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nous font pas. connus. Plancher a publié celui 1
dont fe fervoit Louis fils du roi de Francs, en
1307. Ce comte d’Evreux y eft repréfenté à cheval
, vêtu d'une tunique par-deflus l'habit militaire,
l'épée nue dans fa main droite, 8c l'écu
d'Evreux lemé de fleurs de lis dans fa gauche.
Il ne refte de l ’infcription que régis Franco., ce
qui fuifit pour juger qui prenpit le titre de fils du
roi de France , avec celui de . comte d'Evreux.
Le contre-fcel beaucoup plus petit que le fceau
n'offre eue L'écu de ce comte., avec cette inferip-
tion: S i g i l l u m . c o m i t i s . E b r o i ç e n s i s .
L'ufage des fceaux femble avoir été plus tardif
en Bretagne que dans les autres provinces de la
monarchie françaife. On n'en connoît pas de
plus ancien que celui d’Alain IV , furnommé Ferment
, duc de Bretagne, qui commença foi) règne
L’an 1084, & finit fa vie dans le monaftère de
Rhedon en 1119. Ce fccau équeftre le repréfente
en manteau ou chlamyde attachée fur l 'épaule
droite , la tête nue 8c l’épée à la main. Les pré-
déceffeurs d'Alain prirent quelques fois le titre •
de roi 8c le plus fouvent celui de comte. Le premier
difparut dans .le neuvième fiècle & fut remplacé
par celui de duc, qu'on trouve fur le fccau
d'Alain Fergent, H a été publié par Lobineau 8c
par les nouveaux hiftotiens de Bretagne. Le cheval
n'a ni croupière,; ni étriers, ni caparaçons, mais
le prince te fert d'éperons bien différens des
nôtres.
L’an 11-48, K o e l, comte de Nantes , fut re- 1
connu duc de Bretagne par les nantois & la ville
de Quimper. Chaque côté de fon fceau porte
une image de grandeur-égale. La première repréfente
Hoel à cheval, l ’épée à la main, fans ar- :
moiries à fon écuffon, portant des habits à longues
queues. Il a la tête couverte d'un bonnet
pointu, d'où pendent des bandes voltigeantes.
L'infcription du premier côté porte : 4 S igilt-,
l u m . H o e l . d v c i s . Mr j t .-u z n i e . On voit de
l'autre côté : J. C. tourné vers la gauche , levant
la main droite & tenant un bâton dans l'autre.
11 ne refte de l ’infcription que ces mots : 4
H ............ s . COMES. R r ITANNIE.
Le fceau de Conan IV , dit le petit, qui s'empara
de la ville de Rennes en 1156’, n'a point.de
contre-fcel. Ce prince eft repréfenté à cheval,
armé d*une piqué 8c d’ un bouclier ovale. On ne
voit dans l'infeription que le titre de comte de
Richemont.
Géofroi, duc de Bretagne en 1175, eut un
fceau de quatre pouces de diamètre., & imprimé
également des deux côtés. Au premier ce
prince eft repréfenté à cheval, en habit ferré fur
le corps & traînant par le bas fous le ventre du .
cheval , portant-une-épée nue.de fa-droite âç un
| bouclier d'e fa gauche. A peine refte-t-il de Pinft
cription le nom de Richemond dont Géofroi étoit
comte, il eft repréfenté au revers à cheval, 8e
portant une enfeigne de la main droite 8c un'bouclier
ou écu de la gauche avec cette infeription : '
,S . 4 G a u frio.us H enri c i r ég is f i l ! u s: due.
B rIT ANNIE,.
Lobineau obferve, que dès l’ an 1213 , Piètre
- furnommé. Mauclerc, prince du fang royal
de France, voulant fe diftinguer de fes autres
frères , brifa les armes de Dreux ou deBraine d’un
- quartier d’hermine, avant même que d’épeufee
1 Alix de Bretagne? d’où cet hiftorien conclut
' quex’ eft ce Pierre de Dreux qui porta: les hermines
en Bretagne. Elles ne payoifîent ni dans
■ fon fceau de 1 an 1214, ni dans celui de fa femmle
i Alix de la même année. Mais ©n. découvre des
mouchetures d’hermines fur le quartier de. fes
| armes dans un fceau de l ’an 1230, où Pierre eft
[ repréfenté à. cheval, la tête couverte d’un mor-
; tier, Se où il eft qualifié de duc de Bretagne 8c
comte de Richemond. Il eft le premier qui ait -
: employé l’écu de fes armés pour contre-fcel.
