cerafus. Voyez le caraûere générique de l'article j
Pa d ü s , il convient exactement aux lauriers-cerifes ;
nous ne les avons féparés dans l’ordre abécédaire que
pour nous conformer aux anciennes divifions.
Efpeces.
1. Laurier-cerife à feuilles oblongues, droites &
arrondies.' Laurier - cerife commun.
Laureo ■ cerafus foliis oblongis ereclis fubrotundis.
Hort. Colomb.
Laurel with oblong, erecl, leaves, &c.
2. Laurier-cerife à feuilles ovales - oblongues, ondées
, terminées en pointes & pendantes. Laurier-
cerife de Portugal. Azarero.
Laureo-cerafus foliis ovato oblongis, ondulatis, mu-
cronatis, pendent ibus. Hort. Colomb.
Smaller Portugal laurcl.
3. Laurier - cerife à feuilles ovales, pleines , légèrement
dentées & plus droites. Laurier - cerife nain :
petit padus toujours verd.
Laureo-cerafus foliis ovatis, plenis, leviter crenatis,
reclioribus. Hort. Colomb.
Laurel with ovaly entire , leaves, &C.
Le laurier - cerife y n°. 1 , eft affez connu, nous ne
le décrirons pas: de tous les arbres à verdure hivernale,
il eft, fans contredit un des plus beaux: fes
feuilles longues, larges & épaiffes, d’un verd tendre
& glacé , font d’un afpett charmant. Il s’élartce fur
un tronc droit couvert d’une écorce brune &
unie , à la hauteur de plus de vingt-cinq pieds : les
grappes de fleurs blanches dont il fe charge au mois
de mai le rendent très - parant ; il leur fuccede des
baies noires. J’ai vu un mur de vingt pieds d’élévation
tapiffé de lauriers-cerifes qui portoient des fleurs
& des fruits. Si dans nos climats froids on pouvoit
lui monter une tête fur une tige élevée, il formeroit
une arbre raviffant dans nos bofquets d’hiver ; mais
comme il craint les fortes gelées, on eft contraint
de le tenir bas, pour qu’il foit mieux abrité par les
arbres environnans , & pour pouvoir l ’empailler
au plus froid de l’hiver : il fe paffe aifément de l’air
libre. J’en ai vu qu’on avoit ramaffés & ferrés fous
éles couvertures & qui n’avoient pas une feuille
pourrie, lorfqu’au mois d’avril on les tiroir de cette
obfcure prifon.
On peut employer cet arbre en buiflon dans le
fond des maflifs des bofquets d’hiver : on en pour-
roit former aufli des haies baffes, & peut-être des
tonnelles de fept ou huit pieds de haut qui feroient
très - agréables ; il fuffiroit, pour garantir ces tonnelles,
de jetter de la paille de pois par deffus, de
mettre des paillaffons contre les parois extérieures,
& d’en boucher la porte. Au relie , fi l’on avoit des
parties de bofquets d’hiver bien abritées du nord,
nord - eft & nord - oueft, par de hautes paliffades ou
des maffesde grands arbres, peut-être parviendroit-
on à élever en - devant des lauriers-ctrifes à haute tige.
On en a deux variétés, l’une à feuilles maculées de
blanc, & l’autre à feuilles marquées de jaune : elles
font plus délicates que le commun & demandent
d’être couvertes plus foigneufement.
■ Ge feroit perdre fon tems que d’élever les lauriers-
cerifps de graines; ils fe multiplient bien plus vite &
plus facilement par les marcottes & les boutures.
Je fais les marcottes en juillet, le fécond printems
elles font parfaitement enracjnées. Le bon tems pour
les boutures, c’eft la fin de juin ou la mi-août ; il n’en
manque prefque point, lorfqu’on y apporte les foins
convenables. V. Vart. B o u t u r e , Suppl. Je crois que
la meilleure faifon pour tranfplanter le laurier - cerife
eft le mois d’août dans les terres humides, je préféré
le mois d’avril au mois d’oétobre.
