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-n'çxifcwi que dans fes auteurs * ne change plu«« (bid. b. On
peut employer à cet ufage la langue latine , & le fervtr du
grec comme de fupplément à la difette du latin. On écrira
d’abord lé radical françois, 8c k côté le radical grec ou latin »
avec la citation de l’auteur ancien d’où il a été tiré , &c.
Ibid, e. Quand Te diûionoaire anglois-françois auroit
été fait fur la mefure invariable & commune, ou même fur
un grand ufage habituel des deux langues , on n’en feuroit
rien ; au lieu qu’en faifa/tt ufage d’un dillionnaire grec ou
latin, on eft raffùré par l’application. On cotnpofe ton vocabulaire
par la feule voie qui peut fuppléer au commerce immédiat
avec la nation étrangère dont on étudie l’idiome ;
mais quelle fera la reffource du nomenclateur datis les cas
où la mefure commune l'abandonnera ? t g. Ces cas feront
"très-rares î a", la maniéré d’employer un mot radical en fait
¡nfeiifiblemeift connoître la valeur à un felfeur intelligent,
Les /ignés connus font autant de conditions données pour
la folution du problème, Ibid. h, Après la connoiflance de
l’acception des termes , il faut étudier l’orthographe de la
Jangue , & la partie de l’orthographe, qu’on appelle ponilua-
r'm, Il eft arrivé, par les altérations qui fe fticeédènt dans
la maniéré de prononcer, que la prononciation & l’écriture
ne marchent point enfembfe » & {’inconvénient s’eft accru à
un tel excès , qu’on n’ofe plus y remédier ; mais on ne doit
point être arrête par ces conftdéradons ; il faut fe faire un
alpliabet raifonnable » où un même ligne ne repréfente que
les mêmes (dns ; déterminer la valeur de ces lignes par la
de/cription des différons mouvemens des organes de la parole
dans la produ&ion des fons atrocités à chaque ligne, & ne
pas craindre de tomber dans des détails minucienx, /é/V, <$30,
æ, Ceft ainft que li nous ne parvenons pas à trgnfmettre à ta
poftérité notre prononciation , nous lut en ferons paffer une
approchée, que l’habitude de parler corrigera (ans ceffe ;
car les combinai/dns dures 8c fatigantes des fons d’une langue
, font cita liées par l'euphonie. Mais, dira-t-on, ft l’ey-
phonie tend à rapprocher tes hommes d’une même pronom
dation ? pourquoi les dilférentes nations modernes prononcent
elles toutes diversement les vers d’Homere 8c de Virgile?
Pourquoi ces lettres, ces lylbbes, ces mots, ou /biliaires
ou combinés, font-ils également agréables aux personnes
qui les prononcent diverÈment ? Ibid, b, Comment eft il
arrivé que parmi tant de vers grecs 8c latins, il n’y ait pas
une fyllabe tellement contraire à la prononciation des Suédois
, des Polonois, que la levure leur en foit absolument
impoflihle ? Répoofe tirée de l’harmonie attachée encore aujourd’hui
aux langues mortes ; & de ce que, quoique les
anciens nous aient lailfé allez de réglés fur leur prononciation
pour pouvoir en approcher , cependant ils n’ont pas été
fur ce point au/fi exaéts & m'muoeux qu’ils auraient dû
l ’étre. Comment il eft prouvé que les Anglais prononcent
mal le grec, Quelle doit être la prononciation de l’n , de
Vf Si dé IV, félon Denys d’Halicarnalfe, Ibid, 6w, a, Mais
en nous conformant aux règles de Denys d’Haucarnaffe
prononcerions-nous le grec comme les anciens Grecs le pro-
nonçoknt ? Il n’eft pas plus poftihle par ces réglés d’acquérir
la vraie prononciation du grec , qu’tl ne l’eft a un peintre de
taire un portrait reffemblant, d’après la defeription la plus
exacte du vifage qu’il auroit à peiudre, On n’en doit pas
cependant inférer, ni que ces réglés foient entièrement inutiles
, ni que l’euphonie n’ait une a&ion confiante qui tende
dU'moins autant a nous rapprocher de la vraie prononciation
ou a nous en éloigner, — À {’égard de la ponctuation, il ne
