
x lix S. L’Ecriture dit encore de lu i, que fa mémoire
eft comme un parfum d’une odeur admirable,
compofé par un excellent parfumeur, Si que fon
fouvenjr fera doux à la bouche de tous les hommes,
comme le miel. Ib ïd .j.ffl-)
JOSUÉ, Sauveur, (Hifl.facrée.) fils de Nun, ou
Jefus , fils de.Navé , de la tribu d’Ephraïm , naquit
Fan du monde 2460: il fut un des douze que Moyle
envoya pour confidérer la terre promife , Si il fut
feul avec Caleb, qui s’oppoierent à l’incrédulité du
peuple , ne comptant pour rien la difficulté de Fen-
treprife , parce que Dieu étoit avec eux, Si s’étoit
chargé de les lever. Ils attendoient tout de lu i, per-
l'uadés que ce feroit lui qui combattroit Si vaincroit
pour eux. Eux feuls aufii de toute cette multitude,
entrèrent dans la terre promife, tous les autres périrent
dans le défert. Il fut choifi de Dieu, dès le
vivant de Moyfe, pour gouverner le peuple d’Ifraël.
Il commença à exerce^ cette charge aulfi-tôt après
la mort de ce patriarche , Si il envoya d’abord des
efplons pour examiner la ville de Jéricho. Des qu’ils
lui eurent fait leur rapport, il paffa le Jourdain avec
toute fon armée ; Si Dieu , pour faciliter le paffage
à fon peuple, lufpendit le cours des eaux , Si le
fleuve demeura à fec dans une étendue d’environ
deux lieues. Peu de jours après ce miracle, Jofué
fit circoncire tous les mâles qui étoient nés pendant
les marches du défert, Si cette cérémonie fe fit dans
un endroit nommé pour cela Galgala. Il fit enluite
célébrer la Pâque . Si vint affiéger Jéricho. Suivant
l’ordre de Dieu , il fit faire fix fois le tour de la ville
par l’armée en fix jours différéns, les prêtres portant
l’arche Si fonnant de la trompette. Les murailles
tombèrent d’elles-mêmes au feptieme jour ; Haï fut
prife Si faccagée ; & les Gabaonites, craignant le
même fort pour leur v ille , fe fervirent d’un ftrata-
gême pour faire alliance avec Jojué, feignant d’être
un peuple fort éloigné. Il ne voulut pas leur manquer
de parole; Si Adonibefech, roi de Jérufalem ,
irrité de cette alliance, s’étant ligué avec quatre
autres rois, alla attaquer Gabaon. Jofué, en ayant
été informé -, marcha toute la nuit, vint fondre fur
les cinq rois, qu’il mit en déroute ; Si comme les
ennemis fuyoient dans la defeente de Bethorom , le
Seigneur fit pleuvoir fur eux .une grêle de grofies
pierres qui en tua un très-grand nombre. Alors Jofué
commanda au foleil de s’arrêter, afin d’avoir affez
de jour pour achever la défaite des ennemis ; Si cet
aftre, fournis à fa vo ix, prolongea fa demeure fur
l’horizon douze heures entières. Jofué, pourfuivant
les victoires , prit prefque toutes les villes des Cha-
nanéens en fix ans, & défit jufqu’à trente petits rois.
Leurs terres furent diftribuées aux vi&orieux , qui,
après de longues fatigues Si de grands périls , commencèrent
à jouir du repos que Dieu leur avoit
promis. Jofué envoya des arpenteurs dans tout le
pays , Si on afiigna les lots à chaque tribu. Il eut
pour fa part Thamnat-Saraa, dans les montagnes
d’Ephraïm. Ce grand homme, fe voyant près de fa
fin, fit venir toutes les tribus d’Ifraël à Sichem, Si y
fit apporter l’arche d’alliance. L à , après avoir repré-
fenté aux Ifraëlites les faveurs qu’ils avoient reçues
de D ieu , Si les avoir exhortés à lui être fideles , il
fit une alliance réciproque entre le Seigneur & le
peuple, Si il en rédigea l’aéte, qu’il écrivit dans le
livre de la loi ; Si pour en conferver la mémoire, il
érigea un monument par une très-groffe pierre qu’il
mit fous un chêne, qui étoit près de Sichem.
