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rien facrifier, la volupté qurcraignoit d’intèrronîprë
fes plaifirs, la parefle quiredoutoit lesfoiiïs-, toutes
les pallions fe réunirent pour relier où oh étoit :
ainli Mexico., relié toujours èxpofée à la fiireur des
eaux, & .la crainte d’y être enféveli a beaucoup
diminué fa population. Les hilloriens affurent .qu’elle
pâffoit autrefois deux cens mille âmes, aujourd’hui
elle n’eft plus que de foixante mille : elle efl formée
par des Efpagnolsdes métis, des Indiens, des Nègres,
des mulâtres, par tant de races differentes ,
dep'üis,le blanc jufqu’au noir, qu’à peine parmi cent
vifages en < trouveroit-on deux de' la même cbu-
leur.• • r.-j , 1 -î 'tapi .so
Les mines d’or, j le cacao, la vanille ; l’indigo 4 la
cochenille, le riz , le coton , font'une grande partie
du commerce. Hiß. phil. & polit, du commette des
Indes , ( C,)
MEZZA-VOCE-, ( Mufij.) r<i>tjSoTTO-vocK,
Mufiq. Suppl. («£)
MEZZOiFORTE, {M u f i q . ) Voye( S o t t o -V O -
C E , Mufiq. Suppl. { S )
M I
MICESLASI, ( Hiß. de Pologne. ) duc de Pologne.
Jufqu’au regne de ce prince , la Pologne aVoit
été plongée dans les ténèbres de l’idolâtrie y ce fût
lui qui le premier éleva la croix fur les débris des
idoles; & cette révolution fut l’ouvrage de l’amour.
Dambrovcka, fille de Boleflas, duc de Bohême ,
avoit allumé dans fon coeur les feux les plus violens-;
mais elle étoit chrétienne, 6c elle avoit juré de ne
jamais unir fa main à celle d’un prince idolâtre. Micefias
fe fit baptifer pour lui plaire , il lança un édit
par lequel il ordonnoit à tous fes fiijets de mettre
leurs idoles en pièces ; il leur marquoit le jour où
cet ordre devoit être exécuté dans toute la Pologne :
il le fut fans réfiftance l’an 96 5. L’é vàngile fut adopté
dans toute fa rigueur ; on pouffa même la morale
chrétienne jufqu’à ün ftoïcifme qui excite autant de
pitié que d’étonnement. Lorfqu’un Polönois étoit
convaincu d’avoir mangé de la viande pendant le
carême, on lui arrachoit toutes lès dents : par le
châtiment dont on puniffoit une fautefilégere,on peut
juger des fupplices réfervés aux grands crimes.
Miceßas fit à fa maîtreffe ou à fa religion un plus
grand facrifice , en chaflant de fa cour plufieurs
concubines , dont il avoit été plus idolâtre que de
fes faux dieux. Tant de zele pour l’évangile ne put
cependant obtenir du pape qu’il érigeât le duché de
Pologne en royaume : le chriftianifme ne lui fembioit
pas affez affermi dans cette contrée ; il vouloit que
les ducs par une foumillion plus aveugle aux volontés
de la cour de Rome, m'éritaffent le titre de rois.
Cependant li la couronne doit être le prix des victoires
, peu de princes en ont été plus dignes que
Miceßas: il défit les Saxons près de Vidin, l ’an 968,
porta le ravage jufqu’au centre de la Bohême, 6c
laiffa par-tout des monumeris de fon courage ; il
prêta à la religion chrétienne l’appui de fes armes
contre les peuples du Nord. Ce fut fous fon regne
qu’on vit s’établir cette coutume bifarre, de tirer
l ’épée lorfque le prêtre lit l’évangile ; elle s’eft
long-tems confervée en Pologne. Miceßas avoit
commencé à régner vers 964, 6c mourut l’an 960 :
l’hillôire le peint comme un prince occupé fans
ceffe du bonheur de fe s fu je ts ,& de la fplendeur
dé l’état.
Mic e s l a s I I , roi de Pologne :• la nation avoit
décoré du titre de roi, la tombe de Boleflas Crobri,
fon pere. Le fils couronné à Gnefne en 1025 , avec
Richfa fon époufe, prit le même titre ;i mais il n’en
avoit ni les vertus, ni les talens : endormi dans les
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bras de fan époufe:;.invifible à fan peu pic/ renfermé
dans fon palais , à peine fut-il infofméiquedes Ruflès
venoieiit venger les.défaiteS qu-’ils -avoient effuyées
fous le régné de fon pere , 6c qu’ils emmèrioient les
Polonois en efclavage.pour'cultiver leurs terres.
