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n’opéré que deux ou trois ans après qu’on les à employés
: celle-ci opéré immédiatement. Un fermier
ne peut,-annéecommune, fumer un acre de terre à
moins de 5 livres ; l’opération que je propofe-ne-
coût etoit que 30 fols. Le fumier remplit la terre de
quantité de mauvaifes herbes : notre méthode l’en
délivre. On ne trouve pas du fumier 6c des engrais
par-tout : notre .pratique peut-être employée dans
tous les pays. Elle feroit fur-tout avantageufe dans
les terres glaifeufes, que les viciflitudes 6c chànge-
mens fucceffifs de l’air pulvériferoient.
La rofée contribue aufli beaucoup à fertilfer les
terres : tous les laboureurs en conviennent. Elle eft
formée de la tranfpiration de la terre, de celle des
végétaux 6c animaux dans leur état naturel, 6c de
leurs exhalaifons, quand ils font dans un état de corruption.
La chaleur que la terre conferve, meme
après que l’influence du foleil eft affoiblie, exalte ces
corpuscules atténués; mais l’air, quife réfroiditplus
promptement à caufe de fa raré'fadion , les condenfe
à une diftance médiocre de la fuperficie de la terre,
où retombent ceux qui deviennent fpécifïquement
plus pefants que l’air. Les rofées different donc en-
tr’elles à proportion de la différence des corps d’où
elles font élevées, & les principes qu’ellescontien- ,
nent ne font pas par-tout les mêmes. Néanmoins
l'expérience nous apprend qu’elles font compofées
communément d’huiles 6c de fels, mêlés avec une
grande quantité d’eau. Nous verrons dans la fuite de
quel ufage font ces principes pour la végétation.
'L’eau de pluie, fuMout dans le printems, eft composée
des mêmes matières.
On met avec râifon la neige au rang des corps
qui fervent à fertilfer la terre. J’ai remarqué un léger
Sédiment au fond de l’eau de neige fondue, après
l’avoir gardée trois ou quatre jours. Lorfque la neige
fe fond, fa fuperficie, même fur le fommet des montagnes
, eft couverte d’une pouSfiere brune. L’eau de
pluie 6c de neige fe pourriffent plus promptement
que l’eau de fource, preuve certaine qu’elles contiennent
plus de parties huileufes.
Une livre & demie d’eau de neige évaporée me
donna deux dragmes d’une liqueur rougeâtre, qui
n’avoit que peu de goût, &c n’annonçoit aucune partie
faline. Je la mis dans un fellier pendant quatorze
jours; 6c quand je la retirai, je la trouvai couverte
d’une fubftance moifie. Lorfque cette fubftance fut
defféchée, elle prit feu fur un fer rouge, 6c fe réduisit
en poudre : d’où l’on peut conclure que la
neige contient une fubftance huileufe.
Les inondations dans les terreins bas font encore
mis au rang des moyens naturels d’amender les terres,
foit que les eaux de pluie y tombent direéle-
ment, ou qu’elles y coulent des terreins plus élevés.
L’Egypte eft inondée tous les ans par le Nil, 6c devient
par-là extrêmement fertile. L’eau de fource
eft encore de quelque utilité pour fertilfer la terre ,
mais elle y contribue beaucoup moins que l’eau des
rivières, principalement de celles qui palfent par des
pays fertiles ; parce qu’alors elle eft remplie des plus
fubtiles parties terreufes que les pluies ont emportées
«les bonnes terres. Lorfque les eaux imprégnées de
ces parties terreufes 6c des fucs favonneux des terres
où elles ont-coulé, féjournent dans les terreins bas ,
ces parties nutritives tombent au fond, 6c les ferti-
lifent. L e Nil dépofe une vafe riche, un limon fertile
& fi remplide parties tendantes à la putréfaâion, que
fon odeur forte femble être la caufe des fléaux dont
l’Egypte eft fouvent affligée. C’eft cette augmentation
annuelle du fol qui a élevé le niveau de la terre
beaucoup plus haut qu’il n’étoit. C’eft aufli pour la
même raifon que dans tous les pays les vallées font
plus fertiles que les terreins élevés, les pluies em-
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portant toujours des hauteurs une partie des matières
végétales qu’elles ilaiffent dans les fonds.
