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Le maffeter pour roi t être regarde comme deux,
& même comme.trois mu,fcle$, quoique leur fepa-
ration ne foit pas affez marquée par unecellulotité
graifféufe continue. Tous ces mulcle-s font attachés,
à l’apophyfe zygomatique ; ils defcendent» & forment
une chair épaiffe même dans l’homme.
Le mufcie maffeter extérieur , ou cutané, eft le '
plus grand; il provient de l’os de la mâchoire Supérieure
, de celui de la pomette & de l’apopyfe zygo-
matique ;il defcend un peu en.arriéré il eft mêlé de
übres tendineufes , il imprime des aiperites 6c des
enfoncemensà la mâchoire inférieure-, & s y attache
dépuis l’alveole de la derniere dent molaire,
jufqu’à l’angle de la mâchoire, • ^
Le mafleter interne ou profond naît de la partie
de l’apophyfe zygomatique., qui appartient à
l’os des tempes, de l’os de la pomette, & du bord
& de fa face poftérieure 6c de l’origine du temporal..
Un tendon fort luifant paroît à la furface de çe
mufcie, il defcend fort peu en arriéré & même quelquefois
en avant, & s’attache au-deffus du mufcie
fuperficiel, à la partie inférieure du condyle de la
mâchoire , à .là racine de l’apophyfe coronoïde &.
au-deffoüsde cette apophyfe. La partie pofterieure
de ce mufcie n’eft recouverte que par les tégumens ;
le refte eft couvert du maffeter cutané , 6c ne peut
pas en être féparé fans l’endommager.
La partie la plus extérieure de la portion pofté-
rieure du maffeter, eft quelquefois allez diftin&e 6c
couverte d’un tendon particulier : elle vient de l’apo-
phyfe zygomatique , & s’attache à l’échancrure
fémilunaire 6c au condyle de la mâchoire.
Le maffeter fe confond quelquefois avec le temporal
, il éleve la mâchoire pour mordre, il peut
abaiffer la tête, quand la mâchoire eft affermie.
Le ptérygoïdien interne eft affez parallèle au maf?
feter, & fe confond quelquefois avec lui fur le bord
de la mâchoire. 11 s’attache à la foffe qui fépare les
deux ailes ptérygoidiennes, à la face externe de
l’apophyfe interne dé ce nom,- à la racine de fon
crochet, à l’os du palais même, qui complette la
partie inférieure de la foffe. 11 defcend prefque en
ligne droite derrière la mâchoire inférieure , en déclinant
un peu en arriéré , 6c s’attache à la mâchoire
inférieure fousl’apophyfe condyloïde jufqu’à la dent
molaire la plus poftérieure.
Il éleve la mâchoire & la meut de l’autre côté ,
mais légèrement, je veux dire que le mufcie du
côté droit la tire à gauche. Il déprime la tête comme
le maffeter.
La force des mufcles releveurs de la mâchoire eft
étonnante. Il y a des gens qui caffent un offelet de
pêche avec les dents : cet offelet ne fe rompt que par
un poids de trois cens livres, dont il eft preffé. Mais
les dents molaires étant placées plus en devant,que
l’infertion des mufcles, dont nous venons de parler,
ces mufcles perdent de leur force dans la proportion
de la proximité de leur attache au point d’appui.
Si la différence eft d’un cinquième de la longueur
de la mâchoire, la force de ces mullles, par
cette -confidération feule , fera de 4 5 0 1. Elle eft
même plus grande, fi le calcul eft plus exaft.
Le ptérygoïdien extérieur ne tire pas fon nom,
comme bien d’autres mufcles , de fa fitüation voi-
fine de la furface. Il eft le plus caché des mufcles de
la. mâchoire. Ce mufcie eft difficile, 6c demande
une defeription détaillée. Sa tête inférieure eft
mieux connue & plus groffé: elle s’attache à la face
extérieure de l!aîle ptérygoïdienne extérieure , à
l’os du palais , qui complette-la foffe ptérygSïdien-
n e , à la partie de l’os fphénoïde , qui forme la fente
fphénomaxillaire , & à l’os fphénoïde. La direction
de cette tête du mufcie eft en avant ; elle s’attache
à un enfoncement de l’apophyfe condyloïde, fous la
tête de la mâchoire inférieure, & au commencement
de l’échancrure fémilunaire.