fera pas inutile de déterminer le nombre des fignes qu’elle
admet, félon les réglés de la logique, 8c d’en fixer la valeur
par des exemples. Enfin , quant à l’accent & à la quantité
I on peut réduire notre quantité à des longues, à des brèves, k
des moins brèves. En quoi elle paroit admettre moins de variété
que celle des anciens, C'eft encore ici le cas où l'on peut s’en
rapporter à l’organe exercé , du foin de réparer les négligences,
Ibid. b. Précis de toutes les conditions praticables
I
et néceffairçs pour que la langue , fans laquelle lés connoif-
w f f j« tranfmettent point, fe fixe autant qu’il eft pofti-
Me de la fixer par fa nature. Cet ouvrage fuppofe une con-
tUHllançe exalie de deux ou trois langues j mais l’académie
ne taCrufea a levé une partie de ces difficultés dans fou
ceiebr« vocabulaire j & tout nous porte à croire que l’acadé-
me trançoife (uivra le plan générique qui vient d’être tracé ,
deviendra d’une utilité e/Tentielle à ceux
* Pftf&ionntr cette efoui/fe, Elle n’aura
nm n o L ty ?& m .feMgner nosgallici/mes, par lefqnels
née, N é c e f l i ^ * a grammaire générale raifon-
diÜmnimre < fe ]L™ cette grammaire dans un
chercher f ' f D‘ i fyn0l%r’us' Ü faut
traiter comme fy o o n S s L l * L nom,,re' 11 Ve &M/d/a
prend pour tels, ^ ,3 1 # ^
élément. L’harmonie rÆ r lh l i LS?*®** «mpfefe indiftin-
inopre , eft accompagnée M y f i S - f f p??s ,u P *
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S f f S ’Ü S " ' , » tue de nuancer les mots nu '¡nnnï lffinibWm Æ ,f f *t’ ,m?u,
fondre quand la langue L a morte. /î/,/! * ‘ iW
attentions dans la dlSimSIon des mots fytwuym«. f f w *
de marquer également les idées qui d ilL en e L t, & S ’
qm font communes-, l’autte, de clmjfir fes e * j 2 f ¥
manière qn en expliquant la diverfité des acceptas T
viennent encore utiles, ¡nftruiiifs & vermeua. & M S'
feégçt la noUKiiclatnre ; c'eft de ne pas difttibner Ï Ï S i 1"
arncles ftparés ce qui doit naturellement être renfct 2
fous nu |q | On ne feroi, donc de pr/r,p«et*t 2 *
« OE . P'itipumim, pMpM, p ltp iu , S i l
auquel on renvetroit dans les endroits où l’ordre a f i f /
que olfriroit des eapreftions liées par une idée
& commune. Enfin pour la perfeéBon d'un Idio«« M S I
a fouliaiKr que les termes y eulknt toute la v t l a
I s Pont fulpepilliles : c'eft une fource féconde, dans É f e
4 relk encore a notre langue bien des riclielfes à p n f fS J |
Ot Perdre mycbptdiqm. Variétés que cet ordre admet
Comme les objets de nos coniiiioilfances peuvent être dXu
bues de plufieurs manières différentes , il eft imiioffibu
arÏ!r,a,re # ’»» a dwifi préféra^lement
a tout autre. Plus une matluue eft grande, compliquée nlus
on aura de différens plans de defcrljuions : que fota-çe Si la
maebme eft uifinte en tout fens, & s'il eftqueflim, de l'unt
vers réel & de l’umvets mielbgible > Le & fyfiéms d'îfi
I arbitra,« feroit exclu .c 'c ft celui qui exiftoit de toute éter-
nité dans a volonté de Dieu ; IM, (. mais ce fyftéroe général
nous ne I aurons jamais , & peut-éire ne nous feroldl nas
fort avantageux de lavoir ; car quelle différence y auroit-il
entre la 1 silure d on ouvrage où tous les refforts de l’univers
ferotent déyelojipés, & l'émde même de l'universl Le point
de vue dou nous devons contempler les objets, doit Stre
élevé, fimple, clair 6c facile. Ce doit être une grande avenue
, lur la longueur do laquelle on en rencontre d’autres
qui conduifent aux objets folitaircs par le diemln le plus facile
çc le plus court, L’homme doit fuotout être placé oans notre
ouvrage y comme il l’cft dans l’univers. Nous eu devons faire
un centre commun. Quelle douce réaûion n'en réfultera-tdl
pas des êtres vers l’homme , & de l'homme vers les êtres ?
