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particuliers, choifis par les rois de Lacédémone ,
pour avoir l'oeiï fur les étrangers 5 on leur donna
ce nom à caufe de leur emploi.Les proxenes étoient
donc chargés de recevoir les étrangers , de pourvoir
à leur logement 3 de fournir à leurs befoins
& à leurs commodités , de les produire en public ,
de les placer^ aux fpeêtacles ik aux jeux , & fans
doute de veiller fur leur conduite pour empêcher
le tort qu'elle auroit pu faire à 4a république.
L'ufage des proxenes devoit être commun parmi
les difrêrens peuples de la Grèce , qui s'en-
voyoient continuellement des députés les uns aux
autres , pour traiter les affaires publiques ; par
exemple , Alcibiade , athénien , & Polydamas ,
theflalien 3 furent proxenes des lacédémoniens ,
1 un à Athènes & l'autre en Theffalie ; par la
même raifon , les athéniens & les theffaliens
avoient leurs proxenes lacédémoniens dans la ville
de Sparte. (D . J.)
r PROXÉNÈTE eft celui qui s’entremet pour
faire conclure un marché , un mariage ou quelque
autre affaire.
Chez les romains , celui qui s'entremettait
pour faire réuffir un mariage 3 ne pouvoit pas recevoir
pour fon falaire au-delà de la vingtième
partie de la dot & de, la donation à caufe de
noce.
PROXENOPOLIS J dans l'Egypte.
Cette ville a fait frapper quelques médailles impériales
grecques , félon Hardouin.
On voit que les égyptiens dé/ïgnoient encore la
Prudence par l'épervier , le mûrier, & par la tête
de Médufe.
PRUNELLES. «« Les prunelles de ce morceau ,
dit Caylus ( Rec. d'Antiq. I. pag. j f . ) , font marquées
, & qui plus eft, le milieu en éft creufé avec
affez de profondeur. Le fait affurément n'eft. pas
fans exemple , & j'en ai vu plus d'un dans des figures
antiques ; cependant j'avoue que les yeux
font rarement traités de cette façon dans les morceaux
grecs que nous admirons. Mais quand ces
exemples. feraient plus fréquens , je n'en dirais
pas moins que la fculpture , pour donner de l'èx-
preffion , ne doit pas emprunter un pareil fecours ;
qu'il y a au contraire plus d'art & d'avantage à
laiffer penfer au fpeétateur l'aélion des yeux , &
que la fculpture ne pouvant rien, colorier, ne
rendant que des parties faillantes pour faire des
ombres’, & pour imiter les formes que lui offrent
les objets qu'elle fe propolè de reprefenter ; & les
prunelles , pour fe faire fentir , ayant néceffaire-
ment befoin des couleurs, il ne faut pas que le
fculpteurentreprenne de les marquer par des traits
qu'elles n'ont pas’^c. : :
" Les artiftes égyptiens , dit Winclcelmann
( Hiß. de l'Art. 2. 2. ) , creufoient quelquefois les
yeux pour y inférer des prunelles differentes , ainfi
qu’on le voit à une tête de la villa Albani & è
l'ifis du fécond ftyle égyptien du Capitole. A une
autre tête de la villa Albani, faite du plus beau
granit à petits grains, on remarque que les prunelles
font terminées avec un outil pointu, & no»
pas polies comme la tête». .1 .v -y: .i. r
PROXIMUS admijjionum, le fous-introduc-
teur ; proximus epißolarum , le fbus-fecrétaire ,
. PRUDENCE, vertu qui fait connoître & pratiquer
ce qui convient dans la conduite de la vie.
Les anciens lui donnoient deux faces, de forte
“ e k P p u to c e , ainfi que le dieu Janus, avoir
’un coté la figure d’une jeune fille , & de l'autre
celle d une vieille fille ou femme ou d'un vieux
homme. Ils vouloient défignerpar cette allégorie,
que la prudence s'acquiert par la confidération du
palfé & par la prévoyance de l’avenir. Les anciens
égyptiens défignpient suffi la Prudence par un
grand lèrpent qui avoir trois têtes emblématiques
; la première, étoit une tête de chien ; la
fécondé, une tête de lion, & la troifième, une
tête de loup , pour indiquer que fouvenc nous
(levons imiter le chien, donner l'aflaut du lion,
te fairê la retraite du loup. On dit que les anciens
employoient la figure du ferpent , pour défï-
gner l° . la v ie , 2°. la Prudence, parce que le
ferpqnt rampe, s'é lè v e , s’élance, fe cache fous
I nertig.
La prunelle eft creufée fur quelques médailles
de Gelon, de Philippe père d'Alexandre, Se
même fur celles; de ce dernier ; quoiqu’ on ait
1 prétendu que cet ufage n'eft pas antérieur au règne
de Mithridate, qui vécut plus de jôbhns-
après le temps où furent frappées les premières-
de ces médailles. Voyet^ OE il.
PRUSA & NICÉE, en. Bithynie près de l'Olympe.
nPQÏXAEÛN.
La médaille autonome en bronze de cette ville
publiée par Pellerin, lui eft commune avec Nicée,
dont elle a porté le nom.
Cette viMe a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Trajan , de Commode
, de Sévère , de Dornna, de CaracaUa , de
Geta , de Macrin, de Diaduménien , d'Orbiana ,
de Maxime, de Tteb, Gallus, d’Alex. Sévère,
de Maximin, de Philippe père.
