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ponr tirer les noms de ceux qui dévoient com- t
battre enfemble ou les premiers dans les jeux |
publics. Enfin on cenfervoit le vin dans des ù r - . jj.es. A m p h o r e . ; - '
Le mot d'u/vte chez les. antiquaires & fur-tout j
chez les Italiens., a une lignification plus éren- -
due que dans l'ufage ordinaire. Ils Remploient
le plus fouvent pour exprimer tout ce qui a
renfermé les cendres, ouïes cadavres d^smorts, \
vafes, marbres petits ou grands, farcophages , •;
tombeaux. &c. Voye^L a r m e s , S a r c o ph a g e s ,
T o m b e a u x romains.
Il s'en trouve «Raflez grandes pour renfermer
un corps tout entier. Pline (Ltb. VU, cap, J 4-.),
obfërve que de fon temps. Rufage de brûler lés ;
corps n'éteit pas bien ancien. Il y avoit même :
des familles , comme la Cornélienne ’, qni ne'.
le faifoient jamais. Sylla (Pline lib. V i l 3 ckap. 5 4 ) i
fut le premier qui Rordonna pour lui-même, de .
peur qu'on ne le déterrât après fa mort, comme
lui-même avoit fait à C. Marius.
Les urnes fetvant principalement à contenir
les cendres des morts , on fabriquoit des utiles
de toutes fortes de matières pour eet ufage. Tra-
ian ordonna qu'on mît les cendres dans- une urne \
<i’o r, & qu'elle fût pofée fur cette belle colonne
qui fubfifte encore aujourd'hui. Vurne du roi Dé-
métrius étoit auffi d'or, au rapport de Plutarque.
Spartien dit. que les cendres de l'empereur.S^-vere
durent apportées à.Rome dans une urne d'or. Dion
prétend que fon urne n'ëtoit qüé de porphyre,
& Hérodien qu elle étoit d’albâtre. Marcellus,;qui
prit Syracufe, avoit une urne d'argent.
Les urnes de verre font , un peu plus communes.
Marc Varrôn voulut qu'on mît fes cendrés
dans un vafe d’argile, avec des feuilles de myr-
th e , d'olivier & de peuplier , ■ ce que Pline appelle
a. la pythagoricienne, parce que c'etoierit
les urnes les plus fimples. .
Les urnes de terre employées pour les per-
fonnes du commun, étoient ordinairement plus
grandes , parce que , comme l'on prenoit moins
de foin pour réduire leurs cadavres en cendrés,
les os qui n'éteûent qu'à moitié brûlés tenoient, plus
de place. D'ailleurs ces arn«, fer voientpour mettre
les cendres d'une famille èntiere, au moins
pour celles du mari fe de, la femme-, comme nous
l'apprenons de cette infeription antique.
U ma o revis geminum quamvis tenet ifia cadavcr• .
Pour ce qui eft de la forme des urnes, celles
de terre étoient hautes & rétrécies vers Je col.
Il y en a plufieurs dont le pied fe termine ; en ;
pointe 5 quelques yaes ont des aafes & les «luttes
Ü R Neti
font dépourvues. La plupart font fîmples 8C
fans bas-relief > mais il y eû a qui portent des fi*
gures d’hommes ou d’animaux.
te s urnes de bronze ou d’autre métal étoient
pour des perfonnes opulentes ou de diftin&iôn.
Il y en a peu qui n'aient à l'entour quelque
Sculpture & bas-relief.
On a vu des urnes d'Egypte qui font de terre
cuite, chargées d'hiéroglyphes & remplies d’or-
feaux embaumés.
Dans le grand nombre d'urnes que l’on voit à
Rome, il y en a de rondes , de quarrées, de
grandes, de petites-, .les unes toutes unies, les
autres gravées en bas-relief.- Il s'en trouve qui
font accompagnées d’épitaphes*, d’autres qui portent
feulement, le-nom de ceux à qui elles appar-
tenoient. Quelques-unes' n’ont ‘ d’autres caractères
que ces deux lettres D. M. D'autres ont feulement
le nom. du potier qui les avoit faites,
écrit fur l’anfe ou dans le fond.