La tête fupérieure ou temporale 9 defcend plus
qu’elle ne fe porte en avant. Elle eft attachée à
l’épine de la grande aile, à la partie de la foffe
temporale , qui eft formée par les grandes ailes,
jufqu’à une éminence de cette fbfle, & de cette éminence
même. La derniere de ces attaches fe confond
avec le mufcie temporal. Les fibres inférieures
font plus tranfverfales, les fupérieures vjmt en
devant en defeendant en même terns. Le mufcie s’attache
à renfoncement fous le condyle 6c à l’échan-
érure fémilunaire : qixdques fibres s’attachent même
au ménifque , & à la capfule de l'articulation.
Ce mufcie tire le condyle & le ménifque en
avant, 6c tourne le menton du côté oppofé. Quand
les deux mufcles de ce nom agiffent enfemble , ils
tirent la mâchoire en avant. Il éleve un peu la mâchoire.
Les abaïffeurs de la mâchoire font en grand nombre.
Le principal eft fans doute le digaftrique ÿ
mufcie compliqué, & dont la defeription mérite
un detail.
Il eft attaché à une foffe de l’apophyfe mamil-
laire, 6c derrière cette apophyfe. Le premier ventre
va prefque tranfverfaleinent en avant, en defeendant
un peu. Il forme un tendon robufte , qui
paffe fouVent entre les deux queues du mufcie
ftylohyoïdien , fait un coude, fe réfléchit à quelque
diftance de l’os hyoïde , 6c s’attache à cet o s ,
à l’endroit ôii la bafe s’unit à la corne par des fibres
cellulaires luifantes 6c prefque tendineufes. D ’autres
fibres également tendineufes, forment, en fe
croifant avec celles du côté oppofé, une arcade
qui s’attache à une bonne partie du mufcie mylo-
hyodien" & s’y colle fortement.
La direction du fécond ventre du digaftrique va
en remontant en avant, 6c en dedans. Cette partie
du mufcie eft fimple quelquefois & fouvent double
6c triple. Des portions vont quelquefois s’attacher
à la mâchoire inférieure : j’ai vu d’autres fois
les deux digaftriques fe confondre' pour ne faire
qu’un mufcie. Ordinairement il s’attache à la face
poftérieure & inégale du menton, à côté de la fym-
phyfe ; d’autres fibres fe mêlent au mylobyoïdien.’
Ce mufcie a des fondions différentes à raifon de
fes attaches, 6c de leur réfiftance. Quand la mâchoire
inférieure eft élevée 6c affermie, il en rapproche
fans doute l’os hyoïde 6c le larynx. Mais
quand les mufcles releveurs font relâchés, il ouvre
la bouche , abaiffe la mâchoire, 6c tire en même
tems l’os hyoïde, le larynx 6c la langue en arriéré
6c en haut.
Quand la mâchoire eft parfaitement affermie, il
peut tirer contr’elle la tête entière , 6c la faire déf-
cendre en arriéré.
Le fécond ventre feul peut abaiffer là mâchoire de
concert avec les mufcles qui abaiffent l’os hyoïde.
Les mufcles qui s’acquittent de cette fon&ion
concourent à abaiffer la mâchoire comme le génio-
hyoïdien , le géniogloffe , le mylohyoïdien, qui
participe à cette a&ion , quand la mâchoire eft relâchée
& l’os hyoïde déprimé par les mufcles,-que
je vais nommer, le fternohyoïdien , le côraco-
hyoïdien, le fternothyréoïdien.
On ne peut pas exclure du nombre des abaiffeurs
de la mâchoire, lé cutané du cou. Je m’en fuis clairement
appefçu en appliquant la main au cou; pendant
que j’ouvrois la bouche, je fentois l’aâion du
mufcie : Albinus n’en convient pas, mais l’expé-.
rience ne doit pas craindre l’autorité.
C’eft un mufcie fort étendu & fort mince, qui
eft placé fous la peau & fous un lit de graiffe affez
mince attachée à la peau. Ses fibres inférieures fe
MAT
répandent fur le haut de la poitrine ; elles .couvrent
la furface du peûoral, du deltoïde 6c du trapeze.
Je ne crois pas qu’elles s’attachent aux os.
