du livre, adv. ( Mujîq. ) Chanter ou jouer à livre ouvert
, c’eft exécuter toute mufique qu’on vous .préfente
en jëttant les yeux deffus. Tous les muficiens
fe piquent d’exécuter à livre ouvert; mais il y en a
peu qui dans cette exécution prennent bien l’efprit
de l’ofivrage, 6c qui, s’ils ne font pas des fautes fur
la note, ne faffent pas du moins des contré-feps dans
Fexpreflion. Voye^ E x p r e s s i o n , ( Mufiq. ) dans le
Dici.'raif. des Sciences, &c. & Suppl, f i 1)
Il eft rare & même prefque impoflible qu’iinmufi-
cicn exécute une partie récitante à livre ouvert auffi
bien que s’il l’avoit déjà jouée quelquefois, parce
que la mufique n’ayant pas des' exprefîions fixes
6c déterminées, il faut qu’il fe foit pénétré de l’ef-
prit de là pièce ppur la rendre avec tout le goût
dont elle eft fufceptible ; mais tout mùficien doit, à
mon avis, pouvoir exécuter un partie de rempliffage
comme il faut à livre ouvert, fuppofé pourtant que
la mufique foit non-feulement bien notée, mais auffi
que le copifte n’ait omis ni piano, ni forte , ni crefcen-
do, ni coulé, ni liaifon ; enfin rien de ce qui contribue
à,rendre l’exécution conforme à l’idée du com-
pôfiteur ; lequel de fon côté ne devroit jamais négliger
de marquer le tout bien exa&ëment dans fa
partition. ( F. D. C. )
LIV R Y , Livriacum, ( Gèogr.) village de l’Ifle-de-
France, àtrois lieues de Paris, du côté de Chelles,
avec une abbaye de l’ordre de faint Auguftin , fondée
par Guillaume de Galande, en 1186. C ’eft dans la'
forêt de Livry que Bodillon , feigneur parmi les
Francs, ayant été traité indignement par Childeric,
pour lui avoir repréfenté un peu librement le danger
d’une impofition exceffive, Faffaffina, 6c fit le même
traitement à la reine fa femme, Bilihilde, & à fon
fils D agobert, en 673- Préfident Henault, tome II. |I I |
L1X , ( Gèogr. anc. ) Lix félon Ptolomée, liv. I V ,
chap. 1 ; Lïnx félon Etienne le géographe, Lixos félon
Strabon, liv. X V I I : riviere de la Mauritanie
tingitane. Elle arrofoit une ville nommée Lixa, fur
le rivage de l’Océan; c’eft.préfentement la riviere
de Larache.
La ville de Lixa eft nommée Lixos par Pline, liv.
V , chap, 1 , qui en parle comme d’une ville fur laquelle
les anciens avoient débité beaucoup d’hiftoires;
il ajoute qu’elle étoit devenue colonie fous Claudius ;
il ne faut pas la confondre, avec Lifta qui étoit plus
près du Détroit,& qui ne fubfiftoit déjà plns.dutems
de Pline. Voye{ L i x a , dansleZ?«?. raif. des Sciences,
&c. La Martiniere, édition de ty68. ( CS) .
L O
§ LOBE, ( A n a t. ) Il n’y a pas de diftinâion entre
le lobe moyen 6c le /o&.poftérieur du cerveau ; pour
l’antériep»- & le poftérieur ils font féparés -par la
foffe de-Sylvius. ( H’. D. G.)
LOBENSTEIN, ( Gèogr. ) ville & feigneurie d’Allemagne,
dans le cercle de haute - Saxe, 6c dans les
états des comtes de Reufs, de la ligraede Géra. La
ville eft fituée fur la riviere de Lemnitz, 6c renferme
un palais, une école latine & 400 maiforis ; & la feigneurie
comprend douze à quinze villages, avec de
groffes forges ; oii l’on travaille une bonne partie du
fer que produit la contrée. (D . G. ) -
LOBKOWITZ, (Gèogr!) château 6c feigneurie de
Bohême, dans le cerclé de Kaurzim fur l’Elbe : c’eft
le lieu d’origine des princes de ce nom', dites'clé Sagan
, lefquels prirent place aux dietes’ de l’empire,
l’an 165:3. (Z>. G. )
LOCHIES, f. f. pl. ( Médecine. ) on donne ce nom
à l’écoulement qui fe fait par 4e vagin à la fuite de
l'accouchement : un fan g pur 6c vermeil en eft la
mâtiere dans les premiers momens, mais quelques
heures après ce lang pâlit, 6c dèé le quatre ou cinquième
jour les lochies deviennent blanches , d’une
confiftance lymphatique.
