
de l'armée etoit une efpèce de camp ambulan».
Les cavaliers marchoient, tantôt fur les ailés &
tantôt à l’arriere-garde.
Signal du combat. Le fignal du combat, chez
les romains, étoit d’élever au-defïus de la tente
du général une tunique rpugë : ( Plutar. in Fab. )
Pugîia fs g nam propojuit. EJl autan tunica çoccinea
fupertaoernaculum imperatoris extenfa. A cela fe joi-
gnoient tous les inftrumens de guerre, pour parler
aux oreilles, en même temps que l’ qn parloit aux
yeux.
S I G N A T O R m o n e u Ca s . N .
Gruter ( 1066. y. ) a recueilli une irffcription
dans laquelle ces mots défignent l’ouvrier qui fai-
foit les coins des monnoies frappées dans le palais
de l’empereur.
SIGNATURES ( Articlè extrait de la nouvelle
diplomatique ).
Quelque répandue quait été l’ignorance, d’où
nailfbit l’impuilïance d’écrire, elle ne fut jamais
univerfelle 8c fans exception, même par rapport
aux laïques. A l’égard dés prêtres, il femble qu’elle
devint plus rare, a proportion qu’elle parut plus
générale parmi les gens du monde. Auffi-tôt que
lés barbares fe furent emparés des plus belles
provinces de l’empire romain, l’art d’écrire ne
tomba pas tout d’ un coup dans le diferédit comme
onpourreitfauffement fé l’imaginer. En Efpagne’ ,.
les femmes favoîent allez communément écrire,,
au commencement du feptième fièclè.'Le dixième
concile de Tolède preferivit aux veuves qui
vouloient entrer dans le cloître , de faite leur cédule
de profeffion par écrit, 8c de la ratifier de
leur ligne ou de leur foufeription. En Italie fuivant
la loi romaine, les fignatures, ordinairement de la
propre main des témoins, étoient raifonnées, 8c
prefque toujours énoncées fort au long. En France
jufqd’au huitième fiècle, elles-ëtoient plus courtes,
mais fouvent de l’écriture 'des témoins M'qués.
Sur le déclin du neuvième fiècle, quelques-uns
d’entr’eux fignolent encore, fans emprunter la main
de l’écrivain de la pièce. En un mot, il n’eft aucun
temps, où l’art d’écrire leur fût totalement étranger.
Mais il y eut des fiècles, où très-peu de per-
fonnes de cet état l’apprirent.
Quelques a&es & diplômes eccléfiaftiques continuèrent
d’être revêtus de fouferiptions réelles ,
aux onze & douzième fiècles. Les fignatures
des notaires recommencèrent au treizième. Ce
fut alors que les laïques fe réveillèrent un peu
de ce profond fommeil, ou depuis fi long-temps
ils languilToient. par rapport aux lettres. Peut-
être y entra-t-il une forte de pique contre le
clergé. Car c’eft-là l’époque, fur-tout en France,.
de 1a difiiûétioa dis gens d’ églife & des gens du
monde, comme de deux corps, dont les intérêts
Ji’étoient pas les mêmes. Les efforts que firent les
derniers, pour fortir de la barbarie, eurent dès-
lors quelques foibles fuçcès. L’ étude des loix,
déjà paisiblement animée dès le fiècle précédent,
devint plus ardente, 8c le premier fruit qu’elle
produint, ce fut la rédaction de quelques coutumes
locales 8c provinciales. Divers commentaires fui-
vifenr de près. iD’autres concernant le droit cano- -
nique 8c le droit civil avoient précédé. Mais le
nombre des ftudieux ne s’accrut pas au point de
faire penfer ferieufement au rétablifiement des
fignatures j quoique leur utilité 8c celle de l’écriture
en général, fuflerit mieux connues. Au quatorzième
fiècle, l’ eftirae pour l’art d’écrire fit des
progrès plus confidérables. L’établiflement ou la
réfidence fixée des parlemens, & de là chambre
des comptes dès le fiècle précédent, la multitude
d’étudians dans les univerfités, l’ ufagè de notre
papier, devenu enfin plus commun, multiplièrent
les écrivains 8c favorisèrent un commencement
d’émulation, pour apprendre à écrire. Bientôt les
fignatures reparurent dans les a&es.; Mais il s’en
falloir bien, qu’on-en fit une loi, hors certains cas
particuliers. Philippe-le-Long dit en termes formels,.