Les anciens gairdoient leurs urnes dans, leurs
maifons ; ils en plaçoient aufli fur ces petites, c©-.
tonnes quarrées3 qui" pbrtofeBt leiirs1 'épitaphes ,
& que nous appelions cipes , à caufe dé leur figure.
On les mettoient encore dans des fépul-
chres de pierre ou de mafbre cette inferiptioa
ledit.
Te lapis obtefior levitef fuper offa quiefee >
: : Éc rtoftrp.Gfnen n&gravis ejfe velis. .
Les gens diftingués avoient des voûtes fépuf-
chraLs, où ils; mettoient dans des-urnes les cendres
de leurs ancêtres. On a trouvé autrefois à
Nîmes une de ces voûtes avec un riche pavé de
marqueterie, qui aVoit tout-à4fentoûr des niches
pratiquées dans le mur; & dans chaque niche .,
on avoit mis des urnes. de verre doré remplies de
I cendres.,
. Les romains avoient deux fortes & urne pour
. les fuflrages i’iespremieres appellées cifi.t , avoient
une large ouverture; l’on y mettoit les balottes
& les tablettes pour les, diftribuer au peupkj ayant
que de. procéder aux élections^ Les autres urnes,
nommées cifielU, avoient Couverture très étroite
, 8c c'étoit dans.) celle-ci- que le peuple je toit
fon Suffrage.; Sur la f i n l a :république,.il arriva
quelquefoisqu.’on;e.nkva3ces dernieres, unies*, afin
que les fuffrages' ne puflent pas être.comptés.
Les urnes X conferver le vin étoient diftinguées
en grandes & petites > les petites contenoient feulement..
dix-huit ou vingt pintes.de notre tnefure 5
! mais, les grandes faifoient la'charge ,d'une;charette
î ÿ éga?
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ïpit félon quelques critiques, le poids de feize '
cents livres, & félon d’autres, de, 19'io livres.
Goluanelle les appelle ventrofas, à large ventre ;
il paroît qu’elles ne dévoient pas être -d’une médiocre
r grandeur, s’il eft vrai ce, qu’en difent
Laërce & Juvenal, qu’elles fervifîent d’habitation
à Dipgene. L’on a ohjeâé contre leur récit
que le tonneau dé ce. pnilofophe étoit de bois ,
parce qu’il le rouloit fouvent au rapport de Lucien
; mais des vafes fi gros & fi materiels, quoique
de terre cuite, pouvoient bien fane danger
fe rouler fur des peaux, fur de la paille , 8c même
fur le pavé le plus dur. D'ailleurs ce fait eft
prouvé par les monumens. Voye1 Diogène.
Quant à l'exiftençe des urnes lacrymales, il
eft vrai qu'on a trouvé dans des tombeaux plufieurs
phioles, dans lefquelles on a cru que les
romains ramaflbient les larmes qu'on répandoit
pour les morts > mais la figure de ces phioles annonce
qu'on ne pouvoit s'en fervir à cet ufage,
8c qu'elles fervoient à renfermer, les baumes &
les parfums liquides, dont on arrofoit les offe-
mens brûlés. Il eft donc vraifemblable que tout
ce qu'on appelé ïaerymatoire, dans les cabinets,
doit être rapporté à cette efpece de phioles, uniquement
destinées à mettre les baumes pour les
morts.