Enfin la nation fit entendre fes murmuras ; Micefias
étoit menacé de perdre la;COuronne ;s’il ne fe mon-
troit à. ,la tête de,fan armée'; il fe mQptra, mais il ne
fit rien, de plus ; aufli indolent dans,’ fon camp que
dans fon, palais * il obfarva l’ennemi & n’ofa le combattre;
Ù.iriç:, duc de Bobêmé.» tributaire de la Po-
logne, en,fecouajk>vjoirg; il prit les carmes pour
obtenir, une indépendanceqifa. ne lui difpu»
toit pas , & ravagea .la Tologne pour çonferver la
Bohême. La Moravie, (uivit cet exemple, Micefias
parut une féconde faisiàJ.a tête de (es troupes, 6ç
n’ofa hazarder ni fie g es n/batailles,il,voulut négocier
, mais il étoit aufli tfia^uvais politique que mau-
vais général. Les gouverneurs qu’il ayoit établis
dans les provinces , méprifererit uti maître indolent
qui; n’avoit pas. plus; de gçourage pour,.contenir fe:s
fujets que pour vefoçÿçfèscfih.nemi&pils -s’érigèrent
en fouverains, :6c .la Pologne^ devipt ,uh-état anarchique.,
livré aux di.vifioàs; >le.s plus funeftes-: ce fut
vers l’an 1036- qu’arriva .cette révolution. Trois
princes Hongrois entreprirent de fau.v er, c e (r o y au mç
prêt à s’aby mer dans fesTondémens ; ils arrachèrent
Micefias de fon palais ; l ’entraînerent en Poméranie,j
& le firent vaincre malgré lui-même. Son goût poulies
plaifirs le ramena dans-fa cap ita leoù il,donna
encore pendant quelque tems’ le fpeéfaclede fes débauches,
& mourut l’àn 1034.
M i c e s l a s III, furnommé le.vieux., fuçcéda, l’an
1173 , à Boleflas IV , fon frere, roi de Pologne,: tant
qu’il ,avoit été confandud^S la fou(e,Q,n,ayo.it eftimé
fes vertus , ou plutôt on n’avoit pas apperçu fes
vices ; dès qu’il fut roi,, toute la noirceur de fon.car
raélere fe développa fans obftacks il accabla le
peuple d’impôts, dépo.uilla les, riches;, y.exa les pauvres,
écarta les gens vertueux de toptes ks gra'ndes
dignités ; 6c devenu tyran, ne fe rendit acceflible
qu’à des tyrans comme lui. Le peuple gémiffoit en
filence ; la. nobleffe ofoit à peine murmurer;,, un
prêtre changea la face de l’état. Gédéon., évêque de
Cracovie, foulgva la nation, 6c fit dépofçr Micefias;
Cafimir, après quelques refus politiques pu finceres
accepta fa couronne : Micefias mendia des fecours
chez tous fes voifins, & ne trouva pas un ami. Quelques
faftiéux dans la grande Pologne prirent les
armes en fa faveur; mais cet orage fut bientôt dif-
fipé ; & Micefias s’enfuit à Ratibor, dans la haute-
Silëfie, l’an 1179 : il revint à la tête d’une armée ,
chaffa Lezko qui avoitfüçcëdé à Cafimir, & mourut
l’an izo z. ( M. d e S a c y . )
MICHÉE, qui eflfemStableà Dieu : ( Hlfi.facr. )
l’ancien, fils de Jemla, de là tribu d’Ephraïm , l’un
des prophètes du Seigneur, vivoit du temsd’Achab,
roi d’Ifraël. Ce prince s’éfânt ligué àvec^Jofaphat,
roi de Juda, contre les Syriens, vers l’an 3107 , il
confulta les prophètes de Baal fur le fiiccès dë cette
guerre. Ceùx'-ci lui promirent tousurie vi&oire com-
plette ; mais Jofapbat , prince pieux & craignant
Dieu, fouhaitant de confulter un prophelë du Seigneur
, on fit venir Mic'hée, & on le prévint en chemin
de ne rien dire qui ne fut conforme à ce qu’a-
voient dit les autres prophètes,, qui âvoient promis
à Achab un heureux fuccès. Michèe rcpondil qu’il né
diroit que ce que'le Seigneur lui mettfoit dans la
bouche : il fe préfenta devant les deux rois / déclara
hardiment que cette guerre àuroit une fin malheu-
