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L’V étoit chez les romains, une lettre numérale
djui fignifioit cinq fuivant ce vers :
V quoque quinquc dabit tibi , f i re&e mimerabis.
Chargé d’un tiret l’ y défigne cinq mille. Voye^
'Chiffres romains.
L’y étoit fouvent remplacé par le B chez les
romains 5 bixit pour vixit. VoytJ^ B.
L’v remplaçoit TI de tous les temps 5 optumus 3
maxumus 3 pour optimus, _> maxirhus.
L’y étoit quelquefois remplacé par FO 5 volt
pour vult.
L'v mis à la place de: 1T n 'e f t pas .rare fur les
médailles dii troifième fiècle & fur :d’autres; plus
anciennes. Voye% Gau lo ise s ( Médailles.)■ ;e y :y .
Oh difoit Sylla & Sulla 3 Syria êc Suria.
UCALEGON étoit un des principaux habitans
de Troye. Virgile en fait mention ah fécond livre
de l’Enéide.
UDEUS. Voye^_ Edeus,
U D N O N , nom grec des truffes: • Voye[
T ruffes.
UDO , chauffure faite de feutre ou ,de lin ,
quelquefois dè peaux de bouc , comme le dit
Marti al ( 14. 140;). Les grecs' du Bas-Empire
Font appellée 0 JW* j ce qui Fa fait confondre avec
.les othonia 3 efpèce de mouchoir.
UFENS étoit un des princes d’Italie qui donnèrent
du fecours à Turnus contre Enée. Un
troyen nommé Gyas le tua.
ULIA , en Efpagne. v l ia.
Les médailles autonomes de cette ville font : 1
R. en bronze.
O. eh or.
O . en argent.
WLIUS 3 furnom d’Apollon qui lignifie falubre.
11 étoit dieu de la médecine.
ULLER étoit le onzième dieu des anciens
feandinaves. 11 étoit fils de Sifia & gendre de
Thor. Il tiroit des flèches avec tant de prompti- !
tude 3 8c couroit fi vite en patins, que perforine |
ne pouvoit combattre avec lui. Il étoit d’ ailleurs
d ’ une belle figure 3 & poffédoit toutes les qualités j
<l’un héros. On finYoquoit dans k s duek* V°Ue\. 1
P dih. 4
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ULTOR3 vengeur, furnom de Jupiter Sc de
Mars. Voye^ leurs articles.
ULVA. Le mot ulva eft.fort commun dans lés
auteurs latins ; mais fa lignification n’eft pas moins
dilputée. Quelques-uns veulent que ce mot. défi
gne une efpèce de chiendent aquatique j d’ autres
la queue de chg.t 3 d’autres une efpece de jonc qui a
des malfes au fommet. Bauhin penfe que \ulvg. eft
une moufle marine du .genre, des algues. Cette
'planté1 j quelle qu’ellë foit, eft , fort célébré dans
Virgile, qui en parle au fécond & au fîxième livre
de l’Enéide, Comme d’une plante aquatique: Je
croirois volontiers que les anciens ont employé le
mot; ulva pour un terme générique de toutes les
plantes qui croiffent fur lé bord des eaux courantes
& marécageufes. C ’ eft pourquoi Pline dît
que \xfagiua ou flèche d’eau eft une desufoa.
ïl eft vrai que ce, ternie > dans Caton ( De ne-
ruß. cap. ) , défigne nettement le houblon y car
il dit que la plante ulva s’entortille aux faules, &
donne une. bonne efpèce de litière au bétail 5 mais
comme ce jterme ne fe trouve en ce Yens ' que "dans
ce feul. auteur, on peut , raisonnablement fuppefer
que c’eft une faute des; copiftes, qui ont récrit
ulva pour upulus 3 ancien nom du houblon 3 car la*
lettré h initiale 'qu'on a ajoutée , : eft aftez- moderne.
Pline , par une femblable faute dë 'co-
piftë', appelle le houblon lupus pour upulus.
( D . J . ) - ;
ULYSSE, roi de deux petites ifles de la mer
Ionienne,Ithaque 8c Dulichie, étoit'fils de Laërte
& d’Antiëlié , & naquit dans la ville d’Alalco-
mène. ( Voye% Al alcomène. ) On a dit que
Sïfyphe 'avoit rendu 'mère Anticlie quand elle
époufa Laërte : 8c voila pourquoi Àja-x, dans
Ovide, reproche à Uiijfe d’être fils de Sifyphe.
