vant de leurs pères. Le fceau de Louis le Gros, qui
porte pour infcription : Sigillum Ludovici defigaati
regis3 en eft une preuve. Souvent nos rois Capétiens
avertiffent aans leurs diplômes qu’ils fe fervent
du fceau} dont ils üfoient avant que d’être
parvenus à la couronne.
Pour faire connoître les fceaux des fils de France
j&des princes du fang royal, nous en rapporterons
quelques-uns allez finguliers. Celui de Robert,
frère du roi Henri I , porte fon image. Il eft repré-
fenté* en habit militaire, tenant d’une main une
lance, & de l’autre un bouclier, appuyé contre
terre, avec une fleur de lis entre fes pieds. U eft
fait mention à la fin d’une ordonnance d’ un double
fceau de Louis, duc d’Anjou, frère (du roi Charles
V , 8c fous - lieutenant dans le Languedoc* en
CCS termes : donné a Valence , fous notre fcel nouvel
, en l'abfence de notre grand , le 17 Septembre,
1 375. L’ on voit fur un des fceaux du même prince,
une aigle couronnée de fleurs de lis, les deux
ferres appuyées fur un lion & fur un boeuf couchés,
ayant furi’ eftomac l’écu femé de fleurs de
lis à une bordure. Gn en trouve plufieurs de cette
forte à la bibliothèque nationale, dans les recueils
de Gaignière-s. Ils ont pour légende : S. Ludovici
fiüi regis & Paris Francia ducis Andegavensis. . . . . . ,
L e fceau du même prince de l’an 1.3,74 j tenu
par un ange couvert d’une longue robe, 8c a deux
l'auvages pour fupports. Dans le grand fceau pendant
au bas de foh teftament, il eft repréfenté
dans un fond drappé, fur un cheval caparaçonné à
fes armoiries-. Ce prince eft armé de toutes pièces,
le cafque fermé * fleurdelifé & furmon'té d’une
•couronne de fle urs de lis : il tient de fa main droite
fon épée haute, attachée à fa euirafîe par une
chaine , & de la gauche fon bouclier chargé des
armoiries, partie d‘'Anjou ancien ‘ & d'Anjou moderne.
Dans la légende qui -contient deux lignes ,
font fes qualités de fiIs de rois , pair de France , &
Jils de la reine de Jérufalèm.
Il y avoit dans la collection de Clairambault
deux fceaux très curieux de Louis bâtard de Bourbon.
Le premier de l’an 1467a rapporta la dignité
d’amiral de France, & de capitaine de Grand-
ville & de Honfleur. C ’eft une nef dont la voile
eft aux vents, & fur laquelle font fés armes. Le
fécond de l’an 1479 , repréfente l’éçu aux. mêmes
armes placé de côté, & tenu par une femme* ayant
une palme à la main. Des flammes au haut défi*
uelles eft un poiflon qui rôtit, forment le cimier
u cafque. On voit ici qu’ un feul & même prince;
avoit plufieurs fceaux diffërens.
Les régens du royaume fous la troifième race’'
fcellèrent d’abord avec le fceau de la couronne.
Baudouin, comte de Flandres,.régent & tuteur
de Philippe, employa celui du jeune roi fon nêveu.|
Dans la fuite les régens fe fer virent de fceaux
ticulierspour l’exercice de leur autorité. En 1 1 7 0 ,
le roi St. Louis étant fur fon départ pour la fécondé
croifade, donna la régence à Mathieu, abbé de
St. Denis , 8c à Simon de Néele, qui prirent quelques
fois le titre de lieutenansde roi en France. Il
leur laiffa un fceau qui repréfentoit une couronne
environnée de rofes au premier côté avec cette
legeride : S. Ludovici dei gratia Frsncorum regis in
parti'ous tranfmarinis agentis. Le revers ou coptre-
feef .étoit parfemé de fleurs de Iis.
