v ou lu exprimer le fymbole de la fo r c e , par la jltcke
dont Hercule blefi’a Junon ôc Pluton , fuivant le
rapport d’Homere , ou celle qui fervit à tuer le
vautour quid é vo roit Prométhée. L’afcenfion droite
de la principale étoile que les aftronomes délignent
par a y étoit en 1 7 50 , de 1 9 1 ° . 13'. 58". ôc là déclinaison
170. 27' 30" boréale. (M. d e l a La n d e ).
* § F L E U R ,.... f lo s .... « 11 femble que Vir-
» gile pèint notre baume fous le nom d’Amello»....
L ije i fous le nom d’Amellus. On n’a pas pris
garde que dans ce vers de Virgile que l’on cite :
EJl etiam flos in p'ratis cuï nomen amtLlo.
le mot amello eft au datif.
O n lit deux fois dans cet article, Crifpian pour
Crifpin. |
Fleurs artificielles, (Rubanier.) Les ou-
.vriers,chinois furpaffent peut-être les Italiens ôcles
François dans cette efpece de travail fubtil Sc délicat
; qui confifte à imiter les fieurs naturelles, foit
que cette fupériorité vienne du talent, foit qu’on
doive l’attribuer à la matière dont fe fervent les
Chinois & à la maniéré dont ils la préparent ôc la
mettent-en oeuvre. Les plus petits fecrets ont leur
p r ix ; ÔC pour peu que l’on foit cu r ieu x , on fait cas
des moindres découvertes.
Les ouvriers chinois, fur-tout ceux qui font au
palais de l’empereur, manient la foie av e c beaucoup
d’adreffe, ôc favent peindre à l ’éguille toutes
fortes de fleurs fur des feuilles de papier : elles
reffemblent affez à ces beaux colifichets qui nous
viennent de Bourges , dont la broderie repréfente
des deux côtés les mêmes figures : nous en- pré-
fentâmes autrefois à l ’empereur Canghi, qui nous
montra en même temps celles qui fe font à la Chine :
elles étoient travaillées finement : cependant il fit
plus de- cas des nô tres, à caufe du poli de la fo ie ,
ôc de la vivacité des couleurs, dont quelques-unes
ont bien plus d’éclat que celles de la Chine.
Les fieurs dont je parlé , ÔC qui imitent fi
bien la na ture , ne font fa ite s, ni de fo ie , ni d’aucune
efpèce de toile ou de papier. D e quoi font
donc formées les feuilles qui compofent le corps de
la fleur y pour être fi d élié es , fi liffée s , fi tranfpa-
rentes Ôc en un mot fi naturelles ? C ’eft un rofeau
o u une efpece de cannes, qui fournit la matière
qù’ôn y emploie. D u refte on ne met en oeuvre
ni fon é co rc e , ni fa racine qui pou rro ient, ce femble
, s’effeuiller ; c’eft toute autre chofe que j’expliquerai
, quand j’aurai fait connoître quel eft ce
ro fe a u , ou cette forte d’arbriffeau, d’où fe»tire cette
matière.
Comme ce rofeau rie croît point dans cette province
, je n’ai pu l’examiner par moi-même ; ce
que j’én ai appris de ceux qui travaillent aux fleurs,
ne fuffifoit pas pour que je puffe donner des indices
Capables de le déterrer en- France , fuppofé qu’il y
en a i t , comme j ’ai lieu de le croire : mais ayant
une fois appris qu’on nomme cet arbriffeau tong-
tfào, & autrement tong-to-mou, j ’ai confultél’Herbier
Chinois. L e but de ce livre eft d’expliquer les
Vertus médicales dès plantes & des végétaux : l’auteur
après avoir rempli c e deffein à l’égard du
tong-tfao, ajoute qu’ils Fournit encore divers o r-
riemens, dont le fexe a coutume de fe parer. L ’Herbier
m’a confirmé des particularités que je favois
déjà , ÔC m’en a appris d’autres que j’ignorois : ce
qu’il rapportedes vertus médicinales de cette plante,
feri facilitera peut-être la découverte aux herboriftes
Europëëns.