Le livre qui porte le nom de Jofué,eft ainfi nommé,
parce qu’il contient, en vingt-quatre chapitres, Fhif-
toire de ce conduéteur du peuple de Dieu , Si parce
qu’on l’en croit lui-même l’auteur ; on eft même d’accord
à le reconnoître pour canonique. On avoue
cependant qu’il s’y rencontre certains termes, certains
noms de lieux, certaines circonftances d’hiftoire
qui ne conviennent pas au tems de Jofué, Si qui font
juger que le livre a été retouché depuis lu i, Si que
les cppiftes y ont fait quelques additions & quelques
corrections ; mais il y a peu de livres de l’Ecriture où
Fon ne remarque de pareilles chofes,..
Les Samaritains ont auflï un livre de Jofué, qu’ils
confervent avec un grand refpeét , Si fur lefquels ils
fondent leurs prétentions contre les Juifs : mais cet
ouvrage eft fort différent de celui que les Juifs Si les
Chrétiens tiennent pour canonique ; il comprend
quarante-fept chapitres remplis de fables, d’abfur-
dités, de traits Si de noms hiftoriques, qui prouvent
qu’il eft poftérieur à la ruine de Jérufalem par
Adrien. Ce livre n’eft point imprimé. Jofeph Sca-
liger, à qui il appartenoit, le légua à la bibliothèque
de Leyde , oh il eft en cara&eres famaritains , mais
en langue arabe Si traduit fur l’hébreu.
Les Juifs modernes attribuent encore à Jofué line
priere rapportée par Fabricius , Apocryph. tome V ,
qu’ils récitent, ou toute entière, ou en partie , en
fortant de leurs, fynagogues. Ils le font aufii auteur
de dix réglemens qui dévoient, félon eux , être ob-
fervés dans la terré promife , Si qu’on trouve dans
Selden, De jure nat. & gent. lib. P L ch. 2. Don
Calmet, Diclioh. de la Bible, (-j-)
JOUER des inflrumens, ( Mujiq. ) c’eft exécuter
fur ces inftrumens des airs de mufique, fur-tout ceux
qui leur font propres, ou les chants notés pour eux.
On d it , jouer du violon , de la bafle , du hautbois , do
la flûte ; toucher le clavejjîn , Vorgue ; fonner de la-
trompette ; donner du cor ; pincer la guitarre, &c. Mais
l’affectation de ces termes propres tient de la pédanterie.
Le mot jouer devient générique , & gagne i"n-
fenfiblement pour toutes fortes d’inftrumens. ( 5 )
JOUR, CORDE A JOUR, (Muflq. ) Voy. VüIDE,
( Mujiq.) Diction, raif. des Sciences , Sic. ( F. D . C. )
JOURDAIN, ( Aflron.J petite conftell.ation boréale
du nombre des conftellations nouvelles formées
en 1679 , dans lé catalogue d’étoiles Si les
cartes célgftes, publié par Aitguftin Royer, d’après
Tycho , B a yer, Riccioli, Si le P. Anthelme , chartreux
de Dijon. Cette conftellktion s’étend depuis
8 f i 7 d jufqu’à 1 1 f 1d de longitude, entre 15d Si 5 zd
■ de latitude boréale ; elle ne contient pas d’étoiles
plus belles que celles de 4e grandeur. (ÏU. d e LA
La n d e . )
JOVILABE, (Aflron'.) infiniment propre à trouver
les configurations ou les fituations refpe&ives
apparentes des fatellites de jupiter. M. Veidler en a
donné l’explication dans une brochure imprimée à
Wittemberg en 1727, &qui a pour titre : Explicatio
jovilabii Caffniani. M. de Peirefc avoit eu autrefois
l’idée de repréfenter ainfi, par des figures, le mouvement
des fatellites. Flamftèed décrit un inftrument
propre à cet ufage dans les Tranfaclions philofophi- .