\ Jean III., l’un de fes fuccefTéuis, quitta ces ar-
! mc:iri;.s en 1318-, prit l’écuflon hermine qu’il
; tranftuit aux dues fuivans. j
| Nous ne connoiffons point de fceau des- ducs
; de Bourgogne plus ancien que celui de Robert],
| du nom, troinème fils de Robert roi de France.,
: Ce fceau en ovale a fervi à fceller une charte accordée
à l’abbaye de S. Benigne.de Dijon en 1054.
Le duc Robert y eft repréfenté à pied, en habit
militaire imité des anciens romains, tenant de
la droite une lance, 8c de la gauche un bouclier,
De la lance pend une banderolle volante. Gri
voit une fleur de lis à fes pieds. Ce fceau eft tiré
du précieux recueil des .chartes de Bourgogne ,
publié parle favant M. Pérard.
cç Les fceaux 3 dit Plancher '( Hifi. de Bourg, t,
I I , p. J23. ) de nos anciens ducs-de Bourgogne
, deïcendus de Robert de France-, fils’du
roi Robert , les repréfentoient tous à cheval ,
ayant un bonnet en tê te , qui fe termine en
pointe par le haut, ou un cafque tantôt ouvert,
! tantôt fermé ; mais on n’a commencé à les rëpré-»
fenter avec le cafque: era tête, que-vers le milieu
du treizième fiècle. Le duc Hugues IV du nom,
eft le premier à qui on l’a donné dans fon fceau ?
& c'eft l’unique armure qu'on voit fur la repré»
fentation des douze ducs-de la première race dans
leurs fceaux. Les quatre premiers y parodient
te nant de la main droite une lance -, qu'ils appuient
par le haut fur leur épais b droite , & qui
eft chargée d'un pennon ou guidon pendant , &
quelquefois d'une bannière ».
» Flugues II du nom, le.quatrième-de ces ducs ;
fe
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fe trouve armé de cette forte dans deux de Fs
fceaux ; &von le voit dans un autre, tenant de la
main, droite une lance , fans guidon ni bannière,
àyant fur le bras gauche 8c fur une partie de la
poitrine fon écu bandé ou cotticé d'or 8c d’azur.,
de fix pièçes, avec une bordure de gueules. C'eft ■
le premier écu des armes de Bourgogne , qu’ on
appelle anciennes ', qui a paru dans les fceaux de nos
ducs , où il a toujours été mis depuis ( Toujours eft <
de>trop.)»..;. ?l
» Vers le milieu du douzième fiècle , au lieu de
lance , dont on armoit nos ducs dans lepr& fceaux 3
on Iesjepréfenta avec l'épée nue à la main, &
ayant le bras étendu 8c leve , comme pour frapper
de leur épée. Le fccau du duc Eudes i l eft le premier
qu'on ait y u de cette forte. Ceux des autres
ducs'qui. l'ont fu iv i, les repréfentent tous de
même. C ’eft depuis ce temps-là qu’on voit les
comtes , les feigneurs:, les chevalù rs & les hommes,
d’armes repréfentés de la même manière für
Içutsfceaux ».
» Mais leurs chevâtïx étoient encore alors fans
.Couvertures ornées do leurs armes brodées deffus.
Ce n’a été que fur la fin du treizième fiècle ,
qu’on a commencé de donner à nos ducs dans
leurs fceaux , dés chevaux caparaçonnés d’étoffes
brodées ou cotticées d'or 8c d'azur, qui les cou-
vroienc tout entiers, 8c defeendoient jufqu’à mi-
jambes. Le duc Robèrt, deuxième du nom, eft le
premier à qui on les a donnés
Le reçueil des fceaux de la noblefle de Langued
o c , donné par Vaiffette, ne fournit point de
fceau des #omtes de Touloufe plus ancien que
celui de Raymond de S. Gilles. Il porte îa croix de
Touloufe en plein dans fes armes, plufieurs années
avant qu'il les croilat pour l'expédition de la
Terre-Sainte.. C ’eft ce qui paroît par fori* fceau de
plomb, pendant à une charte , qu'il donna en
< 1088 en, faveur de l'abbaye de S. André d'Avi-!
gnon. C'eft un des plus anciens mônutnens de
l’exiftence des armoiries avant la première croi-
fade.
