
tournée en-dedans ( Hueber, Auflria illuftr. pag.
15)4. >.
La figure ovale eft celle qui approche le plus de
l’orbiculairé 5 auffi dès les premiers temps l’a-t-on
donnée aux fceau x. _ ■
Childeric I & Childeric III , font les feuls rois
Mérovingiens dont les anneaux foient ovales.
Cette forme plut à Pépin le bref chef de la fécondé
race. Ses deux fils Carloman & Charlëmagne fui-
virent la même mode, & la tranfmirent à leurs
fuccefleurs Carlovingiens. Tous leurs feeaux de
cire, excepté ceux de Zuentebolde & de Lothaire
fils de Louis d’outremer, font ovales. Nous n’en
citerons ici que deux, l ’un de Pépin & l’autre
de Charlemagne.
Le premier fceau a fervi au roi Pépin, pour
fceller un diplôme donné dans le monaftère de S.
Denis. Au lieu de la tête du monarque, il repréfente
la tête de Bacchus l’indien barbu, or hé de
pampres & de feuilles de vigne. Le référendaire
le fera fervi d’un anneau particulier en-l’ àbfence
du fceau public. On a cent exemples 'Wlhl■ fem-
blable ufage. Il eft à remarquer que le dihrome de
Pépin fcellé de la forte, n’eft qu’un acte paifa-
■ ger qui n’exigeoit pas beaucoup de précaution.
Le fécond fceau n’eft encore qu’un cachet particulier
de Charlemagne. On y voit la tête-du Jupiter
Sérapis portant le boifleau. Il n’eft point
extraordinaire que les princes ayént fcellé avec
leur anneau priv é, lorsqu'ils n’ont pas eu fous
la main celui dont ils fe fervoient dans les affaires
publiques. La pièce fcellée avec la tête de Jupiter
pouvoit être peu importante.
Le roi Eudes, fils de Robert le fo r t , retint
la forme ovale que les princes Carlovingiens
avoient donnée à leurs fceau x . Robert , fils de
Hugues Capet, neveu d’Eudes , reprit la même
figure abandonnée par fon père. Robert eft le feul
roi de France de la troifième race, dont le grand
fceau ait porté la forme ovale, quoique Dutillet
l’ait donnée à tous indifféremment.
Dès le dixième fiècle, la mode des fceaux ovales j
fîtués horizontalement eut cours eh f»lie. Mura- f;
tori en ‘a publié un qui repréfente Hugues .& j,
Lothaire père & fils, qui régnèrent enfemble dans !
cet ancien royaume j & un autre du douzième 1
fiècle , qui repréfente la ville de Capoue alors j
capitale des Etats d’ Italie*, fournis aux princes
normans. Ce fceau eft au bas d’une charte de
Jourdain I I , & de Robert I I , princes de Capoue,
en date de l’an 1115.
Depuis le onzième fiècle , les fceaux de figure '
ovale perpendiculaires font un peu rares. Gn’en a
deux a un évêque allemand des années 1590 8c
1396. Muratôri en a publié un autre de Tan m 3.,
C ’eft celui de Robert 3 évêque d’Averfe au royaume
de Naples. L'Autriche illuflrée de Hueber nous en
offre des années 13 5 1, 1565, 1571. Le fceau
que fit faire la ville de Florence , après le renouvellement
des lettres & des arts, eft en ovale
parfait. Tel était en 1396, le fceau de Guillaume
du Ruflai, feigneur breton.
Les fceau x oblongs ou paraboliques font de deux
fortes. Les uns font arrondis en haut 8c en bas,
les autres font aigus ou terminés en ogives par
les deux bouts. Le douzième fiècle en vit naître
la mode. Elle caraélérife particuliérement les fc ea u x
des évêques, des abbés , des abbeffes, des mo-
naftères, des chapitres , des officiaux & des dames
de grande qualité.
