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fimulacres de leurs dieux , afin qu?iïs repofaffent
plus mollement. Quelquesauteurs en rapportent l’inf-
titution aux Romains, & ils affurent que cet ufage*
ne s’étendit point au-delà de l’Italie ; mais cette fu-
perflition étoit trop extravagante pour n’avoir pas
pris de plus grands accroiflémens. En effet l’hifloire
nous apprend que les Arcadiens mettoient des oreillers
fous les flatues de la. déelfe de la paix , 6c les
Phocéens fous celles d’Efculape ; lorfque Seuleucus
rendit aux Athéniens les flatues d’Harmodius 6c
d’Ariflogiton enlevées de leurs temples par Xerxès ;
le vaiffeau qui les apportoit aborda dans Elle de
Rhode. Les habitans charmés d’être les dépofitaires
de ces fimulacres, les fupplierent d’accepter dans
leur ville l’hofpitalité ; & pour mieux les féduire ,
ils les placèrent fur des couffins , dont le fybarite
eût envié la molleffe. Plufieurs voyageurs attellent
qu’on voit encore dans Athènes le leüifierne d’Jfis 6c
de Sérapis. Ces monutnens antiques de la religion
païenne fe trouvent dan* plufieurs autres contrées
& fur-tout dans la Grece 6c dans les îles de l’Archipel
: c’étoit fur des lits de pierre, de marbre ou de
bois, qu’on plaçoit ces couffin* où repofoit la flatue
du dieu, en l’honneur duquel on donnoit le bouquet
facré.
Les jours deflinés à la fête des couffins ou oreillers
, fe célébroient avec autant de pompe que d’al-
légreffe ; la falle du feflin étoit décorée de lits élé-
gans où repofoient les dieux. Les convives fe cou-
ronnoient de rameaux, de guirlandes de fleurs 6c
d’herbes odoriférantes. C ’étoit le magiflrat ou le
fouverain pontife qui indiquoit le jour &C la durée
de cette folemnité dont l’objet étoit d’appaifer la
colere des dieux. Comme il convenoit d’imiter les
dieux dont on follicitoit la clémence, la loi défen-
doit d’envoyer au fupplice les criminels; il étoit
même des circonftances où l’on ouvroit les priions,
après que le magiflrat fuprême avoit prononcé l’abolition
de tous les crimes. Les chrétiens dont la
plupart étoient nés & nourris dans le fein du paga-
nifme, introduifirent l’ufage des lecli/leçnes, dans
leurs agapes. Ce fpe&acle fcandaleux de molleffe ,
étoit contraire à la févérité des moeurs évangéliques ;
6c ce fut pour faire revivre la pureté primitive, que
le concile de Nicée lança des anathèmes contre ces
chrétiens efféminés qui fembloient avoir oublié leur
origine. ( T—N
§ LÉGION THÉBÉENNE, ( Hiftoire codifia/.) II
s’efl gliffé dans l’article du Dictionnaire raif. des
Sciences, &c. où l’on traite de cette légion, une
erreur affez effentielle , pour que nous jugions à propos
de la corriger. On y infinue qu’il n’y a jamais
eu dz légion qui ait porté le nom de Thébéenne. Mais -
la vérité e fl, qu’il y a eu cinq légions qui ont porté
ce nom-là ; comme il efl démontré par la notice de
VEmpirey où l’on les trouve citées dans l’ordre fuivant.
L e g i o . s e c u n d a . F l a v i a . C o n s t a n t i a .
T H E B A E O R U M .
— -— s e c u n d a . F é l i x . V a l f .n t i s . T h e b a e o r u m .
-------- PRIMA. M AX IMIANA. THEBAEORUM.
-------- T E R T IA. D lO C L E T IA N A . TH EBAEORUM .
------ TH EBAEORUM . {D . P .)
§ LEICESTER, ( Géogr.) très-ancienne ville
d’Angleterre , capitale d’une province du même
nom , & fituée fur une riviere jadis appellée Leife
6c aujourd’hui Soar. Sous les Romains , cette ville
fe nommoit Rata Coritanorum. Leur féjour s’y- retrace
dans plufieurs médailles. Sous le's Saxons, elle
embraffa le chriflianifme : elle fut pour un tems épif-
copale, & elle renferma, jufqu’à trente-deux égli-
fes. Sous le roi Henri II, elle fut appauvrie 6c démantelée
pour crime de révolte. Sous Henri V , l’on
y tint un parlement remarquable par la févérité de
L E I
fes lo ix contre les adhérons de W ic k le ff; 6c fous
Charles I , elle eut à foutenir deux fieges qui la
maltraitèrent beaucoup. Aujourd’hui c’efl encore une
grande v ille , pleine d’habitans aCtifs 6c induflrieux,
6c qui tient trois gros marchés par femaine. Elle
renferme cinq paroiiTes , un hôpital, pourvu d’une
bibliothèque, 6c nombre de fabriques de bas. Elle
. avoit autrefois un château très-vafte , dont la falle
fert encore aux affifes de la province. Nombre de
perfonnages fameux dans VHifloire d'Angleterre , en
| ont porté le titre de comte. Elle e fl gouvernée par
un ma ire , 6c elle envoie deux députés à la chambre
des communes-. Long. iG. j o . lat* Sx. 40. ( 'D . G .)
