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droit apporter aux travaux des uns 8c au bon choix des
autres. Aveuglement nar lequel on contraint tous les hommes
k renoncer, dès leurs premières années, a une ambi-
dextérité qui leur cft naturelle, 8c k languir la main
gauche dans une forte d’inaélion. Platon vouloit qu on s exerçât
, comme les Scythes , à tirer de Tare des deux mains,
soldats de la tribu de Benjamin qui étoient dreiles a combattre
de Tune 8c de l’autre. Ibid. 2.50. ». Trait qui montre
que Henri IV fut cfclavc du préjugé que 1 auteur combat
ici. IUflexion qui montre de quelle utilité ferait quelquefois
l’ufaec égal de la main gauche 8c de la droite. MA, b.
Exercice de l’efprit. Foibles connoifTanccs en géométrie que
nos académirtcs acquièrent. Oubli dans lequel on laiflc la
fcicncc du cheval ; combien il convicndroit aux écuycrs
d’étudicr l'anatomie 8c le« maladies de l’animal ; 8c d’acquérir
enfuite les lumières qui concernent les embouchures , 8c
la conrtruftion des harnois,dcs fclles,fi,c.VI. 450. b. Effets qui
réfultent de la négligence de la théorie de l’art. Avantages 3u’on retireroit de cette connoiffance complète. Négligence
e l'étude de l'art militaire , autre défaut de l’éducation de
nos jeunes gens. Il importeroit k nos écoles d’avoir des pro-
fcfïcurs en langues étrangères vivantes. Il faudrait y joindre
des maîtres verfés dans la connoiffance des intérêts des
diverfes nations. Ibid. 251. ». L’étude de cette partie de la
politique ferait fecondée par celle de l'hiftoire. Manière
dont on doit enfeigner celle-ci. Utilité de cette connoiffance.
Quels font les principes de religion Se de morale qu’on doit
infpirer aux jeunes gens. Quant aux maîtres de mufique 8c
d’inflrumcns, le deîaffcmcnt Se le befoin de plaire dans le
monde les ont rendus néceffaires. Ibid. b. Six écoles formées
fur le plan qui vient d'être propofé feraient d'un fecours
réel à l'état, ne fe détruiraient point les unes les autres, Se fc
foutiendroient d’elles-mèmes. Ibid. aça. ».
Exercices d'académie gymnaftique, voyt{ E c o le M ilit
a i r e 6* G ym n a s tiqu e. Science des exercices du corps,
nommée agonifiique. I. 181. e. Defeription des lieux ou l’on
s’inftruifoit dans les exercices. VII. 1015. b. Exercice du
cerceau chez les anciens. Suppl. II. 290; b. Etonnante flexibilité
que le corpspeut acquérir par les exercices. VIII. 870.
». Voyçicïeux.
EaÉRESE, ( Chirurg. ) opération par laquelle on tire du
corps humain quelque matière étrangère Se pernicieufe.
Etym. de ce mot. Exérefe par extraélion. Exérefe par dé-
traélion. Obfervations qu’on doit faire pour bien s’acquitter
de ces opérations. VI. 252. ». Voye{ C o r p s é t r a n g e r s .
EXERGUE. Et y m. du mot. En quel endroit de
la médaille fe place l’exergue. Signification des lettres ou
-chiffres qui fc trouvent dans l'exergue. VI. 252. ».
Exergue, Obfervations fur cet article de l'Encyclopédie.
Suppl. II.915. b.
EXFOÉIATION, ( Chir. ) réparation des parties d’un os
qui s’écaille. Etym. de ce mot. Ce qui rend la fin-face du
crâne fujette k i’exfoliation. On ne doit point trop lulter la
guérifon des bleffures faites aux os. Les os découverts 11e
s'exfolient pas toujours. Mémoire k confultcr fur les exfoliations
du crâne. Mauvaife pratique des anciens, fondée fur
ce faux principe, que tous les os découverts doivent s’exfolier.