C ’eft ce qui a déterminé les auteurs de cette Encyclopédie k
chercher dans les /acuités principales de l’homme, la divifiou
générale à laquelle ils ont fubordonné leur travail, Ibid, Cai,
a, Unftcond ordre , non moins eftèntlel que le précédent.
eft cefui qui déterminera l’étendue relative des dift'érentes
parties de l’ouvrage, Difficulté d’établir une jufte proportion
entre les parties d’un fi grand tout, , , , Celui qui aura cru
prendre avec fes différens collègues des précautions telles.
que les matériaux qui lui feront remis quaidreront à peu-prés
avec don plan, eft un homme qui n’a nulle idée de fon objet,
ni des collègues qu’il s’affocie. Défauts de proportion & auyes
Jjui doivent néce/Tairement fe trouver dans un tel ouvrage,
oit de la part des artiftes, (oit de la part des gens de lettres,
& des favans qui y contribuent, Ibid, b. Ces défauts font
infêparables d’une première tentative, & il n’appartient qu'aux
tems & aux fiecles à venir de les réparer. Une autre caufe
de difproportion dans les parties de cet ouvrage * c’eft l’émulation
qui s'allumant nécelfairement entre 4es collègue« • leur
fait produire des differtations, au lieu d’articles, Ce défaut
diminuera k mefure que les éditions fe multiplieront i mais
celle-ci, en revanche, aura toujours y au milieu de ces irrégularités
9 un air original qui paftéra difficilement dans les
Tuivantes, Pourquoi l ordre encyclopédique eft-il fi parfait
dans l’auteur angtojs ? Cela vient de ce que fe bornant à
compiler, toutes les matières lui font également intéreffan-
res, il n’eu eft pas ainft de cet ouvrage-ci, On fe pique, on
veut avoir des morceaux d’appareil, & l’exemple de l’un en
entraîne un autre, Ibid, 641, o, Un iroifime ordre eft celui qui
expofe la diffrihution particulière k chaque partie. Cet ordre
n’eft pas entièrement arbitraire. Une fçience a fes principes,
fes diviftons, fes fuhdiviftons, fa méthode, , , , L'ordre ency*
clopédique général fera comme une mappe-monde, où l’on
ne trouve que les grandes régions, enfuite le« cartes particulières
y les détails, font amenés dans le corps de l'ouvrage f
les renvois ferviront comme d’itinéraires, m, Un tjuatooef
ordre, moins général que les précédons , eft celui qui dlw’
hue plufieurs articles différens, compris fous une même dénomination,
Au milieu de ces différens articles, l'éditeur le £
comportera comme s’il en était l’auteur il Cuivra l'ordre W
qu’il eût fuivi y s’il eût eu k confidérer le mot fous toutes fes
acceptions, Ibid, b, Ot dre au moyen duquel , malgré ladt-
vertité des acceptions, chaque article formera un çnfemhfe •
& malgré cette unité commune k tous les articles » h J? Y
aura, ni trop d’uniformité, ni monotomie’, mais quel que (oit
l’objet dont on traite, il faut expofer le genre auquel il appat'
tient, fa différence fpécifiaue , fes caufes. fes effets, \>fn
1 ^ objet
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i.« . fa fin. fes ufages, fe génération, fon accroiffement,
in S Ê È m m m > m & c’ P ® Î fuif W M f ê m8<oh ec K , Couvent appartenir k plufieurs fctences, de fournir plu-
ÎJ ,I l »rdcles différens, Ibid. fa t. a. Une énumération mé-
! l oue h rationnée des qualités déterminera un cinquième
