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le mont LilTus , près d’Ephèfe, ayant Vu for-
tir d’une caverne quelques mouchés à miel ,
l’un d’eux s’y f ît delcendre avec une corbeille >
& y trouva un tréfor. Celui qui étoit demeuré
dehors , ayant retiré le tréfor par le moyen de
cette même corbeille , y lailfa fon compagnon ,
ne doutant pas qu’ il, n’y pérît. Dans, le temps
que le berger abandonné étoit livré au plus
cruel défefpoir , il s’aflbupit & Apollon lui
apparut en fonge , il lui dit de fe meurtrir le
toips avec un caillou 5 ce qu’il fit. Quelques
vautours attirés par la puanteur des plaies qu’il
s!étoit faites , entrèrent dans la caverne ; &
ayant enfoncé leur bec dans fes plaies & dans
fes habits , prirent en même temps leur vol , &
enlevèrent ce malheureux hors de la caverne.
Dès qu’il fut guéri, il porta fes plaintes devant
les naagiftrats d’Éphèfe qui firent mourir l’autre
berger 5 & ayant donné à celui-ci la moitié de
l ’or qui s’étoit trouvé dans la caverne 3 il fit
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b â t ir , fur la même montagne, un temple eii
l’honneur de fon libérateur , fous le nom d’Apollon
aux vautours.
P'vlturtus } le même coup aux offelets que
l’on appeloit canis. Voye% Osselets. Cë coup
faifoit^perdre un denier par çoup au joueur mai1*
heureup.qui l’amenoit 3 de forte qu’il le dé-
pouilloiL, comme le vautour dépouille le petit
oife?u > de-là vient le furnom vuhurius.
VULTURNAL1A. Voyez V os.tvrraj.ia .
VULTURNE j dieu adoré à Rome 3 & pour
lequel on célebroit les vultumies.
C ’étoit auffi le nom d’ un vent , que l’ on croit
être le même qu’£«r«j.
WODENSDAG. Voye^ O densdag.
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■ X.
3Le i des grecs & le x des latins font la même
chofe quant au , fon. Dans les plus anciennes
infcriptions grecques on trouve quelques fois
le 2 Sc en même temps le k s mis à fa place.
Le 2 eft quelque fois remplacé par ce ligne
!U , fur-tout au fécond & troifième fiècle.
Les latins prirent l’idée de cette lettre dans
l’alphabet grec , fans en prendre le caractère.
Ils s’en fervirent pour repréfenter les deux con-
fonnes fortes C S , ou les deux faibles G Z.
C ’étoit donc l’abréviation de deux confonnes
réunies, ou une çonfonne double > X duplicem
loco C & S 3 vel G & S j pofied à grAcis inventant
3 affumpfimus 3 dit Prifcien , ( Lib. I. ) C ’eft
pourquoi Quimilien ( l. IV. ) obferve qu’on
auroit pu fe palfer de ce caractère $ X littera
carere potuimus 3 f i non quefijfcmus : & nous apprenons
de ViCtorin ( Art. gram. I. ) que les
anciens latins écrivoient féparément chacune des
deux confonnes réunies fous ce feul caraCtère }
latini voces quA in X litteram incidunt 3 f i in de-
clinatione earum apparebat G 3 fcribebant G & S 3
ut conjugs y legs. Nigidius in lib ris fuis X littera
non eft ufus , antiquitatem fequens. Ifidore ( 1 .4 . )
dit que cette lettre n’exiftoit pas chez les latins
avant Augufte. Mais cette affertion eft détruite
par plufieurs loix agraires & fur - tout par la
colonne de Duillius dreffée en 434, fur laquelle
on lit : eximet... m a xim o s 3 . . . ex foc iunt.
» Seulement depuis Augufte l’X feul prit le
delfus fur l’autre orthographe , fans la faire
celfer entièrement, difent les auteurs de la Nouvelle
Diplomatique. Les anciens grammairiens 3
s’opposèrent à Ton abolition totale 3 par des
raifons propres à leur a r t , mais fort indépendantes
dé l’origine des chofes. Ils vouloient
qu’on retînt l’S après EX , dans les verbes commençant
par une S. D’autres néanmoins permet-
toient à cet égard de prendre tel parti, qu’on
jugeroit à propos. D’où vient qu’on lit dans
Une même infeription , exfuperas & exuperat ;
exfequerer & exequitur. Le -Virgile de Florence
& un grand nombre d’autres monuraens antiques
offrent ces variations. »
» C o qu’on a dit du changement réciproque
des lettres K , C 3 T 3 chez les anciens latins 3
pourroit fuggérer une autre ouverture , pour
expliquer, d'où vient que leur X & celui des
grecs font fi différens. Le T de$ étrufques reffembloit
Couvent à notre X. Ce dernier pouvoit
être rendu par KS 3 CS 3 & TS. En empruntant
le T des etrufques , ou lui donnant la forme
d'une croix , qui fut une de fes figures platines 3
grecques Û phéniciennes , on devoir repré-
fenter l’X par 4 S ou XS. Comme dans la fuite
le premier de ces caractères n’eut point d’autre
ufage dans l’alphabet , il parut fuperflu d’ajouter
le fécond. Mais cette nouvelle pratique
ne s’ établit qu’à la longue. Les veftiges de l’autre
fubfiftent, dans une infinité de monumens.
A peine peut-on même dire qu’elle foit aujourd’hui
totalement abolie. »
_ X , eft auffi une lettre numérale qui lignifie
dix , parce qu’elle repréfente deuxV pofés l’u®
fur l’autre. Nota denarii numeri.
X fupra dettos numéros tibi dat retinendos.
Quand on met un t ire t, ou trait horizontal
delfus , il vaut dix mille 3 X , iocoo. Couché
ou figuré ainfi feulement X 3 il valoit ioco.
Dans la numération romaine, I devant X e*
retranche une unité * c’eft-à-dire que IX ne vaut
ue 9. C ’eft tout le contraire quand il eft fuivi
e ce caraCfcère, X I , onze 3 X I I , douze.
Les benedidins, auteurs de la Nouvelle Diplomatique
3 ont partagé en 6 grandes fériés les X
des marbres & des médailles & des chartes (r.
II. p. 53 1.).
» La Ie grande férié de l’X lui conferve I*
forme ordinaire. La première fous-férie à jambages
arrondis par les bouts remonte au-delà
de l’incarnation, deuxièmement X tranchés horizontalement
, troiiïèmement obliquement & c .
quatrièmement évafés 3 cinquièmement étoilés ,
croifés, fixièmement maffifs.
La IIe férié le change en croix de differente«
figures, la plupart du moyen âge. Premièrement
de St-André, deuxièmement droites à branche*
toutes triangulaires j troifièmement quelques-
unes feulement 3 quatrièmement irrégulières.
Les X point du tout tranchés ou feulement
en partie a eurent cours avant l’ère vulgaire &
forment la IIIe férié. Premièrement les jambages
fe coupent inégalement, fecondement font inégaux
, troifièmement tranchés par un bout s
quatrièmement pat plufieurs.