L’exfoliation des os cft prefque toujours l’ouvrage de
la pure nature, Se la plupart dès précautions qu’on prend
pour la produire , font d ordinaire inutiles ou nuifibles. A
quels foins doivent fe borner les fecours de l’art. Autre
lignification du mot exfoliation. VI. 252. b.
Exfoliation des os, infiniment de Bellofle pour l’éviter
dans certaines opérations. IV. 849. b.
KXFOL1ATIF, ( Chirur. ) remede propre à faire exfolier
les os cariés. Defeription du trépan exfoliatif. VI. 253. a.
EXHALAISON. ( Phyfiij. ) Différence entre vapeur Se
cxhalaifon. Exbalaifons qui font la matière du tonnerre, des
éclairs Se de divers autres météores. Exhalaifons dont l’air
fc forme, félon M. Newton. VI. 253. a. Des exhalaifons qui
font d’une même efpece. Propriétés qu’elles doivent avoir
analogues k celles de la malle folide dont elles fe font fé-
parées. Mélanges de ces exhalaifons avec celles d’une autre
efpece. Il doit naitre de-lk une infinité de phénomènes que
nous ne finirions encore ni comprendre, ni expliquer clairement.
Ibid. b. Caufe de ces viofens tremblemcns de terre ,
qui font fendre Se crever de groffes croûte» pierreufes couchées
fous la 1 furface de la terre. Phénomènes que les
exhalaifons qui s'échappent par ces ouvertures doivent produire
dans l’air. Sur les exhalaifons empoifonnées des miué-
rÎ*UX f ur l(s poifons du docteur Mcad. Exemple
des effets de ces exhalaifons malignes, rapporté dans l’hifloire
de l'académie des fcienccs, année 170^. Autre fait rapporté
dans la même hifloire, année 1710. Ibid. 254. a. Autre fait
rapporté par le doiteur Connor dans les differtations médico-
phyfiq. Ibid, b.
Exhalaifon. Les vents 6c les exhalaifons fiiffifcnt, félon
HaUci, pour produire toute» le» variation» du baromètre. II.
01. b. Le» exhalaifons confidérées, comme caufe particulière
E yy m
des venu. XVII. ,« i. lan ge ra ,fa exWaif„n, Jei
ç $ r w 4t- i --r s ', r '«--icxi, " . . . ^
E x h a l a i s o n s minérales ou MouphetesA Minéral.) vancur.
mi. partent des veines ou filons métalliques, de même q ï
des galeries ou foutcrrcins des mines. Différens effets qifX«
produifenr. Combien elles font quelquefois funeftes aux o«!
vriers. VI. 254. b. Différentes manières dont elles fé ma.
ntfcftcnt. Le phénomène le plus fmgulicr qu’elles nous
Jrcfentcnt , cft celui que les mineurs nomment ballon
Defeription de ce phénomène. Quelles font, de toutes le«
"xhalatfons minérales, les plus pcrnicieufcs : dhns quelles
fpcces de mines elles fc forment. Dans quelles circonüanccs'
w'iles paroiffent le plus ordinairement. Exhalaifons qui régnent
dans les mines ou l’on a été obligé de mettre le feu pour
détacher le minéral de la roche dans laquelle il fc trouve
enveloppé. Danger des exhalaifons fulphureufêsf celles donc
il cft parlé dans l’article charbon foffilc, font de cette efpece
Ibid. 25 5. a. Exhalaifons qui fe montrent fur-tout le matin
Se dans le tems que la roféc tombe, Se qui détruifent les
veines métalliques. Autres exhalaifons qui régnent dans les
mines qui ont été long-tems abandonnées. Effet des exhalaifons
minérales pour la cryftallifation , la minéralifation
& dans les pierres colorées. Sentiment de M. Lclimann fur
les mouphetes. Précautions qu’on prend dans les mines contre
les exhalaifons. Ibid. b.
Exhalaifons minérales. Quatre fortes d’exhalaifons dans
les mines. XVII. 27. b.. Articles fur ces exhalaifons. III.