qu’il fignoit plufieurs lettres patentes« La
fignature écrire de,la propre main des rois, dans
kurs diplômes, a donc au moins commencé fous
; ce prince ; & les preuves en font peut-être plus
| nombreufes dans les ordonnances , qu’on n’a cou-
j tume de.le penfer. Dès l’an 13.58., il fut défendu
aux fecrétaires ou notaires du roi par .Charles , duc
de Normandie 8c, régent du.royaume, de.-figner
les lettres pafiées au confeil 5 fi elles n’étoient au
moins fouferites de trois de ceux qui y avoient
aflïfté. Mais fi ce réglement nous montre l’ufage
de ligner en partie rétabli, & plufieurs membres:
du confeil tiu roi, capables d’écrire;, il-fuppoÇs
aufiï plufieurs d’entr’ëux hp'rs d’état de le faire 5
puiCqu’il les autorife à y fuppléer par l’appofitiqn
de leurs fignets. Charles V fignoit non-fpulement
- toutes le s . chartes-, graçes ,■ lettres émanées. de
fort autorité ;. mais'encore lesrbrevçts & les dépêches.
Philippe de Maifières blâme ce prince -fi
: fage, des peines infinies qu’il prenoit à fouferire-
tant de pièces. Il auroit voulu , qu’il fe fût
Berné aux plus importantes $ 8c ç’ett à, quoi • il
exhorte fon fuccefl’eur. Au refte perfonne. du
: temps: de Charles V n’é.criyoit mieux que lu i,
comme en font foi grand nombre de fesfignatures ,.
qu’ on,trouve.;par-tout, Ilfuffit d’en citer un exemple
d’après Sécpuflfe. Ce font deux lettres' clofes
de l’an 1367';, à la fin defquelles on lit : Nous
avons figrié ces lettres de notre propre main. Donné
. h Sens le .dix-neuvume jour de juillet. CHARLES. A il
commencement, du règne de Charles V I , on
drefià un arrêté figné des principaux princes du
fang, touchant.; la forme du. gouvernement de
l’état t 8c la garde de la perfonne du roi, en date
du 30. Novembre 13 80. -Nos rois continuèrent dans.
h fuite de ligner de leur propre 'tfiaift. Les TbuC-
criptions de Charles VII fe diftinguent de- toutes
les autres par leur élégance.
Hergott dans fa généalogie de la maifon d’Haps-
bourg ne fait commencer les fignatures manuelles -
des empereurs d’Allemagne qu’en i486.1' En quoi
il eft parfaitement d’accord avec Gudenus. Ce-1
pendant SecoufTe a publié une bulle d’or- ‘ de
l ’empereur Charles IV en faveur de la ville de
Romans en Dauphiné, de l’an 1366 fignëe de la
main de ce prince 8c de'fes grands officiers.
En général les fignatures des particuliers ne
furent rétablies, qu’au quinzème fiècle. Elles-concourent
avec , la renaiffance des lettres. L’écriture
étoit un préalable néeeflaire à leur renouvellement.
Si elle ne fût devenue commune, les fciences
n’auroient jamais pris Teflor.
Contre l’ ancien ufage, fuivant lequel celui qui
écrivait une lettre, metttoit fon nom à la tête,
d’abord avant, enfuite après celui de la perfonne
à qui l’épitre étoit adreffée, on a voit introduit au
moins dès le quatorzième fiècle, la eouttime de
les fouferire, comme les lettres patentes. Mais
plufieurs retinrent l’ancien ufage.
L’invention de'l’imprimerie, loin de faire tomber
l’ art décrire, ne fervit qifà. le rendre de
toutes parts plus florifîant. Bientôt on s’avifa de
faire quelques ,collections des différentes écritures.
Mais ce n’étoit encore que le germe des fruits
abondans, que le dix-feptième fiècle dfevoit
produire..
Les grands officiers n’écrivirent peut-être jamais
leurs noms fur les diplômes originaux de nos rois.