L e tong-tfao, dit l’Herbier C hin ois, croît dans
des fonds ombragés & fort couv erts:on lui a donné
le nom de tong-to, parce que , félon les médecins
C h in o is, il eu ap é r itif, lax atif, propre à ouvrir
les p o r e s , ôc à ô ter lesobftru&ions. Selon un autre
auteur qui eft cité ( car c’eft la coutume des auteurs
Chinois d’appuyer ce qu’ils difent de fréquentes
citations. ) , cet arbrifteau croît fur le côté des
montagnes; fes feuilles reffemblent aupi-maI c’eft-
à-dire, à celles du riccin ou palma Chrijli .- le milieu de
fon tronc eft rempli d’une moelle blanche très-légere,
ôc cependant affez unie, ôc agréable à la vue : on en
fait des ornemeris pour les perlônnes du fexe. Un auteur
dit qu’il croît dans la province de Kiang-nan.
Cela pouvoit être vrai autrefois, que les terres de
cette province étoient peu cultivées, mais à pré-
fent on l’y apporte de la province de Se-tchuen , &
de quelques endroits de celle de Hou-quang : mais
c’eft dans le Kiang-nan , qu’on a l’art de le mettre
en oeuvre.
« La plante, continue cet auteur, croît à la
» hauteur de plus d’une braffe : fes feuilles reffem-
» blent à celles du nénuphar ; mais elles font plus
» graffes : on trouve au milieu du tronc, fous un
» bois femblable à celui des cannes, une fubftance
» très-blanche ».
II paroît qu’elle eft moins ferrée que la chair
du melon ; mais qu’elle eft aufli unie, moins fpon-
gieufe que les autres moelles, ôc en particulier que
celle dufureau : je crois que ce corps léger tient
un milieu entre la nature du bois ôc des moelles
ordinaires.
« A préfent, pourfuit le même auteur, on femè
» ôc on cultive des tong-tfao dans les terres qui leur
» font propres : lorfqu’ils font encore tendres, on
» les cuit ôc l’on en fait un rob ; ce fuc épaifîï en
» confidence approchante des éleâuaires mois (par
» exemple de theriaque ou de réfiné ) eft doux ÖC
» agréable : fi on le mêle avec des fruits, il en
» releve le goût,ôc les rend meilleurs».
« Un autre auteur dit : le tong-tfao croît en
» abondance dans les montagnes ôc dans les bois :
» le contour de fa tige eft de plufieurs pouces ».
Celui qui travailloit à ces fieurs, ôc avec qui
je me fuis entretenu, en a vu de fecs qui étoient
gros comme le-poing.
« Sa tige, dit le même auteur, eft divifée, com-
» me le bambou, par divers noeuds qui laiffent entre-
» deux des tuyaux longs quelquefois d’un pied & de-
» mi: ces tuyaux font plus gros aubasde la plante. On
» coupe l’arbriffeau tous les ans , ôc l’année fuivante
» il repouffe. On remplit des barques de ces tuyaux
» pour les tranfporter dans le Kiang-nan : c’eft là
» qu’on en tire la moelle, Ôc qu’on la prépare : pour
» la préferver de l’humidité , qui lui eft contraire
» lorsqu’elle eft hórs de fes tuyaux, il faut la tenir
» bien enfermée dans un lieu fec, fans quoi l’on ne
» pourroit plus la mettre en oeuvre ».
Avant que d’avoir confulté l’Herbier Chinois, je
m’étois imaginé, fur ce que j’avois entendu dire,
que le thong-tfao pourroit bien être la même chofe
que la plante appellée papyrus, qui croît dans des
marais & dans des foffés, autour du Nil, à la hautèür
de fix coudées, ôc dont les anciens tiroient la moële
renfermée dans la tige, & en faifoient une-efpece
de bouillie, d’où enfuite ils levoient des feuilles
propres à écrire : c’eft qu’en effet on pouvoit faire
le même ufage de la moelle qu’on me montroit,
& que, comme vous le vefrez par le modèle que
je vous envoie , ori tire de cette moelle du tong-
tfao, une efpece de feuille, qu’on prend d’abord
pour du papier : mais ces feuilles font tout-à-fait
•différentes de celle de papyrus : ils ne convienhent
enfemble. qu’en ce que leurs parties ligneufes font
également inflammables.