192. ay b. X. 778. b. | 1 XVI. 580. b. Effets de celles qui*
s’élèvent de certaines mines. I. 235. a. Effets de celles du
charbon. III. 190. a. 192. », b. 193. » , b. Voyez V apeur.
EXHALATOIRE, ( Fontaine Jalanie) conftruftion particulière
aux falincs de Rofiercs. Defeription Se ufage de
l'exhalatoirc. VI. 255. b.
EXHAUSSER, élever. ( Synon. ) V. 507. ».
EXHAUSTION. ( Mathéni. ) Ce qu’on entend en mathématiques
par la méthode d’cxhauftioiL Elle ¿toit fort en ufage
chez les anciens géomètres. Théorème fur lequel elle efl
fondée. C’eft fur ce principe qu’on démontre qu un polygone
régulier d’une infinité de cotés, devient égal au ccrdo
dans lequel il eft inferit. Le calcul différentiel n'eft autre
choie que la méthode d’cxhauftlon des anciens, réduite à une
analyfe fimplc Se commode. VI. 256. ».
Exhaufiion. Obfervations fur la méthode d’exhauftion. VII.
^XHÉRÉDATION. ( Jurifpr. ) Différence entre déshéri-
tance Se exhérédation, v l. 256. ». Dans les pays de-droit
écrit, tous ceux qui ont droit de légitime, doivent être
inftitués héritiers, du moins pour leur légitime , ou être
déshérités nommément. L’cxnérédation peut avoir lieu en
certains pays contre les afeendans 8c les collatéraux. Différentes
fortes d'exhérédations. Des différentes fqrmcs félon
lefqucllcs l'cxhérêdation peut être faite. Ibid. b. |
Exhérédation , abdication , différente fignification de ces
mots. I. 16. b. Plainte d’inofliciofué formée par ceux qui
font exhérédés. VIII, 771. b. XII. 686. b.
Exhérédation des afeendans. Comment cette forte d exhérédation
doit être confidéréc. Le droit ancien du digefte Se du
code n’admet point l’cxhérédation du perc. VI. 256. b. A
l’égard de la merc, la loi 28, au code de inojf. icfiarn, admet
quelques caufcs d’exhédération. Des enufes exprimées dans «
novcllc 115, pour lefqucllcs les enfans peuvent être exnc-
rédés par leurs defeendaus. Enumération de ces caufcs. lot «
^Exhérédation des collatéraux. Caufcs de cette exhérédation
expofées dans la nov. 22, ch. 47. Dans les pays coutumi ,
il n’eft pas néccffaire de les initiruer, ni déshériter
ment ; ils n’ont ordinairement que la r^^crv®. c0^tu,*î'ffe
des propres. VI. 257. ». Quel peut être l’effet te
exhérédation en pays coutuinicrs. - Caufcs de cette prtv
de la réferve. Ibid. b. *.re
Exhérédation cum elogio. Cette exhérédation ne P»
prononcée que contre les enfans, 8c non contre les
térnux. Auteurs k confultcr. VI. 257. b. Voye{ EL • . .
Exhérédation des enfans & autres defcendant. M ' 1
de Moyic , les Hibre.ix privi» d’enfanj ,
leur bien k leur volonté: depuis la loi » !<•» en,i',,t!\ o f fa
voient être déshérités. Ufages des Lacédémonicn ¡n.
Athéniens fur cet objet. Difpofitions de l’ancien dr
VI. 257. b. Les difpofitions du droit nrétoricn imj ^|Ian.
furent adoptées par les loix du digefte 8c du jr iefla/n.
gement que fit Juftinicn par la loi 30 au code ac M' ^
8c par la nov. 18, ch. 1. Difpofition de la nP . r0J),am.
forme fur cette matière le dernier état du «4)pour
Enumération des caufcs (qui font au opiiph®. Mon cotte
lefqucllcs lesdefeendan» peuvent être cxliérèdcs, _ ^
novcllc. Ibid. 258, ». Difpofition de ledit ... inariagc
vricr 1556, fur la caufe d’cxhérédation tirée Qhfcrcontraélé
fans le con/ejwmcnt de pere 8c de 1 vatioiï
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vadon fur l’cxbirédaiion en pays coulUmier. L»!x k ailteirrs
x confultcr. Ibid. 258. b.