Le s fcea u x allongés 8c terminés en ogive font
plus communs. Tous les fiècles, depuis l’ onzième ,
en fourniflent une multitude , qui ont appartenu
aux eccléfiaftiques & aux dames. Les feigneurs
laïques s’ en font fervi, mais plus rarement. L’hif-
toire de Bretagne en fournit deux, dont le premier
eft d’Adam d’Hereford, q u i, conjointement
avec Damete Goion fon époùfe , fit une donation
au Mont S. Michel, après le milieu du douzième
fiècle.
Le fécond fceau gravé fur une pierre blanche
eft des bas temps. Il repréfente un archevêque
Béniflant un abbé à genoux & la mitre en tête. Là
légende porte : S a n c t e . M a r t in e . P ro v~in c i&.
m a j o r i s . T u r o n ie . Muratori croit que ce fceau
eft celui de la célèbre abbaye de Marmoutier
qui avoit fous fa dépendance une multitude de
prieurés ou petitsmonaftères répandusdans diverfes
provinces.
Heineccius croyoit que les fceau x en ogive ,
n’avoienr été employés que très-rarement & vers
le quatorzième fiècle, par les feigneurs, les princes,
les p rince fies 8c. les -dames qualifiées. Mais un
habile ferutateur des anciennes archives a prouvé
que les uns 8c les autres s’en fervoient dès le temps
où plusieurs évêques avoient des fceau x ronds ou
.circulaires. lia produit le s fc e a u x allongés 8c terminés
en pointe d’un comte allemand, & d’Albert,
marquis de Brandebourg , l ’un attaché à un diplôme
,de l’an 1174, & l’autre à des lettres de l’an
1207. .Calmet en a publié trois femblables. Le
premier, qu’il date de l’an 1037, eft de Jutteépoufe
d’Abelbert, duc de Lorraine. Mais les cara&ères
C. 8c R. gothiques de l’infcription, défignent tout
au plus le milieu du douzième fiècle. Le fécond
eft de Mathilde , comtefle de Hambourg. Il eft
tiré d’un titre ,de l’ an 1165. Le troifième: eft
de Jeanne , comtefle de Chimey 8c de Blatnont eh
1271. Parmi les fceaux de l’hiftoire de Languedoc;,
on en trouve un.pareil de Gauz-ide de Puicelfi,,
en
en' 1262. Enfin, dans les Mémoires pour fervir à
l’hiftoire de Bretagne, Morice a fait graver les
fceaux en ogive de Beatrix de Machecou, en 1214 3
d’Adam d’Hereford, d’Alix femme de Pierre 1.
duc de*-Bretagne , en 1214 3 d'Yolend, dame de
Penthièvre, en 1247 ; de Blanche de Navarré ,
duchefle de Bretagne, en 1263 3 & de Henri Da-
vaugour, en : 276. Lesfceaux allongés ou paraboliques
n’ont donc pas été tellement réfervés aux
gens d’églife , que les laïques 8c fur-tout les
dames n’en ayent fait un ufage fréquent.
Les formes ovales & paraboliques ont donné
naiffance à diverfes autres figures qui diftmguent
les fceaux 8c les cachets, des bas-fiecles, Pour en
diminuer le volume, on a retranché la moitié
fupérieure de l’ovale tant arrondie que pointue
par les extrémités.
Heineccius rapporte aux écuffons èc aux triangles
la forme des fceaux en trefle. Ces derniers
font fi rares, que le doéte allemand n’en a pu
découvrir qu’un feul. C ’eft celui d’Albert évêque
d’Halberftad, dont l’infcription n’eft plus lifible.
Il paroît que ce fceau eft différent du grand fceau
çpifcopal, dont les ades les plus importans étaient
fcellés. Ces fceaux en écuffons de diverfes formés
ont été feulement en ufage depuis que les armoiries
ont fervi à diftinguer les familles illuftres.
Quoique lesfceaux de figure quarrée foient d’une
extrême rareté, ils ne font pourtant pas inconnus.
