
compofé Timon 8c Xenophanes , que Ton a ap-
pellés pour cela fillograpki; c'étoit le poëme qui
approenoit le plus de la iatyre , telle que les
romains l'écrivent, & qui n'a point été connue
des grecs. Les fraginens qui nous reftent de Timon,
nous font connoître que c'étoit des poèmes mor-
dans à la vérité, mais de pures parodies ; ce qui
en faifoit le caractère principal, 8c qui les diftin-
gue de la fatyre des romains , qui peint au naturel
le ridicule des hommes , & démafque le vice.
Quelques auteurs croient trouver l'origine de
ces filla dans les injures qu'Homère fait vomir
à Therfite., contre les princes de l'armée des
grecs : fied primum hoc poèfeos genus ccepijfie Home-
rum , dit Euftathe. ( Iliad. B. p. 204. )
SILLON, mefure gromatique , ou d'arpentage
des romains. Voye% Acte fimple.
SILO j ville de l'Acrabatene, éloignée de douze
milles de Sichem, félon Eufebe, ou feulement de
d ix , félon S. Jérôme. Ce dernier ajoute qu'elle
étoit entièrement ruinée de fon temps. Reland
imagine que c'eft du nom de Silo, que Paufanias
a pris occafion de dire , ( L. VI. ch. x x r y J ,
que-Silenus , compagnon .de Bacchus , étoit enterré
dans la Paleftine. Mais comme Silene eft
répréfenté fur des médailles de Sichem., ou
Néapolis, il femble que c’eft plutôt i Sichem
qu’à Silo, qu'on auroit cru voir le tombeau de
ce demi-dieu 5 mais Benjamin de Tolède dit que ,
de fon temps, on montroit à Silo le tombeau de
Samuel.
S ILPH ÏUM , <nxcp{ot y racine de Lybie, aux
environs de Cÿrene, dont on faifoit un cas tout
particulier , tant à caufe d e ’ fes propriétés médicinales
, que par fon ufàge dans les ragoûts.
Les naturels du pays , l'appellèrent d’aborà'firphi,
enfiiite fielphi , d'où vient le mot grec tnxqloi.
Les latins nommèrent la fierpitiùm le lue de la
racine. Jîlphium.
Le fuc ou la gomme de celle de Cyrène , étoit
tellement eftimée,que les romains dépofoient dans
le tréfor public , tout ce qu'ils en pouvoient acquérir
; & Jules-Céfar ne manqua pas de s'en
emparer dans le temps de fa dictature. Les- grecs
appelloient auflî proverbialement tout ce qui étoit
rare, ySérr» tnXQior, filphium de Battus , c'eft-à-
dire , filphium de Cyrène , ville , dont Battus
droit fondateur. Mais nous apprenons de Pline ,
que long-temps avant qu'il écrivît, la connoif-
fance du filphium de Cyrène , étoit perdue , les
romains tiroient alors le tir filphium , ou fuc : de
cette plante d’Arménie, de Médie , & d e Perfr *
celui de Cyrène • étoit entièrement inconnu à
Rome.
Je fais que quelques favans & quelques boea-
tiiftés modernes, tels que le doreur Bentley',
Evélin, Laurence & Geoffroi, croyent tecoiî»
noitre le filphium de Cyrène dans notre ajfa fittida $
mais je crois qu'ils auroient bien de. la peine à
démontrer leur opinion, car fans parler des médailles
, qui leur font contraires , 8c dont le docteur
Méad, a fait.ufage contre le doéleur Bentley,
il nous fuffira de remarquer, que Théophrafte ,
Diofcoride, 8c l ’ancien Scholiafte d'Ariftophane,
donnent au filphium de Cyrène, une odeur douce
, odoriférante , & très-agréable ; ce qui ne
convient certainement pas à l'odeur fétide t forte,
& défagréable de notre ajfa fiuida. ( D. J. ).
SILPHÏUM, fur les médailles de la Cyrénaïque,
(dont il étoit le fymbole ) 8c de Barcé.
S ILV AN U S , furnom delà feuille P lautia.