Exhérédation. Rappel qui en relcvc les enfans. XIII. 796.
Exhérédation ojficieufe : loi fur laquelle elle eft fondée. VI.
2ç8. b. /
Exhérédation tacite. VI. 258. b.
Exhérédation des vajfaux. Origine de cette expremon : deux
lignifications qui lui font attachées. VI. 359. ».
EXHIBITION. ( Jurifpr. ) Différence entre l’exhibition
& la communication fans déplacer. VI. 259. ».
EXHORTATION, cri d’exhortation dans les batailles.
IV. 461. b.
EXHUMATION. ( Jurifpr. ) Difpofition du concile de
Rhcims ( tenu en 1583) fur ce fujet. Par quelle ordonnance
peut fc faire l’exhumation d’uq cadavre. VI. 259. ». Voyez
les mémoires du clergé , Se Sépulture.
EXHUMER. Arrêt de l’inquifition pour 1 exhumation de
Charlcs-Quint confidéré comme hérétique. VI. 259. ».
EXIGUER, ( Jurifpr. ) terme en ufage pour exprimer
qu’on fe départ du cheptel, 6>c. Coutumes ou ce terme cft
employé. Etym. de ce mot. Ce que prononce là-dcffus la
coutume de Bourbonnois : obfervations de M. Defpommicrs
lur la difpofition de cette coutume. Celles 'de Bcrry 8c de
Nivcrnois citées furie même fujet. Obfervations de Coquille.
.VI. 259. b.
EXIL. ( flijl. anc.) La fentence chez les Romains ne por-
toit point le mot d'exil, mais feulement l’intcrdiélion de 1 eau
Se du feu. L’exil n’étoit pas, à proprement parler , un
châtiment. Il n’y avoit point chez les Romains de crime 3u’on punît par l’exil. De l’exil auquel les Athéniens con-
amnoicnt leurs grands-hommes. Vï. 160. ». Origine du
mot exil. Ce qu’on entend par honorable exil. Exemples.
Ibid. b. Voyez Banniffement, Déportation, Relégation.
EXIMER, ( Hijl. 6* Droit public d’Allem. ) aélion par
laquelle un membre de l’empire cft fouftrait k fa iurifdiéliou,
8c privé de fon fuffrage à la dietc. Deux fortes d exemption,
la totale 8c la partielle. VI. 260. b.
EXISTENCE, ( Métaphyf ) notion que les hommes ont
dans l’efprit, loriqu’ils prononcent ce mot. Maniéré dont
ils l’ont acquifc ou formée. Ce rationnement de Defcartcs,
je penfc, donc je fuis , qu’il regardoit comme le premier
anneaupar lequel il prétendoit faiftr la chaîne entière des
connoiftanccs htunaincs, fuppofe lui-même des notions très-
abftraitcs, celles de penfée oc d’exiftcnce. VI. 260. b. Locke
nous a mieux montre le véritable point où nous devons nous
placer pour fuivre la génération de toutes nos idées. Situation
de l’homme réduit aux fimples impreifious des fens :
¿numération exaéle de toutes celles qu’il éprouve. Ibid. i6i.a.
Sixième fens, taél intérieur, par lequel nous reffentons les
douleurs,les mal-ailes, les diverfes cfpeccsdc friffonnemens
intérieurs. De toutes nos fenfations réunies fe forme un
tableau, une efpece d’univers idéal qui n’eft jamais le même
deux inftans de fuite. La mémoire nous met en état de
comparer cette fucceflion de tableaux par laquelle nous
acquérons les idées de changement Se de mouvement. Ibid.