reufe , & reprocha à Achab de s’êtrë laiffè tromper
par fes faux prophètes. Alors Sédécias, fils! de Cha-
nana , chef de ces fàiix prophètes ; slavançantTur
Michèe, lui donna un foufllet, & Achab lé fit mettre
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en prifon ; mars l’-éyënertièï»t confirma la: pfédi£tiô.n
du prophète. Le rçi id’Ifraeî përdit là vie dans la
bataille, qui fut gagnée par les Syriens. On ignoré
ce qui arriva dans la.fuite à. Michèe J 'fils de Jèmla ,
que quelques-uns ont confondu mal-à-propos avec
le prophète du mêhie nom, dont fions allons par-
ier. ( + )
M i c h è e , (Hifi~ facr>. ) lefeptieme dans l’ordre
des petits prophètes ,, fiïrnomméle Mor'athite, parce
qu’il étoit de Morathie y bourg de Judée, prophétifà
pendant près de 50 ans,-fous les régnes dë.Joathan, ;
d’Achaz & d’Ezéchias; ,'4 depuis environ l’ari 3245 ,
jyfqu’en 3306. On ne fait âücune particularité de la
vie ni de la mort de Michèe. Sa prophétie fie contient
que fept chapitres, &.elle efl écritetôntre lés rOyaii-
mes de Juda 6c. d’Ilraël, dont il prédit Jes malheurs
& la;ruin@, en punition de leurs crimes. Il annonce
la .captivité des deux-tribus par les Chaldéens, &
celle des dix par les Aflyriens , leur première délivrance
par Cyrus; 6c après ces triflës prédictions',
le prophète parle du regne du Meifie, '& de l’éta-
bliffement de l’églife chrétiennè. Il annonce en particulier
, d’une maniéré très-claire,; la nâiffance du
Meflie à Bethléem , fa domination qüidBit s’étendre
jufqu’aux extrémités du’ monde, &!:l’état floriffant
de fan églife. La prophétie de Michèe efl écrite d’un
ftyle fubiime, quoique naturel 6c facilë' à entend
e . ( + )
MICHEL I , (Hfioire du Bas-Etnpire.) qui eut lè
furnom de Rarnbage y efl plus connu fôus celui de
Çuropalate. Il monta fur le trône de Conftantinoplë
après la mort de Nicéphore dont il avoit épôufé la
fill.e ou la fceur. 11 avoit toutes les verdis d’un homme
privé, 6c n’avoit pas tousiës talens qui font les grands
princes. Occupé du bonheur de fes peuples , il ne
put.les protéger contre les invafions fréquentes des
Barbares qui défoloient les provinces. Pauvre, maïs
fansbeloins,il adoucit le poids des impôts. Lesféna-
teurs dépouillés de leurs, biens fous Je re^ne précédent,
rentrèrent dans la jouiffance dé leufs biens &
de leurs dignités. Les veuves&les orphelins retrouvèrent
un époux 6c un pere dans un maître compa-
tiflanr. Tandis qu’il's ’occupoir du bpnheur de fes
fujets , les Sarrafins enlevoient les-, plus belles provinces.
Michel, fans talent pour la guerre, leur oppcî-
fa les lieutenans. Léon l’Arménien rerhportà fur eux
plufieurs viétoires. Les Bulgares , plus heureux que
les Sarrafins, s’emparèrent de Mefëmbtie fur le Pont
Euxin. Cette conquête leur donnoifune libre entrée
fur le territoire de Conftantinoplë. Le peuple alarmé
d’avoir de fi dangereux voifins ; rëcorifiiit qu’il lui
falloit un empereur belliqueux pour le protéger.
Michel plus propre à-‘ édifier fa cour par Tés moeurs
qu’à briller à la tête d’une armée , tomba dans le
mépris. Léon l’Arménien fut proçlainé empereur
par l’armée dont il avoit le commandement. Michel,
à la première nouvelle de cette éledion , descendit
fans regret.du trône qu’il n’avoit occupé que pendant
deux ans. Il fe réfugia dans une églife avec fa
femme & fes en fans , il n’en fortir que pouf pren- i dre l’habit monaflique, qui lùi convenoit mieux que
la pourpre.
