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Renard fur les médaillés d'ÀLOPÉcoNEsus ,
par allufîon à fon nom grec , renard.
5RENDRE (S e ) 3 deditio, reddition d'une ville,
d'une place. Ceux qui étoient chargés de la rendre
aux afliégeans, fe préfentoient avec des habits
négligés, rendoient leurs armes, & fnettoient un
bouclier fur leur tê te , ligne ordinaire, dit Am-
uùep , des gens qui fe rendent : Impofuerunt clypeos
capmous 3 quod efi fymbolum feipfos dedentium. La
formule dont on fe fervoit ordinairement, elt
rapportée dans le premier livre de Tite-Live.
R EN IA , famille romaine dont on a des médailles
:
O. en or.
RRR. en argent.
O. en bronze.
RENNE ou RHENNE , quadrupède qui ref-
feçible beaucoup au cerf. On en voit fur les médailles
de la famille Renia 3 ou ils font allufion à
fon nom.
RENOMMEE. Les poètes l’ont perfonninée
& en ont même fait une divinité. Elle'étoit foeur
des géans Cee & Encelade , & fût le dethier
monitre qu’en fanta'la Terre , irritée contré les
dieux qui avoient exterminé fes enfans. Pour s’en
venger, elle enfanta ce monftre, afin qu’il divulguât
leurs crimes , & qu’il les fît connoître à tout 1 univers. Voici le beau portrait qu’en fait Virgile
( Eneid. lii. IV. ) : La Renommée eft le plus
” prompt de tous les maux ; ellafubfifte pat fon
» agilité , & fa courfe augmente fa vigueut.’D’a-
” bord petite & timide , -bientôt elle devient
" d’ une grandeur énorme ; fes pieds touchent la
» terre, & fa tête eft dans les nues__ Èeq>iëd de
» cet énangeoifean eft aufli léger queTonvol eft
” rapide. Sous chacune de lès plumes , ô pro-
» dige ! il y a des yeux ouverts , des oreilles at-
” tentives , une bouche 8c une langue qui ne fe
” tait jamais. II déploie fes ailes bruyantes au
” ™beu des ombres ; il traverfe, les airs durant
” « nuit , & le doux fommeilnelui ferme jamais
” les paupières. Le jour il eft en fentinelle fut le 1
“ toit des hautes maifon^ ou fut les tours élevées’- !
» de-li il jette l'épouvante dans les grandes villes ’
” & sêms la calomnie avec la même, affùrancé ’
" 3“ “ "once la vente». Ovide (Metam. liv.
I V ) fait habiter la Renommée (ar une tour élevée
, dans un lieu également éloigné du ciel de
la terre & de la mer , d’où elle confidère tout ce
qui fe paffe dans ces trois empires , pour le pu-
biier enluite. .
Les athéniens avoient élevé un temple à la Renommée
} & lui rendaient un culte régi j . Furiiis
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Camillus, dit Plutarque , lit bâtir à Rome un
temple à la Renommée,
.11 eft douteux que nous ayons des Renommées
antiques , parce que l’on a toujours pris des victoires
pour des Renommées. Cependant on,s’accorde
a ies reprefenter fous la figure d’une femme ailée ,
planant dans les airs 8c tenant une trompette. J’ajouterai
que l’on doit lui donner la coiffure .des
vierges, parce qu’aucun poète n’a chanté fon
hymen oc lès amours.