§ LEICESTERSHIRE , (Géogr.) province d’Angleterre
, à-peu-près fituée au centre du royaume ,
confinant à celles d e .D e rb y , de Nottingham, de
Lincoln , de Rutland, de Northampton 6c de War-
w i c k , & ayant environ 30 milles de l’efl à l’o u e ft,
6c 2 5 du fud au nord. Elle faifoit partie fous les
Romains des terres occupées par les Coritani ; &
fous les Sa xo n s , efle entroit dans le royaume de
Mercie. C ’efl une des contrées d’Angleterre les
mieux avantagées-de ja nature : fori air efl falubre ,
fon terroir e fl fe rtile^ & fa population e fl très-
, grande. Baignée des quatre rivières qui en fortent
. de droite 6c de gauche, aucune eau n’y c rou p it,
aucun terrein n’y efl aride : ces rivières font l’Avon,
la So ar, l’Anker 6c le Welland. Elle produit du
charbon de te rre , des grains , des fo in s , des pâturages
& des légumes. Elle abonde fur-tout en pois'
6c en fe v e s , & d e - là l e fabrique* de bean-bellies,
ventres de fe v e s , vulgairement donné à fes habitans.
Le poiffon, le gibier 6c le gros bétail y font communs
; l’on y élev.e avec fuccès quantité de chevaux
de traits, 6c l’on y nourrit des brebis dont la laine efl
la plus longue de l’Angleterre. Les y e u x ouverts fur
ces divers avantages, 6c finguligrement fur la bonté
- de fon fo l , cette province fe livre à l ’agriculture par
préférence , 6c enfuite à la fabrique des bas que
comportent fes belles laines. D e l’un 6c de l’autre de
ces ob je ts , elle tire de quoi faire des envois çonfidé-
rables^ à la ronde, 6c de quoi fe maintenir,au moyen
du refiant 6c au moyen des retours, dans une pro s pé
r ité , digne à la fois de fes travau x , 6c du gouvernement
qui la protégé. Eile renferme 192 pa-
roiffes, 81 vicairies, 12 villes & bourgs à marchés,
18700 maifons, 6c environ 100006 habitans. Elle
efl du diocefe d e-Lincoln, 6c elle fournit quatre
membres à la chambre des communes, fa vo ir, deux
pour e lle-même, 6c deux pour fa capitale. ( D . G . )
L E IG N E U X , (Géogr. eccléf. )■ village 'du Forez
de la paroiffe de T-relins, fur le Lignon, diocefe de
L y o n , près d eB o en , à trois lieues de Fleurs, quatre
de Montbriffon , célébré par un chapitre de chanoi*
neffes régulières de l ’o rdre de S. B en oît, dépendant
de l’abbaye de Savigni. C e chapitre conferve
des titres du x i e fiecle. Il a été confirmé par lettres
patentes de 1 7 4 8 , à ne recevoir que des demoifelles
nobles de cinq dégrés du côté paternel. Le roi leur a
accordé en 1 7 5 8 , le droit sde porter une médaille
d’or émaillée , attachée en écharpe à un ruban blanc
liferéde bleu. L’abbé de Sa v igni, nomme la prieure.
E xp illi, Diction, des Gaules. ( C. ) "
LEIPHEIM, ( Géogr. ) ville & château d’Allemagne
, dans le cercle de Soudbe, 6c dans le terrir
toire de la v ille d’Ulm ; non loin du Danube. C ’efl le
chef-lieu d’un grand bailliage fort dévaflé pendant
la guerre de trente ans. (Z ? . G. )
LE IPN IC K , ( Géogr. ) ville d’Allemagne, dans le
marquifat de Morav ie, au cercle de Prerau;. Elle efl
ceinte de mu rs , 6c renferme un college des peres
des écol'ës pies. Le château de Helfenflein la couvre.