SILVAIN, & SYLVAIN , dieu champêtre,
chez les romains qui préfidpit aux forêts , comme
fon nom (Silva 3 Forêt) l'indique. On croit qu'il
étoit fils de Faune ; d'autres lui donnent pour père
Saturne, & le confondent avec. Faune. C'etoir
peut-être le Pan des grecs, qu'ils appelloient Egi-
pan, ou Pan chèvre. Macrobe diftingue trois
Silvains ; l'un étoit dieu domeftique ou dieu lare j
l'autre dieu champêrre, & c'étoit le même que
Faune ; le troifième dieu oriental, ou le dieu
Terme; & celui-ci étoit proprement Silvain. Servius
dit, que c ’étoit là l'opinion commune, mais que
les pnilofophes difoient que Silvain étoit le dieu,
de la matière, qui eft la.malfe 8c la lie des élé-
mens ; c'eft-à-dire, ce qu'il .y a de plus greffier
dans le feu , dans l'air , dans l'eau & dans
la terre. ' \ .
On trouve Silvain repréfenté, tantôt avec les
cornes & la moitié du corps de chèvre , tantôt
avec toute la forme humaine. Les attributs de
Silvain , fous la forme humaine, -font une ferpe
à la main , une coturonne de feuilles & de pommes
de pin, un, habit ruftique, un chien auprès
de lu i,. & des arbres a fes cotés , comme
dieu des forêts. Silvain, fous la forme de Pan ,
avoit .les cognes, les oreilles, & toute la partie
inférieure du corps de chèvre ; il. étoit couronné
de. lierre, portant.de la main gauche
une branche de: pin , chargée de pommes ; car
le pin étoit l ’arbre favori de ce dieu. Souvent,
au lieu de pin , c’ eft une branche de cyprès ,. à.
caufe de la tendrelfe qu’il avoir pour le jeune
Cypariffus , métamorphofé .en cyprès ; ou ,'félon
les hiftoriens, parce qu’il avoit le premier appris
à cultiver cet arbre en Italie : une troifième
manière affez ordinaire de repréfenter Silvain,
c’eft en forme d’hermès.
Silvain fut honoré d’un culte particulier en
Italie , où l’on erpyoit qu’il avoit pris naiflance ,
& qu'il avoit re^Jné utileftient pour les hommes.
Jl avoit plufieurs temples à Rome, un dans les
jardin«
jardins du mont Aventïn ; un .autre dans la vallee '
du mont Viminal8c un troifième fur le bord du ;
Tybre , d’où il- étroit appelle littôralis. Ses prêtres j
formoient un des principaux' collèges du faeer-!
doce romain. 11 n’y avoit que des hommes qui <
pulfent lui facrifier. Dans les- premiers temps, .
on ne lui ' offroit que du lait ; enfiiite on lui immola
un cochon ; on paroit fes autels de bran- j
ches de cyprès ou de pain, c’eft pour cela qu on
l'apelloit Dendrophore. ( Vqyc^ D ènd ko p ho r i e . ) ■
Silvain étoit un dieu ennemi des en fans , & dont
on leur faifoit peur, à caufe-de l'inclination qU'onc
tous les. enfans à détruire 8c à rompre les branches
d'arbres : pour les en empêcher, on leur ;
reprêfentoit Silvain ,cotnme un dieu qui ne fouf-
frort pas impunément qu'on gâtât des chofes qui
lui étoient confacrées. Mais pourquoi* Silvain ,i
étoit - il la. terreur des femmes en couches, 8c
pourquoi falloit-il implorer contre lui la pro -
teétion des, divinités IntercidoPilumnus. & De- *
verra ? C'eft que Silvain étoit regardé cofnme Incube.
V o y i [ In c u b e .
Silvain étoit le génie des hommes , comme-
Junon étoit celui des: femmes , ce' qui explique
l’infeription , drelfée en l’honneur du génie d’Au- ;
gufte , fiacrum fianlio Silvano Augufii.
Les collèges dès gladiateurs étoient dédiés à I
ce dieu , faus dvoute à caufe de fon identité
avec Hercule. Cette identité eft dévéloppée dans
l’article d’HERCULEs rufticas.
Dans-la collection des pierres gravées de Stofch,
on voit fur un jafpe rouge , Silvain debout fous
deux arbres ; tenant une brebis pat les pieds , ;
8c de la droite une ferpette, au-defious dé laquelle
on voit un boiifeau avec deux épis.
