fignifie leana. Parmi les fables de l’antiquité, oh il eft
parlé des loups, & que les auteurs ont donné pour
origine à cette conftellation, la plus ancienne eft
celle de Lycaon, roi d’Arcadie, qui facrifioit des
viélimes humaines, & qui fut changé en loup à cauie
de cette cruauté. On dit auffi que c?étoit un loup fa-
crifïé par le centaure Chiron. On ne fàùroit rien
, décider fur fon origine , non plus que for celle de
beaucoup d’autres conftellations. Le catalogue Britannique
ne contient que cinq étoiles pour cette
conftellation , parce qu’elle eft trop méridionale
pour être bien obfervée dans nos climats ; mais le’
catalogue de M. de la Caille en contient 51. La
•principale, marquée « , avoit en 1750, 216d 21'
49" d’afcenfion droite , & 46 d 17' 4 0 " de déclinaison
auftrale. ( D . L. )
Loup , L m. lupus , i , ( terne de Blafon. ) Cet
animal paroît ordinairement paffant, & quelquefois
courant.
Lampaffé fe dit de fa langue , armé de fes griffes,
lorfqu’elles font d’un autre émail que fon corps.
On nomme loup ravijfant, celui qui eft dans l’attitude
du lion.
Dubofque en Bretagne ; d'argent au loup pajfant
de fable, lampaffé & armé de gueules.
' Albertasde Jonques, de Roquefort en Provence ;
de gueules au loup ravijfant d'or.
Béraud de Lahaye en Bretagne ; de gueules au loup
courant d'argent , accompagné de trois coquilles de
même. ( G. D . L. T. )
Lo u p , ( Géogr. Antiquités.) Lupa, riviere de
Provence qui fe jette dans la Méditerranée , entre
le Var & la ville d’Antibes : fon cours n’eft que de
7 lieues ; elle vient du côté de Thorone , & paffe
à l’occident de Vence.
On a trouvé fur fes bords une infcription , oii il
eft fait mention de la légion x x n e. ce qui prouve
qu’elle étoit logée dans cette contrée :
C. J u n io F l a v i a n o ~Cor.n ic u l a r .io
Leg . XXII. P. P. P. F. S tipenjdionera
x v n . qu i v i x i t A n . x x x r . mens , x
d . x x v . Coccia Chry s i s Con ju g i
INCOMP ARABILIS PI ET ATI S.
Voyi{ Expilly , JDicl: Géogr. t. V. p. 8yS. (C .)
LOUTRE , f. m. & f. lutra , ce, (terme de Blafon.)
animal qui a quelque reffemblance au caftor, excepté
qu’il eft moins gros & a la queue menue 8c alongée,
dont le bout finit en pointe.
Ce mot vient du latin lutra, dérivé du grec astpu,
qui fignifie lavoir, parce que le loutre ne fe plonge
jamais que dans l’eau douce, propre à faire ùn bain;
au lieu que le caftor hante non-feulement les rivières
, mais aufti la mer:
Lefevre d’Argencé à Paris ; d'argent au loutre de
fable, payant fur une ter rafle de finople, au chef d'azur
chargé de deux rofes du champ. ( G. D . L. T. )
LOUVE , ( Pêche. ) filet qui fert à prendre du
poiffon , 8c n’eft proprement qu’un diminutif de la
rafle. On donnera ici la maniéré de la tendre dans
toutes fortes d’eaux.-
Lorfque ce filet eft tout monté ,.il faut le porter
fur le bord de l’eau, proche du lieu oh vous le voulez
tendre, qui doit être un endroit rempli de joncs, &
autres herbiers affez? épais : vous y ferez , avec un
volant, une paffée, ou coulée, ou place, jufte-
ment de la largeur de votre filet.
Cette paffée fera d’autant meilleure , qu’elle fera
plus longue, & aura plus d’étendue, & pourtant
aboutiffant à l’entrée de la louve, tant d’un bout que
de l’autre, pour mieux guider le poiffôn dans le
filet. Cette coulée étant faite, il faudra avoir quatre
pierres, pefant chacune cinq ou fix livres , que vous
Attacherez à l’un des bâtons de la louve, afin de faire
aller le filet au fond de l’eau : vous attacherez auffi
une corde, d’un bout au milieu du bâton fuivant de
la louve elle fera de la longueur convenable, afin
qu’un bout foit au bord de l’eau , & que , par ce
moyen , on puiffe tirer la louve, & on l’attache à
un piquer.