L ’art imite fouvent la nature dans cette manière
d’améliorer les terres;, on.conduit Peau des, rivières
dans les champs, où on les laiflê féjoùrner quelque
tems •: ce qui le pratique fur-tout dans le printems ,*•
lorfque ces eaux font pliis imprégnées dés parties nu-
tritives. Quand .elles ont dépofé ces parties, ce qu’elles
font en iquatre ou cinq jo u rs , on les fait écouler
entièrement, de crainte qu’en s’ évaporant par dé-
g rés , elles ne refferrent trop la terre , 6c n’empêchent
l’herbe de pouffer. En e ffe t, c’eft ce que cette
opération a de plus dangereux ; 6c par cette ra i-
fo n , on ne doit pas l ’employer dans les terres argil-
leufes.
Il faütobferver ici qu’il y â des eaux extrêmement
préjudiciables aux te rre s; par exemple, les eaux
qui paffent par des mines de fer ou de charbon^ car
les parties ferrugineufes' que ces eaux contiennent,
font mourir les végétaux. Les eaux fulfureufes font
aufli très-nuifibles aux terres, f + )
F Ë R T O ,, NEUSIEDLERSEE , Lacus Pefonis ;
( Géogr. ) lac du royaume d’Hongrie, aux confins
des comtés d’Edenb ourg& de Wiefelbourg. Il eft remarquable
en ce que de fa crue 6c de fa décrue, les
habitans du pays font dépendre la quantité du v in
qu’ils cueilleront dans l’année ; voient-ils les eaux bien
hautes, ils jugent que leur vendange fera mauvaife;
6c les voient-ils bien baffes, ils jugent qu’elle fera
bonne. ( D . G. )
* § F E R U L E , . . . . Darts cet article on cite Pline ,
liv. I F , chap. 12 ; liie z liv. X X I y , ch. 1.
§ FE SC AM P , ( Géogr. ) en Latin Ffcamnum^
Ffcannum,pe tite v ille du pays de Caux én Normandie
, fituée fur une riviere du même nom , dont
l’ embouchure forme un petit port peu fréquenté. .
Quelques auteurs prétendent que Ffcamp e x i-
ftoit du tems de C é fa r , 6c s’appelloit Fifci campus ,
parce que l ’on y apportoit les tributs des environs.
Le vu lg a ire , ou peut-être l ’adroite politique des
moines 6c des prêtres, tire de Fifci campus ou champ
du figuier, l’origine de Fefcamp , parce que c’eft an
pied d’un arbre de cette efpece qu’on prétend
avo ir trouvé la relique du précieux fang. L’hiftoire
fabuleufe de cette relique ne mérite pas d’être rapportée.
Henri I I , roi d’An gleterre, donna la v ille dé
Fefcamp à la célébré abbaye du même nom ; mais
depuis 1560 elle eft fous la domination des rois de
France. Fefcamp étoit confidérable fous la premier«
6c fécondé races des rois de France : les comtes dè
C au x y faifoient ordinairement leur réfidehee.
G uillaume, duc de Normandie , furnommé la
Longue Epée, rebâtit le château de Fefcamp avec là
derniere magnificence ; il ne refte de ce palais
qu’une feule tour ouarrée ; les moines de 1 abbaye
l’ont nommée tour de Babylonne, peut-être à caufe
de fa hauteur, ou qu’elle n’étoit pas a ch ev ée , ou.
par quelques autres raifons qui nous font inconnues.
Les habitans ayant pris le parti de la ligue contre
Henri IV , conftruifirent y n tort qu’ils appellerent
fort de Baudouin ; il fut démoli en 1 5,9 5.
L’abbaye de Fefcamp eft une des plus riches &
des plus confidérables du royaume de France $
c ’étoit premièrement un couvent de religieufes,
fondé en 666 par Waning, feigneur de Fefcamp.
Guillaume , furnommé la Longue Epée, duc de Normandie,
tranfporta les religieufes à Monrivilliers,
6c fubftitua à leur place un chapitre de chanoines
réguliers.
Richard I. fit con fa c re r l’églife de l’ab b a y e , en
9 60, par quinze évêques de Normandie 6c des pror
vinces voifines ; au jour de fa dédicace , il aflîgna à
l’abbaye des revenus 6c des privilèges considérables.