La durée de cette évacuation eft très courte chez
yfles femmes qui'allaitent, elle fe foutient ordinairement
pendant douze à quinze jours dans les autres ,
6c la diverfité des tempéramens influe encore fur le
tems que dure cet écoiilement. Il eft des femmes qui
perdent pendant plus d’un mois, & d’autres dont les.
lochies ceffent dès la première femâine : il en eft qui
éprouvent des alternatives plus ou moins fréquentes
de perte blanche 6c rouget
Plufieurs auteurs, parmi lefquels eft Vanfwieten,
Commentaire de l'aph. 1329, T. I V , penfent que les
lochies blanches font en grande partie le produit d’une
efpece de fuppuration de la furface interne de la
matrice, fur-tout à l’endroit des attaches du placenta.
Malgré le refpeél que j’ai pour le fentiment d’un
médecin , auffi juftement célébré , je répugne à ad-,
mettre cette fuppuration dans l ’état fain, elle ne
peut avoir lieu, à ce qu’il me femble, qu’à la fuite
d’une maladie de la matrice, telle que l’inflammation
: l’odeur particulière aux lochiesj blanches, très-
analogues à celle du lait, me fait préfumer que la
lymphe & le lait même portés à la matrice pendant
la groflefle pour nourrir le foetus, forment feules
les lochies blanches, 6c que ces liqueurs ne perdant
que fucceffivement cette dire&ion , continuent à
s’échapper par l’orifice de ce vifeere,.jufqu’à ce que
les vaiflèaux qui les charient fe foient affaiffés, & en
quelque forte oblitérés par la çontra&ion fucceflive
de la matrice.
Quoi qu’il en foit de cette opinion, il eft confiant
que fi les lochies font moins abondantes chez1 les femmes
qui nourriffent que chez celles qui ne le font
point ; fi chez celles-ci leur durée eft plus longue que
chez les autres, on ne peut méconnoître.pour caufe
de ces phénomènes une pléthore laiteufe, s’il eft
permis, de fe fervir de cette exprëffion.
Le méchanifme de l’expulfiondes/ocAi« eft relatif
au jeu de l’organe par lequel s’en fait l’évacuation :
on fait que ce vifeere, compofé d’une infinité de
vaiflèaux fanguins & lymphatiques,. repliés fur eux-
mêmes s acquiert pendant la groflefle une expanfion
çonfidérable, avec augmentation d’épaiffeur dans
fes parois par le développement de fes vaiflèaux.
Ort fait que les fibres du tiffu de la matrice, douées
d’une vertu-contraélile,ramènent ce vifeere après l’accouchement
à-peu-près au même volume qu’il avoit
auparavant, 6c que l’écoulement des lochies eft l’effet
fucceffif du jeu de ces fibres. On fait encore que cette
contra&ion. organique & alternative, ne fe fait pas
toujours fimultanément dans toutes' les parties de la
matrice, 6c eft accompagnée de douleurs plus ou
moins fortes, connues fous le nom de tranchées ;
enfin que ces tranchées' précèdent ordinairement
^écoulement des, lochies.
C’eft en réfléchiffant à ces différens objets qu’on
peut fe rendre raifon de ces phénomènes queprëfente
cet écoulement, 6c des, accidens auxquels leur trop
grande abondance ou leur trop petite quantité donne
lieu. Les mêmes réflexibris feront^cohnoître les
moyens à employer pour régler cette évacuation ,
6c pour prévenir les maux qui réfultent de leur irrégularité.