/rl u fuite des procédés par lefquels on fait paffer une
S a u c e . félon l'ufege auquel onladeftine , fuggérera la
«lace que chaque notion doit occuper. En un mot, un article
'doit être traité avec ordre & méthode , quel que foit cet
ordre, Vordre foulage la mémoire du lecteur, oc tourne u
l’avantage de l’auteur, qui ne juge jamais mieux des idées
«u’il dou rejetterou admettre, que lorfqu'il a établi fe méthode,
La marche à laquelle il faudrait s’affmetur quelquefois
c’eft celle par laquelle on.s’élève des effets particuliers
aux Vincîpes généraux que leur fimplicité rend indémontrables
i mais il eft de la derniere importance de bien expofer
ja roétapbyfique des cltofes, ou leurs raifom premières tic
générales j le refte en deviendra plus lumineux & plus aujué
d3us l’efprit, Ibid, b, Outre l’avantage de la méthode » félon
laquelle chaque article doit être iraite » un dictionnaire encyclopédique
montre la liaifon , les rapports des diftérens articles
par le moyen des renvois. Utilité de deux fortes de renvois
ceux de cltofes & c eux de mots, Les premiers peuvent
être d'un avantage infini, Lorfqn’un préjugé national «doit
être refpeélé , il faut l’expofer à fon article refpemeute-
ment mais renverfer l’édifice de fange, en renvoyant aux
articles où des principes folides fervent de bafe aux vérttes
oppofées, Ibid, Î fz , n. Utfftté des renvois de mots. Trotfteme
forte de renvois ceux qui rapprochant dans les fetences
certains rapports, dans les fuhftances naturelles des qualités
analogues, dans les arts des manoeuvres femblablcs, con-
duirotent k de nouvelles vérités, k la perfeélion des arts,
ou k quelques inventions utiles. Ces rapports peuvent être
fondés fur des conjectures quelquefois clnmértques ; cependant
U vaut mieux les hafarder que d’en laiffer perdre d'uti-
Jgs, L'auteur propofe ici quelques conjectures de ce genre,
fur la po/fiWuté d’un rapport entre le mouvement de déclinai
fon & d’inclinaifon de l’aiguille aimantée , & celui de
l ’axe de la terre ; entre l’anneau de faturne (k un certain |
nombre de fatellites mûs dans un même plan 8c par rap-
portauxarts, fur la poffibilité d’exécuter des tableaux fur le
métier des ouvriers en foie, où l'on exécute déjà dès feuilles
ty. des fleurs fi parfaitement nuancées, Ibid, b, fur la po/fi-
hilité de remplir fur les mêmes métiers, les fonds des tapif-
feries en laine qu'on fait k l'aiguille ; fur celle d'étendre le
petit art d’imprimer en eara&eres percés, k l'impreffiou, ou
à la copie de la mufique, Derniere forte de renvois ceux
qu’on pourroit appeller fatyriques ou êpigrammatiques, qui
le trouvant k la fuite d'un éloge pompe ux, tranfpomnt le
leâeur k un autre article , qui tait la critique ou la fatyre de
la chofe dont on vient de lire l’éloge. Ménagement avec lequel
il feut les employer. Leur utilité, Ibid, 053, a, Pourquoi
certains ouvrages * ou le ridicule & la méchanceté ont été
peints, ont été regardés. lorfqu’ils ont paru t comme une
indécence horrible 8c puniffable, & font lus aujourd'hui avec
le plus de plaifir.
Quelle que foit la nature des renvois , on ne pourra
trop les multiplier. Leurs effets les plus immédiats feront,
1", de perfectionner la nomenclature, %*, d’éviter les répétitions.