Le laurier-c'enfe, n°. 2, eft un des plus beaux arbres
à feuilles pérennes qu’on puiffe cultiver. Il s’élève
-fort droit fur un tronc couvert d’une écorce rougeâtre
& unie à la hauteur de vingt ou trente pieds :
les feuilles larges font d’un verd foncé & glacé par
deffus ; mais le deffous eft d’un -ton jaunâtre : une
veine poürpre les partage par le milieu. Cet arbre
porte , au mois de mai, de longues grappes-de fleurs
blanches ; foit qu’on l’emploie en haute tige, en buif-
fon ou en paliffade dans les bofquets d’hiver, il y
fera le plus-bel effet.
Les marcottes fe font & fe fevrent dans le même
tems que celles du laurier-cerife : après mille épreuves
infruCtueufes, j’ai enfin trouvé que le commencement
de feptembre étoit le ieul tems convenable pour
faire reprendre les boutures de l’azaréro.
Le laurier-cerife, n°. 3 , n’eft qu’un petit arbre dont
les branches font très - divergentes ; au premier coup
d’oeil il fe diftingue difficilement du précédent ; mais
avec un peu d’attention on y remarque des différences
effentieiles: les feuilles fe tiennent droites, elles font
plus ovales & ne font point ondées ; leur pointe eft
moins longue, elles font plus finement & plus régulièrement
dentées; il fe multiplie de même. Jufqu’à
préfent j’ai tranfplanté ces arbres avec fuccès au
commencement d’avril ; mais je crois que le mois de
feptembre feroit préférable.
Les azaréros font bien moins délicats que le laurier-
cerife commun: j’en ai d’affez jeunes qui ont fupporté
des hivers rigoureux fans être couverts, & qui
n’ont pas perdu une feule feuille. Les amateurs des
bofquets d’hiver ne peuvent faire trop de cas de ces
arbres ; au mois de mars ils retracent l’idée de la belle
faifon ; ils font affez touffus par la quantité de leurs
rameaux & de leurs feuilles larges pour procurer
alors une ombre d’autant plus falutaire, qu’en cette
faifon le foleil eft plus incommode & plus dangereux.
( M. le Baron D E T s c h o u d i . )
§ L a u r i e r - t u l i p i e r , ( Botan. Jàrd. ) en latin
magnolia y en anglois magnolia , en allemand tulpen-
baum mit lorbeerblceltern.
Caractère générique.
La fleur eft compofée de huit ou dix pétales ob-
longs, concaves & obtus, attachés par un appendice
étroit fur un calice de trois petites feuilles ovales &
çreufées en cueilleron : ces petites feuilles tombent
quand le fruit noue. Le difque de la fleur contient un
grand nombre d’étamines filamenteufes, bordées à
leur extrémité par des fommets étroits. Le piftil eft
compofé d’un grand nombre d’embryons oblongs qui
font grouppés fur un axe pyramidal; chaque embryon
eft pourvu d’un ftyle recourbé & finueux qui
porte à Ion extrémité un ftygmate velu.
Efpeces.
1. Laurier-tulipier à feuilles ovales-lancéolées-*
vernales & glauques par-deffus. Petit laurier-tulipier.
Magnolia foliis ovato - lanceolatis, fubtus glaucis,
annuis. Mill.
Small magnolia.
2. Laurier- tulipier à feuilles lancéolées, hivernales^
à tige droite formant un arbre.
Magnolia foliis lanceolatis, perJifientibuSy caule ereclo
arboreo. Mill.
Greater magnolia.
3. Laurier-tulipier à feuilles lancéolées, très - amples
, annuelles, à pétales extérieurs pendans. Um-;
brelle.
Magnolia, foliis lanceolatis , amplifjimis, annuis,
petalis exterioribus dependentibus. Mill. Umbrella.
Umbrella trie.
4. Laurier - tulipier à feuilles ovales - lancéolées,
pointues, annuelles, à petales obtus. Laurier- tulipier,
de marais.
L A U
Magnolia foliis ovato-lanceolatis y acuminatis, annuis
, petalis obtufis.
Penjilvanian or maroh magnolia.