Philippe I I I , après la mort de fon père donna
au même régent un -fceau à peu-près femblable,
dontl’infcriptionétroitqS. p h . d i . g r a . reg . F r a n c ,
a b r é g im e n é e g n i d im i s s u m 5 mais le eontre-
fcel ne portoit que trois fleurs de lis. Philippe *
comte de Poitiers , & fécond fils de Philippe-le-
Bel, après la mort du roi Louis Hutin * fon frère ,
fut déclaré régent pour dix-huit ans dans l’aflfem-
blée des feignetirs tenue au parlement. On lui fit
faire un fceau particulier, dont voici l’infcription :
F h IL IPPUS REGIS F r ANCORUM T IL IU S , F r-AN-
' CIAE ET N a Va RRAE REGENS REGNA. Charles, fils
aine du roi Jean , &: duc de Normandie, pendant
qu’il n’eut que le titre de lieutenant de ro i, fcella
1rs le.ttes royaux du grand fceau de fon père , lorfi-
que le chancelier étoit préfent ; & lorfqu’il étoit
abfent il les fit fceller du fceau du Châtelet, fuivant
que .cela fe pratiquoit en pareil cas. Mais ce prince
eut un grand fceau particulier* quand il eut pris
le titre de régent du royaume. . Pendant le court
efpace de tems que.le duc d’Anjou eut la régence,
au commancement du règne de Charles V I , il in-
.titilla les lettres de fon nom, 8c c’eft le dernier,
régent du royaume, qui ait eu un fceau différent
de celui dû roi mineur.
. Les fceaux des enfans de France puinés ou cadets.
différoient de ceux des aînés. C’eft ce qu’on
; prouve par celui de Robert, comte de Clermont,
• féigneur de Bourbon, fixièmè fils de St. Louis ,
d’ou defeendoit la famille régnante. Au premier
côté du fceau, on voit ce prince armé d’une'
épée & d’un bouclier, & fur un cheval couvert d’un
caparaçon femé de fleurs de lis 5 l’écu de France
qui fert de contre-ficel eft rempli de fleurs de lis
fans norhbfiè, avec une brifure ou barre tranfver-
fale. Ce fceau de Robert de France , pend au bas
d’une charte latine. Mabillon en cite une autre du
même prince, donnée en françois, en faveur du
mopaftère;de St. Lucien de Beauvais, l’an 1281,7
& dont le contre-fcel eft tout à fait femblable. ,
Les plus anciennes loix allemandes & bavaroi-
fes, citées par 1 abbé de Godwic, ne taillent nul
4ieu dé douter .de la haute antiquité des anneaux
: & d es fceaux en Germanie,. on y voit que les ducs;
du p a y s a n fer voient longtems avant Charlemar
• gne ; mais; ç’eft. à lui qu’on en rapporte l’ufage..
. Iréqueut-Ôc-féglé.
Depuis Charles I V , l’ ufage avoit prévalu que !
\es empereurs ne priffent qu’une feule aigle pour
leurs armes, lorfqu’ ils n’avoieiit pasencoredemandé
la couronne au pape : mais lorfqu ils l’avoient obtenue
ils prenoient l’aigle double ou à deux têtes.
t)epuis Frédéric IV , mort l’an 1493, les fceaux
des empereurs d’Allemagne ne le s . repréfeiît -nt
plus affis dans des trônes. Cette repréfentation eft
réfervée pour le premier côté des bulles d’or. Le :
grand fceau féodal de l’électeur de Mayence, repréfente
encore aujourd’hui un archevêque affis
dans un trône avec-les habits pontificaux. Autrefois
ce fceau étoit particulièrement nommé figillum
majéftatisy comme ceux des empereurs.
Heineccius conjecture avec’ fondement, que les
anciens fceaux des rois voifins de l’Empire, font
une imitation de ceux des empereurs. S’il faut ju-
-ger de ceux des rois de Hongrie, par celui de la
reine Élizabeth, fufpendu à un traité d’alliance
fait en 13675 le grand fceau royal de ce royaume,
ne diffère guère de ceux que les allemands appellent
fceau de la majefté. Éuzabeth paroît affife fur
fon trône, la couronne en tê te , & en habits
royaux. Elle tient un longfceptre fleurdelifé , dans
fa main droite , pendant qu’elle porte fa gauche
fur fa poitrine. L’infcription du fceau eft : S. E l i z
a b e t h a D e i : g r a : H u n g a r i •' :r e g in a : p r in -
ÇEPS S ALERNIT AN A •
Hueber à publié le grand fceaw d’Otakar pendant
à un diplôme de l’an 1264. Au premier côté
ce roi de Bohême eft affis fur un trône dont les
•deux cotés font ornés chacun d’une fleur de lis. Il
porte une couronne de tréfilés. Le feeptre qu’il
tient dans fa main droite, eft terminé en fleur défis,
8c le globe qu’ il foutient dans fa gaiiche, eft fur-
monté d’ une croix. Au contre-fcel le roi eft repré-
ferité à cheval, fans étriers, le cafque en tê te , la
pique à la main droite, l'épée au coté, & le boti-
cliér fur l’épaule gauche, avec un lion dans le
'champ. Le caparaçon trainant du cheval, eft chargé
de croix, de deux aigles éployées, d’un lion,d’ un
écu^&ç.