Les Vertus médicinales qu’on attribue au tong-
tfao , le feront peut-être regarder comme une efpece
de fureâu plus moelleux, c’eft une idée qui peut
fervir à la découverte que je propofe. On lit dans
le jDictionnaire des Arts , qu’au rapport de Mathiole,
il croît dans les lieux marécageux un petit arbrif-
feau , qu’on nomme fureau de marais , dont les
verges font nouées , ôc reffemblent à celles du fureau
, qu’au dedans il y a une moelle blanche,
& que Ja matière de fon bois eft frêle. Je vois en
tout cela bien des rapports*
Si ces connoiffanees peuvent aider à trouver en
Europe, un arbriffeau femblable à celui qui fournit
aux Chinois la matière dont ils font leur s fieurs artificielles
, il rie fera pas difficile aux ouvriers européens
d’imitef, & même de furpaffer i’adreffe chî-
noife dans cette forte de travail, Ôc ils pourront
bien plus finement appliquer les couleurs convenables
, fur une matière qui eft très-propre à les recevoir
ôc à les conferver dans leur vivacité & dans leur
fraîcheur, c’eft cet artifice des ouvriers Chinois qui
me refte à. expliquer.
La première opération qui confifte à réduire ces
bâtons de moelle en feuilles minces & déliées:,
n’eft pas l’ouvrage de ceux qui font les fleurs ;
on les apporte ainfi préparées de la province de
Kiang-nan. Lorfqu’on m’en montra un paquet pour
la première fois, je le pris d’abord pour de véritables
feuilles de papier, qu’on a voit ainfi coupées pour
quelque deffein particulier : on me montra enfuite le
bâton de moelle d’où l’on tiroit ces feuilles ; la furpri-
fe où je fus piqua ma curiofité, ôc je voulus être
éclairci de la maniéré dont on s’y prenoit pour cette
'opération. S’il y a quelque particularité qui m’é--
chappe, les artiftes pourront aifémenty fuppléer.
La pieçe de moelle plus ou moins groffe & longue,
félon qu’on veut les feuilles plus ou moins larges,
fe met fur une plaque de cuivre entre deux autres
plaques fort déliées, ôc en même temps que d’une
main on la fait gliffer doucement dans cet entre-deux
des plaques, de l’autre main avec un couteau femblable
au tranchet dont les cordonniers coupent leur
Cuir^ on enleve une mince fuperficie qui fe développe
, de même qu’on enleve avec le rabot des ef-
peces de rubans de deffus une pieçe de bois bien
polie ; ce qu’on leve ainfi de la m oelle, reffemble
à de larges bandes de papier ou de parchemin très-
fin : on en fait des paquets qu’on vient vendre à Peking,
ôcles ouvriers les emploient à faire ces belles fleurs
artificielles dont je parle. Sur quoi il faut obferver
que pour empêcher ces bandes ou pellicules de moelle
de fe déchirer en les maniant, lorfqu’ils s’agit de
les peindre ou de les façonner, il faut les tremper
dans l’eau d’une main légère, en les y plongeant ôc
en les retirant dans l’inftant. Il fuffiroit même de les
laiffer quelque temps avant cette opération dans
un lieu frais ôc humide. Avec cette précaution il n’y
a point à craindre qu’elles fe rompent ou qu’elles
fe déchirent.
Il a une autre obfervation à faire fur les couleurs
qu’on applique. Les ouvriers Chinois ri’y emploient
que des couleurs douces, où il n’entre ni gomme, ni
mercure, ni cérufe, ni alun, ni vitriol : ces couleurs
font Amplement à Peau ôc ne font pas fortes. Je vis
dans le lieu où travailloient ces Ouvriers , diverfes
petites feuilles auxquelles on avoit donné une teinture
de v erd , de rouge & de jaune : c’étoit-là comme
la préparation aux autres couleurs, que différens
peintres dévoient leur appliquer pour les peindre
au naturel. Ce travail lorfqu’on veut y faire de la
dépenfe, eft fin 5c recherché. J’avoue néanmoins
que je fus étonné du vil prix auquel on dOnnoit ces
ouvrages ; car il n’eft pas aifé d’achever dans un‘jour
beaucoup de plus p e t i t e s a v e c leurs pieds ôc leurs
feuilles. Ori leqr dorinelés différentes figures qu’elles
doivent avoir, en les preffantfurla paume delà main
avec des ihftriimens faits pour cela. C’eft avec des
pincettes déliées qu’ils les faififfent, 5c ils les unifient
Tome I I Ié
àveC de là colle de notai, qui eft une efpece de riz
bien cuit 5c épais : le coeur des fleurs, par exemple,
des rôles, fe fait de filamens de chanvre très-déliés
oc colorés. Les petites têtes que portent ces filamens
font de la même riiatiere.