Ibid, b, Combien cet ordre encyclopédique eft favorable
aux progrès de nos connoiffances. Pour vérifier
ces renvois, un éditeur doit avoir tout fon manuferit fous
fes yeux', il ne donnera jamais au tout une certaine per-
feôion, s’il n'en poffede les jtarifes que fuccefftvemcm,
Ibid, 644, n, ht l’éditeur a tout fon manuferit fous fes
mains, il prendra une partie» il la fittvra dans toutes fes
ramifications ; fi elle eft ineomofette, il eft bien difficile
qu’il ne foit pas inftruit des omiffions» par fes renvois qui
fe feront des autres parties k celle qu’il examine i comme
les renvois de celle-ci à d’autres , fui indiqueront ce qui
fera dans ces dernferes » ou ce qu’il y faudra fuppléer » &c,
La préleélure réitérée du manuferit complet obvieroit à trois
fortes de fupplémens, de cltofes, de mots 8c de renvois, Ibid,
b, Il importe d'autant plus de pofféder toute la copie » que
fes omiffions font les plus grands défauts d’un dictionnaire.
Indulgence que méritent k cet égard fes éditeurs de l’Encyclopédie,
boins des éditeur 8c du typographe pour donner
à la première édition de cet ouvrage une permit ion qui fe
trouvera difficilement dans fe« éditions fuméquentes, Ibid.
(oit, n, Enumération des principales difficultés qu’a offertes
l'exécution d'une fi vaffe entreprife. Motifs a’encourage-
ment qui ont fourenu 8c animé les éditeurs, Ibid, b, Il n’ap-
partenoit qu’à un fieefe pbilofoplie de tenter une Encyclopédie,
Ceux qui font venus après fes premiers inventeurs,
n’ont été, pour U plupart » que leurs efelaves, 8c s’il parut
de tems en tems un homme d'un génie hardi 8c original,
qui fatigué du joug » ofa le fecouer > 8c enfanter quelque
ouvrage auquel le nom donné 8c. fes loix preferites ne furent
point exactement applicables» U tomba dans l’oubli ,
Tome I,
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8c. y relh trés-long-tems, Pour fouler aux pieds ces puérilités,
tk renverfer des barrieres que la r-fifon n’avoit jiomt
potées » tl falloir un fiecle raffonneur,, où l’on ne cherchât
plus les regles dans les auteurs » mais dans la nature. Il
feroi; heureux pour Un peuple, qu’il »§ fe rencontrât point
citez lui un homme extraordinaire » fous lequel un art naif«
fant fít fes premiers progrès trop grands 8c trop rapides»
& qui en interrompit le mouvement tnfenfiblé 8c naturel.
Mats fi les fctences 8c les arts s’qvancem par un progrès
infenfible » un homme ne différera pas a/fez d'un autre pour
ht! en impofer * 8c ainfi la nature 8c la ration conferveront
leurs droits, Ibid, 646, a. Dans les commeneemeus de la
littérature, un petit nombre d'hommes de génie étoient
occupés k compofer « 8c un peuple innombrable de manoeuvriers
k mnûrks. Dans les fieefes à venir» les uns 1 iront
peu 8c s'abandonneront à leurs recherches i tandis que fes
autres s'occuperont k feuilleter les innombrables volumes
qui exifteronc » 8c k en (¿parer ce qu’ils jugeront digne
d'être recueilli, Quel eft le fort auquel doivent s’attendre
dans le fieefes à venir tant de volumineux écrivains, qui
occupent déjà tant de rayons dans nos bibliothèques, Quel
eft celui auquel doit s’attendre cette Encyclopédie elle-même »
dont il entreroit à peíne fes deux tiers dans une véritable
Encyclopédie, Une des principales raífons de fon imperfection
eft tirée de la néceuité où l'on a été de prendre pour
bafe un mauvais auteur » & de b difficulté de déterminer
fes eneyciopédiftes ou les collègues k travailler à neuf, Ibid.
