o u , en troupes, à deux mille fix cens quatre-vingt-
un cavaliers, & à douze mille lept cens quatre-
vingt-quinze fantaflins. (+ ) '
MOL, adj. ( Mujîq* des une.) épithete que donne
Àriftoxene & Ptolomée à une efpece du genre diatonique
, & à une efpece du genre chromatique dont
j’ai parlé au mot G e n r e , Dictionnaire raijonné des
Sciences, &c.
Pour la mufique moderne, le mot mol n’y eft employé
que dans la compofition du bémol ou B mol,
par oppofition au mot béquarre , qui jadis s’appel-
loit aufli B dur.
Zarlin cependant appelle diatonique mol , une
efpece du genre diatonique dont j’ai parlé ci-devant.
Voye£ D i a t o n i q u e , Dictionnaire raifonné des Sciences
, &c. & Supplément. (5")
MOLAISE, ( Géogr. eccléf) abbaye royale de
Bernardines, au diocefe de Châlons-fur-Saone, fondée
par Eudes I , duc de Bourgogne , dont la première
abbeffe fut Beatrix de Vergy en 1170.
Cette maifon a été gouvernée par des abbeffes
de la première nobleffe de Bourgogne ; on voit une
Anne de Rulli en 1234; Beatrix de Chancy, morte
en 1278 , dont on voit la tombe en l’églife de Mo-
laïfe; une Marguerite de Champlitte en 1279 ; Alix
de Châteauneuf en 1286.
Trois dames de la maifon de Bouton, une Catherine
de Saulx, deux dames Brulart, une Marie
de Chiard de Bragni en 1652.
Cette abbaye, lituée dans un village près de la
Saône , n’a plus que huit religieufes. ( C.)
§ MOLETTE-d’Éperon, f. fi {terme de Blafon.)
meuble de l’écu en forme d’étoile à lix rais, avec une
ouverture ronde au centre.
On voit beaucoup de mollettes-d'éperons dans les
armoiries, elles repréfentent celles des anciens chevaliers
; l’ufage en eft venu de ce que les rois faifoient
mettre des éperons aux gentilshommes & écuyers ,
qu’ils créoient chevaliers.
Guido de Kermaingny en Bretagne; <Ca\ur d la
molette-cC éperon d’or.
Raoulin de Reacamps , de Gueudeville en Normandie
; d’argent à trois molettes-d' éperons de fable.
De Neufcheze en Bretagne; de gueules à neuf molettes
d’éperons d’argent.
De Vimeur de Rochambeau en Touraine y d’azur
du chevron d'or, accompagne de trois molettes-d'eperons
de même. { G» D . L. T.)
MOLLE, ( Géogr. ) place de commerce de la
Norvège feptentrionale, dans la préfe&ure de Dron-
theim, & dans le diftrict de Romfdal. Elle a été érigée
en ville l’an 1742 , & dès l’an 1710 elle avoit
un hôpital : l’on en exporte beaucoup de bois &
de goudron , & l’on y importe beaucoup de grains. EGH MOLLESSE, f. f. ( Phyf. ) qualité de certains
corps que je choc & la comprelïion font changer de
figure , & qui après le choc & la comprelïion , ne
tendent pas à reprendre la figure qu’ils viennent de
perdre. Semblables aiix corps durs , ils n’ont aucune
élafticité; femblables aux corps fluides, ils font in-
différens à toutes les formes qu’on veut leur faire
prendre ; différens des premiers, ils ne confervent
pas dans le choc leur ancienne figure ; différens des
féconds, ils ont-leurscorpufculesunis les uns avec
les autres. Aufli les phyficiens regardent les corps
mous comme tenant le milieu entre les corps durs
& les corps fluides.
Il arrive fouvent que les corps paffent de l’état
de molleffe à celui de dureté ; & que ceux qui font
durs deviennent mous. On ne peut pas aflîgner les
bornes qui féparent ces deux états l’un de l’autre.
On dit que l’argille humide eft molle ; mais jufqu’à
quel point faut-il la d e lié cher pour en faire un corps
dur ? Un adulte, un homme fort & robufte, regardé
comme mou ce qui paroîtra dur à un enfant : la terré
fera molle pour un éléphant, & elle fera dure par
rapport à une mouche, à une fourmi. Par confé^
quent, ces deux états , la mollejfe&l la dureté n’ont
rien de fixe & de déterminé ; ils font toujours relatifs
à la difpofition de nos organes & à nos forces
entr’elles..
