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ment employé le 'bois pour leurs ftatues 3 même
dans le tems où les arts conduits à leur perfection,
fleurillbient davantage parmi' -eux. En effet j’ai
compté foixante & quatorze figures de cette matière.
Mes recherches ne m'en ont préfenté quune
de plâtre , deux ou trois de pierre , & deux de
fer j dont une étoit formée par des plaques liées
avec des clous > toutes les autres font de marbre,
à la rélervede quelques unes d'argent, d’une d'or,
. & de quelques autres en partie de ce métal, allié
avec de l’y voire, ou mêla indifféremment avec le
bronze, le marbre ou le bois. Mais ce qui mérite,
à mon avis, plus de confédération , & qui annonce
la plus grande fécondité de génie, c'en que parmi
tant d'ouvrages, il ne fe rencontre qu'une feule
copie (Le Cupidon, dit-il, que l'on voit aujourd'hui
à Thefpie, eft un ouvrage de Ménodore, athénien,
qui a imité celui de Praxitèle. (Paufanias dcGédoin
Beot. pag. 285. c. 2 7 , & pag. 761. Ed. Kuhn. )
Paufainas parle même d’un bouclier, dont, le
defiin étoit emprunté d'une autre figure. Ces deux
exemples marqués avec foin prouvent l'originalité
de tous le« autres morceaux.
La multitude de ftatues qui fe faifoient perpétuellement
dans Romebtoit fi grande, que l'an
596 de la fondation de cette ville, les cenfeurs P.
•Cornélius Scipio 8e M.Popilius fè crurent obligés de
• faire ôter des marchés publics les ftatues des particuliers
8e des magiftrats ordinairesqui les remplif-
foient, attendu qu'il en reftoit encore affez pour
. les embellir, en laiffânt feulement celles des perfon-
pes qui avoient obtenu le privilège par des décrets
du peuple & du fenat*
Cependant la févérité .des cenfeurs que nous
venons dénommer, ne put éteindre une paffion
fi dominante , & qui s’accrut encore fur la .fin delà
République , ainfi que fous le régné d'Augufte &
de fes fucceffeurs. L'empereur Claude fit des loix
inutiles pour la modérer. Calfiodore qui fut conful
.-460 ans après la.mort.de.ee prince, nous apprend
que le nombre ^des ftatues pedeftres qui fe trou-,
voient dans Rome de fan tems, égaloit à peu-.
. près le nombre .deshahitans de cette grande ville,.
& que les figures équeftres excédoient celui dés
• chevaux. En un mot, les ftatues de prix étoientfï
-nombreufes, qu'il fallut créer des officiers pour
garder nuit & jour ce peuple de ftatues , & ces
• troupeaux de chevaux, fi l'on peut parler ainfi, dif-
perfes dans toutes les rues, palais & places publi-
•ques de la ville. .Cet amas .prodigieux de ftatues de-,
mandoit autant d'habilete pour en empêcher le
, pi liage, qu'on avoir rais d'artà les, faire, & de foin
à les fixer en place ; nam quidempopulos copiofijjimus
■ ftg.tuar.-m , greges etiam abu/idantijjinii equorum , tali
Ifunt cautela fcr.yanti, quali & cura : videntur affixi.
' Mais entre tpnt. de \ ftatues publiques de Rome ,
il s'en trouva une feule à la -garde de laquelle on
S T E
imagina de pourvoir 'd'une façon bien Singulière.'
C'étoit la figure d'un chien qui léchoit fa plaie $
mais cette figure étoit fi vraie , fi naturelle, d'une
exécution*fi parfaite , qu'on décida qu’elle méri-
toit d'être mife fous un cautionnement nouveau
dans la chapelle de Minerve, au temple de Jupiter
Capitolin. Cependant comme on ne trouva per-
fonne allez riche pour cautionner la valeur de ce
chien , les gardiens du temple furent obligés d'en
répondre au péril de leur vie. Ce n’eft point un fait
controuvé , on en a pour garant l’autorité & le
témoignage de Pline, dont voici les propres
paroles ( Lib. X X X IV . c. vij ) ■ : canis eximium mira-
culum , 6* indifereta veri ftmilitudo , non eo folum in-
telligitur, quod ibi dicata fuerat , veriim & nova fatif-
dacione , nam fumma nulla par videbatur , capite tu-
telari cavere pratio , inftituti publici fuit.