Lorfqu’il vint au monde fon grand-pere Autolicus
fut prié de lui donner un nom. « J’ai é té , dit-il,
w autrefois-là terreur de mes ennemis jufqu’au
» b o rd de- la terre} qu’on tire de-là -le-nom. de
» cët enfant ; qu’ on l’appelle Ulijfe'j ( oVwV^V )
» c ’eft-à-dire y qui eft craint de tout le monde' ».
f O-JWsa , lignifie j je'îedoutë).1 Il eut pour nourrice
Euryclée, que Laërte avoit achetée fort jeune
pour le prix de vingt boeufs. C ’étoit un prince
éloquent, fin , rufé, artificieux ; il contribua autant
par fes artifices à la prife de Troy e , que les
autres généraux grecs, par leur valeur ; Homère
lui donné cët éloge, que pour le confeil, il pou-
voit être comparé à Jupiter même. 11 n’y avoit
que peu de temps qu’il étoit .marié avec la belle
Pénélope, lotique commença la guerre de Troyè.
L’amour qa’il avoit pour cette jeune époufe, lui
fit chercher plufieurs moyens pour ne pas l’abandonner,
8c pour s’exempter.d’ aller à cette guerre.
Il imagina de éontréfaire I’infenfé 5 8c pour faire
croire qu’il 4voit Fefprit glküé 3 il s’avila. fie la-
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boUrer le fable fur le bord de la mer avec deux
bêtes de différentê efpèçe, S cd ’y femer du fek
Maïs Palamede découvrit la feinte en mettant le
petit Télémaque fur la ligne du fillon. Uiijfe ne
voulant pas bleffer fon fils, leva le foc de la charrue,
& fit connoître par-là que fa folie n’étoit
que fimulée. (' Voye^ Palam ede. ) Il découvrit
à fon tour Achille, qui étoit déguifé en fille dans
Fille 4e Scyrps.
Ulyjfe rendit de grands ferviees aux grecs dans
cette'guerre ; c’ eft lui qui enleva le palladium avec
Diomède, qui tua Fdiéliis, 8c emmena fes .chevaux
au camp j qui détruifit le tombeau de Laomédon ;
qui força. Philo&ète, quoique fon ennemi, à le
fiiivre au fiège de Troye avec les flèches d’Hercule
5 toutes ces .chofes' étant autant de fatalités
auxquelles étoient attachées les deftinées de
T ro y e , & fans' lefquelles 'elle ne pouvoit être
rife. Après la mort d’Achille , les. armes de- ce
érqs fuient adjugées à Ülijfe3 par préférence fur
Ajax.
À-fon retour de Troye il eut de grandes aventures,
qui font le füjet dé FQdifiée d’Homère.
Une tempête le jetta d'abord fur les côtes des
Çiçoniens, peuple de Thrace. où il perdit plufieurs
de fes compagnons : de-là il fut porte au
Hvage des lotophagès en Afrique, où quelques uns
de fes gens l’abandonnèrent. Les vents le portè-
tent enfuite fur les terrés des cyclopes en Sicile ,
où il courut les plus grands dangers. ( Voye£ Poly-
pheme )■ De Sicile il alla chez Êole, roi des vents}
de-là chez les leftrigons , où il vit périr onze de
fes, vaiffeaux, ( Voyeç Antiphaïes ) : & avec le feul
qui lui reftoit, il fe rendit dans l’ifle d’Aée chez
Circc avec laquelle il demeura un an, & qu’il rendit
mère d’un fils nommé Téiégone. ( Voyeç T élé-
gone.) Il la quitta pour descendre aux enfers, &
y confulter Famé de Tiréfias fur fa deftinée. Il
échappa aux charmes de Circé & des Sirènes 5 il
évita les gouffres de Carybde 8c de Scylla : mais
une nouvelle- tempête fit périr Ion vaiffeau avec
tous fes compagnons, & il te fauva feul dans l’île
de Galypfo. « Je demeurai-là, dit-il, avec cette
» déeffe fept années entières , arrofant tous les^
»’ jours de mes larmes les habits immortels'qu’elle
» ,m® donnoit. Enfin la huitième année, par l’or-
» dre exprès de Jupiter , elle me renvoya fur un
» radeau ». Il eut- bien de la peine à gagner File
des phéaciens, d’où avec le fecours du roi Alci-
noiis, il aborda enfin à l’île d’Itaque, après une
■ abfence'de vingt ans. ( Voye[ Na u s ic a a , PhéA-
c ien s).