ques, n°. ty8 , Si "Wifthon , dans le livre intitulé :
The longitude difeovered, /yj#. Voici celui dont je
me fers pour les configurations que je mets chaque
année dans la Connoiffance des tems ; il eft repréfenté
dans la fig. 5 , planche d!Aflron. de ce Suppl. On y
voit quatre cercles mobiles divifés en jours, fuivant
la révolution de chacun des quatre fatellites, & dont
les diamètres font proportionnés à ceux des quatre
orbites. Une alidade de corne, repréfentéepar A C B ,
tourne autour du centre C ; elle fe place fur le point
A , oh répond la longitude géocentrique de jupiter , ^
qui doit être connue par une éphémeride, Si s’arrête
au moyen d’une pince marquée en D. La figure fup-
pofe la longitude de jupiter à 9*" 22d, telle qu’elle étoit
le premier mai 17:59* Les quatre cercles intérieurs
font des cercles de carton qui doivent être mobiles
autour du centre C; ils repréfentent les. orbites des
quatre fatellites, divifées en jours par les tables cfes
moyens mouvemens des fatellites qui fe trouvent
dans les tables de M. Caflini, ou dans mon Expofltion
du calcul aflronomique. On calcule, par ces mêmes
tables,la longitude jo vicentrique de chacun des quatre
fatellites pour le premier jour du mois. On trouve;
par exemple, pour le premier mai 17 59, les longitudes
ïiiivantes : o f z4d pour le quatrième fatellite; z f z5d
pour le troifieme ; 3 f î 1d pour le lecond ; 1 o f 13 d
pour le premier : on place le chiffre 1 de chaque
cercle vis-à-vis de cette longitude calculée; le chiffre
1 de l’orbite du quatrième fatellite répond à o f Z4d
&c. alors la fituation du point 1 , par rapport à l’alidade
A C B y fait voir la fituation apparente de chaque
fatellite, par rapport à jupiter , le premier du
mois pour un obfervateur qui eft fitué fur le prolongement
de l’alidade A C B , toujours dirigée vers la
terre. La fituation des points marqués z fur chacune
des quatre orbites , fait voir la pofition des quatre
fatellites , le z à pareille heure ; il en eft de même
de tous les autres jours du mois. Parce moyen, Fon
formera la configuration des quatre fatellites, telle
qu’on la voit fur la ligne E F au bas de la figure, où
jupiter eft fuppofé en 1 : le point 4 de l’orbite du
troifieme fatellite étant de 8 lignes à la droite de l’alidade
A B , m’apprend que je dois placer le troifieme
fatellire de 8 lignes à gauche de jupiter, fur la ligne
E F , défignée par les bandes qu’on apperçoit fur le
difque de jupiter, & ainfi des autres; l’on figurera
ainfi jupiter, accompagné de fes quatre fatellites, tel
qu’il paroît dans une lunette aflronomique qui ren-
verferoit les objets, & qui groffiroit 60 ou 80* fois
les objets ; mais il faut obferver que les quatre cercles
font difp'ofés pour une figure redreffée.
Les fatellites 1 Si 3 font au-deffus de la ligne des
bandes ; parce que , à caùfe de l’inclinaifon des orbites
, les fatellites paroiffent un peu vers le nord,
dans un des demi-cercles de leurs révolutions. Tant
que le fatellite eft entre iô f 1 çd & 4 { 15e1 de longitude
, ou au-deffus de la ligne des noeuds N N , il
paroît toujours un peu plus leptentrional que l’orbite
de jupiter, Si cela d’autant plus qu’il eft plus
éloigné des points N.
La pofition du chiffre qui accompagne chaque
point, fert à marquer fi le fatellite s’approche ou
s’éloigne de jupiter. Le chiffre qui indique le fatellite
, fe met entre jupiter Si le point qui marque la
place du fatellite, quand on voit fur le jovilabe que
le fatellite fe rapproche de jupiter, comme dans la
figure ; au contraire , on met le chiffre au-delà du
point, quand le fatellite s’éloigne de jupiter. On
peut voir de femblables configurations pour tous les
jours, dans la Connoiffance des tems de chaque année,
dans les Ephémerides du P. Hell, S i dans le Nautical
almanac de Londres.
