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On comprend à préfent tous ces termes, qui
fe rencontrent fi fouvent dans les auteurs. Rome
fe divifoit en régions , les régions en quartiers , lès
quartiers en illes 3 & les illes en maifons.
bourgeoifes ou en palais des grands feigneurs.
On n'eft point d'accord fur l'étendue du terrein
que contenoient les quatorze régions j puifqu'on
les porte depuis douze mille-jufqu'à trente-trois
mille pies en circonférence. ( D. J. )
R.omulùs-après, avoir .bâti fa petite ville fur
le à [ont-Palatin, fept cent cinquante-trois ans avant
1ère vulgaire , la partagea en trois quartiers ,
qui donnèrent leurs noms aux trois clafles qui
comprenoient tous les habitans. Agcr Romanus
vrimum dzvifus in partes très a quo tribus appellats. ,
Taticntium3 Ramnenfium , Lucerum ditVarron. Le
roi Servius fit un autre partage en quatre
quartiers, ou régions, qu'il nomma des lieux
mêmes ou elles étoient fituées. > dans les premiers
qu'il appela fuburane , il renferma tous ceux
qui habitoient le Mont-Çoe.lius & les environs
3 dans la féconde -les Efquiliès la
troifième appelée la colline 3 comprenoit les
Monts Quirinal & Yiminal, la quatrième ' elle
feule renfermoit prefque les trois quartiers ,de
Romulus, le Palatin, le Capitole , le Forum %
& fut appellée la Palatine 3 du nom de ce premier
Mont, fur lequel Rome avoit été bâtie. Cette
divifion fubfîfta jufqu'aü temps d'Augüfte qüi
partagea là ville en quatorze régions. Spâtiüm ûrbis,
dit Suétone, in regtones quatuordecim divifit:. Dans,
chacun de ces quartiers, il établit deux com-
miliaires , curatores viarum , qu'on choifiïfôit tous
les ans, & qui tiroient leur quartier au fort.
Ils portaient la robe de pourpre, Sd avoiefit
chacun deux liéleurs qui marchoient devant eux
dans le quartier dont ils avoient l’intendance.
Ils avoient fous eux les efclaves commis aux
incendies. Leur charge confiftoit àpourvoir à la
tranquillité & à la netteté du quartier dont ils
avoient foin j à prendre garde que.les nouveaux
bâtimens n'ayançaftent trop, & ne s'élevaient
au-delà de là hauteur prefcrite. Ils avoient
pour. Jes foulager deux dénonciateurs dans
chaque quartier 3 qui les avertiffoient des défordres
qui y (u.rvenoient*& des cohortes de guet,
pour difliper les affemblées no&urnes, & arrêter
les vagabonds & les voleurs. .
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Ces quatorze quartiers avoient 42.4 rues , dont
il y en avoit trente - une. de principales
appelées grandes-rues ou royales, qui corn-
mençoient à cette colonne dorée qùi étoit à
l'entrée de la grande place. À chacune de cos rues
etoient prépofés quatre vico-maîtres comme"
nos dizamiers, § pour en prendre foin & porter
les ordres des chefs ae . police à chaque
citoyen.
AlexandreSevere ajouta encore jufqu'à quatorze
commiflaires , qui étoient comme nos quarteniers
& qui fervoient d’afîèffeurs au gouverneur de
la ville.
REGIONES, urbicarut & fuburbicaria. Voye^
SUBUREICARIÆ & URB ÏCAR IÆ.
REGIONIBUS ( a ) les-mêmes officiers que
les curatores viarum.
| REGNtlM. Ce terme dans l'hiftoire du Bas-.
Empire & dans celle de‘ France'à été employé'
pour défîgner une couronne. Il étoit d'ufage d'en-
voyér des couronnes à certains princes. Chilpéric
en envoya une à Eudes , duc d'Aquitaine,
pour le mettre dans fes intérêts.1 & l'engager
à fe déclarer contre Charles Martel. Oh a mis
en queftion, fi le don de cè régne ou deCètte
couronne devoir être, regardé comme un
préfent gratuit , ou comme une ’‘réèonffoiflancê
tacite de la fouveraineté de .celui à qui on
l'ènvoyoit.' Le Çointe a décidé qu'il ne s'a-
gifloit que d’un fimple préfent- fans" attribution
de fouve rainé té.- De V alois a foutenuau contraire ,
;mais avec moins de vraifemblance, q u e la
'reçonnoiflance de la. fouveraineté étoit attachée
•;à cette couronne.
( Quoi,qu'il en foit il eft évident que chez
quelques . hifto.riens le mot regnûtn conferve
encore fon ancienne lignification;, royaume
.indépendance, fouveraineté,'&que chez d'autres ,
par .une acceptation particulière, ce terme ne
Egnifie plus qu'un prefent d'un grand prix , que
fe faifoient les perfonnes d'un certain rang,
& qui confiftoit, ordinairement en de. riches
couronnes. (; D. J. )
REGULA du cirque , la même chofe que la
balbis. Voyez B4 L8is.
