femmes. Sur des médailles,la Junon de Sparte, ainfi
que celles de Samos & de Sardes, portent une pareille
coëffure. Un bas-relief de la villa Albani nous
offre aufli Cérès coëffée d’un bonnet femblable.
PYLIS, devin célèbre, fils de Mercure 8c de la
nymphe Iffa. Il étoit fort contraire aux troyens j
gagné par les préfens de Palamède, il prédit aux
grecs, quand ils abordèrent à l ’île de Lesbos ou il
habitoit, qu’ un cheval de bois feroit la machine
avec laqueîlejTroye feroit fubjuguée. V. C admus
ou C adm ilu s.
P T L L I .
Iïyaaot f mot grave ordinairement
fur les médailles de Salapia & d’Arpi en Italie.
On ne peut y reconnoître que le nom d’un ma-
giftrat.
PYLOS, dans la Meffénie. ityaiûn & nrA. en
monogramme.
Les médailles autonomes de cette viüe font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un trident.
Le monogramme, le trident & un nom de ma-
giftrat les diftinguent des médailles de Pylos en
EUde.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Sévère, de Domna, de
Caracalla, de Géta.
Pylos , de Triphylie en Elidé. nr.
Les médailles autonomes de cette ville font : -
RR. en argent.
O. en or.
RRRR. en bronze....................Hunter.
Elles font diftinguées des médailles frappées dans
la Meffénie, par la vache & l’abfence des caractères
particuliers à l'autre Pylos.
PYRA. ( Voyez Bûcher. ) Servius ( Æneid.
X I . 183. ) cependant met une différence entre
ces deux mots. Pyra ejl ügnorum congeries 3 dit-
il , rogus , cum jam ardere coeperit , dîcitur ,* buftum
v e r b , jam exujtum vocaiur. Mais, quoi qu’il en
dife , les meilleurs écrivains de la bonne latinité
donnent la même lignification à pyra qu’ à rogus ,
& lui-même , dans un autre endroit, renverfe
cette explication, & fe contredit groffièrement
( Æneid. III. ) 1 Apparat us mortuorum funus dici fo-
let 3 extructio ügnorum rogus , fubjectio ignis , p ya ,
crematio cadaveris , bufium , locus, ufirina , operis
conflrtiBio feputchrum, nomen inferiptum monument*
tum. Une loi des douze tables avoit ordonné que
les bûchers feroient conftruits à foixante pieds des
maifons , pour éviter les accidens du feu. Rogum,
dit Cicéron ( De legib. ) , bujlumve novum vetat
propius fexaginta pedes adjici &des aliénas, invita
domino ; incendium yeretur acerbum. L’événement
juftifia cette précaution, lorfqu’ aux funérailles
de P. Clodius, le palais fut brûlé , ainfi que la
bafilique Porcienne.
PYRACMON. Ce nom formé de iriïç, fey^ 8c de
uxfAov» , enclume , étoit celui d’un des minières de
Vulcain.
PYRAEA. Voye% Pirée.
PIRÆTHES, peuples de la Cappadoce, qui, au
rapport d’Euftathe, allumoient des feux pour tirer
des préfages de l’avenir.
PYRAME. Voyeç T hisbé.
PYRAMIDES d’Egypte. C ’eft la feule des fept
merveilles du monde qui s’ eft confervée jufqu’à
nos jours. « Ce fut Cleopis, dit Hérodote, fuc-
.ceffeur de Rhampfinitus , qui entreprit cet ouvrage.
Ce prince , adonné à toutes fortes de vice
s , fit fermer tous les temples, défendit aux
égyptiens de facrifier aux dieux , & les obligea
dé travailler à ces ouvrages. Dix myriades d’hommes
, qui font le nombre de cent mille , y tra-
vailloient continuellement. Chaque myriade fe
relayoit de trois en trois mois. On fut vingt ans
à faire' la première pyramide , qui formeit un
quarré de nuit cent pieds de chaque cô té , en le
prenant au rez-de-chauffée. La depe-nfe qui y fut
faite eh raves , en ails 8c en oignons ‘feulement,
montoit > dit toujours Hérodote à feize cents
talens , qui font près de cinq millions de notre
monnoie ». L’ hiftorien ne paroît pas fort perfuadé
de tout cela. Si la chofe eft vraie, dit-il, quelle
aura donc été la dépenfe en ferremens, en pain &
tout le refte de la nourriture, en habits ?