Les lochies ont lieu après l’accouchement , parce
que la matrice fè contra&e 6c expulfe les humeurs
dont fes vaiflèaux étoient remplis : elles Tont très-
abondantes dans lé premier moment, parce que tous
ces vaiflèaux font dans un état,de pléthore , 6c que
les appendices qui communiquoient avec le placenta
J font béants, elles diminuent de quantité après les
premiers jours , à raifon du refferrement de Ces appendices
, de la déplétion des vaiflèaux, 6c de l’af-
faiflement de plufieursd’entr’eux; elles font précédées
de douleur, parce que les humeurs déformais inutiles
& pour lors aflimilées à des corps étrangers ,
irritent les nerfs 6c les fibres qui doivent opérer la
contraftion ; coulent alternativement , parce que les
fibres , après avoir fait des efforts, tombent dans le
relâchement oü elles reftent pendant un tems plus ou
moins long ; enfin elles pâliflènt &c deviennent blanches,
parce que les vaiflèaux fanguins qui ont plus
de reffort que les lymphatiques & les laiteux,fe font
refferrés & repliés fur eux-mêmes, tandis que ces
derniers, d’un tiffu plus lâche & placés à la furface
interne, continuent à recevoir 6c à verfer dans la
cavité de la matrice la lymphe 6c le lait qui y font
apportés.
Tout ce qui retardera la contraftion de la matrice
augmentera la quantité des lochies. Tout ce qui s’op-
pofera au reflerrement des vaiflèaux^ fanguins ou
lymphatiques, produira le même effet. Une contraction
trop prompte en fufpendraou en gênera l’écoulement
: une pléthore générale ou locale, foit fangui-
n e , foit lymphatique ou laiteufe , augmentera,
fupprimera ou diminuera les lochies.
L’atonie de la matrice eft une des principales cau-
fes des^ lochies immodérées ( Voye[ au mot Atonie
de la matrice, Suppl, la raifon de cet effet, & les
moyens d’y remédier. )
Elles peuvent être encore occàfionnées par une
conftipation exceffive, par un fpafme qui s’oppôfe à
l ’affaiflèment des vaiflèaux, par une raréfaction 6c
une diffoiution de fang.
Dans le premier cas, il faut avoir recours aux
eccoprotiques, 6c les lavemens émolliens , même
âcres, font employés avec fuccès ; Mauricèau, liv.
I I I , chap. S , pag. 38G, de fon Traité des maladies
des femmes grojfes, les recommande d’après une expérience
bien perfuafive.
Dans le deuxieme, fi le fpafme n’eft point accompagné
d’inflammation, on réuffira à le calmer par les
narcotiques ; 6c fi l’inflammation le complique , on
emploiera les faignées du bras, en proportionnant
leur nombre 6C la quantité de fang que l’on tirera
aux forces de la malade 6c au dégré de l’inflammation,
on pourra y afibeier les narcotiques, en fe
réglant pour leur ufage fur les dégrés de complication.
Calmer la raréfaétion du fang par les anti-phlo-
giftiques délayans , eft le parti que l’on doit prendre
lorfque l’abondance exceffive des lochies dépend de
cette caufe ; & fi elle eft entretenue par la diffoiution
de ce fluide, on fait ufage des incraffans & des fpé-
cifiques relatifs à la qualité de l’acrimonie de la maffe
humorale ; les anti - feorbutiques font néceffaires
quand la diffoiution eft l’effet du fcorbüt ou d’une
affedion feorbutique, & alors on donne aux malades
des apozemes & des tifannes dans lefquels on fait
entrer les végétaux , chargés d’alkali volatil ou cet
alkali lui-même. L’altération des humeurs par la
putridité bilieufe ou laiteufe, exige l’ufage des purgatifs
& des diurétiques diftribués avec les précautions
relatives aux forces de la malade & aux dégrés
de la putridité : les injeftions déterfives 6c antiseptiques
conviennent encore.
^ La fuppreflion des lochies, & la trop prompte
diminution de leur écoulement, ne méritent pas
moins d’attention ; les accidens qui en réfultent font
même pour la plupart d’une efpece fi dangereufe,
qu’il eft important de rétablir cette évacuation le
plus promptement qu’il eft poffible.