S T A TU IS Domûs Augufta ( a ) . Ces mots
défîgnent dans une irifeription recueillie par Mura-
tori, ( 886. U ) un infpe&eur des ftatues de l'empereur.
S TA TURA y grandeur du corps , la taille.
Celles que lts romains exigeoient pour leurs fol-
.dats, étoit au moins de cinq pieds dix pouce«
romains de hauteur , excepte dans une difette
extraordinaire.de faldats , qui ne'permettoit pas
de choifir. On ohfeivoit que ceux des premières
cohortes de chaque légion, n'eufleut pas moins
de fix pieds , qui reviennent à cinq pieds & demi
de notre mefure ; le pied romain ayant environ
un pouce de moins que le nôtre : Proceritatem
tyronum fcio femper exaèïam , dit V égéee .( 1. 5. )
ha ut fenosp.cdcs v.el certe quinos & denas uncias kaben-
tes inter alares équités, vcl in primis legionum cohor-
ti’jus probarentur.
S TAU R A CE , fils de Nicéphore. St a u a a g i us
A u g u s t u s .
Ses médailles font.
RR. en o r , au tevers de fon père.
O. en argent. & en B.
STE CTO RIUM3 &n Phrygie. cTEKTOPhNQN.
Les médailles autonomes de cette ville , font :
RRRR. en bronze.. . . . . .Pellerin.
O*, en or.
O. en argent. ; x
Cette ville a-fait frapper fous l'autorité de fes
•préteurs, des médailles impériales, en l’honneur
de Fauftine, jeune.
S T E G A , tillac d'un navire. Plaute ( Bach. IL
3. v. 44. ( employé ce mot :
‘forte, ut affedi in ftega.
STÉGANOGRAPHIE *
S T E
STÉGANOGRAPHIE , écriture én chiffres.
.Æneas le tactique avoit trouvé, au rapport de
Polybe , vingt mille manières différentes d’écrire
de telle farte , qu'il n'y avoit per fonne, qui pût
y r-ien connoîtrè fans, en avoir la clé.
S TE LE , rrtixv, nom qufan donnoit chez les
grecs à un pilier , ' auquel on attachoit un criminel
, expofé à la vue du public , & fous lequel
on l'enterroit enfuite pour raifon de fon crime ;
les coupables ainfi expofés, étoient appellés fteliu.
STÈLES. Les grecs nommoient ainfi les pierres
quarrées dans leurbafe, qui confer voient une même ;
groffeur dans toute leur longueur ,. d'où font :
venues les colonnes attiques j 8c ils appel- ■
loient ftyles les pierres , qui étant rondes dans leur’
bafe, finiffoiènt en pointes par le haut , d'où
font venues les colonnes diminuées Scies obelifques.
STELLA, forme de croix, que l'on donnoit aux
deux rues principales des camps romains afin
qu'elles aboutiffent aux quatre portes principales.
STELLATINE (Tribu ). C'étoit une des quatr
e , qui furent établies enfemble , l'an de Rome ,
3 3 7 3 & dont voici-les noms : Stellatine, Sabatine ,
Tormentine , Araienfis , ou Narnienfis .-*• félon
Toi vin , le véritable nom de cette dernière eft
Amienfis 5 j'y confens, l'objet qu'il importe de ;
cononïtre , c'eft l'efarit du - gouvernement de
Rome , dans l'établiflement des tribus. Les cenfeurs
, tous les cinq ans , diftribuoient le peuple
dans fes diverfes tribus j de manière que les tribuns
& les ambitieux, ne pûffent pas fe reh dre
maîtres des' iuffrages \ & que le peuple même ne
pût pas abufer de fon pouvoir. (Ù . J. )
STELLIO, ou STELLÈS , jeune enfant, changé
en lézard. Cérès , cherchant fa fille par mer &
parterre, un jour qu'elle étoit accablée de laf-
fitude , & preffée de fo if , alla frapper à la porte
d’une cabapne , d'où fartit une vieille femme ,
nommée Baubo , à qui elle demanda à boire. Cette
bonne femme lui ayant préfenté un breuvage'^
la déefte l'avala avec tant,d'avidité, qu'un jeune
enfant, qui étoit dans la cabanne, éclata de rire.-
Cérès, piquée de ce que cet enfant fembloitfe
moquer , d'elle , lui jetta ce qui reftoit dans le
vafé , 8c fur le' champ , il fut changé en lézard,
( ftellio .étoit le nom d'une efpëce de lézard).