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Richard II. confirma les donations de fon perë : il
fit affembler Robert, archevêque de Rouen, & fes
fuffragans, & leur fit figner une charte, par laquelle
ils declaroient l’abbaye de Fefcamp exempte de la
jurifdi&ion épifcopale. Richard II. pféfenta cette
charte à Robert , roi de France qui accorda des
lettres-patentes : enfin le pape Benoit VIII ratifia ce
que le roi de France & le duc de Normandie avoient
fait au fwjet de l’abbaye.
Robert, frere 6c fuccefiëiir de Richard III, augmenta
encore les revenus de l’abbaye ; mais n’étant
pas content de la conduite dès chanoines réguliers ,
il leur fubftitua des moines de l ’ordre de S. Benoît,
qu’il fit venir de Dijon, & auxquels il donna encore
de fort grands privilèges. La jurifdiétion de
cette abbaye s’étend à prélent fur trente-fix pa-
roiffes* onze prieurés, 6c quatorze chapelles : elle
jouit d’un revenu de cent mille livrés.
Les moines font obligés de: donner toii9 les jours
de l’année une livre 6c demie de pain aux pauvres
qui fe préfentent, excepté pendant le mois d’août :
cette aumône ne laiffe pâs de diminuer les revenus
lorfque le bled eft cher. L’églife de l’abbaye eft
haute 6c couverte de plomb ; elle a foixante 6c
douze toifes de longueur fur vingt-fix de large ; le
choeur eft pavé de marbre de differentes couleurs,
l ’autel eft de marbre blanc ; à côté de la chapelle de
laVierge fe trouvent les tombeaux des ducs Richard I.
& Richard II. Il y a dans Fefcamp uné cloche dont
la circonférence eft la même que celle de Georges
d’Amboife de Rouen, elle a trente-deux pieds de
tour ; mais comme elle n’eft pas d’un épaiffeur aufli
confidérable, le fon en eft plus clair.
Le marché de Fefcamp eft un des plus beaux de la
Normandie; il a quarante-huit toiles de longueur,
fur quarante-deux toifes trois pieds de largeur : les
murs qui l’entourent ont vingt-cinq pieds de hauteur;
il renferme l’auditoire & la prifon : on entre dans ce
marché par deux grandes portes fermant à clef, l’une
du côté de la mer, 6c l’autre du côté de l’abbaye.
La fureté que les marchands y trouvent, les engage
d’y venir de tous les environs ; ce marché fe tient
tous les famedis de chaque femaine, & produit environ
mille écus à l’abbe.
La ville de Fefcamp eft gouvernée par un fubdé-
légué de l’intendant de Rouen , 6c par deux éche-
vins dont l’éleéixon fe fait tous les trois ans. Fefcamp
eft compofée d’environ mille maifons , dont quatre
à cinq cens font maintenant ruinées. Le nombre de
fes habitans n’excede pas fix mille ; ils ont le’ franc
falé. En place des impositions faites fur le fe l, chaque
famille donne trente-fept livres dix fols toutes les
années : ce privilège leur fut accordé par Henri I I ,
roi de France, aux follicitations du cardinal de Lorraine,
pour lors abbé de Fefcamp, fous la condition
que les habitans donneroient la moitié de l’argent
néceffaire à la conftru&ion des digues 6c aux
réparations du port. Les habitans de cette ville ont
encore le privilège de prendre tout le fel néceffaire
à leur falaifon ; mais il y a quelques années que
les fermiers firent un accord avec les habitans, par
lequel ils s’obligeoient de leur fournir le fel à raifon
de 90 livres le muid, en tems de paix, & 110 livres
en tems de guerre.
La vallée dans laquelle eft fituée la ville de Fefcamp
, a deux cens toifes de largeur, 6c huit cens
de longueur ; elle eft quelquefois inondée dans les
groffes eaux : malgré cette fituation, l’air de Fefcamp
feroit fain, fans les rivières de Valmont 6c
Granfeville qui traverfent la vallée 6c fe joignent à
line demi-lieue de la ville.