Si par hafard le lieu oh vous devez placer le filet
étoit fi éloigné du bord, qu’on ne pût pas le têndre
fans fe mettre dans l ’eau , pour le pofer dans un endroit
oh il puiffe être tout-à-fait caché ; en ce cas ,
la corde vous fera bien utile pour l’en tirer ; car fi
vous avez été obligé d’entrer dans l’eau pour placer
le filet , & que vous ayez apporté le bout de la
corde fur le bord, vous n’aurez que faire de vous
remettre dedans pour en tirer la corde ; le filet fui*-
vra , fans qu’il faille vous mouiller une fécondé fois.
Si l’endroit oh vous voulez le tendre, n’eft pas
éloigné du bord de plus d’une toife ou deux, vous
le pourrez bien faire fans vous mettre dans l’eau, en
le prenant de travers, avec les deux mains, par un
de fes bâtons, & le mettant fur votre tête, enforte
que le bâton oh font pendues les pierres foit deffus ,
ou oppofé à celui que vous tiendrez. Vous le
jetterez de travers dans la paffée, en tenant le bout
de la corde ; puis, avec le bout fourchu d’une perche
, vous le drefferez & l’ajufterez en l’état qu’il
doit être, le couvrant des herbiers coupés. Vous
repoufferez pareillement tous les autres dans la paffée
, afin que le poiffon la fuive plus facilement, y
trouvant du couvert. Vous pouvez laiffer le filet
dans l’eau une nuit ou deux, félon la faifon, & non
davantage, ( - f )
LOUVET , (Art Vétérin.') C’eft une maladie du
bétail. M. Reynier, médecin de Montpellier, &
membre de la fociété de Gottingue, qui a donné un
traité ex profeflo, fur cet ob jet, dont nous allons
rapporter ici l’extrait, définit cette maladie une
fievre inflammatoire & putride, dans le cours de
laquelle on obferve quelquefois des tumeurs qui ont
beaucoup de rapport avec le charbon.
L’animal atteint de cette maladie, dit M. Reynier,
perd fes forces ;fil tremble ; il veut fe tenir couché ;
il ne fe leve que pour fe rafraîchir, & rechercher les
lieux frais ; il tient la tête baffe, les oreilles pendantes
; il paroît trifte ; fes yeux font rougeâtres ; il
pleure ; fa peau eft fort chaude, feche , fans apparence
de moiteur ; la refpiration eft fréquente , pénible
; & lorfque le mal a fait beaucoup de progrès,
elle eft toujours fuivie d’un battement de flancs ; il
touffe fréquemment; l’haleine a une odeur défagréa-
ble, puante : en appliquant la main le long des côtes ,
on fent le coeur battre avec violence; la langue &
le palais font arides & deviennent noirâtres ; il perd
l’appétit & devient fort altéré ; il urine très-rarement
& fort peu à-la-fois ; fon urine eft rougeâtre :
il eft conftipé ; les excrémens font durs & noirâtres
dans les çommencemens : quelquefois on obferve
à la place une diarrhée qui fe termine en dyffenterie.
Les boeufs ceffent de ruminer, & les vaches perdent
leur lait : dans les uns il fe forme des tumeurs, tantôt
vers la poitrine, ce que les maréchaux appellent"
Y avant-coeur ou anti-coeur, dont nous avons déjà eu
occafion de parler dans ce Dictionnaire , tantôt aux
vertebres du c o l, au ventre, fantôt au pis , aux
parties naturelles ; ce qui les fait enfler confidéra-
blement, & empêche l’animal d’uriner; il s’en forme
même dans les vifceres & dans le cerveau ; fes tumeurs
font fort enflammées : le charbon s’y mani-
fefte d’abord, fi on ne le prévient ; chez d’autres il
paroît dans toute l’habitude de la peau des boutons
comme de la galle; & des furoncles ; rarement tous
ces fymptômes fe préfentent à-la-fois dans le même
animal. Cette maladie fe manifefte , tantôt par l’un
de ces fymptômes, & tantôt par un autre.