RÉPARER des médailles, c’eft les retoucher,
en forte qu’étant fruftes & effacées, elles paroif-
fent nettes & liiibles. Pour cela on enleve la-
rouille avec le burin, on rétablit les lettres s on
polit le champ, & on reifufrite des figures qui ne
paroiffoient prefque plus. Quand les figures font
rongées, on prend une efpèce de maftic que l’ on
applique au métal, & que. l’on retaille enfuite
tres-proprement, pour faire croire que les figures
font entières & bien confervées. C ’eft une rufe
qu’on a Couvent mile .en ufage ; les connoiffeurs
gardent leure médaillesTans les réparer, parce que
rien ne contribue tant à les gâter. ( D.J. j
REPAS. Les -Grecs croyoient que les hommes
des temps héroïques étoient de plus haute Rature ,
&Hpmereles fait grands mangeurs. QuandEumée
reçoit Ulyffe, il apprête un grand porc de cinq
ans pour trois perfonnes. Odyjf. 14. ■
Les héros d’Homerê fe fervent. eux-mêmes
pour la cuifine & les repos ; quelques uns penlènt
que chez les anciens les repas étoient très-fouvent
dès facrifices, & que c’eft pour cela qu’ils étoient
préparés par des rois. Cette raifon peut être vraie
a_ certains égards, & infuffifante à d“autres ; elle
n’ a pas lieu, par exemple, pour le repas qu’A-
chille , - aidé de Patrocle , donne dans fa tente
aux députés des Grées, qui vendent le prier de fe
réconcilier avec Agamemnon. I l y a dans le dénombrement
des mets de ce repas beaucoup dé
grains & de légumes ; c’éteit aufii la nourrituré
la plus ordinaire des anciens Egyptiens $ c ’étoit
celle des Romains dans les meilleurs temps , &
lorfqu’ils s’adonnoic-nt le plus à 'l’agriculture'
Il eft peu parlé de poiffon dans leurs repas, fi ce
n qft dans les derniers temps. Les anciens le
méprifoient comme une nourriture trop délicate
& trop légère pour des hommes robuftes.
REPAS de confédération. L’antiquité confir-
moit ordinairement fes traités & fes alliances par
des feftms fédéraux , fur lefquels il faut lire
Stuchius irl antiquitatibus convivalibus ; c’eft un
livre plein de recherches curieufes & profondes.
( D. 3, ) ; 5
REPAS par ecot. L ufage des repas par écot eft
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fort ancien, Homere l'appelle dans le premier
livre de l'Odyffée ïpuvoç j lur quoi E.uftatne a re->
marqué que les Grecs avoient trois fortes de
repas > celui des noces , appelle fépos j le repas
par écot dont chaque convive payoit également
fa part tfuvos j St le repas qu'un particulier donnoit
à fes ’ dépens, é/Aosttjj. Suidas a i t , toctvos eft une
fomme ramaffée pour faire un repas par écot :
St comme les grecs appelaient copSoto Fargent
ue chacun donnoit pour le repas, les Romains
onnoient le nom de fymbola aux repas qu'ils
faifçient par contribution ou par écot. Nous
lifons dans l'Eunuque de Térerîce, act. III.
f i . 4.
Heri aliquot adolcfcentuli coimus in pirceo3
In hune diem 3 ut de fymbolis ejfemus. Choenxam
E i rei pr&fecimus.Q...
"Et dahs l'Andrienne fymbolum dédit 3 ccenavit ,•
il a payé fon écot, il s'eft mis à table. ( D. J. )
r epa s funéraire des Grecs. Cérémonie de
religion, inftituée pour honorer la mémoire de
celui dont on- pleuroit la perte , x& pour
rappellera ceux qui s’y trouvoient le fouvenir
de fa mort.} ils s'embraffoient en fortant , St fe
difoient adieu^, comme s'ils n'euifent jamais dû
fe revoir 5 ,lè repas fe faifoit chez quelqu'un des
parens du mort. La république d'Athènes fit un
dé ces repas aux obféques de ceux qui avoient '
été tués a .Chéronée , '& elle choifit la maifon de
Démofthènes pour le donner'. Le repas funéraire
s'appelait filicernium y c'eft pourquoi, Térence
fe fert de ce-.mot figuré, St donne ce nom
à un vieillard décrépit, peut-être parce' qu'un-
homme de cet âge eft à la veille de coûter à
fes parens un repas funéraire. ( D. J. )
Repas funéraire des romains. On en dif-
tinguoit de deux fortes } lès uns fe faifoient
dans la maifen du mort au'retour du convoi ,
entre fes parens & fes amis qui ne manquoient
pas d'y faire éclater leur douleur par des cris
St des. lamentations. Les autres fe faifoient fur le.