M. Paw dit des pyramides : « Pour ce qui eft
des anciens, il paroît affez probable que Ce qui les
a le plus trompés fur cet objet, c’ eft qu’ ils étoient
à la diferétion d’une efpèce d’hommes , qu’on
nommoit les interprètes , dont le collège avoit été
établi fous Pfammétique, 8c qu’on pourroit presque
comparer à ceux qu’on nomme à Rome des
Ciceroni. Les philofophes qui vouloient véritablement
s’ inftruire en Egypte , étoient contraints d’y
féjourner pendant pluneurs années , comme Py-
thagore', Fudoxe & Platon ; mais les voyageurs ,
ui ne faifoient qu’ aller 8c venir comme Héro-
ote , fans favoir un mot de la langue du pays ,
ne pouvoient s’adrefler qu’ aux interprètes, qui
conpoiflant le penchant des grecs pour le merveilleux,
les amufoient comme des enfans , en
leur faifant des contes aufli indignes de la majefté
de l’hiftoire, qu’oppofés aux lumières du fens-
commun. C ’eft.vraifemblablement d’eux que vient
la tradition encore adoptée de nos jours touchant
les pyramides y qu’on prétend avoir été élevées malgré
les prêtres de l’Egypte , & en dépit de toutes
leurs proteftations contre de tels ouvrages ; tandis
qu’ on voit très-clairement que ce font fur-tout
les prêtres qui ont préfidé à ces conftruélions ,
& qui les . ont orientés exa&ement , foit par
l’ombre d’ un fty le , foit par l’obfervation d’une ,
étoile au paffage du méridien. 'Et ils n’ont jamais
déclaré quel pouvoit avoir été en cela leur but, >
8c probablement pas même à Thalès ».
» Ceux qui prétendent qu’on a orienté les pyramides
pour fe procurer un méridien inébranlable,
afin de s’appercevoir un jour fi les pôles
du monde changent ou ne changent point, n’ y i
a voient pas réfléchi, & ne favoient eux-mêmes 1
ce qu’ ils difoient. Car en ce cas une feule pyramide
eût fuffi, 8c on n’en auroit pas hérifle toute :
la côte de la L y b ie , depuis Memphis jufqu’au
labyrinthe».
» Il n’ eft point vrai non plus qu’ elles aient
fervi de gnomons , opinion Contenue très-mal-à-
propos par quelques? écrivains modernes > car,
pour les anciens , ils n’ont eu garde de rien pen-
fe r , ni de rien écrire de femblable , puifqu’ils
paroilient avoir eu quelque connoiflance du phénomène
de la cçnfomption de l’ ombre. Il eft vrai
que Solin, Ammien-Marcellin & Cafiiodore s’expriment
là-deflus d’ une .manière extrêmement impropre^
8c tout ce qu’on peut conclure de leurs
expreffions , c’eft que,, fuivant eux, les pyramides
ne jettent jamais de l’ombre en aucune faifon de
l’année, ni en aucun inftant du jour j & cela arrive
, félon Marcellin , par un mécanifme de leur
conftruêtion , mccanicâ ratione. Mais avouons que
cet homme a dit-là quelque chofe qui choque
toutes les ïoix de la nature. ( Solin. Polykifi. cap.
X L ÏL ....Am. Marcel.. Hiß. üb. X X I I 3 fub fine.......