Les princes de Dietrichflein en font feigneurs ; 6c
le s Suédois la faccagerent l’an 1643. ( D .G . )
LEIPSIC
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LEÎPSIC ou LEIPZIG ( cercle de) , Géogr. canton
d’Allemagne dans la haute S a x e , 6c dans l ’éle&ocat
deSaxe, aux confins du duché d’Altenbourg, des évê chés
de Merfebourg 6c deNaumbourg-Zeitz, de la
Thuringe, & de quelques autres divifions de l’éleclo-
rat dont il fait partie. L’abbaye de Wurtzen lui eft
incorporée, 6c il renferme 14 bailliages, 3 2 villes, un
bourg à marchés, environ 1000 villages, & nombre
de terres feigneuriales, dont les unes relevent immédiatement
du prince, 6c les autres'des bailliages. C*eft
un pays pla t, dont le fol efl fertile en grains , en lin,
èn chanvre 6c en légumes, 6c dont les habitans prôf-
perent à la faveur de leur affiduité dans le tra v a il, 6c
de leur in telligence dans le commerce. Leipfic, Eulen-
bourg &Grimma en font les villes principales.(Z\ G.)
§ L e i p s i c , - ( Géogr. ) Cette ville e fl une des
plus commerçantes d ’A llemagne ; elle efl fur-tout fa-*
meufe par fes foires qui font au nombre de trois.
La première qu’on nomme la foire du nouvel an ,
commence toujours le premier de 1 année , à moins
que ce jour n’arrive un dimanche; dans ce cas elle
Cfl renvoyée au lundi fuivant. La fé cond é , appellée
la foire d'après Pâques, ou la foire de jubilate, s’ouvre
le lundi de la troifieme femaine après la fête de la
féfurredlion. Enfin la troifièmé, dite de la Saint-
Michel , fe tient le dimanche d’après cette fête , ou
feulement huit jours après, fi cette fête fe trouve un
dimanche. Chacune de ces foires dure quatorze
jours ; les douze jours qui fe trouvent enfermés entre
l ’entrée 6c la fo r tie , font proprement ce qu ’on nommede
tems de foire. L ’acceptation des lettres de change
tirées en foire , fe fait ordinairement le fécond jour
après leur ouverture; il efl néanmoins permis d’en
remettre l ’acceptation jufqu’à la femaine des paie-
mens, laquelle ne commence qu’après la publication
de la fin des fo ire s , 6c dure jufqu’au cinquième
jo u r fuivant inclufivement, pendant lequel tems
elles doivent être proteflées faute de pa yemen t; on
peut le faire jufqu’à dix heures du foir du cinquième
jo u r , 6c plus tard on n’y feroit pas reçu. Les prin-
cipales marchandifes que l’on trouve dans ces fo ires
font des étoffes d’o r , d’argent 6c de fo ie , des
draps fins de France , d’Angleterre 6c de H o lland e ,
quantité de petites étoffes de laine , des dentelles:
d’or , d’argent, de foie 6c de f i l , de la bijouterie, de
la clincaillerie & mercerie, des ouvrages de mode
des toiles peintes, des toiles de c o to n , des mouffeli-
n e s ,,d es toiles de C am b ra y , &c.
On tient les écritures à Leipfîc en rixdallers, en
bon-gros & en penings. Le rixdaller qui efl ima®i-
naire e fl compté pour 24 bons-gros, & le bon-^ros
pour 12 penings. L ’ancien argent courant de Saxe
con fiflo it, il y a environ 20 an s , en pièces de f de
rixdaller ; on y avoit fubflitué les louis-blancs, qui
font de v ieux écus de France fixés à 2 florins ;
mais ces efpecesfont devenues fi rares, que quoique
l ’agio s’entende contre les louis-blancs, ce ne font
pourtant pas des louis - blancs effectifs ; car ces
derniers gagnent 1 à 2 pour cent contre les louis-
blancs imaginaires ; ainfi en fuppofant une lettre de
change fur Leipfic de 1000 rixdallers payable en
argent courant, qu’on payeroit en auguftes-d’o r fur
le pied de cinq rixdallers, il faudroit ajouter à cette
fomme la perte de 4 pour cent env iron , 6c de plus
celle des louis-blancs imaginaires en louis-blancs effectifs.
Les lettres de changé où les efpeces font dénommées,
font payées dans les mêmes; mais lorf-
qu’elles n’y font pas exprimées, ni le mot courant,
elles le font en pièces de deux ou un bon-gros fans
aucun agio.