Ayant apperçu des feuilles de plantes ïuftrées 5c
Verniffées d’un feul côté, de même que certaines
feuilles qui compofentle corps d us fleurs > je m’informai
dé la maniéré dont ils donnoient ce luftre ; ils me
répondirent que c’etoit en appliquant les pellicules
du tong-tfao déjà peintes , fur de la cire fondue ;
mais qu’il faut joindre beaucoup d’adreffe à une grande
attention, pour que la cire rie foitni trop chaude \
ni refroidie, l’un ou l’autre de ces inconvéniens
étant capable de gâter l ’ouvrage ; 5c de plus qu’il
faut choifir un jour ferein, parce qu’un temps pluvieux
n’eft point propre à ce travail. Ils Ont un autre
moyen plus aifé , c’eft de tremper un pinceau dans
la cire fondue, de le paffer délicatement fur là feuille
, & de la frotter avec un linge.
C eft avec fe moelle du même arbriffeau qu’ils
•imitent parfaitement les fruits, lés petits infe&es
qui s’y attachent, ôc fur-tout les papillons : on ne
peut rien voir de plus naturel, voici comment ils
s’y prennent. S’ils veulent, pan exemple, faire une
pêche , 5c la rendre femblable à la pêche naturelle,
ils font avec des cannes très-déliées 5c fendues finement
, la carcaffe de la figure 5c de la groffeur de la
peche : ils rempliffent le dedans d’une pâte compofée
de la fciure de ce bois odoriférent, dont on fait des
bâtons de parfum , 5c ils y mêlent de la fciure d’un
vieux pêcher, qui donne au fruitl’odeurdela pêches
enfuite ils y appliquent la peau, qui confifte en uiîe
ou deux couches des feuilles de tong-tfao, qui re*
préfentent bien plus naturellement la peau d’une pêr-
che, que ne fait la foie , Ôc même la cire la mieux
préparée ; après quoi ils y donnent les couleurs
convenables.
Plus communément ils prennent des bâtons, ou
des pièces de moelle decanneou de rofeau ordinaire;
qu’ils unifient avec de la colle forte, ôc. dont, ilà
font le corps du fruit ; aprè.s l’avoir perfeélionné
avec le cifeau, ils étendent une couche d’une pâté
de poudre odoriférante, Ôc quand toute eft fec, ils y
appliquent une feuille de papier qu’ils couvrent en-
fuite de la feuille du tong-tfao : après quoi ojl
peint le fruit , on le cire, ôc on le frotte avec un
linge pour le litftrer.
Les ailes de papillons fi artiftement travaillées ,
qu’on les prendroit pour des papillons vîvans , fè
font avec le même artifice que les, feuilles dè cer*
taines fleurs : ce font ces papillons qu’on nomme à là
Chine ve_/èi, feuilles volantes : il y en a dont les couleurs
font fi brillantes ôc fi variées , que je leur
donnerois volontiers le nom defleurs volantes. Aufli
eft-ce dans les parterres les mieux fleuris qu’ils s’engendrent.
Cet article efl extrait d'une lettre du P.
d’Entrecolles , mijfionnaire Jefuite. Recueil de lettres
édifiantes; (AA. )
Fleur , f. f; pl. (terme de Blafon.) meuble de l’écù.
Les fleurs les plus fréquentes dans les armoiries;
forit les rofes , les quinte-feuilles , les lis de jardin ;
les tréfilés. On y voit aufli quelques antres fieurs. Voy.
fig. 42o. planche VIII. de Part Héraldique dans le
JD ici. raif. des Sciences, ÔCC.
Les rofes ÔC les lis de jardin forit quelquefois tigle's
ôc feuillèes, ce que l’on exprimé en blafonnant.
Les fleurs forit dites ait naturel , quand elle!
font telles que la nature les repréfente;
Du Trémie de Kerâvefan , eri Bretagne; d'àr°eht
à la rofe de güeules.
Du Rofcoet du Mené , en la même province 5
déargent.,d trois rofes de gueules ,• feUillées & tigées dé
finople%
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