Comme plufieurs princes fes yoifins , qui le
crpyoient mort, s’étoient rendus maîtres chez lui
8c aiflàpoient fon bien, il fut obligé d’avoir recours
au déguifement pour furprendre fes ennemis.
Homère, dit que,.« Minerve pour le rendre mé-
y» connoifîablé à tous les mortels, le toucha de fa
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.» verge, & qu’auffi-tôt la peau d’ Ulyjfe devint ri-
» dée, fes beaux cheveux blonds difparurent, fes
» yeux vifs/& pleins de feu ne parurent plus que
» des yeux éteints 5 en un mot, ce ne fut plus
Ulyjfe3 mais un vieillard accable d’années &
33 hideux à voir. La déeffe changea auffi fes beaux
33 habits en. vieux haillons enfumés & recoufus,
33 qui lui fervoient de manteau, 8c par-deffus elle
33 l ’affubla d’une vieille peau de cerf, dont tout lè
33 poil étoit tombé 5 elle lui mit à la main un gros
33 bâ'toh, & fur fes épaules une beface toute ufée
33 q u i, 'attachée avec uhe corde , lui pendoit juf-
» qu’à la moitié du corps. Ce fut en Cet équipage
» que le roi d’ Itaque fe rendit à fon palais ».
Télémaque fut le premier à qui fon père fe découvrit.
Comme ils fe trouvoient feuls enfemble ,
Minerve toucha Ülyffe de fa verge d’or j dans le
moment il fe trouva couvert de fes beaux habits >
il recouvra fa belle taille, fa bonne mine, & fa
première beauté 5 fon teint devint animé , fes yeux
brillans 8c plein de feu , fes joues arrondies , 8c fa
tête fut couverte de fes beaux cheveux. Télémaque
étonné de la métamorphofe , 8c fai fi de
crainte 8c de refpeèf, n’ofe lever les yeux fur lu i ,
de peur que ce ne foit un dieu ; mais Ulyjfe le
raffure en Fembraffant 8c l’appellant du doux nom
de fils. Ils prennent enfemble des mefures pour fe
défaire de leurs ennemis, 8c Minerve remet Ulyjfe
dans fon premier déguifement.
A la porte de fon palais il eft. reconnu par un
chien, qu’ il avoit laiffé en partant pour Troye
8c qui meurt de j.oie d’avoir vu fon maître.
-Homère emploie cinquante vers à l’hiftoire de
ce ch*ien.
Ulyjfe entretient Pénélope fans en être connu.,
il lui fait une fàüffe hiftoire, âc lui dit qu’il a reçu
Ulyjfe chez lui en Crète comme il alloit à T roy e,
8c Faffure qu’ Ulyjfe fera bien-tôt de retour. Pénélope
lui raconte à fon tour comment elle a pafîe
fa vie depuis le départ de fon mari, dans les larmes
8c dans les douleurs de ne pas revoir fon cher
époux. Elle lui dit qu’elle ne peut plus éluder les
pourfuites de fes amans, 8c qu’ elle leur a pro-
pofé pour le lendemain, par l ’ infpiration de Minerve
, l’exercicë de tirer la bague avec l’arc
d’ Ulyjfe , 8e qu’elle a promis d’ époufer celui qui
viendra à bout de tendre cet arc. UlyJJe approuve
cette .réfolution , efpérant d’y trouver un moyen
de fe; venger des pourfuivans. Tou s, en effet,
avoient accepté la propofition de la reine ;
mais ils effayèrent en vain de- tendre l’arc. Ulyjfe
après eux , demande qu’il lui foit permis d’éprouver
fes forces : il bande l’arc très aifément, 8c
I en même temps il tire fur les pourfuivans, qu’ il
met tous à mort l’un après l’autre, aidé deTon
fils 8c de deux fidèlès jlonieftiques, auxquels il
s’étoit découvert.