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fut condamné par le fénat 8c le peuple à la mort $ *
dont trois confulats & un magnifique triomphe ne j
purent le garantir. Le peuple n'étant point encore
latisfait , on abattit fa maifon pour augmenter
fon fupplice par la deftruttion de fes dieux
domeftiques : Ut penatium quoque fi rage puniretur.
HAT. Voye^ Sou r is .
RATION des anciens ( Article extrait de la Métrologie
de M. Paucton. ). -
Les peuples de l'antiquité avoient une meftire
particulière qui contenoit la ration de bled nécef-
faire pour la nourriture journalière d'une perforine
; cette mefure étoit la chénice. O r ,
chenices hébraïques ou égyptiennes font 2.5 £
boifleaux y 365 diénices grecques , 2 6 f boif-
feaux > & 365 chénices romaines , 26 j boif-
feaux. Ç'étoit-là en particulier la ration de bled
pour les troupes chez les anciens. Je ne fais fi le
choros ou chômer des hébreux n’étoit pas deftiné-
à mefurer la ration annuelle de bled pour une
perfonne î car il équivaloit à 25 f boifleaux de
Paris.
C'étoit un ufage établi chez les romains de
délivrer , chaque premier jour du mois , aux foî-
dats & aux efclaves ce qu'ils dévoient confommer
de bled durant le mois entier. Meminifiis quoi entendis
petere demenfum , dit Plaute. Ælius Dona-
tus , qui vivojt à Rome l’an 354 de l'ère vulgaire ,
& qui compofa des commentaires fur Térence &
fur V irgile , nous apprend (In Pkormione. ) que
ce demenfum , ou cette ration d'un mois , étoit de
quatre mpdius : Servi qu.atern.os modios accipiebant
frumenti in menfem 3 & id demenfum dicebatur. C'eft
par an 48 médius, qui valent plus de 37 boif-
feaux de Paris. La ration de bled par mois pour
les efclaves étoit également de cinq modios attï-
ques, ou en argent de cinq deniers de Néron ,
comme on le voit en plufieürs endroits de Sénèue.
Un feul paflàge fuffira ( Epifi. lib. X I. epifi.
I . ) : Illc qui in feenâ laxius incedit, & hic refupinus
dicit :
Superbus Argi régna mi liquit Pelops ;
Qua P ont o ab Ne lies atque a b lonio mari
Urgetur Iftkmos.
Servus eft 3 quinque modios accipit 3 & quinque dena-
rios. C e ft par an. foixante modios ou 10 médîm-
n e s , qui valent 3 c boifleaux} & l’on conclut
de-là que le fetier de bled, mefure de Paris , auroit
valu alors 16 liy. 1 y fols & quelques deniers.
Polybe ( Liv. X V I I . ) dit que parmi les romains
la ration d'un mois pour un fantaflin étoit en bled
de deux tiers.de médimne ; ce qui ne feroit que
quatre modios par mois , & fix médimnes , ou 21
boifleaux de Paris par an } mais furement cet
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hiflorien fe trompe en eftimant le modios attique
égal au modius romain y fes évaluations de la mon-
noie romaine en monnoie grecque ne valent
pas mieux, & l'on peut fe difpenfer. d'y avoir
égard.
Caton-le-Cenfêur, dans fon livre de re rufticâ
( Numéros y6 ƒ 7 & ÿ8.) règle la dépenfe des
efclaves employés à la culture des terres, en cette,
maniéré :
L'hiver , lorfqu’ils travaillent, ils auront quatre
modius de bled ( par mois ) , & quatre & demi
l'éte. L'intendant ou infpe<âeur des efclaves, fa
femme & le berger auront chacun trois modius.
Les efclaves qui font aux fers auront quatre
pondo. de pain l'hiver y mais depuis le temps où
ils commenceront, à cultiver la vigne jufqu'à la
faifon des figues , vous leur donnerez cinq pondo
de pain ; après ce temps , vois réduirez leur ration
à quatre poa<Jo.
Pour manger avec leur pain , ils auront des
olives dans la faifon où l'on en fait la récolte y 8c
dans les autres faifons, des olives confites, o u ,
à leur défaut, du poiifon , du vinaigre , & un.
fetier d'huile par mois chacun. Vous leur donnerez
à chacun un modius de fel par an.
Après la vendange , ils boiront du petit vin
pendant trois mois. Le quatrième mois , ils auront
une hémine de vin par jour , c'eft-à-dire.;
deux conges & demi par mois. Les cinquième ,
fixième, Septième 8c huitième mois, un fetier
par jour , où cinq conges par mois. Les neuvième,
dixième & onzième mois, trois hémines par jour ,
ou une amphore par mois. Dans les fêtes de
Bacchus , 8c celles qui fe célèbrent dans les carrefours
, ils auront jufqu'à un conge de vin par
tête. Cette quantité de v in , avec ce que vous en
^ajouterez pour les efclaves enchaînes , lorfque
vous les occuperez à quelques travaux, peut aller
à dix amphores par perfonne , & ce n’ eft pas
trop.
Voilà ce que dit Caton, fur le récit duquel
on établit que les efclaves, lorfqu'îls travailloient,
? avoient l'hiver fur le pied de 37. 17 boifleaux de
bled par an, & l'été fur le pied de 41. 82 boif-
feaux par an y ce qui fait l'un dans l'autre 35? 1 boif-
féaux de^ bled pour une année y ils avoient de
plus environ huit pintes d'huile, 9 f livres de
fe l, & près de 310 pintes , c'eft-à-dire, plus d'un
muid de vin, outre la piquette qu'ils Duvoient
pendant trois mois.