Sur une cornaline , paroit un cochon au-deftits
duquel eft une ma {lue d’Hercule , devant lui eft
un coq, qui tient- un épi de blé au -bec , 8c
derrière celui-ci eft un caducée.1
On trouve le même type fur un autel d’Hercule
au capitole 8c fur quelques médailles. ( haym. -
te fi. B rit art. ) de là ville d’Eleufis- dans l’Attique. 1
( De quadrup. bifuie. p. 96$. fiAldovrandi 8t d autres
qui ont parlé des facrifices , qui fe faifoient
ayec un porc , n’ont pas feu qu’on facrifioit'cet i
ahimàl à Hercule : mais comme aux expiations 8c
quelquefois aux luftrations on immoloit un porc ,
8c en particulier dans les initiations, de la petite
fête Eleufîenne ,. on prend le type de ces médailles
, pour une aüufion à 1-initiation d’Hercule
dans cette fête , qui fut établie par Eumolpe,
pour favorifer Hercule,, qu’on refufoit d’admettre
à la glande fête Eleufienne , à caufe qu’il
ti*étoit pas citoyen du pays Attique. Pour moi,
dit Winckelman, je crois que l’on, facrifioit aiilïi
Antiquités, Tome V.
des pores à Hercule ; 8c de*-là , je penfe qué c eft
ici ce que repréfente notre pierre. Il y-avoit a
Rome un bas-relief, dont le defiîn fe trouve
dans le cabihèt du cardinal Àlbani , où d’un coté
Hercule eft debout auprès d’un autel, 8c d'e
l’autre Sylvain ; au pied du premier, il y a un
porc, qui étoit d’ailleurs la vidlime d'un faerr-
îîcepropre au fécond; par. où il. me paroît qu’on
peut conclure , que : lë porc fervoit de victime
'dans lés facrificés • ;qu’on faifoit en commun a
•Hercüle 8c â Silvain.1’ Eh-effet- les anciens romains
rend'oient un culte particulier à un Hercules Rufi-
ficus , qui étoit le même que Silvain. Ce qui nous
fait comprendre en même temps la raifon , pour
laqueliè les colleges des gladiateurs étoient dédiés
à Silvain.
- SILVAIN, tyran fiohs Confiance.
F l a v iu s S i l v a k u s A u g ù s t u s . Il eft douteux
que l’ on, pofféde des-médailles de ce tyran'ÿGol-
tzius étant le feul qui e-n rapporte.
S I tV A N U S ( Mars ) . Caton (de re rufiîic, 84. )
décrit le fa-çrifice que l’on- offioit tous. le$.ans
à Mars;, furnommé Silvanus , ou des bois , pour
obtenir que lës boeufs lie deyinjfent pas la proie
des loups. Car Plaute nous apprend que l’on at-
tribuoit à Mars la deftruôion de cet animal car-
nacâer. ( Truc. 3. 1. 1.
Fuit edepùl Mars meo periratus patri ,
Nam ovés,illius haud longe alfunt a lapis.
, SILURE.-Paw (Rech.fiur l ’Egypte t, i.p .l^ o ) dit :
» De ce qu’à Bübafte,;ville célèbre deTEgypte inférieure,
on entretenoit dans des étangs particuliers
,- un poiffon fort connu des naturalises ,
fous le nom de Silure , il ne faut pas croire que les
habitans feuls de ce canton, fe foient abftenu
d’en manger , puifqu’il doit avoir été défendu
dans tout le royaume ; car des trois efpeces ae
Silure s qu’on trouve encore aujourd’hui dans le
Nil, aucune-n’a des écailles , 8cce n’a certainement
été que pour nourrir les chats feuls , qui étoient
.en grand nombre à Bubafte, qu’on -y avoit pratiqué:
ces réfervoirs , dont parle Elie-n. ( Hift.
aiwmlylib. XII. cap. 19 .) Hérodote & Diodore
de Sicile, difent que les égyptiens nourrilfoieiit
lès .chats facrés-de pôiftbn. »
SILUS , furnom de la famille. 5 e r g Feftus ,
! dit- -que ce futnom défignoit dans fon origine na
’nez° rétro uffé.: filas appdLuur nafio fiurfium ver fias
repando.
SILVUS , dans la PamphyEe. ci ATT cm.
, Cette ville a fait frapper des n
riales g r e c q u e s e a l’honneur
médailles impé-
d’Antoiàn 3 de
" L If