On comprendra la raifon de l’opération précédente,
en confidérant que la ligne C A marque la
raifon qui va de notre ciel au centre de jupiter ; ainfi
les fatellites nous paroîtront plus ou moins éloignés
de jupiter, fuivant qu’ils feront plus ou moins éloignés
de l’alidade B C A , fur laquelle nous voyons
toujours le centre de jupiter; il n’importe point qu’ils
foient plus ou moins avancés le long de cette ligne
C A , c’eft-à-dire , plus ou moins éloignés de l’oe il,
qui ne peut apprécier cet éloignement ; il né s’agit
que de leur diftance à l’alidade. Nous marquons aufli
dans nos configurations les tems oh ulS fatellite fe
trouve caché derrière le difque ; cela eft facile, parce
que lajargeur de l’alidade eft égale à celle de jupiter
lui-même; ainfi quand le point eft fous l ’alidade , on
juge que le fatellite eft derrière jupiter , ou qu’il eft
fur fon difque. v
On y marque aufii les tems où le fatellite eft éclip-
fe , c ’eft-à-dire , dans l’ombre, afin que l’obfervateul
ne fo it pas étonné quand il manqué un fatellite
à jupiter : pour c e t effet, il faut tendre un fil du centre
C à la circonférence de l’écliptique , mais fur urt
OE f f l B & qui fo it à droite ou à gauche de la quantité
de la parallaxe annuelle : c’eft à ’gauche l fi I L
pu e r a paffé l ’öppolitiön ; ce fil repréféiltera l ’axe dù
cône cl-ombre qui eft fur la ligne menée du fo leil à
J,uP 'îer ’ ^ on lui. fuppofera la même largeur qu’à
1 alidade A B , ou à la planete elle-même:
, Pour p k e e r cette ligne de l’ombre, fans être obligé
de calculer la parallaxe annuellé:, je fuppofe que l’dn
connoiffe I heure du paffage de jupiter ait méridien
on trou v e ra , à très-peu-près, la fituation de cette
ombre par le moyen du petit demi-cercle , où j’ai
marqué l’effet de la parallaxe annuelle^ Les heures
du paffage à gauche fo n t, pour le fo ir , dans tine figure
redreffée. Je fuppofe que jupiter paffe au méridien
a z heures ou à 10 heures du matin, on abaiffera
du point marqué 2 Si 10 une perpendiculaire fur le
diamètre P O U , la diftance O S du centre à la per-
pendiculaire, marquera la quantité dont l’axe* de
l’ombre eft à droite de l’alidade A C fur la circonférence
extérieure A V de l ’écliptique , & l’on pourra
la placer fur i’inllrument, de maniéré à y voir les
fatellites éelipfés. J’ai donné dans mon Atlrohomu la
figure d’un femblable inftrument pour les fatellites
de faturne î il eft d autant plus néceffaire , quand on
v eu t les o b fe rve r, qu’il eft impoflible de les reconnoître
S i de les diftinguer des petites é to ile s , à
moins qu’on ne connoiffe leur fituation & leur mouvement.
( M, d e la La n d e . )
JO U RN A L des S a v a n s , ( Hift. Liti. ) Il fut commencé
à Paris en 166 y ; c ’eft le premier Si le plus
ancien de tous les jorirnaux, le feul qui ait duré plus
d’un fiecle fans dégénérer de fâ perfection ; le feul
qui compte parmi fes auteurs une fuite de perfonnes
illuftres dans tous les gen re s, le feul qui foit encore
compofé par une compagnie de favans choifîs dans
les différentes parties des fciences & de la littérature.
Tou s Ces avantages donnent au journal des favàns le
premier rang parmi les: journaux ; comme la naturë
de fon régime S i de fa conftitution en affure la durée.
T ou s les journaux que Fon a vit fucceflîvement
fe former entre les mains d’écrivains capables d’inté-
reffer le public, n’ont duré que pendant le tems où
ces mêmes auteurs ont foutenu leur zele ; mais le
journal des favans, compofé fous les y e u x du premier
magiftrat du roy aume , dont M. le chancelier
choifit les auteurs , favorife les travaux & honore
les affemblées, ne petu être fujet aux mêmes v ic if-
fitudes.
Lorfque M. de Clàùftre fe prôpofa de traVaillef
à la table des quatre-vingt-cinq premières années dit
journal des favans, que le P. Fabre avoit déjà annoncée
en 1 7 4 3 , il v oulut mettre à la tête de la
table l’hiftoire de cet ouvrage. M. D u p u y , de l’académie
royalë des inferiptions & belles-lettres, Si l’un
des auteurs du journal des favans, compofa en 1764,
.un mémoire hiftorique fo rt ample , qui eft à la fin du
tome X de la Table, Si dont nous allons donner un
e x t r a i t , en y ajoutant ce qui regarde Fêtât aôuel du
journal ; on peut v oir aufii dans le volume de janv
ie r 1764 , un abrégé de l’hiftoire de cet ouvrage.
C ’eft av e c bien peu de fondement que quelques
perfonnes ont regardé Pho tiu s, patriarche de C on -
ftantinople, dans le IX e fie c le , comme le premier
des journaliftes, & que d ’autres ont mis à la tête du
Catalogue le P. Louis J a cob , dit de Saint-CkaYi.es *
de l’o rdre des Carme s, comme l’inventeur des journaux,
pour avo ir publié en 1643 une Bibliographie
Parifienne, Ou le catalogue des liv res qui s’impri-
moient à Paris,' ouvrage que l’auteur continua de
donner tous les ans jufqu’en 1653 ; car, comme le
remarque M, Cainufat dans fon Hiftoire critique des