Les efclaves qui étoiervt aux fers , avoient
l'hiver 43 £ onces de pain par jour , ce qui fait
par an 998 livres de pain y' l'été ils avoient
jpar jour M l onces de pain par jour , ce qui fait
par an 1248 livres y cela revient l'un dans l'autre
à 49 H onces par jour , 8c par an 1123 livres, qui
répondent
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répondent à 45 boifleaux. C'eft-Ià la ration de
grain pour les hommes de peine qui n'ont lien ar
manger avec leur pain.
L'infpe&eur des efclaves , fa femme & le berger
avoient , pour leur confommation annuelle,
chacun2 7 , 88 liv , ouenviron 28 boifleaux de bled.
Si nous confidérons la pinte de Paris, comme les'
anciens faifoient la chénice, pour la ration journalière
de bled que peut confommer une per-
fonnne , il me femble qu'elle rempliroit fort bien
cet objet y car 365 pintes de bled font plus de
27 boifleaux 8c un tiers ; ce qui fait. par. jour, ;
en pain blanc , 1 9 7 onces ; 8c en pain bis ou gros
pain ,3 0 onces ( Métrologie de M. Paufton. ).
RATIONALES Cifaris, dans le Bas-Empire,
ceux qui étoient chargés de l'intendance des
biens de l'empereur, nommés auparavant procu-
ratores Cifaris. Il y avoit encore les rationales paf-
cuum 3 qui avoient la direction des pâturages du
prince y rationales fummamm Ægypti, qui étoient
chargés de la recherche des biens caducs ou dévolus
au fife. D’abord cette charge fut fans jurif-
diélion y mais, dans la fuite, elle devint confidé-
rable , & celui qui en étoit revêtu,'eut le titre;
de comte. Ses droits s'étendoient lur- la foie, le
lin , les pierres précieufes , & les diverfes fortes 1
d'aromates , que l'on apportoit des Indes & de
l'Arabie en Egypte. Pour tout l'Orient, on ne
trouve qu’ un feul rationàlis fummarum , quoique
l’on préfume qu'il dût y en avoir plufieurs autres,
puifque l'on en compte onze pour les diverfes f
provinces d'Oecident. Il y avoit aufli à Rome le
rationalis vinorum 3 celui qui tenoit le regiftre des
vins qui vènoient à Rome de Tofeane, de la
Campanie & du Picentin. Ce fut l'empereur Alexandre
qui, au rapport de Lampride , établit un
corps de marchands de vin à Rome , & le rationalis
étoit prépofé à la perception des impôts mis
fur les vins que les marchands tiroient des dif-*
férens endroits de l'Italié pour la provifion du
peuple.
RATIONIBU$ ( A ) , contrôleur d'un comptable
, infpetteur des écritures. On lit dans les
înferiptions recueillies par Muratori : a r a t io - ,
x i b u s A u g u s t i , A u g u s t o r u m 3 N e r o n i s ., PA- ■
TRIMONII , VOLUPTATUM A uGU ST I , SCRIBA A
■RATIONIBUS VOLUT.
Dans une infcrïption recueillie par Gruter ( y .
18. 1 1 .) ', on lit : A RA. MIL. prvm. l e g . X X X . \
V. V . , contrôleur des vivres de la trentième
légion.
R A T IT I . Jamais les deniers romains n'ont été
appelléj ratiti 3 comme l’a dit le père Jobert. On
n’a jamais nommé ainfi que les pièces de mon- ;
noie de bronze , ajfes ratiti, quadranç ratfu ■
Antiquités, Tome V t
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parce que ce s as Sc ce quart d'as étoient marqués
au revers de la figure d’un navire. Cette efpèce -
de monnoie étoit en ufage à Rome, long-temps
avant qu'on y eût frappé des pièces d'argent , foit
deniers, foit quinaires ou fefterces.
RA TUM facere , être dé bon augure , confirmer
le préiàge ; expreflïon du jargon myftique des
augures.
RATVMENA. Koy<q P or t bs.
R AU CU S , en Crète, faikiïîn.
Les médailles autonomes de cette ville .font :
RR. en argent;......................Hunier.
O. en or.
RRR. en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Un trident.
Des dauphins.
RAUDVSCVLA. Voyii P ortes.
RAUDUSCULUM. C'étôit la plus vile efpèce
de toutes les monnaies romaines, ainfi appelles
parce qu'elle n’étoit que de cuivtef Cicéron emploie
ce mot dans plufieurs endroits de fes lettres
j pour défigner de petites.dettes. (D . J.)
RAVE. Les écrivains de l'antiquité font mention
de trois fortes de ravis, rapa ; la large ou
groffe raccourcie , la ronde & lafauvage , qui eft
longue comme le raifort. La feuille de la rave eft
anguleufe & raboteufe ; fon fuc eft âcre & mor-
<jicant. La meilleure & la plus recherchée eft celle
qui vient dans le territoire de Nurfie ; ,qlle s'y
vendoit un fefterce la livre du temps de Pline ( y
fols 8 deniers la livre poids de marc. ) ; & quand
il y en avoit difetteÿ deux fefterces. Les meilleures
après celles-ci font celles du mont A lgide.
^
La culture des raves & des navets étoit regardée
autrefois comme la plus utile après, celle des
bleds &t de la fève. Les hommes non-feulement en
mangébiiènt la racine’ ; mais ils en eftimoient tout
autant les feuilles & les tendrons que ceux du
chou. Tous les animaux aiment la rave ; les quadrupèdes
en mangent avec appétit tant.les feuilles
que la racine ; cuite , elle ell propre à nourrir &
à engraiffer la volaille.
Les brouillards, les_ petites-gelées & le froid
contribuent à faire croître & groflir les raves. J’en
ai vu , dit Pline, qui pefoient plus de quarante
livres. Tragus dit la même chofe; Amatus en a
vu du poids de cinquante à foixante diyres, 8c
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