» Cette belle urne de verre, ditCaylus ( Rec.I.
iSo.J), a été trouvée ii y a très-peu d’années, auÎ>
rès d'Aix en Provence, dans une terre' dont
e préfident de S. Canat portoit le nom. Elle eft
de la p.us parfaite confervation. Ses anfes. font
d’un très-bon goût, mais fon couvercle n’eft
pas aufli mâle que les autres parties. Elle renferme
encore les cendres Sc les os calcinés qu’on lui
avoit confiés , fe je puis afîurer que ceux-là n’ont
point été fuppofés. Il eft aflèz ordinaire de trouver
dans cette province des vafes de cette efpece,
recouverts par des boëtes de plomb rondes
, peu épaifles, fe fans aucun travail, fans
autre chofe enfin que ce qui eft néçeflaire pour
procurer une plus grande confervation au morceau
de verre que c,es caifles de plomb enyelop-
pent. m
UROTALT , divinité des arabes qui, fous ce
nom, adoroient Orus ou le Soleil.
URSENTUM ou OR SO „ en Lucanie, opean-
TIN&N. ,
Pell'erin a publié une médaille autonome de
bronze.j, frappée dans cette ville.
■ URSO , en Efpagne. vrson e .
ï Les médailles autonomes ée cetts vüJe faßt :
RR. en bionz«..
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un fphinx.
URS UM pilcatum ( Ad ) , endroit de Rome ,
près de Sainte^Bibiane , ou l’on voyoit peint ou
fculpté un ours coëffé du pileus.
. URUS. Voyei Ure.
US TORES , ceux qui brûloient les cadavres.
USTRINUM , USTRINA, endroit où l'on
brûloit les cadavres : Is locus ab urendo Vflrina
vocatur, dit Feftus. Ç’étoit à Rome le champ de
Mars pour les grands, & les Efquilies pour la populace.
«c II ne paroîtra peut-être pas inutile, dit Winc-
kelmann, de parler d'un endroit enclavé dans un mur
circulaire de maçonnerie , qu'on découvrit vers la
fin de l'année *763 , dans l'ancienne ville enfe-
velie de Véleia, au duché de Plaîfance. Le diamètre
de cet efpace enclavé eft d'environ cenc
pieds de Paris , fe: le mur bâti de grandes pierres
de taille a environ quatre pieds d'élévation. On y
voit deux entrées, l'une vis-à-vis de l'autre ,
mais fans aucune apparence de portes. Une troi-
fième entrée, laquelle conduit à cet enclos par
une ruelle pratiquée entre deux, murs, eft garnie
d’un feuil de porte. Proche de l'une des deux premières
entrées , il y a une efpèce de puits quarré
en ouvrage de maçonnerie. Ce lieu paroît avoir
fervi à brûler les morts, & aura fans doute communiqué
à un tombeau , par le moyen de l’allée
étroite ménagée entre les deux murs. Cette efpèce
de lieu s'appelloit ujlrina ou uftrinwn,
L'enclos où le corps d’Augufte fut brûlé fe trouvait
enclavé dans ,l'enceinte de fon fuperbe tombeau,
& avoit, comme celui de Véleia, une
forme circulaire ( Strab. Geograpk. I. V. p. 12,6.
e.dit. Par. ) . Quelquefois néanmoins ces endroits
fe trouvoiënt féparés des tombeaux. Un pareil
enclos, mais d'une forme quarrée, avec lui mur
peu élevé en pierre de taille, qui n'a jamais eu
plus.de hauteur , comme on peut le voir par le
chaperon de ce mur qui s'y eft confervé j un
pareil enclos , dis-je, fe voit près de la voie Ap-
pienne, à cinq milles de Rome, dans un endroit
appellé , dans le moyen âge , ad 'Statuari^s ; & il
eft à croire qu'il a de même fervi d'autel pour y
brûler les morts ( Fabretti Infcript. I. III. p . 176.
«.• 3 9 1 .) étant entouré de toutes parts d'anciens
tombeaux». , /
U SU capta, midi e res 3 femmes acquifes par Rufage
, par l’habitude. C’étoit une des trois manières
différentes dont les mariages fe faifoient
chez les anciens, 8c celle-là avoit lieu, lorsqu'une
fille avoit habité pendant un an. entier avec