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. REGULIERS. ( Extrait de l’Art de •vérifier les |
dates. ) 'p n dillingue deux Tortes dé réguliers,
les réguliers fol aires & les réguliers lunaires. I
Les premiers font un nombre invariable , attache
à chaque mois , comme on le voit dans
la table fuivsnte.
T able des Réguliers fo lakes qui répondent à chaque mois*
I- lanv.: Fév. 1 Mars. Avril.' 1 Mai. Juin., [juillet
uxaaB^nocramec I Août. Sept, Otl. Nov. Déc. I
1 1 ‘ 5 1 m : j 1 ’ 6 1 ^ 1 4 * 1 ; I
* On fe fervoit- des réguliers avec' les- concurrens |
( P'oye^ ce mot) pour trouver quel- jour 4e j
la femaine. tomboit lé premier de chaque mois.
Pour cela’, il faut ajouter les réguliers du mois
aux egneurrens de l'année. Ce S deux nombres
réunis enfemble , en font un troifième, qui-eft le
-total/ Si ce total ne furpafle point celui de
fep t, il marque le jour de la femaine que l'on
cherche ,* s'il furpafle lè nombre fep t, il faut_
retrancher fep t, & ce retranchement fa it , le
nombre reftant marque quel jour de la femaine
tomboit le premier de chaque mois de l'année en
queftion. Ceci deviendra clair par un exemple..
Je prends l'année 78 de J. C. 5-cette année on
comptoit trois concurrens, comme en-le voit
dans la table chronologique. J'ajoute à ces
trois concurrens le régulier du mois de janvier,
ui eft deux ; le total eft cinq : ainfî le premier
e janvier en 78 étoit la cinquième férié,' ou le
jeudi. En février on comptoit cinq réguliers,
ajoutons-les aux trois concurrens, cela fait
huit: -retranchons fept, refte un. Donc le premier
février en 78 étoit le premier de la fenlaine , ou
un dimanche. Je fais la même opération pour
tous les mois d.e la même année -, & je trouve
que lé premier de mars étoit un dimanche, le
premier d'avril un mercredi 3 le prétnier de mai
un vendredi, le premier de juin- un lundi, le
premier de -juillet un mercredi , le premier
d'août un famedj, le premier de feptembre un
mardi, le“ premier d'oêtobre un je u d i le premier
de novembre un dimanche, le premier de décembre
un mardi. Pour favoir fi je ne me fuis pas trompé
dans le calcul que je viens de faire, je jette
les yeux fur la table chronologique-,^ & je
trouve qu'en 78 la lettre dominicale étoit D 5 je
pafle enfùite aü calendrier so la ire ' perpétuel,
& j'examine au calendrier D , quel jour de
la lèmaine tombe le premier de chaque mois^1
& je trouve que. dans mon calcul j'ai bien
rencontré par-tout. En effet , il n’eft pas poffible
de s’y tromper pour les années communes , ni
même pour lés biflextiles, pourvu qu’ on retranche
une unité fur les concurrens, aux mois
de janvier & de février,, ; ( par la raifon que
dans ces années, ils changent au 25 février. )
Si donc :en une (année. bixTextile, l'on compte ,
par exekple deux. concurrens, il n'en faut
compter qu'un, pour trouver le premier jour
de janvier & celui de février, & il en faut
compter trois, pour trouver le jour initial des
mois fui va iis.
LesT réguliers lunairès font aufli un nombre invariable
: attaché à chaque mois de l'année.
Ajoutés 'aux épaétes, ils faifoient connoitre quel
é ta it’ lé -jour de la- ■ lune le premier dé chaque
mois; Comme tous lès'anciens computiftes
; né s'accordoiéht point fur le commencement de
l'année lunaire, ils ne s'accordoient point aufli
en tout fur le nombre dès réguliers lunaires’,
qu'il falloit attacher à chaque mois. Ceux qui
: commençoient, l'année lunaire avec le mois de
j'janvier , ou aVeC le mois de mars, âttachoient
autant de réguliers lunaires à chaque mois que
| la lune avoit de, jours le premier de chaque mois
| de la première année du cycle de 19 ans. Cette
année, commè on peut le voir dans notre calendrier
lunaire, le premier de janvier étoit le
neuvième de la lune, puifque la nouvelle lune
tomboit le 14 décembre précédent, & que depuis
le 24 décembre jufqu'au premier janvier
inclufivement, il y a 9 jours. Suivant cette
règle appliquée à chaque mois de la première
année du cycle de 19 ans , voici une table qui
va nous apprendre combien les anciens computiftes
qui commènçoient l’année lunaire au premier
janvier , ou au 1 mars , attachoient de réguliers
lunaires à chaque mois de l'année quelle qu'elle
foit» ’