Le magnolia n°. 1 , eft allez commun, dit Miller,
dans la*Virgiifië, la Caroline & autres parties dunord
de l’Amérique dans les endroits humides; il s’élève de
huit à quinze ou feize pieds, fur une tige grêle. Son
bois eft blanc , fpongieux. Ses branches font garnies
de feuilles épaiffes & unies qui reffemblent à celles
du laurier ; le deffous eft d’un verd glauque ou verd
de mer: fes fleurs, compofées de fix pétales concaves,
naiffent à l ’extrémité des branches; elles font
blanches & exhalent une odeur douce & agréable. Le
fruit eft de la groffeur d’une noix avec fon brou, mais
de forme conique ; il a plufieurs loges ouvertes dans
fon pourtour ; chacune contient un noyau de moyenne
groffeur qui renferme une amande. Ce fruit eft d’abord
verd, enfuite rouge; il devient brun dans la
maturité. Lorfque les fëmences font mûres , elles
fortent des cellules & demeurent pendues après un
filet en fpirale, alors elles font encore enduites d’une
forte de pulpe. Les femences de ce magnolia font de
toutes-, celles qui lèvent le mieux; il eft cependant
néceffaire qu’elles aient été cueillies bien mûres ,
qu’elles foient envoyées dans du fable fin ou dans de
la manne, & il faut les femer enfuite après leur arrivée
dans des caiffes qu’on mettra fur couche chaude
pour hâter leur germination. Les magnolias fuivans
font frès - difficiles à obtenir de graines. Miller &
M. Duhamel n’en ont jamais fait lever qu’une fois. J’en
ai femé pendant cinq ou fix années confécutives que
j’avois tirées d’Angleterre, fans qu’il m’en ait levé
une feule ; c’eft certainement la faute des femences
qui n’ont pas été cueillies mûres , ou qui fe font
gâtées dans le trajet. Elles contiennent une huile qui
fe rancit aifément. L’amande qui doit être d’un blanc
pur devient jaunâtre. Dans cet état elle a perdu fa
fécondité.
Si le magnolia , /2°. 1 , eft celui dont la femence
germe le mieux, il eft aufli le plus difficile à confer-
ver dans fqn enfance. Il faut les deux premières années
le tenir l’été fur-une couche tempérée , l’ombrager
avec des paillaffons au plus chaud du jour, &
l ’arrofer fobrement, mais fouvent. Il paffera l’hiver
fous urîê caiffe vitrée jufqu’à ce qu’il ait cinq ou
fix ans ; alors on le plantera à demeure dans une terre
fraîche qui foit parée du midi & du couchant par des
arbres-ou des buiffons. J’ai encore un pot de ces magnolias
qui ne font prefque pas de progrès.
La fécondé efpece eft indigène de la Floride & du
midi delà Caroline, dans ces contrées elle forme un
arbre qui s’élève à plus de dix-huit pieds, fur un
tronc droit & fort gros, qui fdûtient une touffe régulière.
Les feuilles reffemblent à celles‘du laurier,
mais elles font plus pointues, les bords font un peu
recourbés en dedans ; le verd du deffus eft plus gai
& comme verniffé. Dans quelques individus elles
font teintes de rouille par-deffous. Il n’y a point
d’arbre tou jours verd qui ait des feuilles aufli longues
& aufli larges: leur longueur eft de près d’un pied, &
leur largeur d’environ quatre policés. Les fleurs qui
naiffent au bout des branches, font compofées de
huit où dix pétales étroits à leur bafe & larges à leur
extrémité qui eft un peu ondée & arrondie : elles
font d’un blanc purpurin; àu centre fe trouve une
touffe d’étamines d’un pourpre vif. Cette fleur eft
de la largeur d’une tulipe. Il n’y a point d’arbre qu’on
puiffe comparer, pour la beauté, à un de ces magnolias
fleuris. Les fruits font plus gros, mais de la même
forme que ceux du n°. 1. Dans le pays natal de cet
arbre , il commence à donner des fleurs au mois de
mai & elles fe fuccedent long-tems : les bois en font
alors tout parfumés. Rarement commencent-ils à
fleurir en Angleterre plutôt que le milieu de juin,
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& les fleurs ;s’y paffent vîte. Hy a , dit Miller, plufieurs
grands magnolias de cette efpece dâns le jardin
du duc de Richmond, à Goodwoôd dans le comté
de Suffex, qui fleuriff’ent depuis plufieurs années.