Il faut chercher la caufe de la molejfe dans là figuré
des particules qui çompofent le corps mou ; dans lé
défaut d’élafticité & d’attraélion réciproque de ces
mêmes particules, & dans la figure de ces particules,
la quantité & la figure des pores de la maffe. (D. .F.)
MONAULE, ( Mujîq. inflr. des anc.) Les Grecs
appelloient monaule, la flûte à une tige1, 'dont les
uns attribuent l’invention à Ofiris, & d’autres' à
Mercure. Bullenger dans fon traité De thcdtrdjxàÿ-
porte aufli qu’on a^elloit monaule, celui quijôuôit
de la flûte, feul &fans aucun autre accompagnement.
Je penfe que le mot monaule étoit moins le nom d’ûne
forte particulière de flûte qu’iïne épithete, ou un
nom général pour toutes les flûtes Amples ou à Une'
tige. ( F. D . C. )
MONCLAR, ( Géogr. ) paroiffe de Provence,
diocefe d’Embrun, viguerie de Seyne , à une lieue
de la Durance, trois de Seyne , fix de Sifteron ,
vingt-une d’Aix : cette ancienne'baronnie a donné le
nom à un des plus fermes, des plus éclairés & des
plusfagesmagiftrats de Provence, Jean Pierre-Fràn*
çois de Ripert, feigneur de Monclarf procureur-géa
néral du parlement de Provence depuis 1752.
Tout le monde a lu fon compte rendu des conflit
tutions des Jéfuites, en 1762 ; il fut goûté également
à la cour & à la ville.
Mais ce que peu de perfonnes favent, c’eft qu’il
aima mieux perdre la riche fucceflïon d’une vieille;
tante , dévote des Jéfuites, que de manquer à fon
devoir de magiftrat & de citoyen, en prononçant
contre ces peres. Ses mémoires pour prouver les’
droits du roi fur Avignon , font fi forts, fi juftes , ü
bien écrits, que les miniftres de Clément XIII n’y
purent répondre. Le roi le chargea d’en prendre
poffeflion en fon nom en 1767,'Sc récompenfafon
mérite par une penfion.
Il eft mort de la pierre dans un petit village du
diocefe d’Apt en 1772. Quelques perfonnes firent
courir le bruit qu’il s’étoit rétraâé fur leur compte,
& perfonne n’en crut rien. ( C. )
MONJOY , ( Géogr. ) petite ville d’Allemagne,’
dans la Weftphalie, dans le duché de Juliers,
fur la Ruhr. Elle eft munie d’un château , & fért
de fiege à un bailliage. {D . G. )
§ MONOCORDE, ( Mujîq. ) De la Chauffe m’a
fourni le monocorde qui fe trouve fig. 33 ,pl. II.'de
Luth. Suppl. Il rapporte d’après Cenforinus, qu’A -:
pollon trouva le monocorde dans l’arc de fa foeur
Diane ; cela fe peut très-bien : il me paroît au moins
très-problable que le premier infiniment à corde
n’ait été qu’un monocorde, &c celui-ci un arc. Je
foupçonne que la clochette qui pend à ce monocorde
a été mal copiée, & que ce n’eft qu’un poids qui fer-
voit à tenir la corde au même dégré de tenfion»
La figure 24 de la même planche eft aufli un ancien
monocorde : je l’ai tiré dé l’édition des Harmoniques
de Ptolomée , publiée par Wallis. Si ce monocorde
n’a pas été defliné par Ptolomée, il l’ell ail
moins par quelque ancien copifte ou feholiafte. Wmm ■ ■ P - MONOD1E , f. f. ( Mujîqî) chant à voix feule, par
oppofition à ce que les anciens appelloient chorodïes%
ou mufiqu.es exécutées parle choeur. {S)
MONOLOGUE, {Mujîq.') feene d’opéras o iil’a-
êleur eft feul, & ne parle qu’avec lui-même. C’eft
dans les monologues que fe déploient toutes les forces
i l
de la mufique ; le muficien pouvant s’y livrer à toute
l’ardeur de fon génie, fans être gêné dans la longueur
de ces morceaux par la préfence d’un interlocuteur.