b, Obfervation fur la nomenclature ; elle ne pouvoir fe per«
fe&ionner que par l’exécution même, Cette exécution exi >,
geoir qu'on employât à une première édition un très-grand
nombre de collègues : mais un petit nombre d'hommes bien
ehoifis (uffiroit a l'exécution d’une fécondé. Quel l’eroit le
nouvel arrangement k prendre pour ce fécond travail. Une
première édition ne pouvoir être qu’une compilation très-
Informe 8c rrés-incompfette, Caufe des fuccés de l’Encyclopédie
malgré ces défauts. Cet ouvrage a l’avantage de
contenir une infinité de chofes nouvelles. Il ne s’eft point
fait » 8c U ne fe fera de long-rems une colfe&ion au/fi con-
fidérabfe 8c auftt belle de machines. Les hommes de lettres
de la plus grande réputation » fes artiftes de la première
force » n’ont pas dédaigné d’cnrichir cet ouvrage. Avantages
qu'il ne (audroit pas négliger dans le projet d’une féconde
édition; recourir k ces Itommesd’une réputation diftinguée;
établir des correfpondances dans les principaux lieux du
moude lettré. Divers ouvrages qu’il faudroit fe procurer.
Ibid, b. La citation des fources feroit d’une grande utilité ;
il budroit s'en impofer la loi. Il fauç analyfer ferupufeufe-
ment 8c hdelement tout ouvrage auquel fe tems a affurê
une réputation confiante. Ibid, b47, a, Ce qu’il faut particulièrement
extraire des auteurs. Ouvrages que l’Encyclopédie
doit, pour ainfi dire » engloutir tout entiers, Maniere
de les diftribuer artiftement dans fes articles qui leur conviennent,
Il importe quelquefois de faire mention des chofos
abfurdes ; mais il faut que ce (oit légèrement 8c enpsflànr»
feulement pour l'biftoire de l'efprit humain, Exemples de
quelques-uns de ces traits qui peignent plus fortement 8c
plus compfettcment que tout un oifeours. Il conviendroit
de recueillir au/fi tous les traits frappans des vertus morales,
En quels cas il faudroit faire mention des allions
deslionnêtes. Les traits qu’il faudroit fur-tout recueillir ferofent
ceux où le caraâere de l’honnêteté eft joint à celui d’une
grande pénétration, ou d’une fermeté héroïque, L’auteur en
cite ici quelques-uns pour exemples, Ibid, b, Si l’on publioi;
un recueil qui contint beaucoup de ces grandes & belle»
allions * qui eft-ce qui fe réfoudroit à mourir fans y avoir
fourni la matière d’une ligne ? Il faudroit ftnguiiérement
fe garantir de l’adubtlon, Quant aux éloges mérités » il y
auroit bien de l’injuftfee k ne fes accorder, qu'à la cendre
infenfible & froide de ceux qui ne peuvent jHùs les entendre
L’éloge eft un encouragement k b vertu ; celui d'un
honnête Jwmme eft b plus digne 8c b plus douce rêcom-
nenfe d’un autre honnête homme. Après lès bonnes aDions /
qu’on a faites, l’aiguillon 1e plus vit pour en multiplier le
nombre , c’eft b notoriété des premieres, Ibid. 648, a. Quant
»u ton de b fatyre, c'eft le plus mauvais de tous pour un
diftionnaire, H faftt au/fi en bannir ces allufwns fines, ce»
à propos légers, qui deviendraient fades en fes expliquant,
ou inintelligibles en les abandonnant a b pénétration du
feôepr, il en eft des ornemens qui conviennent à de grands
ouvrages, comme de ceux qui décorent de grands édifices.
Si l'on proferir les fatyres , il n’en eft pas ainfi des portraits
ni des réflexions. Imaginer un carafeere, c'eft trouver
d’après un,e pzflion dominante donnée , fes pallions fit-
^ordonnées qui l’accompagnent, 8c ces peintures idéales ne
peuvent jamais devenir chimériques ; U fe rencontrera éternellement
dans b fociétê des individus qui auront le bonheur
ou le malheur de leur reffcmbler, Ibid, b, C’eft ainfi
qu’il arrive à un fieefe très-êloigné d'élever des ftatues bl*
denles ou refpclbbles, au bas defquelles b poftérité écrit
HKKk x k k