Dans la pépinière de M. Criftopher G ra y, auprès de
Fulham, il s’y en trouve un très -beau qui eft depuis
long-tems en plein air, Se fleurit depuis plu fleuris
années. On en voit un fort gros en Bretagne au milieu
des champs ; il a été long-tems abrité & ëngfaiffé
par un colombier qui ne fubfifte plus. Cet arbre eft de
la plus grande beauté. M. Duhamel en a eu qui ont
fleuri eh caiflè: depuis qu’il les a mis en pleine terre ,
ils ne fleuriffent plus, parce qu’ils pouffent davantage
de bois. De tous les magnolias, celui ci eft le pluît
tendre, en ce qu’il garde tes feuilles l’hiver & qu’iL
pouffe encore fort tard en automne. Il faut tenir les
arbres de cette efpece fous des caiffes vitrées Ou dans
l’orangerie pendant plufieurs années; & lôrfqu’on
les plante en pleine terre, il faut leur choifir une fi-
tuation chaude oit ils foient à l’abri des coups de
vent & parés du nord & de l’eft.
La troifieme efpece, appellée umbrella, eft affez
commune en Caroline & affez rare en Virginie ; elle
forme un arbre qui s’élève ordinairement de feize à
vingt pieds fur une tige menue; le bois en eft doux &
fpongieux ; les feuilles font extrêment larges & naiffent
circulairement ; les fleurs font compofées de dix
ou douze pétales blancs qui pendent fans ordre. Le
fruit eft plus long que celui de l’efpece précédente. Cet
arbre fe dépouille dès le commencement de l’hiver.
Je fais qu’on le multiplie de marcottes en Hollande.
J’en ai reçu plufieurs, mais la plupart ont péri : il
reftoit un gros bout de branche là où l’on avoit retranché
la màrcotte de la mere. Comme cet arbre
eft plein de moelle, la pourriture a gagné par-là.
L’umbrelle fubfifte fort bien en pleine terre lorfqu’il
a pris un peu de confiftance.
La quatrième efpece eft fort rare en Angleterre.,
elle n’eft pas même commune en Amérique. M. Jean
Bartram a découvert quelques-uns de ces arbres fur
les rives feptentrionales de Sufque - Hannals-: fes
feuilles ont près de huit pouces de long & cinq de
large ; elles font terminées en pointe; les fleurs p a roif-
fent de bonne Heure au prihtems, elles font compofées
de douze pétales blancs, & leur forme eft la même
que celle des fleurs de notre n°: 2 ; le fruit eft plus
long qu’aucun de ceux des dpecès précédentes' ; le
le bois eft d’un beau grain & d’une couleur orangée.
On peut élever tous les magnolias de marcùttes
& de boutures avec plus ou moins de fuccès; mais
les plantes obtenues par cette voie ne valent jamais
celles qui font provenues de graines. Les magnolias
fe tranfplantent en mars & en avril ; cependant on
les tranfplanté avec fuccès en automne dans des potis
pour leur faire enfuite paffèr l’hiver dans des caifl’es
vitrées ; mais lorfqu’il s’agit de les tirer des pots pour
les mettre en pleine terre, le mois d’avril eft le tems
convenable. Les-magnolias plantes en pleine terre
demandent encore, pendant plufieurs années, delà
terre à leurs pieds & une couverture de paille par
les plus grands froids.
Au refte la multiplication, la culture & la maniéré
d’aclimater ces beaux arbres eft encore peu connue ;
c’eft au tems & à l’expérience à nous en apprendre
davantage. ( M. le Baron DE TschoUDI. )
LAUTERECK, ( Gépgr. ') ville & château d’Allemagne,
dans le cercle du haut Rhin, & dans le comté
de Lautereck, appartenant à l’élè&eur Palatin : il n’y
a que des villages dans le refte de ce comté, non
plus que dans celui de Veldenz auquel il eft réuni. mm LAUTREC, ( Géogr.) petite ville de France, dans
le haut Languedoc, dans l’Albigeois, fituée entre'les
rivières d’Agout Ôi de Dadou ayec un ancien titre de