Une conftipation opiniâtre, un fpafme , une inflammation
dé la matrice, ou un dépôt laiteux, font
capables de füpprimer 6c de diminuer cette évacuation.
On a vu ci-deffus la maniefe de faire cefler la
conftipation, 6c il tl’y a rien à ajouter à ce qui a été
dit à ce fujet.
^ Si cette fuppreflion ou cette diminution font l’effet
d’un dépôt laiteux, on réuffira à rétablir les lochies
par les moyens indiqués contre ces dépôts. ( Voye{
D é p ô t l a i t e u x , Suppl. )
L inflammation de la matrice engagera à recourir
à des faignées du bras, multipliées fuivantque les
circonftances l’exigeront 6c aux anti-phlogiftiques,
tant internes qu’externes, aux boiffons délayantes
6c rafraîchiffantes , aux fomentations 6c aux cata-
plafmes émolliens, aux demi-bains d’eau tiede &aux
bains des pieds , 6c même des fnains ; 6c comme le
fpafme hiftérique eft toujours compliqué avec l’état
inflammatoire de la matrice, 6c fe ffianifefte par des
douleurs intermittentes, on affociera les narcotiques
aux anti-phlogiftiques, mais avec la circonfpeâion
qu’exigent la qualité particulière des médicamens
de ce genre, & les différens dégrés d’inflammation.
Le fpafme qui fe complique prefque toujoursavec
l’état inflammatoire de la matrice, exifte fouvent
feul; il doit alors être principalement combattu par
les narcotiques, affociés aux anti-fpafmodiques for-
tifians 6c nervins, Ou rélâchans, ou moraux, fuivant
la nature des caufes qui l’ont produit, le tempérament
des malades, leurs forces, 6c des différens
dégrés.
Une vive affeûion de l’ame, foit agréable , foit
difgracieufe , une fuppreflion momentanée de la
tranfpiration, une indiferétion dans le régime , ou
l’ufage de quelques remedes échauffans, peuvent
avoir occafionné ce fpafme ; & il eft évident que
dans ces différentes circonftances le traitement doit
être varié.
On employeroit en vain les narcotiques,combinés
avec les anti-fpafmodiques phyfiques, fi l’on négligent
les fecours moraux qui peuvent donner à l’ame
la tranquillité qu’elle auroit perdue ; ainfi dans le
cas où le fpafme feroit occafionné ou entretenu par
une affeftion de l’ame, il feroit indifpenfable de
s’attacher à détruire cette affeélion en même tems
qu’on adminiftreroit les narcotiques 6c les autres
anti-fpafmodiques phyfiques.
Un des effets des narcotiques étant de porter à la
peau, ces remedes pourroient feuls remplir l’indication
que préfente le fpafme, occafionné par la fup-
preffion de la tranfpiration ; mais il ne faudra pas
moins en foutenir l’aftion diaphorétique par des
boiffons appropriées.
Si l’indifcrétion dans le régime a caufe le fpafme,
une diete convenable, quelques lavemens , un ou
deux purgatifs, placés avant ou après, ou dans le
même tems que les narcotiques, rempliront l’indication.
C ’eft principalement par des boiffons délayantes,
rafraîchiffantes, par les demi-bains d’eau tiede, 6c
quelquefois par des faignées qu’on attaquera le fpafme
; produit par l’ufage des remèdes chauds : les
narcotiques ne doivent même alors être employés
qu’après avoir combattu la caufe du fpafme par les
moyens qu’on vient d’indiquer.
Ce qu’il y a de plus important dans le traitement
de la fuppreflion ou de la diminution des lochies, eft
de bien diftinguer là caufe qui y donne lieu, & fur-
tout de, reconnoîtrè fi ces accidens ne dépendent pas
de l’inflammation : voici à quels lignes on reconnoî-
tra que ces accidens feront l’effet du fpafme feul.
La peau alors n’eft ni bien chaude, ni feche , il
n’y a point d’altération ; quoique le ventre foit tendu
, il eft peu fenfible au toucher, 6c feulement dans