La durée de cette maladie ne peut pàs fe déterminer
; les remedes en changent fouvent la crife 8e
la longueur ; mais en général, fi les fymptômes font
violens, l’animal périt ou fe guérit le plus fouvent
avant le feptieme jour ; mais s’il le paffe une fois,
8c fi le feptieme eft heureux, il y a tout lieu de fe
flatter de fa guérifon ; quelquefois même il n’eft
convalefcent qu’après ia^ quinzaine:
Les principaux fymptômes qui annoncent la guérifon
de l’animal, font l’abondance des urines troubles
dépofant un fédiment blanchâtre ; les excrémens
plus abondans , mois 8c fans beaucoup d’odeur, la
peau moite, détendue, l’éruption des boutons de
galle pleins d’un pus blanchâtre , la ceffation de la
chaleur dans les tumeurs ; l’altération fupprimée,
l’appétit revenu, les jambes enflées, la déplétion,
8e parmi les boeufs le retour du ruminement..
Les fymptômes fâcheux font ie ventre enflé , les
mugiffemens, les défaillances, une perte de force
confidérable , les tremblemens ; les convulfions, les
rétentions d’urine , les diarrhées longues 8c la dyffenterie.
Le louvet attaque indiftin&ement les chevaux 8e
les bêtes à cornes ; il eft ordinairement plus fréquent
en été, & il eft toujours épidémique en cette faifon :
il paroît rarement en hiver, 8e il eft moins meurtrier
au printems qu’en automne. On a obfervé que cette
maladie étoit plus commune dans les pays marécageux
que dans les pays élevés.
M. Reynier rapporte quelques obfervations qu’il-
a faites fur l’ouverture des animaux morts de louvet :
la peau de ces animaux lui a paru naturelle, excepté
dans les endroits oh les tumeurs s’étoient formées ;
elle y étoit noirâtre 8e comme brûlée ; les tumeurs-
étoient de la même couleur , fort puantes , pleines
d’une férofité jaunâtre, qui faifoit une forte effervef-
cence avec les acides. Ces tumeurs étoient affez
femblables au charbon, fur tout celles qui s’étoient
formées à la poitrine 8e au ventre ; la bouche 8e les
nafeaux étoient un peu noirâtres & fort defféchés.
Lorfqu’on levoit le cuir, il en fortoit un vent très-
fétide ; la chair paroiffoit livide, prefque fans traces
de fang : dans là cavité du ventre on a trouvé beaucoup
de fang fort féreux 8e purulent ; les poumons
étoient defféchés , remplis de tubercules 8c de petits
abcès, fur-tout dans les animaux qui avoient péri
après le quatrième jour de la maladie : le péricarpe
étoit rempli d’une férofité jaunâtre ; l’eftomac 8c les
inteftins rougeâtres de place en place, enduits de
glaires fort tenaces ; la véficule du fiel engorgée,
d’une bile fort di'ffoute, d’un jaune tirant fur le brun.
La chair des animaux qui périffent ainfi,fe corrompt
avec une promptitude qui frappe ; le fang de ceux
qu’on a faignés dès le commencement, eft fort épais
& d’un brun noirâtre. On a fait ouvrir la jugulaire
à quelques animaux pris de la maladie du louvet ; il
n’en eft forti qu’une férofité purulente qui à peine
avoit quelque rougeur.
La caufe prochaine de cette maladie doit être attribuée
, fuivant M. Reynier, aux fels alkalis ; mais
qu’eft-ce qui engendre ces fels dans les animaux, 8c
comment peuvent-ils occafionner le louvet ? C ’eft
ce qu’il nous faut actuellement examiner.
La première caufe qui les engendre, provient de
la mauvaife qualité des eaux où l’on abreuve le
bétail : on eft dans l’ufage dans la plupart.des villages
& même dans les villes , de laver, été 8c hiver,
dans les baffins des fontaines, le linge 8e toutes les
ordures des maifons ; ce linge fe leflive avec des
cendres ; on emploie encore le favon pour le blanr
chir , qui n’eft compofé que d’huile 8c de fel alkali
fixe. Quel doit donc être l’effet de l’eau oh on a ainfi
lavé le linge, fur les animaux ? C’eft ce que démontrent
très-bien les expériences finyantes.