CaJfiodcY. Variarum. üb. IX ..... Comme Solin eft
le premier qui paroît avoir répandu cette erreur,
nous citerons fes propres termes : Pyramides turres
funt in Ægypto fafiigiats, ultra celfitudinem emnem 3
que. fieri mapu pojfit 3 itaque menfuram umbrarum
egrejfa. , nullas habent umbras. Cela n’eft tout au
plus vrai qu’ à midi au jour du folftice d’é té , &
entre les deux équinoxes. ) »
» Voici en peu de'mots de quoi il eft queftion :
» La plus grande des pyramides fituée fous le
vingt-neuvième degré, cinquante minutes & quelques
fécondés de latitude Nord , commence vers
l ’équinoxe du printemps à ne plus jeter d’ombre
à midi hors de ion plan, 8c on peut alors fe promener
autour de cet immenfe monceau de pierres,
qui s’élève à plus de cinq cents pieds, fans
perdre le foleil de vue. Les archite&es ont pref-
fenti cet effet, qui réfuite néceffairement de la
figure pyramidale 8c de la largeur de la bafe > ce
ui fait que l’ombre méridienne fe réfléchit pen-
ant la moitié de l’année fur la face feptentrio-
nale, & ne parvient point à terre, ou au plan
de l’horizon. Si l’on vouloit faire un mauvais cadran
folaire, il feroit impoflible d’en faire un plus
mauvais que celui de la grande pyramide, puif-
qu’on ne fauroit trouver même par ce moyen le
jour du folftice" d’ été 5 car alors l’ombre remonte
tellement qu’on a peine à l’appercevoir,
lorfqu’on eft place au pied de la face fepten-
trionale».
. » Cependant le célèbre chronologifte de Vi-
gnoles a cru que les prêtres trouvoient les équinoxes
à l’aide de leurs pyramides ( De ANNIS
ÆGYPTIAC. in Mifcell. Berolinenf. tom. I V .
C ’eft par hazard que la grande pyramide commence
vers l’équinoxe a confirmer fon ombre à midi,
puifqu’il y en a d’ autres qui commencent plutôt.
Pour ce qui eft de trouver par ce moyen les fol-
ftices ,/nous dirons que la plus grande ombre
méridienne de la pyramide de Gizeh 8c de toutes
les autres indique le folftice d’hiver 5 mais il eût
été fort difficile de trouver celui d’été. D’ailleurs
, il y a une très-grande pénombre qui eut
rendu toutes obfervatiofts extrêmement vicieu-
fes. ) 5 ce qu’il n’eût jamais cru , s’il avoit eu des
lans exaéts de ccs monumens , 8c fur-tout de
onnes cartes de l’Egypte, telles que celles dont
nous nous fommes fer vis ».
» Il faut favoir que les égyptiens n’avoient pas
déterminé le rapport qu’ il doit y avoir entre la
largeur de la bafe , 8c la hauteur perpendiculaire
d’une pyramide quelconque j o r , comme ils ont
extrêmement varié à cet égard , il eft clair qu’ ils
n’ont jamais penfé à chercher par cette méthode
les jours équinoxiaux , qu’ils trouvoient , fuivant
Macrobe , par de Amples ftyles , 8c même , comme
on l ’a prétendu , par leurs horloges d’eau.
Voici donc un fait dont M. de Vignoles n’a pas eu
la moindre connoiflance 5 la pyramide, que les arabes
nomment el Harem 3 el Kieber3 el Koubli 3 a
une bafe beaucoup plus large, eu égard à fa hauteur
, que la grande pyramide de Memphis 5 ainfi
il eft certain qu’elle a commencé 8c commence
encore long-temps avant l’autre à confumer fa
propre ombre à midi, 8c n’indique en aucune manière
que ce foit les équinoxes. On pourroit d’ ailleurs
demander comment s’y prenoient les prêtres
. attachés au collège de Thèbes , puifqu’on
fait qu’il n’a jamais exifté de pyramide dans la
Thébaïde , quoi qu’en dife Abulféda. Cependant
ce collège étoit le plus célèbre de tous par fes
, connoiflfances aftronomiques , comme il étoit