Ces récitatifs obligés, qui font un fi grand
effet dans les opéras Italiens, n’ont lieu que dans les
monologues. {S)
MONOTONIE, f. f. ( Muftq.) C’eft, au propre ,
une pfalmodie ou un chant qui marche toujours fur
le même ton ; mais ce mot ne s’emploie guere que
dans le figuré. {S)
MONSÉE ou MANSÉE, ( Géogr. ) Lance la-
eus, lac d’Allemagne dans l’Autriche fupérieure, au
quartier de Haufruck ; il communique, par l’A g ,
avec l’Atterfée, & il a fur fes bords une ancienne
& riche abbaye de benédiélins, avec un gros bourg,
à l’un & à l’autre defquels il donne fon nom. {D. G.)
MO NS S ELEI7CI7S , ( Géogr, terme anc. ) Ce
lieu en Dauphine eft mémorable par la victoire que
1 empereur Confiance y remporta, fur Magnenceen
3 5 3 • On trouve ce Mons Seleucus dans l’Intinér. d’An-
tonin, & dans celui de Bourdeaux à Jérufalem, entre
Lucus Augußi & Vapinium.
Dans les plus anciens titres du Dauphiné, un château
qui tient l’emplacement de Mons Seleucus y eft
appelle Bafiida Montis Seleuci, & poftérieurement,
JMontis Solei : on dit aujourd’hui la Bâtie-Mont-Sa-
leon. D ’Anv. Not. Gal.p. 464. (C.)
MONSTRE, ( Médecine légale. ) Si jamais le pyr-
rhönifme fut utile dans une queftion phyfique, c’eft
fans doute dans celle qui confidere l’exiftence &
l ’origine des monßres. A ne confidérer que l’immenfe
variété des faits où des hiftoires rapportées par une
foule d’auteurs, onferoit tenté.de croire qu’il n’y a
point de limites entre les efpeçes les plus, diffembla-
bles ; que les régnés de la nature fe confondent, &
que l’ordre primitif eft fouvent perverti par les pures
combinaifons du hafard ( Bartholin, Licetus, Paré,
Zacchias, Riviere, &c. les recueils des journaux ou
de quelques académies ). On aflure qu’il eft forti
des hommes bien formés du fein de différens animaux
(Bartholini, Hiß, Anat. cent. V. Schenckius, Hiß.
Monßror. (Elian , De animal, mifctll. natur. curiof.
Licetus, De monfi. Gafpar à.Reies, C ampus E/yßus
Jucund. queeß. ) & réciproquement on a vu des animaux
plus ou moins difformes, ou même très-connus
& bien caraêlérifés, engendrés par des femmes
(Stalpart Vanderwiel, Obferv. Paulini, Ç b f phyf.
med. Paré, Riviere, Obferv. m'ed. cent. I I ) . On a
pouffé le ridicule jufqu’à rechercher les câufes physiques
ou furnaturelles de. ces prétendues productions;
& ce qu’il y a de plus déplorable, c’eft qu’on
a fouvent allumé des bûchers pour exterminer les
malheureux que l’opinion publique , fi fouvent téméraire
& cruelle^ déclaroit’auteurs d’une chofe im-
poflible. Le délire fuperftitieux de ces tems de barbarie
rendoit tout poflible par l’entremife des démons
; & de graves ignorans qui fe croyaient phyficiens
accumuloient les differtations & les preuves
pour expliquer comment la chofe s’étoit faite. Grâces
aux connoiffances des derniers fiecles , nous ne
voyons plus depuis long-tems ces feenés abfurdes &
Sanguinaires ; mais fi nos progrès vers l’équité &
l’humanité font avancés fur cet objet, il faut avouer
que la raifon qui les dirige eft bien lente à pénétrer
flans les efprits. Il ne faudroit pas remonter bien
haut pour trouver des exemples de cette crédulité
qui préfidoit à tant de meurtres. II n’y a pas long-
tems qu’une femme fit croire à un médecin de réputation
que fa foeur avoit accouché d’un poiffon.
Reeder er, Différé, couron. à Pétersbourg.