i° . Si vous mettez du fel alkali fixé fur dii fang ;
il le diffoùt entièrement 8c- le rend extrêmement
fluide. Léwenhoeck a même obfervé que les globules
rouges ceffoient d’être perceptibles au meilleur
microfcope après un tel mélange. i° . Si, après avoir
mele du fel alkaliffixe avec du fang, vous laiffez le
tout, pendant quelques heures, dans un dégré de chaleur
égal à celui du corps, le fang, après être devenu
féreux , contractera une fétidité qu’on n’obfervera
point dans celui oh il ne fe trouvera point de ce fel ;
à moins cependant qu’on ne le tienne dans ce dégré
de chaleur pendant trois ou quatre jours de fuite*
30. Si on lave de la chair avec une diffolution de ce
fiel dans de l’eau, ou avec de la leflive de cendres ,
elle devient dans très-peu de tems flafque, livide &
noirâtre , & . contracte de la puanteur; indice cer-'
tain de mortification. On s’apperçoit encore plus
fenfiblement de cet effet fur le corps vivant ; tous
les jours les chirurgiens font dans l’ufage de fe fervir
de cendres pour emporter & ronger les chairs, fur-
tout celles des vieux ulcérés.
Ce même fel qui eft diffous dans la leflive , appliqué
fur la chair, la picote, l’irrite, l’enflamme , 8c
y attire enfin la gangrené ; mais, lorfqu’il eft devenu
volatil, il eft encore plus pénétrant & plus à craindre*
De ces expériences on doit néceffairement conclure
que ces fels diffolvent le fang ; qu’un ufage
trop fréquent peut le rendre trop féreux, & qu’en-
fin leur aÇtion entre même jufques fur les folides.
M. Reynier entre à ce fujet dans de très-grands rai-
fonnemens qu’il faut lire dans fon ouvrage, même ;
eonféquemment, l’ufage de laver le linge dans les
baffins des fontaines , ne peut être que très-nuifible
à la fanté du bétail ; les fontaines qui fe trouvent
dans les campagnes, ne font pas fouvent plus exemptes
de mal-propreté; elles font prefque toujours remplies
de moufles ,, de boues, de fangfues , ou de
frai de grenouilles , & elles fe troublent à la moindre
pluie.
Une fécondé caufe des maladies du bétail, eft le
peu de foin que le payfan prend pour l’abreuver en
été : pendant l’hiver, comme on a plus de loifir j
on ne néglige pas cette occupation ; mais en été j
combien de fois n’envoie-t-on pas les beftiaux aux
pâturages fans les faire abreuver ?• c’eft ce qui fait
qu’ils vont fouvent boire de l’eau mal-propre <les
foffés , quand ils en peuvent trouver : les effets de
la difette d’eau font auffi à craindre pour les animaux
que pour l’homme , & même davantage ; chofe à
laquelle on ne s’attache pas affez.
La troifieme caufe provient de la mauvaife nourriture
qu’on donne au bétail : on en nourrit fouvent
trop pendant l’hiver , pour la quantité de fourrages
qu’on a ; c’eft ce qui donne lieu à en retrancher à
chacun fur la quantité qu’on eft en ufage de lui donner
; & quand ce font des vaches qui ne donnent
point de lait, ou des chevaux qu’on n’attele pas *
on ne leur donne pour lors que de la paille d’avoine
ou des légumes ; encore ne leur en donne-t-on pas
en fuflifante quantité : le printems n’eft pas plutôt
arrivé, que le fourrage fe trouvant entièrement con-
fommé , on envoie paître les beftiaux dès la fin de
mars ; mais dans cette faifon il ne fe trouve alors que
quelques brins d’herbes; encore font-cë foiivent des
brins d’herbes qui font reftés de l’année précédente ,
& qui ont fouffert .la gelée : le bétail, q u i, au commencement
de l’hiver étoit gras , devient pour lors
maigre & exténué, dans un tems cependant oh il
devroit être mieux foigné, à caufe des travaux oh
il va être employé : en été , fi on en excepte le tems
de la fenaifon, l’animal eft encore plus mal nourri;
les nuits font courtes, les jours longs, & la chaleur
infupportable dans le milieu du jour. On prévient
l’aurore pour profiter de la fraîcheur, 8c l’animal n’a