I P R U S lA S e n Bithynie, fur le fleuve Cias,
i Voyes^ Crus-
P R Y
‘ PRUSIAS, dans la Bityhnie près du fleuve Hypius.
nPOYcIE^N.
_ Cette ville a fait frapper des hîédailles impériales
en l'honneur d'Augufte, d'Antonin, de M.
Aurèle, de Fauftine jeune 3 de Verus , de Septime
Sévère 3 de Domna, de Catacalla, de Geta,
de Macrin , de Diaduménien , de Maxime , de
Gallien.
Pellerin en a publié une médaille autonome de
bronze.
PRUSIAS I , "roi de Bithynie. b a z ia . iifoy-
z io r .
Ses médailles font :
RRR. en argent.
O. en or.
O. en bronze.
PRUSIAS I I , roi de Bithynie,
Ses medailles font ;
RRR. en argent.
C . en bronze.
O . en or.
PRUT A , monnoie ancienne de l’Egypte &
de l'Afîe. Voyeç Perutah.
PRYLIS , danfe guerrière, la feule qui plut aux
lacédémoniens. ( Quintil. Orator. 1 3 c. i . )
PRYMNESSUS, dans la Phrygie. üpymnhc-
CEfiN.
Ses médailles autonomes font :
O. en or.
O. en argent.
RRRR. en bronze.. . , , . Eckhel.
__ Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d'Augufte, de Titus,
de Caracalla, de Geta, d’Alex. Sévère, de Néron,
de Gallien.
P R Y T A N E . On nommoit Prytanes chez les
athéniens cinquante fénateurs tirés fucceflivement
par mois de chaque tribu, pour préfider dans le
confeil de ladite tribu. Ils convoquoient l'aflem-
blée , les proédres en expofoient le fujet, & l'é-
piftate demandoit lés avis. On ouvroit l’affemblée
par un facrifice à Cérès , & par une imprécation.
L’on facrifioit à cette déeffe un jeune porc pour
purifier le lieu que l’on arrofoit du fang de la
viêtime. L'imprécation , mêlée aux voeux, fe fai-
foit en ces-mots :. «« Périffe maudit des dieux > lui
P R Y ijy
& fa race, quiconque agira, parlera ou penfera
M contre^ la republique. ». C'etoit trop que de
porter l'imprécation jufques fur la penfée dont
l'homme n'eft pas le maître.
Les prytanes avoient l'adminiftration de la juC-
tice en che f, la diftribution des vivres , la police
générale de l'état & particulière de la v ille , la
déclaration de la guerre, la conclufion &r publication
de la paix, la nomination des tuteurs &
des curateurs, & enfin le jugement de toutes
les affaires, qui, après avoir été inftruites dans
les tribunaux lubalternes, reffortiffoient à ce
confeil.
Le temps de leurs exercices Ce nommoient
prytanie, & le lieu -de leur affemblée étoit ap-
pellé prytanée.
Les prytanes tenoient toujours leurs affemblées
au prytanée , où ils avoient un repas de fondation,
mais un repas fimple & frugal, foit afin
que par leur exemple ils prêchaffent aux autres
citoyens la tempérance , foit afin qu'en cas d'ac-
cideas inopinés , ils fuiïënt en état de prendre
fur le champ des réfolutions convenables. Ce fut
dans un de ces repas, dit Démofthènes , que les
prytanes reçurent la nouvelle de la prife d’Elatée
par Philippe.
Dans les temps difficiles de la république , les
prytanes, après avoir affemblé le peuple & lui
avoir expofe les befoins preffans de la patrie, exhortaient
chaque citoyen à vouloir bien fe cotti-
fer pour y fubvenir. Le citoyen zélé fe préfentoit
au prytane, & difoit : Je me taxe a tant. Le citoyen-
avare ne difoit mot, ou fe déroboit de l'aflem-
blée. Phocus, homme plongé dans une vie molle
& voluptueufe, s'avifa de dire en bon citoyen :
tviJiJa pt Kenya ,• moi , je contribue aujji du mien;
o u i, s'écria tout d'une voix le peuple malin &
fpirituel , oui , Us oko^uctiov , de fon intempérance.
Toutes les grandes villes grecques avoient, à
l'exemple d'Athènes , plusieurs prytanes qu'on
droit fucceflivement de piufieurs tribus. L'hiftoire
nous a confervé le nom de Lucius Vaccius La-
péon, premier prytane de Cumes , à qui cette
ville décerna des honneurs extraordinaires ; mais
les prytanes de Çyzique font encore plus célèbres
dans l'hiftoire : leur confeil devoit etre compofé
de fix cents membres. Ilparoît qu'ils étaient tirés
d'une tribu & quelquefois de deux tribus pour
chaque mois j d'où il réfulteroit que les tribus
cyzicéniennes étoient en plus grand nombre que
les tribus athéniennes. Nous connoiffons fix tribus
de Cyzique, & nous devons cette connoif-
fance aux inferiptions des marbres. Leur prytanée
étoit d'une grande fplendeur', comme nous le dirons
à la fin du mot Prytanée. (D . J .)
PR Y TANÉ E , vroîirçtnw 3 vafte édifice d'Am