M i c h e l II, furnommé le Begue, étoit né dans là*
Phygie de parens ôbfcurs & indigens, ijuùne lui*
laifferent d’autres reffources que les armés.’Ses talens
militaires l’éleverent au rang dé Patricien ; Léon
l’Arménien l’admit dans fa familiarité , &Ipi confia
1 exécution des entreprifés les’ f>iùs’ difficiles. Sa faveur
arma l’envie ; i|: fut accùfé'd’avoir confpirë
contre fon maître qui l’avoit comblé d’honneurs &
d?rblienfa.its- ^es îu§es l.é fcbndamnerent à être brûlé
v if la veille de Noël. L’impératrice Thébüofie rér
montra qu une exécution àuffi fanglante profafieroit
la laintete de cette fête. L’exécution du fùpplice fut |
M I C 925
(jifFeree. Lespârtilans cle/i'i.^Ae/moins religieux, ne fe
firent point uii fcriipufe d-affaffiner Léon le jour même
de Noël. Ils.tirerent Michel dé prifon,, & le proclamèrent
empereur. Dès qu’il fut fur le trôné , il fe
montra indigne de l’occuper : tyran des confciences,
■ ■ B B r a 1« Chrétiens à l’ôbfervatiôn du
■ « ? pmlteprs autres çjrémonies judaïques,
■ m |)SKB3i£|SjS B H B la manie.de
s ériger en thcojogien , & de prononcer fur tocs les
points de doclrine. Eupheme, qui avoit enlevé une
religieufe, futcpodfmnéàla mort ; il fut informé
a,è fon arrêt :avqpt;;||être arrêté. Il avoit alors le
gouvernement,dé la Sicile, oit il étoit aufli chéri que
Michel y etoit detefte II déploya l’etendard de la
reyolte I Si appelle dans cette île'Ies Sarrafins tou-
: caufedes rébelles/Enpheme
ayant été for le chemin de. Syracufe dont il H
iPOfféflion v;Ies Barbares slapproprierent la
inctle qu .tls avotent affranchie du joug .de Michel.
Leurs flott|s dominatrices.de la mer, s’emparent de
ffi Crète,, d,e la Pouille & déjà Calabre. Tandis qu’ils
eleyoïent leur puiffançe for,les débris ce M
mchel, tranquiiie dans fon palais, fe confolbit de
a n .! ÿ ft5S'ia<''S,%SéS! concubines.-:Son intempérance
epuifct fon tempérament robufte : une, rétention
d uriné terpima, fa ,vie, dans. la neuvième, année de
,fon régné; q n ancien oracle avoit prédit le-déniem-
brement cle l.einpire lorfqu’un prince avare ôe bègue
bÿcuperott^.tèône, Les Grecs deyemfs: Chrétiens,
confer verent’ pendant plufieurs années un relie d’ar-
tachement pour les fiiperftitions du paganifmei
M i c h e l III,rfils de Théophile , étoit encore enfant
lorfquil fut elevé à l ’empire. Theodora’, fa
m.ere * flIî' chargee de l’adminiftration pendant fii
minorité. Çe,tte princeffe zélée pour le culte des images
, perfécuta. les Iconoclaftes qui, peridant leur
faveur, avoient perfécuté les Catholiques. Dès que
fan fils fut en âge de régner, elle lui remit les rênes
du gouvernement ; mais il fe laffa bientôt des embarras
des, affaires pour fe livrer à, fes pt-nchàns voluptueux.
Les excès de la table occupèrent tous fes
momens, $on intempérance, qui égaroit Couvent fa
raifon , lui fit donner le fiu-nom & Ivrogne. Sa mere
affligée de fes défordresfit d’inutiles efforts poiir le
rappeller à fes devoirs. Fatigué de fes leçons , il
l’obligea de fe faire couper lts.cheveux 6c de. s’enfermer
dans un monaftere , avec les princeffes fes
filles. Les Barbares le voyant abruti dans la débauche
, défplérent impunément- les provinces- dé l’empire
.^Michel qui de guçrripr intrépide &.a#if étoit
devenu un prince efféminé,, n’aim.oit plus qu’à figna-
ler fon adreffe dans les jeux du cirque. 11 affiftoità
la courfe des chevaux , Jorfqû on vint lui annoncer
que les Sarrafins s, avançoient vers Conftantinoplë ;
c’eft bien le.temS , répondit-il., de me parler de
giierre quand je fuis occupé de -mes plaifirs. Son
oncle Barqas qui régnoit fous fon nom , entretenoit
fes goûts par l’art d’inventer chaque jour de nouveaux
plaifirs. Ce lâche corrupteur, accufé d’afpirer
à l’empire, fut condamné à la'mort. Michèl'ih-
capable de,-gouverner, fe donna pour collègue Ba-
fiie qui jufqu alors n’avpit été connu que par fon
adreffe à careffer ies foifiiefles de fon maître. Dès
que ce nouveau Çéfar fut revêtu de la pourpre , il
adopta d’autres maximes & d’autres moeurs : il avoit
été le complice des débauches de fon maître-, I l devint
fon cenfeur aufli tôt qu’il fat fan collègue. Mi-
chel indigne de ,çe^ qu il ofoit lui donner des leçons,
refolut de l’empoifanner. Bafile inftruit qu’il médi-
toit fa perte , le fit affafliner en 867. Il avpit odcu-
pé le trône .pendant treize ans : ce fut fous fan régné
que le fchifme, qui fépare l’Eglife grecque d’àvec
la latine, pirit naiffance.
Michel IV fut furnommé le Papklagonien, parce
1