
profond: j’ai même compté trois plans. Le plan le
plus extérieur a été le plus long, 6c s’eft confondu
en partie avec le cératogloffe : le plan du milieu a
embraffé le cératogloffe & s’eft attaché au mufcle
lingual ; le troifieme eft allé rencontrer le cératogloffe
: j’ai vu jufqu’à quatre plans de fibres une
autre fois.
Le ftylogloffe tire la langue en-arriere, il en éleve
la pointe, 6c en même tems l’os hyoïde. Quand l’un
des ftylogloffes agit feul, il tire la langue de fon
côté.
Le lingual a la même dire&ion que le ftylogloffe ,
mais il n’eft attaché à aucun Os,; il fe porte en-devant
6c en-dehors: la partie pharyngienne du géniogloffe
fe confond avec lui ; il renferme le ftylogloffe comme
dans une gaîne, il fe mêle arec lui, & l’accompagne
jufqu’à la pointe de la langue.
Il déprime la langu e , la retire dans la bouche,
courbe la pointe en-deffous, & l'approche du pharynx.
Le cératogloffe 6c le bafiogloffe peuvent être regardés
comme un feul mufcle , ou comme deux
mufcles féparés.
Le bafiogloffe eft attaché à la bafe de l’os hyoïde
latéralement, & à la corne. Il fe répand en rayons
én-dehors 6c en-devant, & fe termine à la bafe de
la langue au-deffus des glandes fublinguales ; il eft
renfermé entre deux plans du ftylogloffe , ou bien
entre ce mufcle 6c le lingual ; il fe porte en partie
en-avant avec le ftylogloffe.