Vaiffette obferve que les comtes de Touloufe
fcelièrent, toujours depuis en plomb les chartes
qu'ils donnèrent pour leurs domaines fitués dans
l'étendue de leur marquifat de Provence ou de
leur Comtat-Venaiflm / d'où l’ibbaye de S. André
d’Avignondépéndoit. Ces princes fcelloient lèurs
diplômes de leur fceau ou anneau , en 1 l i é , &
l'on voit qu'ils ayoient cette croix pour armes en
1171 , ainfi qu'il eft marqué dans ünvidimus d'ufie
de leurs chartes de cette année. On trouve la
croix de Touloufe. vuidée , pommelée & cléchée.
au revers des fceaux de Pxaymond VI. Le fceau
dont Raymond VII fe fervoit en 1228 , eft plus
grand d'un, tiers que ceux de fes prédécefteurs.
jtnciauitéi , Tome K,
S C E 34?
Le premier côté reptéfente ce prince à cheval,
fans éperons ni étriers y le calque fermé en tête
8c le Bouclier aux armes de Touloufe fur la poitrine
, tourné vers la droite, ayant un foleil devant
lui ;& un croiffant derrière. Il fe dit comte
par la grâce de Dieu : + S. R aymundt. D ei.
GRA:. comitis. Tolose. marchlo. provincie.
On lit au revers la même infeription , où le. mot
proyincic eft écrit pbieie. Raymond y paroît a (fis , la
.tête nué, les. yeux fixés fur un croiffant, tenant
de la main droite fon épée fur fes genoux, 8c fou-
tenant de fa gauche la porte d’une ville à trois
tours.
Le même auteur fait mention d'un fccau de
.plomb de l'an 1135 , pendant à un aéle de Guillaume
V I , fei^neur de Montpellier, fur lequel
étoit repréfente d'un côté un homme aflîs fur une
chaifè, jouant de la harpe, avec ces mots autour.:
Sigill. GuiLL. Dominé de Mo/itepejfulano ; àc
de l'autre un chevalier armé,de toutes pièces, fur
un chçval de bataille , tenant un bouclier dans fa
main, fur lequel paroiffoit un befant, avec la
même infeription. Parmi les fceaux de l'ancienne
nobleffe de Languedoc , on trouve celui de Bernard
d’Andufe, de l'an. 1174 ou -1175. On n'y
voit point d'armes. Ce feigneur y eft repréfenté à
cheval des deux côtés , favoir dans le fceau, le
calque en tête^ & l'épée à la main, & dans le
contrei-fcël ; fonnant au cor. 11 y a dans l’une 8c
, dans- l’autre figure un chien dé chaffe qui le
fuit.
Le nom de dauphin fut commun aux dauphins
de Viennois 8c aux dauphins d'Auvergne. Le fils
aîné de Guillaume V., comte d 'A u v e rgn e e ft le
premier qui paroilfe fous le nom de dauphin dans
un a&e de 1167. La maifon d'Auvergne affeéta
de le porter à l'exemple des comtes d'Aibon , qui
depuis Guignes IV , confervèrent toujours le nom
de dauphin. De Valbonois prouve par le fceau d'un
aéte de l'an 1225 , que les dauphins d'Auvergne
avoient quitté leurs armes , 8c n'avoient plus qu'un
dauphin dans leur écu ? au lieu que les dauphins
du Viennois ne le prirent que long-temps après.
«« On ne Voit point, dit-il, de dauphins dans lès
fceaux de ceux de la première race? ils gar-
» dèrent toujours les armes de-leur maifon , qui
» étoient un château à trois tours crénelées de
» trois pièces. Les dauphins de b maifon de
» Bourgogne prirent les armes des comtes d'Al-
. » bon auxquelles ils fuccèdoicnt , &: les portèrent
» plèihe’s , fi on en excepte Guignes V i l , qui prit
» un dauphin dans fon fceau privé. Quant à ceux
» de la rhaifon cle la T o u r , ils ont préféré le
» dauphin aux armes de la maifon d'Aibon, 8c à
» celles même dé leur maifon,qui étoient une tour
» avec fon avant-mur. Ils l’ont placée quelque-
» fois aux deux côtés dé Fécu. Elle en fut retran-
»? chée -fous. Humbert I I , qui n'eut jamais qu’un
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