tombeau même du mort-: l'on y fervoit à manger
pour les âmes errantes , & on croyoit que la
déeffe - Trivia qui préfidoit aux rues & aux
chemins , vifitoit les âmes pendant la nuit : mais
en effet c'étoient les pauvres qui venoient pendant
les ténèbres enlever tout ce qui étoit fur le
tombeau. ( Ovîd. Faß. )■ :■
Efi honor, & tumulis animas placare paternas 3
Parvaque in extruftas munera ferre pyras.
Quelquefois néanmoins les parens faifoient
un petit repas fur le tombeau du mort. Ad
fepulcrum antiquo more filicernium confecimus, id efi
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quq pranfi difeedentes dicimus aliuf
alii ; Valç. ( Nonn. MarcelL ex Varronç )
Repas de réception. Il y avoit des repas de
réception l.orfqu'on étoit promu à la charge des
augures St des pontifes. Tous les augures étoient
obligés de fe trouver au repas que leur nouveau
collègue donnoit à fa réception, à moins
'qu'il ne fuffent malades } St il falloit alors que
trois témoins ou plus , juraffent quMls etoient
véritablement malades. Ces repas s'appelloient
: editiales ccena } & on en faifoit de pareils a la
confécration des pontifes. Utexcufer morbi caufa.
in dîes fingulos , lignifie , « J'attefte.que ma fanté
ne me permet pas encore de me trouver au
• repas qu'Apulius doit donner ^ St je demande
qu'on le faffe différer d’un jour à l'autre.« (D. J. )
Repas des Romains, les Romains déjeûnoient,
dînoient St foupoient 5 ils dejeunoient le matin
fort légèrement avec du pain trempe dans du
vin pur, ils appeloient ce repas, en latin jenta-
culum, St en grec àtefuno-fta & d «-
Kf <x.ro5 y qui lignifie du vin pur. Le fécond repas
étoit le prandium , le dîner , d uf» 3 le matin St
' d'eviiOV ou d'«woj-v , qui lignifie fimple 6* fort Jobre...
Voye^ Déjeuner, Dîner. —
Leur troifième St leur meilleur repas étoit le
fouper. Voye-^ souper } nous nous étendrons
beaucoup fur cet article.
Après le fouper, ils faifoient encore quelque
fois un quatrième repas qu'ils appelloient com-
mejfatio ou commijfatio , une collation, un réveillon.
Suétone & Dion font mention de ces qua:re
repas dans la vie de Vitellius : epulas trifanam femper
interdum quadrifariam difpertiebat : in jeniacula , &
prandia 3 & ccenas commejflîiotiefque. ils ajoutent
que ceux qui avoient entrepris de le - régaler
n'avoient pas peu à faire, quoiqu'il partageât
fes faveurs, déjeunant chez les uns, dînant
chez les autres , & taxant de nouveaux hôtes à
lui donner le fouper & le réveillon. L'intempérance
de cet empereur ne prouve cependant pas que cet
, ufagé fût ordinaire..
Le déjeuner.n'éto.it ordinairement que pour les
enfans. Le- dîner éteit fort léger', comme il
paroît par le- détail qu’éri 5 fait Varron , St
fa collation d'après fouper n'avoit lieu que par
extraordinaire dans les feftins d'apparat. ( D. J.)
repA s de noces. Pour infîruire le. lcéteur de
la nature des repas de noces chez lés Grecs , je né
puis mieux faire que de’ tranferire la defeription
qù'en a donnée Lucien dans un dialogue intitulé
£?s Lapith.es : c’eft dommage que cè morceau fôit
fi court.
« Dès qu'on fut affemblé , dit Lucien , St qu'il