Le fceau de Winceflas I I , roi de Bohême, pendant
à un diplôme de l’an 13.QO, repréfente ce.
Prince couronné, alfis fur un trône, tenant un
feeptre de la main droite , & un globe de la gauche.
Aux côtés il y a deux écuflbns, une aigle 8c ,
un lion couronné. Le fceau a pour légende : 4 V e n -
CESLAUS SECUND US. D e I GRACIA. REX. P o EM IE .
d u x . Cr a c o v i e . e t .. S a n d o m e r ie . m a r c h i o : Q:
m o r a v i e . La même infcription paroît au revers-
ou contre-fcel, qui repréferite Winceflas, portant
de la main gauche un écu ou boucliér, avec une
aigle couronnée, & de la droite un étendatt orné
de la figure d’un lion. Ce prince eft monte fur un
.cheval fuperbement caparaçonné & chargé d’ afr
moiries. Nous n’avons point remarqué de figures
équeftrès fur les fceaux des empéreurs allemands.
Mais il n’eft pas rare d’en rencontrer fur ceux des
rois. Heineccius cite un autrefceau en cire blanche,,
fur lequel Winceflas, roi de Bohême, eft repre-
fenté a cheval, & portant i’étendart & le bouclier
avec la figure d’un lion. En 1 7 1 1 , le roi de Prufle,
éleêleur de Brandebourg, donna à fes ambafTadeurs-
fes pleins pouvoirs pour l’eleêÜon du roi des romains.
Son diplôme étoit muni d un grand fceatl
pendant, repréfentant fa perfônne à cheval1. Ce
fceau était renfermé dans un etui de vermeil, fur
lequel on avoit gravé avec tout l’art poflible les
armes du ro i, pofees fous le pavillon royal.
Les fceaux des rois de Suède approchent encore-
plus de ceux des empereurs. Le diplôme que le
roi Chriftophe donna en 1440 * pour la réformation
des loix, fut muni de fon fceau & de celui du
royaume. Sur le premier etoit 1 image du roi & les
armes de Danemarçk, de Sclavonie 8cde Bavière,
avec cette infcription : Sjgillvm majestatis
ChRISTOÉERI. D. g. DACIE ScLAVORUM. GOTO-
RU M QUE. REGIS. COM I TI S. PALATIN!. RHE-N'I ET
vuais. B avarie. Le fécond repréfentoit le roi
Erric avec trois couronnes , 3c revêtu iafagum.
L'épigraphe é toit : sasctus ericus. soècorum.
GOTHORUM. REX. SIGILLUM. R EG N I..
Les Jccrux des anciens rois de Danemarçk fent
de bronze & s'éloignent un peu de la forme ordinaire.
Celui de Yaldemar I I , contemporain de
Philippe-Augufte, eft rond 8c fans infcription. Son
diamètre eft de deux pouces 8c demi. D'un côté
Valdemar eft repréfenté jeune, en habits royaux ,
aflis fur un liège ordinaire,plutôt que fur un tto n e ,
portant une couronne ouverte, avec des ornemens'
femblables à des tours, tenant un feeptre fleurdelifé
dans la main gauche , préfenrant de la
droite un globe furmonte d une croix. Le revers
du fceau préfente un bouclier prefque triangulaire,
chargé ne trois lions non couronnés, courant de
droite à gauche avec vingt-quatre coeurs répan-
dus ça-8c-là , au-deffous 8c au-delfus _, & entré les
lions. L’écu de quelques-uns des rois fuivants eft
chargé de trois couronnes.
'Le, fceau d'Abel, fils de Valdemar, tire fur la
forme ovalé ; fa hauteur élV de trois pouces 8c
demi, 8c il ne porte point d’infeription. Le roi
Abel y eft figuré avec la couronne ouverte , 8c les
ornemens royaux , aflis dans un troue , tenant ds
la main droite un feeptre terminé par deux croix ,
& de la gauche le globe ou la pomme royale. Le
revers du contre-fcel eft l'écu triangulaire chargé
de trente-deux coeurs mêlés avec trois lions couronnés.
Ce fceau eft de l'an iz y i.
Chriftophe qui régna en Danemarçk depuis
i i t z julqu’en i z jp , fcelloit fes diplômes avec uu
V v if