Ce n’eft pas du détail de ces abfurdités que je prétends
groflir cet article ; je ne confidere fous le nom
d’accouchemens monßrueux que ces produélions qui
s’écartent plus ou moins de la forme ordinaire
Tome I I I .
de l’homme, tant qu’elles préfentent une organifa-
tion qui fe rapproche en partie de celle de l’efpece
humaine, & qu’elles ont vie. On fent bien que je
fuppofe ici que la reffemblance fe trouve dans les
parties extérieures, car l’organifation des vifeeres
nous eft commune avec plufieurs animaux.
Toutes les parties du corps peuvent être mutilées
ou défigurées au point de ne préfenter aucune reffemblance
à leur état ordinaire. Le volume, le nombre,
lafituation & la conformation des organes fouf-
frent des variétés qu’il eft impoflible d’afligner, &
c’eft par de bonnes obfervations bien conftatées que
nous lavons qu’il exifte des exemples de toutes ces
efpeces de produélions monftrueufes. Il n’eft perfonne
qui n’ait vu des foetus ou des accouchemens
monftrueux ; les Mémoires de l’acad. des Sciences en
préfentent mille exemples, & les meilleures journaux
en rapportent affez fouvent. Les organes intérieurs
deftinés aux principales fondions de la vie
ne font pas à l’abri des viciflitudes qui déforment
l ’extérieur. Le cerveau, le coeur, les poumons
les autres vifeeres varient par le fiege, le nombre ou
le volume ; & l’on peut même ajouter, fans crainte
d’exagérer, que la même variété qui s’obferve dans
la proportion des membres & la difpofition des traits
dans chaque individu, peut encore s’obferver dans
la conformation ou l’arrangement de fes parties intérieures.
M. Enguenhard, fameux médecin de Paris
, n’ayant pas fenti le battement du coeur d’un malade
dans l’hôtel-dieu, & l’ayant quitté après en
avoir témoigné un mauvais prognoftic, un garçon
chirurgien courut- après lui, & dit qu’il venoit de
trouver le battement non pas fous la mamelle gauche
, mais fous la droite ( Vinflow, Mém. de 1743 ) .
J’ai vu la pofition de l’eftomac varier confiderable-
ment fur différentes perfonnes ; tout le monde con-
noît la variété de la divifion des vaiffeaux, de quelques
mufcles, la multiplication ou la diminution des
côtes, quelquefois des vertebres, &c. ces différens
jeux de la nature ont fouvent arrêté les phyficiens
les plus éclairés, lorfqu’ils ont voulu en rechercher
la caufe ; & nous ne fommes pas vraifemblablement
fur le point fle pénétrer encore dans ce myftere.
Nous connoiffons une foule de caufes accidentelles
qui peuvent s’oppofer aux développemens de l’embryon,
qui peuvent en défigurer les parties; mais
la réunion partielle de deux embryons à la fois, la
duplication de quelques organes feulement , tandis
que tout le refte eft dans l’état- naturel, préfentent
des difficultés infinies lorfqu’on veut les expliquer
par la même voie. L ’infuffifance des caufés accidentelles
a fait penfer à quelques phyficiensanatoniiftes
que le germe de ces derniers' monflres étoit primitivement
formé, & qu’il fe développoit par le même
méchanifme qui développe les germes ordinaires.
M. Duverney fut le premier qui Conçut cette idée
hardie d’un germe monftrueux préexiftant ; M. Vinf-
low dont l’exaflitude & l’habileté font fi connues ,
adopta fon opinion, & combattit long-tems M. Le-
mery, qui foutenoit que le foetus monftrueux ne
devenoit tel que par les accidens qui lui arrivent
dans le fein de fa mere { Voye{ les Mém. de l’acad,
des Sciences y an. 173S-40-42.-43).
L’opinion des germes primitivement monftrueux
( dit M. de Mairan ) tranche tout d’un coup la difficulté
peut-être infurmontable de concevoir que les
débris de deux corps organifés & compofés de mille
millions de parties organifées, puiffent en produire
un troifieme par cette voie. Mais l’opinion commune
a aufli cet avantage que ceux qui la rejettent
font contraints d’àvouer qu’il y a des monflres & des
parties monftrueufes -dont la formation eft vifible-
iiient due au contaft accidentel, ou que du moins
on explique affez heureufement par - l à , & fans
E E E e e e i j