Ramaffées dans un feul plan, ces fibres fe portent
en avant & couvrent les mufcles 6c- les gros vaif-
feaux du cou : le mufcie droit eft un peu écarté du
mufcie gauche dans fa partie inférieure, il l’atteint
plus haut 6t le-croife même au menton. '
Dans le vifage , les fibrgs, les plus extérieures
font prefque tranfverfales, elles fe perdent fur
le maffeter 6c fur la parotide. Les plus, intérieures
viennent jufqu’à l’angle des levres ; les fécondés fe
confondent avec le triangulaire : quelques fibres des
plus inférieures s’attachent aux enveloppes mem-
braneuïes de la mâchoire inférieure, depuis la fymr
phyfe en dehors & jufqu’au bord oppofé au triangulaire
; lçs plus intérieures fe perdent fur le quarré.
Ce mufcie agit plus fur les levreç inférieures qu’il
abaiffe, 6c moins fur la mâchoire. Quand le vifage
eft bien^affermi, il peut éle ver la peau du cou.-
La mâchoire portée en avant par le ptérygoïdien,
peut être tirée en arriéré par le digaftrique, le fty-
îohyoïdien, & même par le géniohyoïdien& p a rle 1
géniogloffe. ( i/ . D..G. )
MAT f. m, ( terme de Blafon. )' meuble de l’écu
qui repréfente un mât de navire avec une voile &
des cordages des deux côtés, le hdut eft terminé par
une girouette.
Mât défarmé eft celui qui n’a point de voile.
Le mat fignifie les voyages Jiir mer.
1 ^,umas> à Paris; d'azur au mât d'or mouvantiuvBas
de L ecu, la voile & la girouette d’argent.(G. D . L T . )
. MATHIAS, fucceffeur de Rodolphe I I , (Hifloire
<TAllemagne, d'Hongrie & de Bohême.) XXXIIIe empereur
depuis Conrad I , XXVIIe roi d’Hongrie ,
XXXVIIe roi de Bohême, naquit l’an 1557, de Ma- •
ximilien II & de Marie d’Efpagne. L’ambition qui
I avoit porté à la révolte contre Rodolphe , fon frere,
qui fut contraint de lui céder la Hongrie ,'la Bohême,
& prefque tous fes autres états héréditaires, fembloit
1 eloigner du trône impérial. Une nation amoureufe
de fon indépendance, ne devoit regarder qu’en tremblant
un prince é[ui àvoit ufurpé plufieurs couronnes.
Cependant il parvint à réunir tous lés fuffrages dans
uneaffemblée qui fe tintà Francfort (13 juin 1612):
on croit qu’il ne dut fon élévation qu’à l’or qu’il
avoit eu l’adreffe de femer ; d’ailleurs le voifinage
des Turcs, comme l’ont remarqué plufieurs écrivains
, fembloit exiger l’éledion d’un prince de la
maifon d’Autriche affez puiffant pour leur oppofer
une barrière. Les états „ dans la crainte qu’il ne leur
donnât, des chaînes, ajoutèrent quelques articles à
la capitulation de Charles- Quint.La cérémonie de fon
facre fut recommencée en faveur de la reine Anne,
fa femme. On ne peut paffer fous filence cette par-
ticularité , parce que c’étoit un honneur dont n’a-
voient pas joui les femmes de fes prédéceffeurs.
On remarque encore que les députés des états dé
Bohême furent admis.dans l’affemblée lors du ferment
de Mathias, Dans les dietes précédentes, on
s’étoit contenté de leur notifier les conclufions des
eleûeurs. Cette faveur fut érigée en droit en 1708
après des conteftations bien v iv es, 6c depuis ce
tems les rois de Bohême jouirent de toutes les, prérogatives
des autres élefteurs. La Hongrie étoit toujours
expofée aux incurfions des Turcs voifins de fes frontières
; le fultan défavouoit leurs brigandages, mais les
Hongrois,n’en étpient pas moins malheureux. Les cantons
qui confinoient à ces brigands étoient devenus
deferts ; Mathias, pour arrêter le mal, demanda du
lecours aux états d’Allemagne. Les princes catholiques
, toujours affeftionnés au fang Autrichien qui
leur avoit toujours été favorable, y confentirent
aveczele, & donnèrent leur part de la contribution;
M A T 863
I mais Je« princes proteftâns trouvèrent des prétextes
I po,ur ne point fuivre leur exemple. Le principal fut
q.ue ceiix de leur communion perdoient tous les procès
qu ils, portoient à la. chambre impériale , où les
juges catholiques formoient le plus grand nombre.