Lorfqü’ on n’y voit que figtiupi N ., c’eft une marque v
Î>refqu’afluree qu’ils n’y mirent pas leurs noms de
sur propre main, quoiqu’ils fuflent préfens. Mais
on nefauroitjuger abfolumént de ce fait, que par
l ’exhibition des originaux. On peut feulement
avancer qu’il.eft très-rare, que les témoins défignés'
par le mot fignum, aient tracé autre chofe fur ies
chartes, que de fimples croix. Ce qu’ ils ne font pas
même toujours, fur-toutaux onzième & douxième
fiècles > auquel cas tout eft de la main du notaire
ou du fecretaire.
Les fignatures de la propre main,des empereurs
d’Allemagne, fuccédèrent aux monogrammes, fur
le déclin du quinzième fiècle. Maximilien I donna
l ’exemple des fignatures manuelles à fes fuccef-
feurs , lorfqu’ en i486, il renonça au droit impérial
fur la ville de Mayence., par un ample diplôme,
dont voici la fignature : Nos Maximilianus
romanorum rex fûprafcripta recognovimus per nianum
prOpriam.
. Les fignatures totales 8c des prélats 8c, des fois ,
étsienf CStaffiUliêmënt à la ptëmiere perfonne ; mai«
ègo n’y parofffôit pas toujours. Ce prdriom ordinaire
dans les bulles’ confiftériales depuis le
dixième fiècle, commença plus ou moins fréquemment
, félon les différents âges , les fouferiptions
des conciles & des chartes épifcopales.Les témoins
féculiers l’employoient plus rarement avant le
neuvième fiècle. Mais les donateurs , les intéreffés ,
les écrivains des -ades en ont, en toute rencontre,
ufé avec moins de rélèrve.
SlGNATUR-E'S des caJû'et's'dès Manufirits.
Anciennement les fignatures des livres n'étoient
pas comme aujourd’hui placées fur la première,
page de chaque cahier, encore moins répétées fur
celles'des feuilles fûivantes , mais prefque uniquement
fur la dernière page. Leur fituation au bas
de la marge inférieure , félon qu’ elle approche
plus du fond d’un, manufçrit décidé de Ton. âge.
Si elle n’en eft éloignée que d’un pouce au plus,
le manufçrit fera régulièrement au moins du
fixième fiècle, portée au milieu, du huicième ;
jufqu’à la marge extérieure ou totalement fup-
primée, elle défignéra le neuvième ou tçus les
temps poftérieurs. Mais à l’exception de la première
obfervation, qui ne femble pas pouvoir fe
vérifier, .fi- ce n’eft comme par hazard, fur des
manuscrits plus récens que le-feptième fiècle j
lés autres peuvent quelquefois fe montrer, même
depuis le neuvième. La forme des lettres & des
chiffres, employés aux fignatures , diftingus aifé-
ment le bas 8c le moyen âge.; leur pofition 8c
leur fuppreffion feules ferôient fouvent des marques
équivoques, depuis le neuvième fiècle. Au
contraire les réclames inconnues pendant les
dix premiers, fièçlës , deviennent ordinaires vers
le quatorzième & font toujours placées fur la
dernière page de chaque cahier, qui n’en eft pas
dépourvu. ( Nouvelle diplomatique. )
SIGNER. Voye^ Signature.
SIGNIÊ femme de Loke Noye^ O din.
SIGNIFER ( Voyez S i g n a . ) , Porte-enfei-
’ gne 5 célui qui portoit l’étendard de fa légion, 8c
d’image du prince ; il étoit différent du porte-
laigle. Ses fondions l’exemptoient de tout travail
'militaire , 8c il, avoit pour ornement un collier.
Son cafque etoit formé par la tête d’une bête
féroce 'qui lui donnoit un air plus terrible.
Comme il étoit chargé du dépôt de l’àrgent des
foldats y on ne choififfoit pour-remplir ce pofte ,
que des foldats braves, fidèles , & qui enflent
quelque inftru&ion : Et idcà figniferi non fiolum
fidèles, ' dit Vegeçe ( l . 10.) 3 Jed etiam litteraii
homines;. ddigebantur , qui & Jervare depofita &
' firent fingulis reddere rationem.
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\ ^/.SIGNÎNUM opus, pavé fait de tuile s pilées, Sc
K k k ij
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