Le port qui eft fitué à l’extrémité cle cette vallée,
eft à-peu-près quarré ; deux batardeaux retiennent
les eaux dans le rélcrvoir , chacun contient une
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éclufe ; fur chaque éclufe eft conftruit un po n t, celui
dé bois eft au couchant; l’autre qui eft au lev
an t, eft de pierre. Les eaux du réfervoir fervent
à nettoyer l’entrée du port qui eftprefque toujours
embarraffé par les graviers que les vents oueft 6c
nord-ôueft occafionnent ; ce défaut confidérable
vient du peu de fôin qu’on a pris de conftruire de
nouvelles digues. Les vaiffèaux n’ont à craindre
que les Vents eft 6c fud-oueft pour entrer dans le
pört. II eft défendu par deux batteries de can o n ,
6c une tour confidérable ; la batterie qui eft au
le v a n t,- s’appelle cafagnct; celle qui eft au couchant,
s’appelle batifou: la première contient fept pièces
d’artille rie, la fécondé qui eft prefque au niveau
de la m e r , eft armée de neuf canons. La tour qui
fe trouv e entre ces deux batteries, défend très-biert
l’entrée du p o r t, 6c fUpplée à l’éloignement de la
batterie de batifou. La grande rade eft vis-à-vis
C riqu e -boeu f, à la diftance de trois quarts de lieue ;
les vaiffèaux y font à l’abri de prefque tous les
vents , le fond eft de glaife , ou terre de potier mêlée
avec du fable ; les ancres n’y chaflent po in t:
il y a dans cètte rade vingt braffes d’ eau lorfque
la mer eft haute, 6c feize lorfqu’elle eft baffe. La
petite rade oppofée à la batterie du ba tifou , a dix
braffes d’eâu au flu x , 6c jamais moins de fept à huit
au reflux ; elle eft expofée aux vents fu d , fud-
otieft, 6c eft.
Il y a deux foires à Fefcamp ; l’une eft appellée
foite annuelle, parce qu’elle fe tient tous les ans le
premier famedi de janvier ; l’autre eft appellée la
foire de la Trinité, parce qu’elle fe tient le famedi
qui précédé le dimanche de ce nom. T ou t auprès de
Fefcamp, 6c au pied d’un coteau du côté du levant,
l’on trouve une fontaine dont les eaux font e x c e llentes.
A une lieue fud-eft de cette ville , eft un
puits d’eau minérale aflëz renommé.
Les habitans de Fefcamp envoient quelques vaif-
feaux à la pêche des morues en T erre-N euv e , de
groffes barques à la pêche du hareng, 6c de petites
barques à la pêche journalière qu’on fait fur la côte.
Le principal commerce de Fefcamp confifte en'
draperie , ferge, to iles , dentelles, tanneries, 6c en
chapeaux.
Entre les grands hommes qui font fortis de cette
v i l l e , l’on peut compter S. Maurille, archevêque
de Rouen, vers le milieu du x i c fiecle. Fefcamp eft
à douze lieues fud-oueft de D iep p e , quatorze de
Rouen , huiç&lu Havre-de-Grace , fix nord-eft de
Mo ntivilliers£& qùarante-cinq nord oueft de Paris.
Long.'i8A , f , 4" ; lat. 49 d, 4 6 ', o " i ( H. D . P. )
* § FÊTE des fous.... On cite dans cet article du
Tillot pour du Tilliot. Lettres fu r l'Encyclopédie.
* § FEU de joie, ( Hiß. anc. & mod. ) Au lieu de
D io n , Uv. L X X IX ( c’eft L X I X ) , t fe 1 Spartien
dans la. vie d'Adrien.
F EU CH TW AN G , ( Géogr. ) ville d’Allemagne,
dans le cercle de Franconie, 6c dans les états du
prince d’Anfpach, fur la riviere de Sulz. C ’eft le
chef-lieu d’un grand bailliage qui jadis appartenoit à
l’Empire, 6c qui en fut aliéné dans le x i v c liecle p d f
l’empereur Charles IV , en faveur du bourggrave de
Nuremberg qui en paya 70 mille florins. Les troupes
de Bavière la maltraitèrent beaucoup en 1645.
( D . G . )
* § FEVE de Saint-Ignace.... On lit plufieurs
fois dans cet article P île de Lu^one pour Vile de Luçori
ou de Manille. Lettres fur VEncyclopédie.
F É V IE R , ( Bot. fard.') en La tin, gledifîa ; en
Anglois, honey-locuft.
Caractère générique.
Le févier po r te des fleurs mâles & des fleurs an-
drogynes fur le même individu, 6c fur d’autres indi