L union évangélique 6c l’union catholique que la
lucceffion de Juliers 6c de Cleves avoit occafionnées
?us le régné de Rodolphe I I , fubfiftoient encore.
H elt vrai qu’elles ne, fe livroient pas à ces animofi-
tes , à ces violences ., fuit.es ordinaires des guerres
“ e ^hglpn ; mais il. falloir beaucoup de ménagement
pour qu’elles ne devinffent pas la fource des
plus grands défordres. L’empereur , au lieu de chercher
à fe venger du refus, que les princes proteftâns
venoient de lui faire effuyer, mit tous fes foins à les
adoucir. Il confentit même à réformer la chambre
impériale dont ils avoient eu plus d’une fois raifon
de le plaindre. Cette conduite diminua la haine des
dAeu.x .%.ues ne Paient qu’un médiocre inté-
rçt à la fucceftion de Juli»s qui les avoit fait naître:
ainfi la guerre entreprile pour cette. fucceffion ,
guerre qui fembloit embrâfer l’Europe, ne fut plus
qu’une de ces querelles qui de tous tems avoient
divife quelques principautés fans détruire l’harmonie
du corps Germanique.; Un traité conclu à Sand,
eritre 1 ele&eur de Brandebourg & le palatin de
Neubourg pour le partage de la fucceffion de Ju-
fembloit rétablir le calme dans cette partie"
de l’Allemagne. O# avoit réglé le mariage de la fille
de l ’ëleâeur .de Brandebourg avec le jeune palatin
(le Neirbourg-\yolffgand ; mais un fqufflet que l’élec.
teur donna au palatin , occafionna une nouvelle
rupture,, yolffgand^urieux d’un affront auffi fan?
glant, mais trop foible pour én tirer vengeance par
Ipi-meme , fe- fit catholique pour s’attacher le parti
Efpagnol dans lqs.Pay«-Bas. L’éleâeur dé.foneôté
fe.fit calvinifte , & mit les états généraux dans fon
parti. Tel eft l’empire de l’ambition fur les princes,^
La religion fi chere aux peuples, n’eft: fouvent pour
eux qu’un prétexte pour favorifer leurs intérêts. Cependant
Mathias faifoit des préparatifs contre les
Turcs. La principauté-deTranfilvanie vacante parla
mort de Gabriel Battori, qui venoit de fe tuer pour
ne pas furvivre à la honte de fa défaite, offroit un
nouveau motif de guerre. Un bacha avoit donne
cette principauté à Bethlenn-Gabor, & cette province
, obéiffante à'fon nouveau fouverain, fembloit
à jamais perdue pour la maifon d’Autriche. Achmet,
dans l’âge de l’ambition , 6c maître abfolu d’un empire
qui, fous les Soliman II 6c les Mahomet II, avoit
menacé toute la terre de fon joug, caufoit à Mathias
les plus vives alarmes. Il craignoit que le fultan , déja :
plus belle partie de la Hongrie, n’entreprît
de la lui enlever toute entière : mais la vafte
étendue de l’empire Ottoman qui depuis fi Iong-
tems répandoit la terreur dans les états Chrétiens
fut ^e qui lesfauva. Les Turcs-étoient perpétuellet
ment en guerre avec les Perfes, dontde pays fut tant
de fois, l’écueil de la profpérité des Romains : les
Géorgiens , les Mingréliens indifeiplinés, & d’autres
barbares les inquiétoient par leurs continuelle-
révoltes, & infeftoient les côtés de la mer Noire.
Les Arabes fi redoutables fous les fucceffeurs du prophète,
& qui, avant d’être fournis aux Turcs /jamais
n’avoient fubi de joug étranger , étoient difficiles à
gouverner. Il arrivait fouvent que quand on craignoit
une nouvelle inondation de Turcs , ils étoiens
obligés de conclure une paix défavantageufe. D ’ail-
-leurs les fultans avoient beaucoup dégénéré : autrefois
uniquement fenfibles à la gloire , ils étoient toujours
à la tête de leurs armées ; mais depuis Selim II
fils indigne du grand Soliman, ils reftoiént dans l’enceinte
du ferrait, o ù , livrés à des plaifirs groffiers
ils fe déchargeoient du poids de la couronne fur des