b. Parmi les objets de Tentation qui compofcnt ce tableau
mouvant, il en eft un qui attire fur-tout notre attention par
fa préfcnce continuelle, 8c par la nature des fenfations,
qui nous le rendent préfent ; cet objet particulier devient
pour nous le centre de tout-l'univers; nous nous accoutumons
k le regarder comme notre être propre, Se nous
bornons le fenttment du moi k ce petit cfpacc circonfcrit par
le piaifir 8c par la douleur. Relation de préfence qui s’établit
entre les objets Se nous, Se qui donne aux deux termes de
cette relation toute la réalité que la confcicncc aflùrc au
femiment du moi. Ces objets nous intéreffent par les fenfations
de piaifir 8c de douleur qu'ils nous caufcnt. Nous
cherchons k nous approcher des uns Se k nous éloigner des
autres. Ibid. 262. ». Les objets abfcns entrent, comme les
préfens , dans le fyftèmc général de nos defirs , de nos
craintes, 8c des motifs de nos aélions. Comment fe forme
cette nouvelle chaîne de rapports par lcfqucls les êtres fc
lient k la confcicncc du moi, non feulement par la perception
fimultanée, mais par la mémoire. De la perception
de ces rapports, il fuit que l'homme eft forcé de ne plus
confondre les êtres même avec fes fenfations, 8c qu’il
apprend k diftinguer les uns des autres les objets prêtons
cc les objets ablcns. Le moi étant toujours un des termes
de ces rapports, la réalité de tous les autres nous cft certifiée
par la confcicncc de ce moi. Le terme d'exifience ou de
préfence fert k exprimer le fondement de la relation qui fe
forme entre l’être appcrcevant Se l'être apperçu. Ibid. b.
Nous rcconnoiffons entre nous 8c les objets abfcns que
l'imagination nous peint, les mêmes rapports de diftance
Se d aéiott mutuelle que nous obfcrvons entre les objets
aéluels de la fenfation. Le fondement de ces rapports peut
être encore défigné par le nom commun d'exifience. Cc n’eft
que fur ce fondement que tombent véritablement, 8c le
Tome I.
nom d'exijlence,18c notre affirmation, lorfque nous difons
qu’une chofc exifte. Cc fondement commun ne peut être
connu immédiatement, 8c ne nous cft indiqué que par
les rapports différens qui le fuppofent. La diftinélion entre les
objets 8c nous une fois reconnue, notre premier mouvement
a été de prêter k ces objets tout ce que la confcicnce
nous rapporte de nous-mômes ; enfuite lobfcrvation nous
en a fait retrancher ce que nous leur avions d'abord accordé de
trop. Ibid. 263. ». Les relations de diftance 8c d’aftivité des
objets k nous, n'étant prefentées que par la fenfation elle-
même, on ne dut y attacher le concept de l’cxiftence que
lorfqtt’on reconnut les objets abfens : ce fut alors que le
rapport de fenfation aélueile ne fut plus que le figne de la
préfcnce, c’eft-k-dire, d’un cas particulier compris fous le
concept général d’cxiftcnce. Comment les hommes vinrent
k diftinguer les objets exiftans des objets fimplemcnt appareils
, Se la réalité de l’illufion. L’illufton une fois conftatéc,
il fallut féparer la fenfation du concept de l’cxiftence , 8c
même de celui de préfence, 8c ne la regarder plus que
comme un figne de l’une Se de l’autre qui pourrait quelquefois
tromper. Ibid. b. L’efprit dut s’accoutumer k féparer
totalement la fenfation de la notion d’exifience, Se il vint
même k la féparer aufft de la notion de préfcnce ; enfortc
que le mot préfence s’étend k tout objet renfermé dans les
limites où les fens peuvent actuellement apperccvoir, foit
qn’il foit apperçu ou non. Comment les hommes ont acquis
les notions de deftruétion , de mort, d’anéantiffement. La
mémoire , en nous rappcllant l’image des objets paffés, nous
rappallc en même tems le rapport qu’ils avoient avec
nous dans un tems, Se nous difons que ces objetsimt été.