• V oyez Au a s . .
STEM M A T A , portraits liés par un arbre gé-
fléalogiqûe.
.STÉNÉLÉ, mère de Pàtrocle.
STÉNIENS {jeu x ), Voyez-en l'explication à
f article S t h é n i e n s .
Antiquités. Tome
S T E ifp 7
STENOREE , femme de P.roëtüs > rci d'Argos,
porta fon mari à faire périr Bellérophon, parce,
que ce jeune prince avoit refufé de confentir à
l’amour que la reine avoit pour lui. Vdyc^ Bellé-
ROPHbN 9 Pr o e tu s^
- S TEN TO R , Junon, dans Homère, prend la.
reffemblance du généreux Stentor, dont la Voix
étoit plus "éclatante que l'airain , & qui fe u l,
lorfqu'il fe mettoit à cirier, -fe faifoit entendre
de plus loin que cinquante hommes des plus
robuftes : fa voix fervoit de trompette à l'armée.
... STEPHANEPHO-RÈ. L e s ftéphanéphoresf aitafi
appellés , parce qu’ils ,'po'rtoient dans les cérémonies
publiques une couronne de laurier, &
quelquefois d 'o r , étoient des prêtres d’ un ordre
diftingué, confacrés à différentes divinités & aux
empereurs. ; ils étoient éponymes en plufieurs
villes. ( Wan-dale. diff. V. puge 361 & fuiv. )
Ce facerdoce étoit établi dans plufieurs villes
d’À fie , à Smyrne., à Sardes, à Magnéfîe du
Méandre , a Tarfe , & aillèurs. On voit par les
monumens, que cette dignité étoit annuelle &
éponyme dans quelques villes. Les ftéphanéphores,
anciennement confacrés au miniftère des dieux ,
s'attachèrent enfuite-,au culte même des empereurs.
Nous lifons dans une infeription , que T i-
bère-Claude de Sardes ,ayoit été jléphanéphore ,
CTPATHEOY. AlC. KAI STE#ANHOOPOT; mais noua
ignorons s'il étoit pontife des dieux ou des
empereurs.
On nommoit auffi ftéphanéphore, le prêtre qui
étoit à la tête des femmes dans la célébration des
thefmophories : mais on nommoit par excellence
ftéphanéphore le premier pontife de Pallas, comme
celui d-Hçrcule portoit le nom de dadouque.
STEPf IANI, jeunes hommes, fortis des cendres
des filles d'Orion. f^oye^ O ri on .
5TEPHANJTES. Les grecs appelloient <m<k*-
ylrài tous les jeux & exercices, dont le prix
confiftoit dans une fimple edronne de fleurs.
STEPHILUS , ayeul d'Anius. V . A n ius.
S T E R CÜ T ÎU S , furnom donné à Satujne ,
çarce qu'il fut le premier qui apprit aux hommes
a filmer les .terres , pour les rendre plus fertiles
( du mot latin ftercus, fumier ). C'étoit auffi le
nom d’un dieu, particulier .., qui. préfidoit à la
garderobe.-
STERNOMANTIS. C é to it un des noms de
la prêtreffe de l'oracle de Delphes, plus connu
encore fous celui de Pithie; mais le nom de
rrefvàfectvTis étoi-ü -généralement donné à tous
R r r