L ’ufage de Leipfîc efl de 14 jours de v u e , qui ne
fe comptent que du lendemain de l ’acceptation ; ainfi
une lettre qui feroit acceptée le premier jour d’un
mois , efl p a y a b le 'le 15 ; & fi ce jour étoit un
Tome L l l t
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dimanche, elle le feroit le famedi. Il n*y a point dê
jour de grâce à Leipfic ; pour être en réglé , il faut
faire prqteflerle jour même de l’échéance; on ne
peut exiger l’ateeptation des lettres payables au-
. a de Enfance, que lorfqu’il n’y a que l’ufance à
courir. ( D . G. )
LEITENBERG Ou- LEUTENBERG, (Géogr. )
Ville d’Allemagne, dans le cercle de Haute-Saxe, 6c
dans la principauté de Schwartzbourg-Rudolfladt,
fur la Sorbitz. Elle eft entourée de montagnes métal-
liques que l’on expjoite avec fuccès. Elle efl ornée
d un château , où réfident les princeffes dpuairieres
du pays ; 6c elle préfideà un bailliage fort étendu ,
qui étoit jadis titré de feigneurie immédiate du Saint-
Empire. (D .G . )
LELÈSZ, ( Geogr.) ville de la Haute-Hongrie
dans.le comté de Zcmpiin, dont elle renferme les
archives. G’efl aufli le fiege d’une abbaye de Cî-
teaux. (D . G.)
LEMME ». ( Mufique. ) filence ou paufe d’un tems
bref dans le rhythme cataleptique. Voye1 Rhythme
(Mafique.) Diction, raifonné des Sciences, &c. ( 5 )
LENNEP , ( Geogr. ) ville d’Allemagne, dans le
cercle de Veftphalie, & dans le duché de Ber*, au
bailliage de Bornefeld. C ’efl par fon rang ^ p r e mière
ville du duché; elle fiege 6c vote avant toutes
les autres dans l’affemblée dés états du pays; Pendant
un tems elle n’a été habitée que par des luthériens ;
mais de nos jours les catholiques s’y font introduits ,
6c même les jéfuites y ont obtenu une miflïon. Les
manufaélures de laine font fa principale reffource«
( D .G . )
§ LENTILLE, ( Optique. ) Nous ajouterons à
cet article du Dicl. raif. des S c .h conflruélion & def-
cription d’une machine propre à tailler 6c polir les
lentilles paraboliques , hyperboliques & elliptiques*
On en voit les figurés dans les planches d'Optique de ce
Supplément, pi. / , fig. 4 ,5 & G. Cette machine eft
compofée de quatre pièces de bois a a ,b b , cc + dd*
(fig- 4 ) 1 qui forment enfemble un quarré ; mais
dont les extrémités débordent autant qu’il faut pour
remplir exa&ement le vuidé de là boëte(/g.3). Ces
extrémités portent 12 vis avec leurs écrous/dont
quatre e , / , g , h font perpendiculaires, 6c huit ï , k j
l 9m9n 9o , p ,q horizontales. Elles fervent à hauf-
fer, à baiffer 6c à affermir le chafîis dans la bôëte.
On tournera un cône de bois dur & bien fain, qu’on
feierade maniéré que la, fe&ion fait elliptique, parabolique
Ou hyperbolique, félon la figure qu’on veut
donner au verre. La fig. G repréfente le cône abc9
dont d e f efl une feûion. On appliquera fur la feûion
une^ lame d’acier g h i également polie de chaque
côté , & d’une épaiffeür fuffifante pour fuppléer à
ce que la foie a emporté, pour que le cône fait parfait.
La plaque doit déborder la furface du cône ,
fur lequel on l’arrêtera par le moyen de deux vis
ou pointes k , /. On limera enfuite la partie de la
lame qui déborde, jufqu’à ce qu’elle fait de niveau
avec la furface du cône, 6c qu’on lui ait donné la
figure que l’on veut, fait parabolique , elliptique
ou hyperbolique, 6c qu’elle puiffe vous fervir de
modèle pour polir vos. verres. Vous vous fervirez
de ce côné pour faire un fécond modèle exactement
égal au premier. Il efl même bon d’en faire une couple
dont les feClions 6c les grandeurs foient différentes
; mais vous obferverez de tirer deffus une ligne k
m , qui tombe de leur fommet fur le milieu de leur
bafe. Vous tirerez fur les deux traverfes oppofées
a a , b b, fig. 4 , les lignes r 6c s pour en marquer le
milieu, & vous poferez vos modèles déffus, de maniéré
que leurs axes foient perpendiculaires , qu’ils
touchent les lignes tranfverfales r 6c s , 6c qu’ils
foient parallèles. Vous les affermirez par le moyen
de deux fupports 1 6c u , qui doivent être affujettis
Y Y y y