L’imagination concluant du mouvement paffé 8c du lieu préfent
, de nouveaux rapports de diftance qui ne font pas encore*
nous fomtnes forcés de détacher la notion d’cxiftcnce de
tout rapport avec nous , 8c de ne plus confidércr , pour
attribuer l’cxiftcncc aux objets , que leur enchaînement
avec le fyftémc général des êtres. Ibid. 264. ». De la notion
de pofftbdité: comment nous l’acquérons. Différence entre 1
l’cxiftence 8c l’alhialité. La notion d’exifience développéo
tufqu’ici eft celle qui eft dans l’efprit de la plupart des
hommes. Nous ne l’avons pasfuivie jufqu’k ce point a’abftrac-
tion oit la philofophie l’a portée ; mais pour y parvenir,
nous n’avons qu’k faire quelque pas encore dans la route
où nous venons de marcher. Nous pouvons étendre cette
notion d’cxiftcnce k de nouveaux objets, en la refferrant
par de nouvelles abftraftions qui excluent toute relation avec
nous de diftance 8c d’aéliviré. Ibid. b. Qui nous a dit qu’il
ne peut pas y avoir d’autres fyftêmes d’êtres qui n’ont pas
même entre eux de rapport de diftance, 8c qui n’exiftent
point dans l’efpace ? La notion d’cxiftencc ne renferme point
nêceffairement un rapport de diftance avec nous; il faut donc
l’en féparer, Se alors elle fera auffi abftraite qu’elle peut
l’être , 8c n’aura d’autre figne que le mot même d'exifience%
qui ne peut être défini.
Des preuves de Pexifience des êtres extérieurs. Il n’y aurait
aucune contradiftion k cc que le même ordre dé fenfations
que nous éprouvons eût lieu, fans qu’il exiftât aucun autre
être. Difficulté qui naît dc-lk contre la certitude des jugemens
que nous portons fur l’ordre réel des cltofes. On ne doit
pas s’étonner de cc que la plupart des hommes ne peuvent
pas imaginerqu’on ait befoin de prouver l’cxiftence des corps.
Ibid. 265.». Quelques philofopncs ont nié l’cxiftence de tous
les objets extérieurs, oc n’ont admis d'autre réalité que celle
de leurs idées. Quelques autres fe font contentés de nier
l’cxiftcnce des corps 8c de l’univers matériel. Philofophes
égoïftes dans les Indes. C’eft le do&cur Berkeley qui a réveillé
l’attention des métaphyfteiens fur ce fyftême oublié:
fes raifonnemens réfutés dans l'article Immaiérialifme. On (o
borne k montrer ici combien il eft néceffaire de lui répondre,
8c k indiquer le feul genre de preuves dont on puiffe fe
fervir. Ibid. 2 66. ». Aucune fenfation ne peut immédiatement
8c par elle-même nous affurcr de l’cxiftence d’aucun corps.
Ibid. b. Quel fera donc le moyen de nous en affurcr? Nous
connoiffons un genre de preuves auquel nous fommes accoutumés
de nous fier, c’eft l'induction qui fe tire des
effets pour remonter k leur caufe. Nos fenfations font des
faits, 8c en remontant de ces faits k leurs caufcs, on Cc
trouvera obligé d'admettre un fyftême d’êtres exiftans hors
de nous, 8c une fuite de fenfations antérieures k la fenfation
actuelle, enchaînées k l’état antérieur du fyftême des êtres
exiftans. Deux manières de remonter d’un effet k fa caufe,
l’une qui nous y conduit nêceffairement, lorfque le fait
dont u s’agit n’a pu être produit que par une leule caufe,
l’autre qui nous y conduit par une efpece de tâtonnement.
Comment cette dernière méthode qui eft la feule applicable
k la queftion préfente , peut néanmoins conduira de la
vraifemblançc k la certitude. Ibid. 267. ».
Exiftence. Raifons fur lefqucllcs Defcartcs établit la réalité
de fon exiftence. II. 717. b. Sentiment que les enfans nouveaux-
nés ont de leur cxiuencc* V. 401. ». C’eft par nos fenfatiene
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