Si les empereurs romains ne donnoient pas cette
forme à leurs médailles ou monnoies 3 iis l’accor-
doient cependant quelquefois à leurs fceaux. Les
faifeurs de talifmans ont eu suffi des fceaux
quarrés.
L'Autriche illuflrée de Hueber nous offre un fceau
quarré, oblong, de l’an 1305 , avec cette inferip-
tion : Sigillum Rudo/jfi de Ebersdorjf.
Parmi les fceaux de Languedoc publiés par
Vaiffette, ,11 y en a un quarré en lofange dont
Técu arrondi par le* bas eft rempli 8c fur-
monté de deux erpiffans. ou demi-lunes. Ç’eft
une allufion manifefte au nom de Lunel.
Ce fceau en lofangeTèrvoit, l’an 124/ ^ à Raymond
Gaucelin, feigneur de Lunel.'J
Au quinzième fiècle ,•• les feigneurs allemans
multiplièrent beaucoup les figures des fceaux. On
en a de pentagones, qui reffemblent à des mitres
peu élevées. Tql eft celui qu’employait en 1347,
Roger de Àverpàch;aue H ü - te appelle Rugerus de
Overbach.
La figure oétogone qui femble n’avoir paru que
fiir quelques anneaux.d -çacheter des premiers
, Topie V*
I temps, fe renouvella au feizième fiècle, fur les
V fceaux des feigneurs.
| En France 8c en Allemagne, on s’ eft fervi de
! fceaux cornus. Nous en citerons un publié par
[ Hueber dans fon Autriche illuflrée.
Ce fceau de l’an 1324, porte pour infeription :
Sigillum Ulrici de Merchenfiain. Dès le treizième
fiècle, on voyoit en France des fceaux allonges 8c
cornus. Tel étoit celui de Marguerite reine de
Sicile 8c comtefle de Tonnerre, quand elle fcella
les lettres de l’an 1283.
|1 y a .eu des fceaux de figures encore plus
extraordinaires. Tel étoit celui du chapitre de
Carpentras, dont voici l’origine. On fait que
l’empereur Conftantin fit mettre au frein de fon
cheval , un des clous dont le fils de Jofeph
fut crucifié. L’églife de Carpentras fe croyant
dépofitaire de cette précieufe relique, fe fervoit
depuis plus de cinq cent quarante ans d’un
fceau, qui repréfentoit ce clou en forme de fer à
cheval.
On peut mettre au nombre des fceaux extraor-,
dinaires, ceux dont l’image repréfentée dans le
champ eft enfoncée, pendant que le cercle dé
l’infcription eft élevé à-peu-près comme les bords
d'un plat. Heineccius a publié un fceau de cette
efpèce.
Ce fceau d’Adelhoge,évêque de Hildesheim en
Saxe, eft au plus tard du douzième fiècle.
On en connoît un autre plus ancien d’environ
cent ans , & dont l’infcription n’eft pas gravée fur
le plan, mais fur les bords du type i f empreinte de
la cire doit par conféquent montrer une infeription
élevée au-défiiis de la figure.
Ce fceau repréfentant le bufte d’un abbé chanoine
régulier avec la croffe , appartient à l’abbaye
de S. Denis de Rheims. L’infcription Si-
glllu set D ionisji R e m e n s i s , offre une écriture
capitale du onzième fiècle. Il ne faut pas
confondre ces fceaux creux avec ceux des quatorzième
& quinzième fiècles, dont les bords, fur-
tout en Allemagne , font entourés de cire d’une
autre couleur.
Le quinzième fiècle introduifit une nouvelle
forme d e. fceaux , dont nous ne .connoifions que
deux exemples. Le premier réunit la figure du
bufte 8c de l’écufion de Jean de $. Léon ~ évêque
de Vannes en 14 i j .
Ce fceau éé]pifco.pal eft le cent dix-Centième de
i l placée à la fia du fécond tome-des.
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